
« Si vous aimez voyager et si vous cherchez plus d’autonomie, le service de médecine de travail d’Air France est l’idéal »
Prendre des mesures en vol, être en front line des maladies infectieuses tropicales, prévenir les risques chimiques pour les salariés de la maintenance… Michel Klerlein, médecin coordonnateur de la santé au travail nous en dit plus sur les missions parfois hors du commun des médecins du travail au sein d’Air France.
En quoi les missions des médecins du travail d’Air France peuvent être surprenantes ?
Dr Michel Klerlein : Nous pouvons être amenés à faire des missions en vol ou en escale dans le cadre de mesures afin d’évaluer l’impact de certains facteurs sur la santé du personnel navigant. Ce fut le cas, pour ma part, lors d’un vol pour Hong-Kong. Les mesures concernaient la sécheresse de l’air, la pressurisation mais aussi les rayonnements ionisants.
Quelle formation reçoivent les médecins du travail pour prévenir les risques des rayonnements ionisants ?
Dr M. K. : La plupart des médecins du travail d’Air France ont un CES ou une capacité en médecine aéronautique et une formation en radioprotection. Si ce n’est pas le cas, nous leur proposons de les former. Il faut savoir que le personnel navigant d’Air France est celui qui est le plus exposé aux rayonnements ionisants en France en dose collective. Et ce n’est pas la seule spécificité à prendre en compte dans le suivi des salariés.
Quelles sont les autres axes de prévention santé sur le personnel navigant ?
Dr M. K. : Nous prenons en compte les différences de pression auxquelles sont constamment confrontés les membres du personnel navigant. Car la pression atmosphérique d’un vol en cabine correspond à de la moyenne montagne : entre 1700 et 2000 m d’altitude. Autres spécificités : leur travail de nuit, leurs horaires décalés sans compter le décalage horaire, la sécheresse de l’air en cabine (10 %) …
Quels sont les autres salariés d’Air France suivis par les médecins du travail ?
Dr M. K. : En plus du personnel navigant, nous suivons aussi le personnel dit en escale, celui des deux aérogares d’Île-de-France, Roissy et Orly. Ces salariés sont en contact direct avec les clients et la prévention des risques psychosociaux est très importante. Nous avons également un pôle de salariés en maintenance avec la prévention des risques chimiques. Ce pôle maintenance est regroupé avec l’activité Cargo. Pour la petite histoire, il faut savoir qu’Air France est l’une des rares compagnies aériennes à être en capacité de tout transporter : nous pouvons transporter des animaux vivants comme des produits radioactifs.
Quelle est la charge de travail d’un médecin de travail chez Air France ?
Dr M. K. : Le ratio est d’un médecin pour 2300 salariés en maintenance, d’un pour 2500 pour le personnel du tertiaire. Nous sommes très autonomes dans la gestion de notre planning, il n’y a pas de « cadence » imposée. Nous avons une règle d’or pour l’exercice du médecin du travail : la charte d’indépendance dans l’interdépendance. La médecine du travail à Air France est un exercice collectif. On ne peut pas donner seul une réponse car on ne peut pas engager tous nos collègues sur une décision individuelle. Nous travaillons aussi avec le conseil médical d’Air France qui regroupe plusieurs professeurs de médecine de « haute volée » dirais-je.
Comment se passe la relation patiente ?
Dr M. K. : Nous sommes très bien reçus par l’ensemble des salariés. Il y a toujours une réelle considération pour nos missions. La majorité des salariés sont des passionnés, ils sont très attachés à l’entreprise. Il n’est pas rare de rencontrer des salariés sur deux générations !
Il y-a-t-il des avantages pour voyager ?
Dr M. K. : Bien sûr ! Le médecin du travail est un cadre supérieur, salarié d’Air France et, à ce titre, il a des avantages sur les billets d’avion, avantages non négligeables… Si vous aimez voyager, si vous cherchez plus d’autonomie et de diversité dans le métier, le service de médecine de travail d’Air France sera idéal pour vous !
Article paru dans la revue « Syndical Général des Médecins et des Professionnels des Services de Santé au Travail » / CFE CGC n°67

