Interne en cardiologie à Paris, pré Docteur Junior, j’ai été élu le 10 septembre à la tête de l'intersyndicale Nationale des internes (ISNI) pour une année.

J’ai un parcours hospitalier. Je suis passionné de cardiologie, et en particulier de cardio-oncologie. Pour faire simple, c'est une discipline émergente qui vise à prévenir et à prendre en charge les maladies cardiovasculaires des patients atteints de cancer ou d’hémopathie maligne. De nombreux traitements oncologiques ont potentiellement un effet délétère sur le cœur et les vaisseaux. La détection et la prise en charge précoce des patients souffrant de ces complications permettent d’améliorer la santé globale des patients. C’est un véritable challenge !

Mon engagement commence auprès du Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris (SIHP) dans lequel j’avais pour mission d’organiser la bonne tenue des stages et l’information auprès des internes. C’était une expérience extrêmement enrichissante.
Nous sommes au plus proches des internes. Un exercice à la croisée de tous les chemins que l’on connaît à l’internat : l’organisation des stages, l’encadrement pédagogique, le fait de faire en sorte que le stage se passe bien, la lutte contre le harcèlement.
Puis j’ai déployé mon énergie au niveau national. J’ai été élu vice-président de l’ISNI en 2022-2023, en charge de plusieurs missions : les lois de coercition, le temps de travail, …
S’interroger sur autant de sujets de santé cela amène à s’interroger sur comment rendre notre système de santé attractif.
J’ai toujours défendu l’idée selon laquelle un médecin qui va bien est un médecin qui soigne bien. Les internes signent 70 % des prescriptions médicales. Nous constituons 30 à 40 % du personnel hospitalier médical et à ce titre nous avons une vraie responsabilité. C’est pour cela que s’intéresser aux internes, c’est s’intéresser aux patients. Qu and on voit tout ce qui dysfonctionne au sein du système de santé. On a envie que chacun dans ce système de santé puisse s’épanouir. Cela m’a donné l’envie de m’engager sur ce combat.

Une année de mandat, c’est à la fois long et très court pour mener des projets ambitieux. Le rythme politique avance très vite et le monde de la santé ne fait pas exception. Cela reste court parce qu’on se rend compte que les projets qu’on commence à mettre en place dès le début, ne verront le jour qu’à mi ou fi n de mandat. Il y a plusieurs types de sujets sur lesquels nous allons travailler cette année.
Il y a tout d’abord les sujets syndicaux plus traditionnels que nous portons de longue date, et qui concourent à la sécurité et la santé mentale des internes. Cela inclut les questions de temps de travail, de violences sexistes et sexuelles à l’hôpital, des discriminations et de harcèlement.

Une mesure phare de mon mandat sera la création d’un SOS national pour les internes.
Elle vise à créer des antennes dans toutes les subdivisions, afin de couvrir l’ensemble du territoire national et permettre que chaque interne puisse trouver une oreille attentive à qui parler. Ce en quoi nous croyons fondamentalement dans l’intérêt et l’apport de ce SOS national, c’est la relation de pair à pair. Cette relation spécifique qui fait qu’on a au bout du téléphone un interne du même âge, qui vit les mêmes difficultés, qui connait le même parcours d’internat. Nous croyons que cette mise en relation est l’une des clés du succès pour briser l’omerta autour du mal-être actuel des internes en médecine. Nous sommes en train d’actualiser les enquêtes en santé mentale, qui étaient déjà alarmantes. Nous aurons les résultats courant 2024. Alors que les internes sont des professionnels de santé en voie de spécialisation, ils se trouvent désavantagés du fait de leur double statut à la fois d’étudiant et de docteur en devenir.

Cela fait maintenant 3 mois que je suis élu à la présidence de l’ISNI.
En ce début de mandat, nos efforts ont été couronnés de succès et nous pouvons déjà compter une 1ère victoire.
Ainsi, la DGOS vient de nous annoncer que la pérennisation de la majoration du montant des indemnités de garde à hauteur de 50 % sera également étendue aux internes à compter du 1er janvier 2024 !

Je vois l’avenir positivement, j’ai tendance à imaginer un peu comme Lavoisier que rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme. La médecine de demain, c’est une médecine qui se réinvente quotidiennement par les avancées de l’innovation, par les transitions auxquelles nous faisons face. Nous sommes dans une médecine qui se sur-spécialise, une médecine de plus en plus exigeante et précise. Il faut donner la possibilité aux gens de suivre ce rythme.

Enfin, mon mandat sera également placé sous le signe du développement de nos liens avec nos partenaires européens. Je me réjouis dès lors de l'organisation par l’ISNI en mai 2024 de l'Assemblée Générale de l’European Junior Doctor (EJD) à Montpellier dans la plus ancienne faculté de médecine du monde.
Nous y réunirons l’ensemble des représentants européens de jeunes médecins pour échanger sur l’évolution de la santé à travers le vieux continent. Un tel événement constitue une opportunité formidable de mettre à l’honneur la France. C’est pourquoi, nous nous employons dès à présent, à l’ISNI, à faire en sorte qu’il soit un succès.

Alors on se retrouve à Montpellier en mai !

Guillaume BAILLY
Président

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