Une urgente visite

Le 6 janvier dernier, par sa présence dans un hôpital sud-francilien le Président de la République a voulu marquer de son empreinte la prise en compte par l’État des malfaçons institutionnelles, du mal-être des personnels et de l’irrépressible dégradation fonctionnelle du système de santé français en général et ceux des hôpitaux publics en particulier.

En principe une telle considération conforte et rassure, puisque une visite à ce niveau convoque immanquable- ment l’idée que le secours est proche.

Certes quelques annonces furent au rendez-vous.

Franchiront-elles cette fois le cap des bonnes intentions ?

Lors de son exceptionnel déplacement Le Président Macron n’eut en effet de cesse d’interpeller curieusement les soignants rencontrés, allant répétant : « dites-moi ce qui ne va pas » !

Ce qui évidemment ne manqua pas de mettre respect et patience à rude épreuve.

Car après 6 ans à l’Elysée, et quelques Ministres plus tard, le Président de la République, sous la pression du désespoir qui est là, celui des patients comme celui des soignants, a-t-il pris la juste mesure de l’irrémédiable panne systémique qui s’installe et a-t-il alors réussi à convaincre avec en substance :

Pénurie de médecins ? « on se passera d’eux, multiplions les assistants médicaux, et les délégations de tâches aux paramédicaux ».

Comment remettre du temps médical utile auprès du patient.
Rigidité des 35 heures ? sortons-en dès le 1er juin !
Gouvernance à revoir ? : « réinstillons du médical aux côtés de l’Administratif ».
T2A, vieux serpent de mer ! : sortie déjà évoquée en 2018, puis en 2020, …
Haro sur les patients abusifs : responsabilisation et sanctions seront prises.
Et bien entendu l’inévitable création d’une commission idoine, propre sans doute à valider les préconisations précédentes.
Grand retour des services hospitaliers : mythe ou réalité ?

Nous sommes loin, très loin, d’un in- dispensable plan Marshall.

Car c’est d’un « Care Assistance Act » dont l’Hôpital Public a besoin

Alors au silence gêné et assourdissant qui suivit, succèdent aujourd’hui les rumeurs agacées du monde réel, is- sues des difficultés certes listées telles un inventaire à la Prévert, mais citées sans toutefois en traiter aucune, atteignant dès lors et par effet collatéral un objectif involontaire : l’unité syndicale et représentative des praticiens publics et privés, à front commun contre l’incapacité à résoudre. (cf. communiqué unitaire du 5 janvier 2023 à l’initiative du CNOM, co-signé par l’iNPH).

Mais en ce début d’année 2023, je tiens tout d’abord à souhaiter la bienvenue au SYFMER (Syndicat Français de Médecine Physique et Réadaptation...) à son Président notre Confrère Jean-Pascal DEVAILLY et à tous ses mandants de sa spécialité.

L’INPH s’honore d’accueillir ce grand syndicat unique en MPR, qui regroupe les différentes formes d’exercice en secteur Hospitalier public et privé.

Nous ferons ensemble du bon travail. L’échange de nos parcours, de nos pratiques enrichira chacune des composantes de l’INPH.

Les inquiétudes en ce début d’année 2023 sont grandes dans le monde médical aussi.

Déserts médicaux.
Le statut des Hospitalo-Universitaires non traité, comme le dossier des retraites, ce qui laisse à nos collègues de 2022 le souvenir d’une an- née noire.
Vacance des postes : 20 % en CHU et CH.
Difficultés rencontrées par les PADHUE, problème des cartes de séjour, etc. (on lira avec intérêt l’article dans ce magazine de notre excellent confrère le Docteur Slim Bramli).

Alors tous les membres des différentes organisations syndicales composantes de l’INPH se joignent à moi pour vous assurer, avec nos meilleurs vœux personnels pour chacune et chacun d’entre vous, de notre total engagement à la défense d’un système de santé enfin traité, reconsidéré et rénové.

C’est le défi de 2023.

Il sera relevé dans la concertation. Et par l’action.

Bonne année à tous.

Présidente de l’INPH
Dr Rachel BOCHER

CHU kineshema

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