
Julien Orhan est un jeune médecin du sport, thésé en 2021 et chef de clinique au CH Jean Verdier à Bondy (93). Il s'est porté volontaire sur les épreuves du triathlon et du marathon des prochains JO. Il explique les raisons de son engagement, l'organisation en amont et ce qu'il attend des Jeux.

Pourquoi vous êtes-vous porté volontaire pour les JO de Paris ?
Julien Orhan- Depuis que je suis ado, je rêve d'assister de l'intérieur aux Jeux. En tant que médecin du sport, les Jeux à Paris était l'occasion rêvée d'y participer.
Tous les médecins qui ont candidaté pour être volontaires aux Jeux n'ont pas été retenus. Qu'est-ce qui a fait que vous avez été retenu ?
J. O.- J'ai postulé sur le triathlon en mettant en avant ma pratique sportive [NDLR : Julien Orhan fut vice-champion du monde groupe d'âge des 25-29 ans en 2018]. J'ai aussi mis en avant mon expérience en tant que bénévole dans l'équipe médicale dans les courses de triathlon depuis que je suis interne. Enfin, je suis médecin de l'équipe national de football masculine U15 (moins de 15 ans).
Comment va se passer concrètement l'organisation de votre service pendant que vous serez sur les Jeux ?
J. O.- Je serai mobilisé pendant 10 jours au total sur les épreuves des JO, au niveau du Pont Alexandre III. Nous sommes quatre collègues du même service à être volontaires pour les Jeux sur différents sites. Le service continuera à tourner grâce à la présence de notre chef de service que je remercie.
Les 10 jours de volontariat pour les JO sont-ils des jours pris sur vos congés ?
J.O- Non. En travaillant à l'AP-HP, normalement, ces jours ne seront pas décomptés sur mon temps de travail.
Avez-vous reçu une formation spécifique pour votre participation aux JO ?
J. O.- Nous avons reçu deux formations. L'une sur l'hyperthermie et l'hyponatrémie d'effort à l'INSEP et une autre en visio sur le site World Athletics en anglais.
En revanche, j'ai eu – pour le moment – peu d'informations sur l'articulation des soins en cas de blessure d'un athlète entre le médecin de l'équipe nationale, les urgentistes et moi-même, ce premier contact se fera directement sur site une semaine avant le début des épreuves.
À quels types de blessures vous attendez-vous sur les épreuves de triathlon et de marathon ?
J. O.- Je sais par expérience qu'il y aura possiblement, en cas de chute à vélo, de la traumato comme des trauma crânien, des clavicules, des scapulas. Il peut y avoir aussi des fractures du scaphoïde comme ce fut le cas du champion du monde de triathlon le mois dernier. Si la qualité de l'eau n'est pas au rendez-vous, je m'attends aussi à des troubles digestifs, après la nage en eau libre. Je l'ai moi même vécu pendant un triathlon où j'ai bu la tasse deux fois dans un lac. En ressortant, on vomit et on repart mais cela peut être plus grave. Enfin, suite à la formation à l'INSEP, nous serons très vigilants aux cas d'hyperthermie d'effort.
Qu'espérez-vous de ces JO ?
J. O.- Au-delà de mon engagement médical, j'espère voir les sportifs que j'admire, notamment les meilleurs triathlètes français : Dorian Coninx, Léo Bergère, Pierre Le Corre ou les filles Emma Lombardi, Cassandre Beaugrand ou Léonie Périault. Je suis moi-même triathlète amateur. J'ai participé à des stages avec certains d'entre eux étant jeune, et ce sera un réel plaisir de pouvoir les croiser de nouveau pendant les Jeux. J'espère aussi être sur l'épreuve du marathon pour voir les athlètes français mais aussi, bien sûr, les kenyans et les éthiopiens.
Propos recueillis par Vanessa Pageot


