Actualités : Le petit Reporter : Deux années à Montréal

Publié le 11 juil. 2022 à 09:35

 

Interne d’oncologie-radiothérapie à Lille, 6 semestres validés, et j’ai la chance d’effectuer actuellement un Master 2 de deux ans, dans le laboratoire Onco-microbiome du Centre de Recherche du Centre Hospitalier Universitaire de Montréal (CRCHUM). Partir à l’étranger au cours de son internat permet d’offrir une expérience unique, enrichissante, à la fois scientifique, humaine et culturelle. J’ai choisi d’effectuer ce stage de Master 2 sur deux années, afin d’effectuer un véritable Research Fellowship. Dans ce court article, je vous présenterai mon stage et le laboratoire, ainsi que les principales étapes de mon expérience.

Pourquoi partir à l’étranger
C’est un souhait que j’avais dès le début de mon internat, et particulièrement le Canada. J’avais envie de vivre une aventure différente, enrichissante, complémentaire, en alliant dépaysement, échange culturel et nouvelle expérience professionnelle.

Maturation et préparation du projet
Tout commence en juillet 2019, lorsque je regarde, sur le site du CRCHUM, la présentation des équipes de recherche de l’Axe Cancer. Je décide de prendre rapidement contact avec le docteur Bertrand Routy, Principal Investigator (PI) de l’unité Onco-microbiome. Je récupère son adresse e-mail sur internet et lui présente mon souhait de venir travailler dans son laboratoire. Il me répond dans les 24 heures et me propose un échange par zoom pour en discuter. Il est tout de suite d’accord pour m’accueillir dans son laboratoire, et me propose de venir 2 ans (plutôt que 8 mois, qui est la durée « classique » d’un M2). Une « pause » de deux années, Outre-Atlantique, dans un laboratoire d’excellence à l’étranger, je n’hésite pas une seule seconde ! Je prévoyais de partir en janvier 2021, il fallait que je garde contact pour ne pas me faire « oublier ». Nous restons en contact par mail. En octobre 2019, au cours d’un voyage au Canada, j’ai l’occasion de rencontrer son équipe et de découvrir le laboratoire. Puis en janvier 2020, nous écrivons un article sur le rôle du microbiote intestinal sur l’efficacité et les toxicités radio-induites, publié dans Radiotherapy & Oncology, en novembre 2020.

Les préparatifs
Après avoir été acceptée dans ce laboratoire, l’étape suivante, comme pour tout Master 2, était d’obtenir une bourse de recherche. Étape indispensable notamment pour l’obtention du permis de travail au Québec. J’ai eu l’honneur d’être lauréate de la bourse délivrée par la Fondation Nuovo-Soldati pour la recherche en cancérologie, que je remercie très sincèrement pour sa confiance. Ensuite, grâce à l’aide des RH du CRCHUM, les différentes étapes se sont faites relativement facilement (mais restent longues, d’autant plus en période de pandémie). Il faut prévoir environ 6 mois de démarches avant l’obtention d’un permis de travail pour le Québec (en passant notamment par la réalisation d’un bilan médical complet sur Paris/Bruxelles, un rendez-vous à l’ambassade canadienne pour la biométrie…). Une fois sur place, il existe une entente franco-québécoise qui permet de couvrir les frais de santé à l’étranger.

L’immersion
Je suis maintenant depuis 4 mois dans ce laboratoire, avec une équipe franco-québécoise, jeune et dynamique, de 12 personnes. L’ambiance de travail est excellente et les projets très intéressants. Je travaille sur un projet multi-omics de prédiction en oncologie thoracique. Mon objectif est de poursuivre mon Master 2 sur une Thèse de Science à l’inter national, en collaboration entre Lille et Montréal. Parallèlement à mon projet de Master 2, j’ai rencontré l’équipe de radiothérapie du Centre Hospitalier Universitaire de Montréal (CHUM), avec laquelle je travaille sur des projets de recherche plus cliniques. La qualité de vie ici est exceptionnelle. Même si l’hiver est froid (-30°C lors de ma première semaine de stage  !), vous y découvrez le ski de fond en centre-ville, les sorties en raquettes au Mont Royal. Les saisons sont très marquées, avec des températures estivales dès le mois de mai, permettant des pique-niques et sorties entre amis (encore en nombre limité, bien sûr !) dans les nombreux parcs de la ville. La vie montréalaise est très agréable. Cette ville est très safe, et pour les amateurs/ amatrices de running matinaux, vous pouvez sortir courir à 6h30, sans aucune crainte. Des week-ends dans des chalets, ou dans les parcs nationaux se font facilement à une heure de Montréal, pour découvrir les paysages québécois.

En conclusion
Cette période de 2 ans dans un laboratoire canadien, au sein d’une équipe de chercheurs aux horizons divers, est très enrichissante, sur les plans scientifique, personnel, culturel et humain. J’espère que ce projet et ces rencontres susciteront des collaborations futures.

Marion TONNEAU
Interne de 6ème semestre d’oncologie-radiothérapie
Centre Oscar Lambret
Lille

Article paru dans la revue “Société Française des Jeunes Radiothérapeutes Oncologues” / SFJRO n°02

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