
Dans le cadre du Plan « France 2030 » et du Programme d’investissements d’avenir, le gouvernement lance une stratégie d’accélération « Santé Numérique » qui vise à faire de la France le leader sur ce domaine en consacrant un effort inédit sur la formation de l’ensemble des acteurs de la filière santé numérique avec une enveloppe dédiée de 81 millions d'euros.
La formation des professionnels médicaux et paramédicaux au numérique en santé est un enjeu largement partagé par la communauté.
Cette stratégie ambitionne de donner à tous les professionnels de santé une formation en santé numérique leur permettant d’acquérir les connaissances et les compétences pour répondre de façon efficace à la transformation numérique de leurs exercices professionnels et accompagner la transformation du système de soin par le numérique.
La Stratégie en un coup d'oeil :
• Proposer une offre de formation adaptée aux enjeux du numérique en santé à la fois pour les professionnels de santé/médico-sociaux, pour les spécialistes du numérique (ingénieurs, évaluateurs, juristes...) et pour les citoyens ;
• Renforcer l'avantage stratégique de la France par la recherche et l'innovation, notamment via l'accès à des bases de données de qualité ;
• Décloisonner les silos qui freinent l'innovation en santé et favoriser la lisibilité de la réglementation ;
• Favoriser les conditions de mise en œuvre d'expérimentations et d'évaluations cliniques rigoureuses ;
• Faciliter la mise sur le marché des services numériques en santé en France et à l'international.
Ceci se traduit notamment par le développement de modules de santé numérique dans les formations initiales des professions médicales et paramédicales par l’ensemble des opérateurs de formation soit de former sur 5 ans plus de 200.000 étudiants à la santé numérique dans 24 filières et 36 universités.
Le Ministère des Solidarités et de la Santé ainsi que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche collaborent activement pour définir un référentiel de compétences en santé numérique.
Ce référentiel définit le socle minimum de compétences en santé numérique pour l’ensemble des professions de santé. Il se veut donc :
• Transversal : commun aux différentes professions médicales et paramédicales.
• Socle : chaque profession pourra y ajouter des compétences en fonction de ses spécificités et besoins.
François COURAUD pour la DGESIP, Astrid PERICHON et Catherine NAVIAUX-BELLEC pour la DGOS et Matthieu FAURE pour la délégation ministérielle au numérique en santé (DNS) ont réalisé un groupe de travail dédié. L’objectif était d’aboutir collectivement à une version aboutie d’un référentiel qui pourra :
• Aider les établissements de formation pour concevoir les modules de formation.
• intégrer les référentiels de compétences des différentes formations.
Le SNIFMK a participé à ses travaux menés à travers 4 réunions en visioconférence et alimentés par 2 audits qui ont permis de faire une synthèse. Les retours ont permis de proposer une version finalisée du référentiel de compétences en santé numérique (tableau ci-dessous). Ainsi 28 heures spécifiques d’enseignement seront intégrées à la maquette et permettront d’obtenir 2 ECTS.
Ces compétences pourront faire l’objet d’un apprentissage pratique dans le cadre par exemple d’un stage.
Ce référentiel sera amené à être actualisé régulièrement.
Le Ministère des Solidarités et de la Santé ainsi que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Innovation vont lancer un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) dont l’objet est de mettre en œuvre ce nouveau référentiel de compétences en santé numérique en répondant aux cinq actions suivantes :
- Action 1 : « Développer l’offre de formation professionnelle initiale et continue en santé numérique pour les professionnels de santé et médico-sociaux » ;
- Action 2 : « Accroître la proportion de spécialistes en numérique possédant une culture en santé » ;
- Action 3 : « Accroître les compétences en santé numérique des directions et cadres dirigeants de structures sanitaires et médico-sociales »
- Action 4 : « Accroître la proportion de juristes possédant une culture en santé numérique » ;
- Action 5 : « Accroître la proportion de profils en charge des affaires réglementaires et de l’évaluation de conformité en santé numérique ».
Les porteurs attendus du projet
L’action 1 est portée par la constitution de partenariats au sein d’un consortium comprenant obligatoirement :
- Une université avec secteur santé - (porteur de projet uniquement pour l’action 1) ;
- Des établissements agréés pour des formations paramédicales et des travailleurs sociaux qui sont associés par convention à une université.
Dans le secteur paramédical et du travail social les OF ou établissements intéressés devront se placer dans un consortium piloté par une université avec secteur santé.
Le consortium peut également intégrer :
- Des établissements de l’enseignement supérieur ;
- Des établissements hospitaliers, des structures de soins, les ARS ;
- Des acteurs de la formation dans le numérique et spécialistes du numérique en santé.
Les Régions, impliquées directement dans les formations paramédicales et compétentes en formation professionnelle peuvent également participer aux consortiums en tant que cofinanceurs des projets.
Les actions 2, 3, 4, et 5, doivent être portées par un établissement d’enseignement supérieur soutenu par un consortium qui peut intégrer :
- Des établissements de l’enseignement supérieur ;
- Des établissements hospitaliers et des structures de soins ;
- Des acteurs de la formation dans le numérique. Exceptionnellement, par dérogation spécifique du Comité de pilotage, les action 2, 3, 4 et 5 peuvent être portées par un candidat sans consortium.
Afin de préparer l’intégration du référentiel dans les programmes de formation, le MSS et le MESRI travaillent sur l’élaboration d’un arrêté transversal du numérique en santé.
Les textes réglementaires fixant les référentiels de formation des professions de santé seront modifiés en insérant les thématiques du programme.
Jean-Marie LOUCHET
Chargé de mission SNIFMK
Article paru dans la revue “Syndicat National de Formation en Masso-Kinésithérapie” / SNIFMK n°12

