Les gynécologues acquièrent au cours de leur formation, plusieurs domaines d’expertise. Océane Pécheux, présidente de l’Association des gynécologues obstétriciens en formation (AGOF) revient sur les cinq enjeux de cette formation.
L’hémorragie de la délivrance reste une cause de mortalité de la femme jeune, la première liée à l’accouchement, et le moment de l’expulsion fœtale est à risque de décès ou d’infirmité motrice cérébrale si le bébé manque d’oxygène.
Aider chirurgicalement des patientes qui ont des saignements génitaux abondants, gênants et qui peuvent causer des anémies, mais aussi participer à la prise en charge des cancers mammaires, de l’utérus et des ovaires.
Anticiper des handicaps importants, de manière à laisser au couple le choix d’interrompre la grossesse s’il le souhaite, ou se préparer à accueillir cet enfant gravement malade si c’est leur choix. Un diagnostic tardif mène à une interruption parfois au dernier trimestre de la grossesse et plus elle est retardée, plus elle est vécue douloureusement par les patientes, mais un diagnostic à la naissance est toujours très délicat pour une famille.
Diagnostiquer certaines malformations qui justifient un accouchement en centre spécialisé avec pour chirurgie quasi immédiate à la naissance, comme par exemple la transposition des gros vaisseaux cardiaque, prise en charge à l’hôpital Necker.
Le gynécologue accompagne les femmes de la puberté à la ménopause et même après, dans leurs demandes de contraception ou d’interruptions de grossesse, leurs projets d’enfants, leurs diffi cultés urinaires, etc.
La formation repose en grande partie sur l’accès aux gestes en stage, qui elle aussi est très variable mais souvent jugée à juste titre insuffisante par les internes : ils sont placés prioritairement aux urgences, où les services ont besoin de bras, et aller assister à une consultation « pour le bien de la formation » passe souvent, malheureusement, comme « secondaire » dans des services qui souffrent de sous-effectif de personnel.
Le volume horaire de formation théorique est très variable. De même, l’accès à la simulation dépend du CHRU de rattachement, certains ayant un centre entier et dédié avec mannequins « haute fi délité » et d’autres très peu voire aucun matériel de simulation
Article paru dans la revue “ Les Jeunes Chirurgiens” / CNJCn°1