
Nous, associations et organisations syndicales représentantes d'étudiantes, de patientes et de professionnelles de santé, annonçons notre constitution en collectif contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) en santé.
À l'instar d'autres sphères de la société, le monde de la santé voit émerger son #MeToo et la libération de la parole des victimes.
Les multiples témoignages dénoncent les outrages sexistes, le harcèlement moral et sexuel, les violences obstétricales et gynécologiques (VOG), les agressions sexuelles et les viols dont sont victimes les étudiantes, patient.es et professionnelles au sein des universités de médecine et des établissements de santé (sanitaires, médico-sociaux et sociaux) et tout lieu de pratique de soins. Le secteur de la santé apparaît être un terreau particulièrement fertile pour les violences sexistes et sexuelles.
En effet, les a aires récemment médiatisées ont mis en lumière la longue liste des agresseurs qui exercent en toute impunité.
Ils sont protégés par leur statut hiérarchique, l'omerta inhérente au milieu, l'imbroglio administratif entraînant l'inefficacité des instances disciplinaires, la complaisance des directions et le corporatisme des responsables qui s'entre-protègent, le tout baignant dans une « culture » carabine, qui s'apparente à une véritable culture du viol.
Face à ces constats, nous dénonçons la défaillance des institutions supposées nous défendre et préserver la santé de toutes et tous. C'est pourquoi ensemble, associations et organisations étudiantes, de patient.es et de professionnels de santé, féministes et organisations syndicales, nous constituons aujourd'hui le « Collectif contre les VSS en santé ». Le but étant de lutter efficacement contre ces violences, revendiquer un grand plan de lutte des VSS en santé. Pour cela, nous demandons la reprise des travaux entamés au printemps 2024, avec l'intégration de notre collectif à ces travaux et la prise en compte des violences subies par les patient.es.
Ce plan doit comporter des mesures fortes et concrètes, parmi lesquelles une augmentation des moyens humains formés et financiers dédiés, des enquêtes de grande envergure a n de mesurer l'ampleur des violences et leurs déterminants, des formations spécifiques à l'intention de tous les étudiantes et professionnelles, l'implication de patientes/enseignant.es victimes de VOG dans la formation des médecins, le retour des instances représentatives du personnel dans l'ensemble des établissements de santé et de l'action sociale, une refonte des dispositifs de signalement, l'amélioration de la prise en charge, de la protection, de l'accompagnement et du suivi des victimes et la mise en place de sanctions fortes à la hauteur des faits.
Ensemble contre les CVSSS !
Rejoignez-nous le samedi 23 novembre, à l'occasion des manifestations organisées pour la journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Nous manifesterons pour interpeller le gouvernement et alerter la société dans son ensemble sur la gravité des VSS en santé. À Paris, notre collectif manifestera dans un cortège spécifique lors de la manifestation du 23 novembre.
Etudiant.es, patientes, professionnelles, c'est ensemble que Communiqués de presse nous réussirons à lutter contre les VSS en santé, l'omerta et l'impunité.
Gaza : nous nous indignons ! La santé ne doit jamais être prise pour cible !
Gaza : Sous les yeux du monde entier, les attaques contre le système de santé, les patientes et les soignantes, atteignent un niveau sans précédent.
Les violences ciblant le système de santé de Gaza sont inacceptables. Fin décembre, trois hôpitaux de plus ont été attaqués, partiellement ou totalement détruits. De nombreuses soignantes et patientes, sans aucune possibilité d'être évacuées, ont été tuées lors de ces attaques. Le Docteur Hussam ABU SAFIYA, Directeur de l'Hôpital Kamal Adwan [l'un des rares établissements encore opérationnels dans le nord de Gaza] a été arrêté et placé en détention comme des dizaines d'autres membres du personnel. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces événements marquent une étape supplémentaire dans le « démantèlement systématique du système de santé de Gaza ».
Depuis octobre 2023, plus de 1050 professionnels de la santé ont été tués à Gaza selon le Ministère de la Santé gazaoui et plus de 330 humanitaires selon les Nations Unies. Il s'agit du plus grand nombre d'humanitaires tuées en une seule crise. Plus de 600 attaques menées par les forces armées israéliennes ont été recensées contre des infrastructures et des personnels de santé.
Ces actes constituent de graves violations du droit international humanitaire. Ils condamnent à mort des dizaines de milliers de Palestiniens privés d'accès aux soins vitaux. Alors que 262 personnels de santé demeurent détenus à Gaza, et face à l'intensification des attaques ciblant les hôpitaux, centres de santé, soignantes et patientes, nous appelons à un respect strict des principes fondamentaux du Droit international humanitaire.
Nous exigeons la libération immédiate du Dr Hussam ABU SAFIYA et de tous les travailleuses médicaux détenus arbitrairement.
La santé ne doit jamais être prise pour cible. Stop à la destruction du système de santé à Gaza !
Le 15 janvier 2025, les signatures :
Syndicats: Fédération solidaires étudiantes, fédération sud santé sociaux, fédération syndicale unitaire, syndicat de la médecine générale, syndicat national des Jeunes médecins généralistes, syndicat National des Infirmier(e)s Conseillères de Santé-FSU, syndicat national des personnels de l'éducation et du social - PJJ, syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique-FSU, union fédérale médecins ingénieurs cadres et techniciens-CGT, union syndicale de la psychiatrie, union syndicale des professionnelles des centres de santé, union syndicale solidaires, fédération syndicale unitaire 75, SNPE-PJJ-FSU-IDF, sud santé sociaux 29.
Mutuelles: Alternative mutualiste.
Associations, collectifs, comités : Act Up Sud-Ouest, association des médecins urgentiste de France, ATTAC France, cerise la coopérative, centre de santé communautaire stétho'scop (29), collectif des médecins généralistes pour l'accès aux soins, collectif montargois – Notre santé notre hôpital on y tient, collectif 37 – notre santé en danger, conseil national de la nouvelle résistance, comité de défense de l'hôpital de Concarneau, comité de défense des hôpitaux du nord Essone, comité Ivryen pour la santé et l'hôpital et public, comité de vigilance des services publics de Haute-Saône, coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, femme égalité, fondation Copernic, L'esprit Vitry, médecins du monde, médicaments bien commun, notre santé en danger, Organisation solidarité Trans, People's health movement, printemps de la Psychiatre, résistance sociale, santé pays haut.
Organisations politiques : ensemble ! gauche démocratique et sociale, gauche écosocialiste, la France insoumise, les écologistes, nouveau parti anticapitaliste, parti communiste des ouvriers de France, parti de gauche.
Contact : [email protected]
Ce communiqué de presse a été rédigé avant l'annonce d'une pause dans les combats, fragile lueur d'espoir.
Celle-ci doit déboucher au plus vite sur une réponse aux besoins vitaux de la population qui survit dans des conditions inhumaines.
Elle doit également permettre la réhabilitation rapide de tous les hôpitaux et centres de santé pour rétablir l'accès aux soins indispensable.