
Pascale Lafitte.- Quand mon fils est entré à l'internat. On y entre comme dans les Ordres… Un parallèle qui peut surprendre mais l'internat en médecine mobilise les étudiants à temps plein, ils y sont tout le temps, on ne les voit plus. Je voulais comprendre ces études hors du commun.
L'ISNI.- Dans la présentation de votre podcast, vous parlez
« d'ahurissement » face au parcours de l'interne en médecine. En quoi êtes-vous ahurie ?
P. L.- Je suis ahurie par la charge de travail qu'on leur demande, la responsabilité qui leur incombe, les études à poursuivre en plus des stages, le manque d'encadrement dans certains services… Cela fait beaucoup.
L'ISNI.- Vous avez lancé le premier épisode en octobre 2024. Pourquoi ce timing ? Vous souvenez-vous de votre premier épisode ?
P. L.- Je voulais que cette première saison colle avec la rentrée des nouveaux internes au 1er novembre. Je me souviens très bien du premier interne interviewé et je l'en remercie encore car c'était vraiment courageux à lui de se lancer dans ce podcast et de témoigner.
P. L.- Les internes que j'ai rencontrés savent ce qu'ils veulent, mais il y a encore une omerta liée au monde hospitalier. Les trois premiers témoignages furent anonymes. Je me souviens de l'un de ces internes qui confiait ses crises d'angoisse et de la prise de médicaments pour y faire face. Ce fut un témoignage généreux et sincère.
P. L.- Non… Les internes en médecine sont difficiles à contacter justement parce qu'ils ont très peu de temps à eux et que c'est un milieu encore fermé. Je remercie mon fils pour m'avoir transmis les premiers contacts d'amis cointernes et les membres du bureau de l'ISNI qui ont participé à ce projet.
P. L- Je crois que je me suis attachée à chacun d'entre eux ! Mais au-delà du premier témoignage, je suis très reconnaissante à Carla, de l'ISNI, de son témoignage car elle fut la première à témoigner en acceptant de donner son prénom. J'ai aimé aussi la rencontre avec Arthur ou Gaspard.
P. L.- Oui bien sûr…. J'ai rencontré des jeunes très engagés mais j'ai aussi découvert les côtés les plus durs. Je me souviens quand un interne s'est suicidé à Toulouse, ses parents ont accepté de témoigner. Ils confient qu'ils n'ont pas vu venir la souffrance de leur enfant… En tant que maman, cela m'inquiète. Depuis, je suis davantage à l'écoute de mon fils.
P. L.- Oui ! J'ai déjà l'idée d'orienter cette deuxième saison vers des médecins qui parleraient de leurs années d'internat, ce que cela leur a apporté, comment ces années ont forgé leur carrière, leur vision de la médecine et comment aujourd'hui, avec le recul, ils exercent leur métier.
P. L.- Sur toutes les plateformes comme Spotify, Deezer, Apple podcasts, Amazon music et Instagram.

