Pédiatrie militaire : quel paradoxe me direzvous ?
Si l’on pouvait résumer ses caractéristiques en quelques mots, je choisirais : maternité, pédiatrie tropicale, missions civilo-humanitaires, médecine des voyages, etc. Mais avant tout, quelques mots concernant la formation et le recrutement.
J’ai commencé mes études à Lyon (Ecole de Santé Militaire) en cumulant une formation à l’université de médecine et une formation d’officier de carrière. En somme, j’ai eu un parcours universitaire comparable à un étudiant en médecine, mais avec des stages complémentaires purement militaire (connaissance générale sur l’armée, sport, topographie, tir, etc.) et des stages médico-militaires centrés sur la médecine d’urgence (stage de secourisme, stage pompiers, formation à la médecine de l’avant). En effet, avant l’ECN, la formation s’oriente sur l’adulte et en particulier sur le soutien des forces françaises en France et à l’étranger (opérations extérieures tels que la Côte d’Ivoire, l’Afghanistan, ou séjours en « Outre-Mer » tels que la « Nouvelle Calédonie », la « Guyane » ou encore « La Réunion », etc.). Pour faire simple, nous devons acquérir lors de notre externat des connaissances en médecine d’urgence, médecine du sport, expertise et médecine tropicale chez l’adulte !
Arrive au milieu de toute cette formation l’examen national classant, auquel nous participons mais au décours duquel nous choisissons les postes prévus par le ministère de la Défense en fonction des besoins de service. En général, il y a 70% de postes de médecine générale, 30% de spécialistes (10% de chirurgiens, 10% de réanimateurs, 10% de spécialités médicales). Pour la pédiatrie, il y a un poste tous les 4 à 5 ans. En effet, il n’existe qu’une destination possible : la maternité de l’Hôpital Militaire de Bégin à St Mandé où exercent actuellement 2 pédiatres militaires et un pédiatre contractuel (exercice sur environ 2 - 3 ans).
Le service comprend une maternité de niveau 1. L’activité est centrée autour de celle-ci et sur l’aménagement de consultations externes plus ou moins spécialisées selon l’orientation personnelle de chaque pédiatre (médecine des voyages, consultations d’adolescents, suivi PMI, etc.). Enfin, notre pratique s’enrichit de quelques missions civilo-humanitaires (ex : Haïti) et devrait s’élargir à la formation et au soutien des sages-femmes de la maternité de l’Hôpital militaire de Djibouti pour laquelle les objectifs sont nombreux (présence d’un pédiatre, formation des sages-femmes, consultation sur place de la population locale, etc.).
Enfin, pour finir, une idée de ma maquette de stage :
- 2 stages hors filières dont la gynécologie obstétrique, et les maladies infectieuses et tropicales (stage chez les adultes extrêmement formateur) ;
- 1 - 2 stages en réanimation néonatale +/- réanimation polyvalente ;
- 1 - 2 stages de pédiatrie générale et urgences;
- 2 stages de spécialité en fonction des affinités !
Pour résumer, je suis en contrat avec l’armée depuis le début de mes études. Ma formation initiale (externat) repose sur le soutien des forces françaises. Une fois interne de pédiatrie, celle-ci s’oriente vers l’acquisition d’un savoir-faire en réanimation en salle de naissance, la prise en charge de nouveau-nés, de solides bases en pédiatrie générale, urgences et un attrait particulier pour la pédiatrie infectieuse et tropicale !
Cynthia GRONDIN
(Interne des hôpitaux des armées en spécialité de pédiatrie)
Article paru dans la revue “Association des Juniors en Pédiatrie” / AJP n°04