Les accueils des nouveaux internes : Poitiers

Publié le 15 May 2023 à 19:56

8e me Journée de l’Interne en Psychiatrie

Jeudi 8 décembre 2022 à la Faculté de Médecine de Poitiers Tout comme l’an passé au terme de l’année 2021, j’ai organisé sur un mode le conférencier la dernière Journée de l’Interne en Psychiatrie, qui s’est déroulée le jeudi 8 décembre 2022, au sein de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université de Poitiers.


Pour cette 8ème édition, après une première demi-journée consacrée à la réforme du DES de psychiatrie, à l’enseignement universitaire et aux stages hospitaliers, j’ai décidé d’orienter la journée sur un questionnement relatif au post-internat : Quelles sont les pratiques possibles de la psychiatrie en dehors de la fonction hospitalière et publique ?

En effet, la formation que nous poursuivons en tant qu’internes en psychiatrie, au coeur de feu la région Poitou-Charentes, s’inscrit dans des stages exclusivement hospitaliers. Il n’existe aucun terrain accessible durant le DES de psychiatrie en cabinet libéral ni en clinique privée, comme cela peut exister pour des universités autres que celle de Poitiers, qui établissent des conventions et contrats afin de permettre l’accueil et la formation des internes au sein de structures de soins privées et chez des praticiens libéraux. C’est un manque important, qui restreint de toute évidence nos capacités de projection sur une installation en dehors de l’hôpital, et contre lequel il me semblait nécessaire de lutter avec les moyens à disposition.

La Journée de l’Interne en Psychiatrie, organisée de principe par un ou des internes, permet donc de choisir, une fois l’année, un axe d’information et d’instruction différent de celui qui est établi par les coordonnateurs du DES. Pour l’édition de 2022, j’ai ainsi pris le parti de porter notre regard sur les caractéristiques pratiques mais également financières de l’installation en tant que psychiatre en clinique privée et/ou en libéral. Dans cet objectif, il n’existe pas meilleur moyen de prendre connaissance de ce qu’il est possible de faire en dehors de l’environnement hospitalier, qu’en organisant la rencontre avec les acteurs qui y travaillent.

Ainsi, les structures de soins psychiatriques privées que j’ai invitées à la première table ronde de l’après-midi étaient les Cliniques de Saujon (Saujon, 17), représentées par le docteur Rémi NGUYEN-DINH, psychiatre, le Centre Alcoologique Alpha groupe Ramsay Santé (Royan, 17), représenté par Madame Sophie HÉDOIRE, directrice, et le docteur Florence CURTET, psychiatre, et enfin la Clinique Villa Bleue Inicea groupe Korian (Jarnac, 16), représentée par le docteur Myriam SAVARY, psychiatre. Chaque intervenant a ainsi pu présenter dans un premier temps ses études, sa carrière, son orientation professionnelle et médicale, parfois également l’équilibre d’un double exercice en clinique et en libéral, mais aussi les revenus financiers, sujet d’intérêt évident mais souvent tabou. L’exercice de la psychiatrie en clinique par ses différences avec la pratique hospitalière a ainsi pu être mis en exergue, ce qui a été source de grand intérêt. Un brouillard a pu être levé, permettant d’éloigner les dimensions énigmatique et inaccessible de l’intégration d’une équipe de soins psychiatriques privés.

Durant la seconde table ronde, trois psychiatres libéraux ont répondu à mon appel pour témoigner de leur pratique, qu’elle soit en secteur 1 ou 2.

Les informations qu’ont pu apporter les docteurs Luc BERTHELOT (Châtellerault, 86), Ronan ENARD

(Poitiers, 86) et Marie MOINEVILLE (Chauvigny, 86) ont d’après ma perception été cruciales pour nombre des internes en psychiatrie présents, les aidant à visualiser davantage les possibilités, avantages, contraintes qui s’offraient à eux par une installation dans le libéral, et à se positionner sur un choix de carrière. Moi-même, leurs différents points de vue, expériences et apports m’ont aidé à me fixer définitivement sur un projet d’installation en tant que psychiatre libéral en secteur 1.

Cette 8ème Journée de l’Interne en Psychiatrie, financée intégralement par ses partenaires, que je remercie chaleureusement – l’Association Fédérative Française des Étudiants en Psychiatrie, la Mutuelle d’Assurances du Corps de Santé Français (MACSF) – et soutenue matériellement par l’Association des Internes et Anciens Internes en Psychiatrie de la Vienne (AIAIPV), l’Université de Poitiers et le Centre Hospitalier Henri Laborit, a pu ainsi permettre de se faire rencontrer les internes et les professionnels en mesure de mieux nous dessiner le potentiel et les enjeux de chaque orientation. Enfin, en soirée, le cocktail dînatoire que j’ai pu organiser comme l’an passé dans un bar et restaurant a permis d’échanger librement et en grande convivialité autour d’un repas et de verres partagés, ce qui a été fortement apprécié.

Il n’est pas à nier que ces moments forts ont également aidé à tisser des liens relationnels et professionnels entre différentes générations de psychiatres.


Je laisse désormais la main à de prochains internes pour reprendre le projet de la 9ème Journée. Cette édition devrait se dérouler en décembre 2023. J’espère laisser pour ma part le flambeau de l’organisation, après deux années, à plusieurs volontaires, considérant d’une importance capitale de poursuivre l’élaboration annuelle de cet événement, dans l’objectif de maintenir de notre propre chef une certaine dynamique de la formation en psychiatrie sur le territoire poitevin.

Benjamin REDON
Interne en 5ème semestre du DES de psychiatrie
Université de Poitiers, France

Article paru dans la revue “Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie ” / AFFEP n°31

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