Actualités : Bonnes nouvelles ! - L’HAD pour les nuls

Publié le 11 mai 2022 à 17:06


Mickael Benzaqui, médecin en santé publique et conseiller médical de la Fnehad, travaille, en lien avec les représentants d’étudiants et d’internes, à la rédaction d’un guide complet sur l’HAD à paraître cet été.

Pourquoi ce guide sur l’Hospitalisation à domicile (HAD) ?
Mickael Benzaqui - Nous souhaitons faire connaitre l’HAD aux futurs et jeunes professionnels, notamment en les encourageant à la découvrir via des stages. Nous nous sommes aperçus que les internes connaissaient mal cette modalité d’hospitalisation. Sur les 300 établissements d’HAD, seule une vingtaine en accueille. L’une des raisons est que les HAD ne faisaient étonnamment pas partie des commissions de subdivisions, où tout se joue pour ce qui concerne les stages d’internes : c’est désormais le cas depuis mai 2017. Par ailleurs, depuis l’entrée en application de la réforme du 3e cycle, la place de l’HAD dans l’offre de soins fait partie du socle de connaissances à acquérir pendant l’internat et ce pour toutes les spécialités. Aussi, il nous a semblé pertinent de rédiger ce guide pour les informer et les guider !

Que trouvera-t-on dans ce guide ?
M.B.-
Il est composé de deux parties. La première est à destination des étudiants et des internes. Elle explique comment l’hospitalisation à domicile s’intègre dans le parcours du patient comme acteur de la coordination des soins en aval d’une hospitalisation ou justement pour en éviter une, toujours au bénéfice du patient. Il y a aussi une forte demande des patients pour une plus grande prise en charge à domicile, notamment pour les séances de chimiothérapie injectable, la transfusion sanguine, les plaies complexes ou encore les situations de fin de vie. La seconde partie du guide est pratique, à l’attention des établissements d’HAD. Elle répond à leurs questions sur la procédure – souvent complexe – pour obtenir un agrément de stage, les projets pédagogiques à mettre en place et comment bien accueillir un interne en stage (conditions d’encadrement, formations théorique, temps de travail, etc.).

Comment sera distribué ce guide ?
M.B.-
L’objectif est que ce Guide soit porté non seulement par la Fnehad, mais également par l’ensemble des représentants des futurs et jeunes médecins. D’une façon classique, il sera édité en format papier et distribué à tous les établissements ayant une activité d’HAD. Mais surtout, il sera accessible en ligne, pour les étudiants et les internes, en version numérique, sur notre site internet (www.fnehad.fr) et sur les sites et réseaux sociaux des co-porteurs de ce projet.

MONTPELLIER

Une appli passerelle entre le CHU et le patient
Le CHU de Montpellier teste, au 1er trimestre 2018, une nouvelle application de suivi du parcours de soins des patients dans les services de chirurgie et d’anesthésie ambulatoire à Gui de Chauliac et d’oncologie thoracique à Arnaud de Villeneuve. Le but est de rapprocher les soignants et les patients, ainsi que leurs proches, après et entre les différents temps d’hospitalisation. Le patient enregistre ses données médicales, contacte l’équipe médicale via une messagerie, bénéficie de conseils en ligne et retrouve des informations pratiques via un agenda « incluant un ensemble d’événements (consigne, questionnaire, rendez-vous, prescription, conseil, coaching) » explique le CHU de Montpellier.

L’équipe soignante dispose quant à elle d’un système d’alerte et de rappels qui contribue à sécuriser le parcours de soins du patient.

UN INTERNE À L’HONNEUR

Pierre-Alexis Balaz, interne en DESC de Médecine d’Urgence (5e semestre) au Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille, a créé l’application Mediglotte, appli gratuite de vocabulaire médical.

Déclinaison dans toutes les langues
Aux urgences de Nîmes, Pierre-Alexis, alors externe, est confronté à des familles non francophones, désemparées pour se faire comprendre et comprendre en retour. Ce sont des familles de légionnaires aux langues rares comme le kurde ou le tchétchène. « C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic, se souvient-il. Evidemment il existe déjà des applis de traduction mais ce sont souvent des transcriptions mot à mot, sans sens ». Sur ses repos et ses nuits où il travaille dans un Ehpad pour financer ses études, il pense le système de Médiglotte et sort la première version en 2014 avec une dizaine de langues répertoriées

Appli participative
Aujourd’hui, Mediglotte compte une quarantaine de langues et dialectes qui comprennent chacun environ 300 mots ou expressions médicales. Pour les traductions, Pierre-Alexis met un point d’honneur à ne faire intervenir que des natifs. La plupart sont des co-internes et apportent leur contribution bénévolement. Pierre-Alexis l’est tout autant, Médiglotte étant financée sur ses propres deniers « Cette appli est participative tout en étant de qualité professionnelle, fait-il remarquer. Je suis toujours preneur de nouveaux contributeurs comme en comorien, créole, en caribéen malgache ou réunionnais car il y a de fortes demandes. », souligne-t-il. Seule condition pour qu’une nouvelle langue fasse son entrée sur Mediglotte : être parlée uniquement par une population sans alternatives possibles. « C’est pour cette raison que les langues régionales telles que le Corse, le Basque ou le Breton ne seront pas enregistrées », précise-t-il.

Traduction à l’autre bout du monde
Autre point fort indéniable de son appli : son accessibilité sans connexion internet. Un avantage à la fois dans les boxes des urgences où la connexion ne passe pas toujours très bien et sur le terrain lors de voyages ou de missions à l’étranger. « J’ai eu des retours de touristes ou de militaires qui l’ont utilisée à titre personnel et qui en sont très contents ». Lui-même réserviste dans l’armée et polyglotte – il parle couramment l’anglais, l’espagnol, le grec, lit le russe tout en ayant des notions d’arabe et d’hébreu – il sait combien la barrière linguistique peut faire perdre de précieuses minutes en cas d’urgence. Il espère désormais nouer un partenariat avec l’armée et, pourquoi pas, avec MSF.

BRÈVES

AVIS AUX INTERNES 2017
Toutes les FST et Options seront ouvertes dans toutes les UFR.
Le taux de stage chez des maîtres de stage universitaires par UFR et par DES devra faire partie de l'évaluation de la réforme.
Les internes de Polynésie après dépôt d'un préavis de grève de l'ISNI ont obtenu le maintient de leurs primes "vie chère" en totalité.

D'AUTRES BONNES NOUVELLES
Les Cotisations à la CARMF sautent pour les internes en 2018 ! Tout ce négocie pour 2019 : faites nous remonter les problèmes !
Une nouvelle prime de 200 euros pour les internes qui font un stage en zone sous-dense !
Les internes de Blois l'ont dit : pas de gardes aux urgences sans un senior sur place !
L'ordre se met à la parité : pour candidater il faut un binôme de titulaires : Une Femme et un Homme.
Vous souhaitez remplacer, l'ISNI prépare son guide !
A suivre..

Article paru dans la revue “Le magazine de l’InterSyndicale Nationale des Internes” / ISNI N°19

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