Philippe Cathala est représentant des médecins français (CNOM) à la World Medical Association. Médecin légiste au CHU de Montpellier et président du conseil départemental de l'Hérault de l'Ordre des médecins, il nous raconte son entrée dans cette grande structure internationale et son intérêt.
Comment intègre-t-on la WMA ?
Philippe Cathala.-Interne, j'étais secrétaire général de l'ISNI et nous étions membres d'une association européenne qui s'appelait le « Permanent working group » (désormais l'EJD). J'avais déjà une appétence pour les sujets politiques et pour l'international. À la fin de mon internat, je suis parti faire une mobilité internationale, en Californie à l'institut médico-légal de Los Angeles. Cette expérience dans le service du coroner, surnommé « la morgue des stars » a été très enrichissante, tant par l'expertise qu'elle permet d'acquérir rapidement que par l'immersion dans une culture et un système différent du nôtre. Sans parler de la maîtrise rapide de l'anglais qu'une telle immersion exige !
Cette expérience médicale à l'étranger m'a beaucoup plu. Depuis, j'ai conservé une appétence particulière pour les sujets et la collaboration internationale et après mon élection au CNOM il y a 3 ans, mes confrères m'ont élu Délégué Général aux Affaires Européennes et internationales. Dans ce cadre, je suis secrétaire général du Conseil Européen des Ordres des médecins et de la conférence francophone des Ordres mais aussi le représentant de l'Ordre des médecins à la WMA.
Qu'avez-vous envie de dire aux internes ?
P. C.- Soyez toujours curieux, et remettez-vous toujours en question. C'est important de savoir remettre en cause ses connaissances, de se confronter à ses collègues, y compris internationaux, cela permet de faire avancer ses connaissances, c'est bon pour nous et pour les patients !
La WMA vous permet-elle de vous confronter à vos collègues ?
P. C.- Oui. L'avantage de World Medical Association et de ses réunions c'est que l'on peut échanger sur de nombreux sujets relatifs à la pratique et à l'éthique médicale. Parfois c'est nous qui apprenons des autres, parfois c'est nous qui inspirons nos confrères. C'est extrêmement valorisant et enrichissant ! Nous n'avons pas tous la même approche professionnelle ou personnelle de notre exercice médical et les références culturelles sont différentes. Par exemple en Asie, les aspects de l'engagement médical liés à l'honneur sont très importants, dans d'autres continents les aspects de santé publique prévalent, les approches relatives à la fi n de vie, à l'avortement, à la PMA ou à la GPA différent selon les pays. Partager et confronter les expériences des uns et des autres est un excellent moyen pour améliorer les pratiques et la qualité des soins de façon globale.
Promouvoir les plus hautes normes d'éthique médicale
La World Medical Association (WMA) ou l'Association Médicale Mondiale (AMM) a pour objectif « de servir l'humanité en s'efforçant d'atteindre les plus hautes normes internationales en matière d'enseignement médical, de science médicale, d'art médical, d'éthique médicale et de soins de santé pour tous les peuples du monde ».
Elle élabore des déclarations, des résolutions, des prises de position ou des recommandations éthiques pour les médecins.
Ces textes traitent des droits du patient, de la recherche sur les sujets humains, des soins en temps de conflit armé, de l'utilisation et de l'abus des médicaments, etc.
L'AMM entretient des relations officielles avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les associations professionnelles de santé, les agences gouvernementales et non gouvernementales ainsi qu'avec les associations médicales régionales.
Pour en savoir plus sur la WMA : wma.net/fr/
