Actualités : Mathilde Thuillez, Championne du monde de Bridge

Publié le 09 déc. 2024 à 14:25
Article paru dans la revue « AGOF / Le Cordon Rouge » / Agof N°26

Nous avons un métier passionnant mais certains ne s'en contentent pas et explorent en même temps d'autres horizons. Nous avons donc décidé de les mettre en avant ! 

Interne en quatrième année de gynécologie-obstétrique à Paris, Mathilde Thuillez, se consacre avec une passion égale au bridge, un jeu de cartes exigeant stratégie et précision. Son dévouement l'a amenée à devenir championne mondiale (en 2014, et en 2017), démontrant une capacité rare à exceller dans deux domaines très compétitifs. Comment arrive-t-elle à se concentrer efficacement sur ces deux domaines ? Elle nous raconte !

La médecine ou le bridge ? 
Qui était le premier ?
Le bridge - je baigne dedans depuis toujours.

Depuis combien de temps joues-tu au bridge et comment as-tu commencé ?
J'y joue depuis très longtemps et je m'y suis mise sérieusement depuis mes 13-14 ans. C'est le métier des mes parents, ma mère est professeure et arbitre de bridge et mon père gère toutes les compétitions de l'Ouest parisien.

Tu es devenue championne mondiale en 2014 et 2017, qu'est-ce que cela représente pour toi ?
C'était super. La première fois que je venais d'arriver c'était mon premier grand championnat, c'était vraiment surréaliste. Et en rentrant j'ai directement enchaîné avec ma pré rentrée de P1, ça oblige un retour à la réalité immédiat. Et la deuxième fois c'était par paire, c'est-à-dire juste ma partenaire et moi, donc encore plus de fierté. Et en plus nous étions à Lyon, donc avec plus de proches pour célébrer ça !

Ayant grandi dans une famille de ‘'bridgeurs'' qu'est-ce qui t'a motivée à t'orienter vers la médecine et en particulier la spécialité en Gynécologie-Obstétrique ?
J'aime beaucoup le bridge mais je ne voulais pas que ça soit mon métier. Je voulais que ça reste un jeu, un passe-temps. J'aime le fait que ça soit en plus de l'hôpital, ça me permet d'avoir une bulle d'évasion aussi. Depuis le collège je voulais être médecin, initialement généraliste, mais au fur et à mesure de l'externat j'ai eu un coup de cœur pour la gynéco et surtout l'obstétrique.

Comment gères-tu ton emploi du temps pour exceller à la fois dans tes études médicales et dans le bridge ?
Je ne suis pas sûre d'exceller partout, j'essaie juste de ne rien regretter et me donner à fond donc je cumule. Les compétitions de bridge sont principalement le week-end donc je m'arrange pour ne pas avoir de garde au moment où je veux jouer, mes co-internes ont toujours été compréhensifs. Et sinon j'ai dû faire une pause sur les championnats internationaux, cela représente deux semaines minimum l'été et plusieurs semaines de sélections et/ou entraînements, ça faisait trop en plus de l'hôpital. Théoriquement je suis éligible au statut de sportive de haut niveau mais pour l'instant je préfère faire l'internat à fond et les compétitions uniquement nationales.

Penses-tu que le bridge a influencé ta façon de penser et de résoudre des problèmes dans votre pratique médicale en particulier en gynécologie obstétrique ?
Je pense que ça m'a aidé dans le côté social. Au bridge on côtoie des gens plus âgés et de tout horizon ça aide un peu. C'est aussi agréable d'avoir une deuxième passion. Je suis du genre à beaucoup penser à l'hôpital et à mes patients et le bridge me donne une autre bulle où cogiter.

Quels sont tes objectifs à long terme dans ton parcours de médecine ?
Finir mon internat. Je vais faire un master 2 en santé publique cette année, et ensuite on verra !

 

Et dans le monde du bridge pour les prochaines années ?
J'aimerai être en équipe de France, pour l'instant ça demande trop de temps mais j'ai hâte de pouvoir m'y consacrer.

Quels conseils donnerais-tu à d'autres internes en médecine qui cherchent à poursuivre une passion en dehors de leurs études ? Foncez ! Il suffit d'être bien organisé et bien entouré. J'ai la chance d'être en couple avec un bridgeur non-médecin et il participe beaucoup à ma double gestion de passions !

Propos recueillis par
Radostina VASILEVA

 

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