
Sauve qui peut d'Alexe Poukine
Long métrage sorti en salle le 4 juin interrogeant les relations soignant·es soigné·es, les difficultés structurelles rencontrées, le manque de moyens, et de formation, ayant des conséquences multiples, à travers des situations jouées, issues de la réalité. On y retrouve bienveillance, empathie, source de réflexion, souffrance du milieu mais également messages d'espoir, soutien mutuel, entraides.
Film émouvant, authentique, passionnant, intéressant, par moment drôle.
Nous conseillons ce film, à la fois aux soignant·es et non soignant·es. C'est ensemble que nous pouvons coconstruire et améliorer le système de santé de demain.
Synopsis : À l'hôpital, soignants et soignantes interrogent leur pratique lors d'ateliers de simulation avec des comédiens. Pour annoncer un cancer ou accompagner ses proches, l'empathie avec le patient se travaille. Mais l'idéal relationnel prôné en formation est-il applicable dans un système hospitalier de plus en plus à bout de force ? Peu à peu, la simulation devient un exutoire aux malaises qui rongent l'institution…
Alexe Poukine est réalisatrice, actrice et scénariste. Ses documentaires, Dormir, Dormir dans les pierres, sans Frapper et Sauve qui peut ont gagné nombreux prix dans des festivals prestigieux. En 2020, elle réalise Palma, dans lequel elle joue le personnage principal. Ce moyen métrage a notamment remporté le Grand prix du festival de Brive et le prix du jury au festival de Clermont-Ferrand. Kika est son premier long métrage de fiction.
Voici la bande annonce :
https://vimeo.com/1081527738
N'hésitez pas à aller le voir, et à en parler autour de vous !

Le SNJMG est partenaire du film.
Nous avons réalisé une interview d'Alexe Poukine que nous vous dévoilons.
Tout d'abord, nous vous remercions pour notre partenariat autour de ce film très intéressant. D'où vous est venue l'idée de réaliser ce long métrage ? Pourquoi avez-vous souhaité traiter cette thématique ?
Merci à vous, vraiment, pour cet accompagnement.
J'ai réalisé un documentaire qui s'intitule Sans frapper. Il s'agit d'un film sur un viol avec un dispositif fictionnel. À la suite de ce film, je savais que je voulais continuer à travailler sur la violence, mais plus sur la violence advenue. Je voulais travailler sur un dispositif existant dont le but serait de réduire la violence. À la fin d'une projection de Sans frapper, une médecin urgentiste m'a dit que cela lui faisait penser à la simulation humaine en santé. Je ne connaissais pas du tout ces formations. Ça m'a fascinée, notamment l'idée qu'on essaie d'installer un partenariat entre patient.es et soignant.es, qu'on tente de sortir d'une relation verticale.
Comment avez-vous été en lien/contact avec les étudiant.es et soignant.es qui ont participé au film ?
J'ai cherché des endroits en Europe francophone où l'on pratique la simulation humaine. Il s'avère qu'elle est très développée en Suisse. J'ai fait de longs repérages au CHUV de Lausanne et Francine Viret, la responsable du programme des patient.es simulé.es m'a grandement aidé à obtenir les autorisation de tournage. J'ai choisi quelles simulations je voulais filmer et nous avons tourné avec les étudiant.es en formation initiales ou les soignant.es en formation continue qui acceptaient d'être filmé. es. Ça s'est fait de la même façon pour les simulations filmées en France et en Belgique.
Pour la partie qui concerne le théâtre-forum, j'avais découvert des groupes de théâtre de l'opprimé où des soignant.es faisaient forum autour de situations de violences institutionnelles qu'ils avaient vécu. Ces ateliers avaient lieu en dehors des heures de travail. À partir du Covid, pour des raisons évidentes, ces groupes ont été désertés. Nous avons donc décidé de recréer un atelier en payant tous les frais associés et l'intervention de la compagnie NAJE (Nous n'Abandonnerons Jamais l'Espoir). Nous avons fait un appel national à participations en passant principalement par les syndicats et les unions professionnelles. Seize soignant.es de différents horizons sont venus des quatre coins de la France pour assisté pendant deux jours à cet atelier.
Quels sont les retours des soignant·es, étudiant·es et acteur·rices qui ont « joué » les patient·es durant la réalisation ?
Petite rectification : les patient.es simulé.es ne sont pas forcément acteur.ices par ailleurs. Certain.es sont chauffeurs de taxi, bibliothécaire, étudiante en droit, etc.
Globalement, les protagonistes du film étaient très heureux.ses que leur travail soit mis en lumière : de l'étape de la formation à leurs conditions de travail. Beaucoup étaient soulagés de découvrir que le film est aussi léger et tendre par moment. Parce que cet aspect de leur profession existe aussi.
Quels sont les premiers retours que vous avez eu du film ?
Dans le public, il y a beaucoup de soignant.es ou d'ancien.nes soignant.es. Ils me disent souvent « ce que vous avez filmé, c'est exactement ce que je vis ! ». Les spectauteur.ices me disent invariablement qu'il faut faire le même film sur l'éducation national et qu'il faut montrer Sauve qui peut aux directeur.ices d'hopitaux, aux ministres et à l'assemblée nationale. On me demande aussi souvent comment lutter, dans quels collectifs, dans quel cadre.
Quels ont été vos ressentis après la réalisation de ce film ? Est-ce que votre regard envers le milieu du soin a changé ?
C'est aussi parce que j'ai subi des violences gynécologiques que j'ai décidé de réaliser ce film. J'avais une petite dent contre le corps médical. Ce film m'a réconciliée avec les soignant.es. J'ai pu observer leur dévouement et la façon dont celui-ci est instrumentalisé par une institution qui semble considérer qu'il est normal que ces personnes se sacrifient. J'ai aussi mieux compris comment la maltraitance qu'i.elles subissent ruisselle fatalement sur les patient.es. En réalisant et en présentant le film, j'ai rencontré des personnes très inspirantes.
Fanon de Jean-Claude Barny
Ça parle de...
Frantz Fanon, un psychiatre français originaire de la Martinique vient d'être nommé chef de service à l'hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes contrastent avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation.
Un biopic au coeur de la guerre d'Algérie où se livre un combat au nom de l'Humanité.
Réalisateur qui es tu ?
Jean-Claude Barny est réalisateur français de Guadeloupe et Trinidad et Tobago, mêlant l'Europe des auteurs à l'industrie du divertissement américain.
Autodidacte, il débute à 16 ans en analysant des films d'auteur, d'action et de fiction. En 2003, il s'installe en Guadeloupe et réalise son premier long métrage Nèg Maron qui traite des problèmes de la jeunesse antillaise ignorante de son histoire. Il réalise aussi Tropiques amers, série sur l'esclavage tournée à Cuba. En 2014, Rose et le Soldat évoque la Martinique pendant la seconde Guerre mondiale. Second long métrage, Le gang des Antillais 2016, visite l'autobiographie de Loïc Lery, braqueur martiniquais des années 1970.
L'heure du bilan
Long métrage retraçant l'histoire de Fanon, psychiatre, médecin engagé dans la lutte anticoloniale durant la guerre d'Algérie. Un peu de contexte : Originaire de Martinique, il rejoint les Forces Françaises Libres en 1943. Il y découvre à ses dépens, le racisme dans ce milieu. Il fait ses études de médecine à Lyon, où il se spécialise en psychiatrie. En 1952 il publie, Peau noire, masques blancs où il questionne les questions d'identité et d'assimilation du racisme. En 1953, il est nommé chef de la clinique psychiatrique de Blida-Joinville en Algérie, où il a pu observer les désastreuses conséquences psychologiques dues à la situation coloniale.

Expulsé d'Algérie, il rejoignit le gouvernement de Tunis et engage des activités diplomatiques et politiques. Il est une figure emblématique, militant anticolonialiste, questionne les thématiques d'identité, de race, de domination.
Film poignant, authentique, émouvant.
À qui on recommande ce film
À toustes, film retraçant un pan important de l'histoire, mettant en avant un personnage encore trop peu connu, qui est pourtant emblématique de la lutte anticoloniale et de l'antiracisme en santé. Quand la politique et la santé se mêlent.
En première ligne de petra volpe
Ça parle de...
Floria est une infirmière dévouée qui fait face au rythme implacable d'un service hospitalier en sous-effectif. En dépit du manque de moyens, elle tente d'apporter humanité et chaleur à chacun de ses patients. Mais au fil des heures, les demandes se font de plus en plus pressantes, et malgré son professionnalisme, la situation commence dangereusement à lui échapper...
Réalisateur qui es tu ?
Petra Volpe, née en Suisse. Double nationalité suisse et italienne. Depuis 2001, travaille comme scénariste et réalisatrice indépendante. 2017 Swiss Film Award « Meilleur scénario » pour son film L'ORDRE DIVIN. Elle a adapté le scénario du film à succès HEIDI (2015) d'Alain Gsponer et écrit le scénario de la série à succès LABYRINTH OF PEACE (2020) de la SRF. Outre ses projets suisses, elle travaille comme scénariste et réalisatrice aux États-Unis pour Fox Searchlight et Disney, entre autres.
L'heure du bilan
Cette fiction réaliste, mêle humanisme, tristesse, réflexions autour du système de santé actuel. Il montre le rôle fondamental des infirmieres, leur dévouement. À travers le regard de Floria, nous ressentons les tensions permanentes présentes dans le quotidien des soignantes, entre le manque d'effectifs, de temps, de matériels. Ce film met en avant la difficulté de soigner comme on le souhaiterait, en passant du temps pour chaque patiente, en étant à leur écoute mais également à celle des proches, en passant du temps également pour encadrer les plus jeunes.

On fait donc face régulièrement à des conflits de valeurs, une dégradation des conditions de travail, allant jusqu'à l'épuisement, à une mauvaise organisation, aux conséquences sur les malades, entraînant retard de prise en charge, erreurs qui peuvent être fatales.
À qui on recommande ce film ?
À toutes les personnes qui s'intéressent au milieu du soin, de la santé. Ce film est réaliste, permet de mettre en avant des réflexions importantes sur le système de santé, ses travers et conséquences.

