« Pourquoi choisir la FST cardiologie pédiatrique et congénitale en 2020 ? »

Publié le 24 May 2022 à 18:49

Une nouvelle surspécialité en pleine expansion

Depuis cette année et la nouvelle réforme, la cardiologie pédiatrique et congénitale (CPC) est enfin reconnue comme une surspécialité à part entière.

La FST (Formation Spécialisée Transversale) – CPC est désormais accessible pour les DES de cardiologie et de pédiatrie. Pour rappel, les surspécialités d’imagerie cardiovasculaire, de cardiologie interventionnelle et de rythmologie sont des options et ne sont donc accessibles qu’aux DES de cardiologie.

Il faut savoir que 1 enfant sur 100 nait avec une malformation cardiaque. Grâce aux progrès médicaux, chirurgicaux et de réanimation, le nombre d’adultes ayant une cardiopathie congénitale dépasse désormais le nombre d’enfants.

De la réflexion avant tout
Non pas que les autres options ne demandent pas réflexion, loin de là, mais il faut le dire, les cardiologues adultes ne comprennent en général pas grand-chose à la CPC.

L’hémodynamique des cardiopathies congénitales est passionnante. Le coeur droit est le principal intéressé contrairement à la cardiologie adulte où le ventricule gauche est roi. Que ce soit à l’échographie cardiaque ou au cathétérisme, l’approche des congénitalistes peut s’avérer utile à tous. Dans tous les cas, même si vous ne voulez pas aller jusqu’à la FST, un stage en cardiologie pédiatrique est un gros atout.

  • Vous aimez l’écho ? Il n’y a pas d’enfant anéchogène. Les voies sous-costales et supra- sternales ainsi que l’analyse 3D volumique et anatomique (y compris en impression 3D) n’auront plus de secret pour vous.
  • Vous aimez les valvulopathies ? La cardiologie pédiatrique vous apprendra une approche très anatomique et physiologique des 4 valves cardiaques.
  • Une CIA : juste un trou à fermer ? Outre la technique, vous serez amenés, en raisonnant sur la physiologie des shunts, à toujours revenir à l’hémodynamique.

A savoir qu’il faut déjà être un bon cardiologue pour se lancer en cardiologie congénitale, car il faut appliquer ses connaissances sur l’HTAP, l’insuffisance cardiaque ou encore les endocardites infectieuses sur des patients en général complexes.

Comme le reste de la spécialité, tout est une question de logique finalement !

Une spécialité plus que variée
Si vous avez déjà du mal à choisir entre les différentes options proposées en cardiologie, vous serez servis avec la CPC qui propose tout l’éventail de la cardiologie mais dans un domaine très précis d’expertise.

Tout d’abord, la variété concerne l’âge de prise en charge de ces cardiopathies :

Cardiologie foetale

  • Ce sont en général plutôt des pédiatres qui se dirigent vers la cardiologie foetale mais il est tout à fait possible de faire du diagnostic anténatal de cardiopathies congénitales (le cardiopédiatre est alors en dernière ligne d’expertise après le gynécologue-obstétricien).

Cardiologie néonatale

  • Pour la prise en charge des urgences néonatales telles que la transposition des gros vaisseaux ou encore le retour veineux pulmonaire anormal total bloqué.

Cardiologie pédiatrique

  • Du dépistage, au diagnostic, à la prise en charge et au suivi. Les cardiopathies congénitales sont très variées. A cela se rajoutent les cardiomyopathies, maladies de Kawasaki, troubles du rythme…
  • Cardiologie congénitale à l’âge adulte.
  • Une activité croissante avec le suivi et la prise en charge des complications des cardiopathies congénitales réparées, à l’âge adulte.

La variété concerne également le type d’activité que l’on souhaite pratiquer :
L’échographie cardiaque est une continuité de la clinique avec une réflexion hémodynamique permanente.
L’imagerie cardiaque (IRM, scanner et imagerie de fusion) est en plein essor, tel que l’IRM 4D pour se défaire de situations complexes.

Cathétérisme interventionnel

  • A visée diagnostique ou surtout thérapeutique, le cathétérisme interventionnel s’impose comme un domaine indispensable en cardiologie congénitale. Donc si vous en avez marre de cathétériser des coronaires, pensez FST-CPC ! Vous aurez la possibilité de mettre des sondes dans les artères pulmonaires, des canaux artériels, dilater, stenter mais aussi boucher des « trous ».

Rythmologie pédiatrique et congénitale

  • Une très belle spécialité qui mixe la complexité des 2 surspécialités. Très peu de médecins sont capables d’’exercer la rythmologie en cardiologie congénitale, c’est un domaine plein d’avenir.

La richesse provient également du caractère multidisciplinaire avec un travail en équipe quotidien (généticiens, pédiatres, radiologues, chirurgiens, anesthésiste-réanimateur, gynéco obstétriciens…). C’est en cardiologie congénitale comme en cardiologie valvulaire que la team médico-chirurgicale s’exprime le mieux. Assistez à un staff et vous comprendrez.

Enfin, la dimension relationnelle et émotionnelle avec les enfants ainsi que leurs parents à tous les âges de la vie est omniprésente et enrichissante.

En pratique
Les choix définitifs d’option et de FST doivent être faits au plus tard à la fin du 6ème semestre.

Le nombre de cardiologues pédiatres a  former par an pour répondre aux besoins actuels se situe autour de 25 a  30 par an.

Pour valider la FST de cardiologie pédiatrique et congénitale, il faudra :

Prérequis :

  • Faire un stage au cours de la phase d’approfondissement parmi : cardiologie congénitale et pédiatrique, cardiologie congénitale adulte, réanimation post-opératoire de chirurgie cardiaque, explorations fonctionnelles cardiovasculaires, imagerie radiologique cardiovasculaire, réanimation pédiatrique, cardiologie adulte pour les DES de pédiatrie, néonatalogie accueillant des nouveau-nés cardiaques.
  • Réaliser 2 semestres dans un service ayant un agrément fonctionnel pour la FST. L’activité de l’étudiant en FST dans ces deux stages doit être exclusive en cardiologie congénitale et pédiatrique. A noter que l’un des deux stages doit avoir comme caractéristique supplémentaire d’offrir l’accès aux soins dits « lourds » de CPC.

Une formation théorique complètera cette formation pratique :

  • Cours en e-learning (120h).
  • Cours d’anatomie des cardiopathies congénitales du M3C (Malformations Cardiaques Congénitales Complexes).
  • Master Class de Cardiologie Congénitale et Pédiatrique.
  • Formation Médicale Continue et DPC de la Filiale de Cardiologie Pédiatrique et Congénitale de la SFC (Société Française de Cardiologie). Les conditions de validation sont détaillées dans la Figure 2.

En conclusion
La cardiologie pédiatrique et congénitale est une spécialité passionnante, variée et complexe avec beaucoup de réflexion. Alors n’hésitez pas, choisissez la FST-CPC, les moutons à 5 pattes n’auront alors plus aucun secret pour vous !


I Phase Socle / II Phase d’approfondissement / III Phase de consolidation ou options ou FST

Article paru dans la revue “Collèges des Cardiologues en Formation” / CCF N°11

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