Pédiatre dans les armées

Publié le 06 May 2022 à 14:09

 

Pédiatrie militaire : quel paradoxe me direzvous  ? 
Si l’on pouvait résumer ses caractéristiques en  quelques mots, je choisirais : maternité, pédiatrie  tropicale, missions civilo-humanitaires, médecine  des voyages, etc.  Mais avant tout, quelques mots concernant la  formation et le recrutement.

J’ai commencé mes études à Lyon (Ecole de  Santé Militaire) en cumulant une formation  à l’université de médecine et une formation  d’officier de carrière. En somme, j’ai eu un parcours  universitaire comparable à un étudiant  en médecine, mais avec des stages complémentaires  purement militaire (connaissance  générale sur l’armée, sport, topographie, tir,  etc.) et des stages médico-militaires centrés  sur la médecine d’urgence (stage de secourisme,  stage pompiers, formation à la médecine de l’avant). En effet, avant l’ECN, la formation  s’oriente sur l’adulte et en particulier  sur le soutien des forces françaises en France  et à l’étranger (opérations extérieures tels que  la Côte d’Ivoire, l’Afghanistan, ou séjours en  « Outre-Mer » tels que la « Nouvelle Calédonie  », la « Guyane » ou encore « La Réunion »,  etc.). Pour faire simple, nous devons acquérir  lors de notre externat des connaissances en  médecine d’urgence, médecine du sport, expertise  et médecine tropicale chez l’adulte !

Arrive au milieu de toute cette formation l’examen  national classant, auquel nous participons  mais au décours duquel nous choisissons les  postes prévus par le ministère de la Défense en  fonction des besoins de service. En général, il  y a 70% de postes de médecine générale, 30%  de spécialistes (10% de chirurgiens, 10% de réanimateurs,  10% de spécialités médicales). Pour  la pédiatrie, il y a un poste tous les 4 à 5 ans. En  effet, il n’existe qu’une destination possible :  la maternité de l’Hôpital Militaire de Bégin à  St Mandé où exercent actuellement 2 pédiatres  militaires et un pédiatre contractuel (exercice  sur environ 2 - 3 ans).

Le service comprend une maternité de niveau 1.  L’activité est centrée autour de celle-ci et sur  l’aménagement de consultations externes plus  ou moins spécialisées selon l’orientation personnelle  de chaque pédiatre (médecine des  voyages, consultations d’adolescents, suivi  PMI, etc.).  Enfin, notre pratique s’enrichit de quelques  missions civilo-humanitaires (ex : Haïti) et devrait  s’élargir à la formation et au soutien des  sages-femmes de la maternité de l’Hôpital militaire  de Djibouti pour laquelle les objectifs sont  nombreux (présence d’un pédiatre, formation  des sages-femmes, consultation sur place de la population locale, etc.).

Enfin, pour finir, une idée de ma maquette de  stage :

- 2 stages hors filières dont la gynécologie  obstétrique, et les maladies infectieuses  et tropicales (stage chez les adultes extrêmement  formateur) ;
- 1 - 2 stages en réanimation néonatale +/-  réanimation polyvalente ;
- 1 - 2 stages de pédiatrie générale et urgences;
- 2 stages de spécialité en fonction des affinités !

Pour résumer, je suis en contrat avec l’armée  depuis le début de mes études. Ma formation  initiale (externat) repose sur le soutien des  forces françaises. Une fois interne de pédiatrie,  celle-ci s’oriente vers l’acquisition d’un  savoir-faire en réanimation en salle de naissance,  la prise en charge de nouveau-nés, de  solides bases en pédiatrie générale, urgences  et un attrait particulier pour la pédiatrie infectieuse  et tropicale !

Cynthia GRONDIN
(Interne des hôpitaux des armées en spécialité de pédiatrie)

Article paru dans la revue “Association des Juniors en Pédiatrie” / AJP n°04

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