
Le 6 février 2023, deux violents séismes de magnitudes de 7,8 et 7,5 frappent à quelques heures d'intervalle le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie. Le Bureau d'ASF décide d'envoyer une mission exploratoire dès le lendemain des séismes.
Créée il y a près de 10 ans, ASF est une ONG composée de près de 250 à 300 gynécologues-obstétriciens et sages-femmes bénévoles, ayant pour objet de contribuer à améliorer la santé des femmes les plus vulnérables. L'ONG compte 10 programmes en cours dans différents pays (Arménie, Roumanie, Haïti, République démocratique du Congo, Népal, Cambodge, Vietnam, France, Madagascar…).
Le Conseil d'administration d'ASF comporte 9 gynécologues-obstétriciens et 6 sages-femmes élus pour trois ans. Nous intervenons sur 4 types d'action :
1. Des missions d'urgence en cas de conflits ou de catastrophes naturelles.
2. Des missions de formations et de compagnonnage notamment dans le domaine de la santé maternelle et reproductive mais aussi la chirurgie gynécologique (fonctionnelle et carcinologique).
3. Des missions éducatives auprès des jeunes dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.
4. Des missions de défense des droits des femmes lorsqu'ils ont des conséquences sur leur santé.
Dans le monde, les principaux problèmes concernant la santé des femmes sont :
• La mortalité maternelle qui concerne plus de 350.000 femmes par an dont 95 % sont évitables.
• Les complications obstétricales dont les fistules obstétricales qui correspondent à des écoulements permanents et abondants d'urines voire de selles par le vagin liées à une nécrose de la paroi vaginale secondaire à une dystocie du travail qui a souvent duré plusieurs jours. Ainsi, les femmes vont être victimes d'un triple drame : leur enfant est mort-né, leurs pertes permanentes est source d'exclusion socio-familiale et elles vont devenir infertiles.
• Les cancers du col utérin car il n'existe que très rarement de prévention primaire par la vaccination HPV ni de prévention secondaire par la pratique de frottis. Ces femmes consulteront donc à un stade avancé au-dessus de toute possibilité thérapeutique.
• Les grossesses chez les adolescentes sont un problème majeur ; ces grossesses peuvent être liés à l'absence d'information sur la sexualité ou à des mariages forcés. Ainsi 12 millions de femmes de moins de 19 ans étaient enceinte au cours de l'année 2020 dans le monde. Les conséquences sont multiples : médicales (complications des grossesses et de l'accouchement) et sociales (interruption des études et dépendance vis-à-vis des maris).
• Les mutilations génitales féminines (excision et infibulation) sont un problème médical très complexe car elles sont d'une part à l'origine de complications médicales immédiates et tardives et d'autre part, condamnées dans quasiment tous les pays mais maintenues en tant que pratique rituelle dans beaucoup de pays.
À titre d'exemple, nous présenterons une mission effectuée en 2024 dans le cadre de l'urgence suite au séisme en Turquie et dans le prochain numéro de la revue, une mission de développement (formation et compagnonnage) en Arménie.
Mission d'urgence en Turquie : déroulement des actions d'ASF
Le 6 février 2023, deux violents séismes de magnitudes de 7,8 et 7,5, suivis de nombreuses répliques d'importance, frappent à quelques heures d'intervalle le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie. Les premiers rapports paraissant dans la presse internationale le jour même de ces séismes décrivent un véritable chaos dans des villes où près de la moitié des immeubles se sont effondrés.
Les derniers bilans officiels, au 28 février 2023, font état de plus de 50 000 morts (5 951 en
Syrie et 44 374 en Turquie), environ 2,4 millions de déplacés et au moins 25 millions de personnes directement affectées par ces tremblements de terre meurtriers.
Dans ces situations de crises, la priorité demeure la prise en charge traumatologique et en réanimation des blessés. Cependant, d'autres urgences, comme les accouchements, connaissent dans ces contextes des difficultés de prise en charge. En effet, suite aux séismes, un nombre important d'hôpitaux et de maternité ne sont plus fonctionnels et les patients sont systématiquement redirigés vers les plus grandes structures qui ont mieux résisté aux tremblements de terre. En outre, dans ces établissements de santé encore en activité, le personnel, en sous-nombre, traumatisé et exténué, doit faire face à un afflux continu de patients prioritaires.
Cette situation n'est pas sans nous rappeler l'intervention de nos membres en 2010 à la suite du séisme survenu à Haïti le 12 janvier 2010 et dont le bilan définitif était de 230 000 morts.

Le Bureau d'ASF décide d'envoyer une mission exploratoire dès le lendemain des séismes, le 7 février 2023.
Le mardi 07 février, une équipe composée de membres d'Actions Santé Femmes (ASF) et de
Pompiers Solidaires s'envole en urgence pour la Turquie afin de réaliser une mission exploratoire d'évaluation. Actions Santé Femmes est représentée par Patrick KNIPPER, chirurgien plasticien et membre d'ASF rompu aux missions exploratoires dans ces contextes de crises, Erdogan NOHUZ, gynécologue obstétricien aux hospices civils de Lyon et Sevda CELIK, sagefemme au CHU Clermont-Ferrand, tous deux membres d'ASF. Ils sont accompagnés sur le plan logistique par deux membres de l'association
Pompiers Solidaires (PS) : Julien LEMAREC et Matthieu MICOULAS.

Dr Patrick Knipper pour Actions Santé Femmes, Matthieu
Micoulas et Julien Lemarec pour Pompiers Solidaires lors
de leur départ pour la Turquie le 07 février 2023
L'objectif de cette mission exploratoire était d'évaluer la situation sur le plan médical et la prise en charge des rescapés par les structures médicales locales turques.
Les conditions de cette mission exploratoire sont très difficiles : infrastructures routières dévastées, difficulté de circulation, conditions météorologiques extrêmes, difficulté d'obtention des autorisations locales.
Finalement, après une rencontre avec un coordinateur de l'AFAD (équipe turque responsable de la coordination), il nous a été recommandé de nous rendre à l'hôpital de KIRIKHAN (province de Hatay).
La ville de Kirikhan, comptant ordinairement plus de 100 000 habitants, est désormais une ville fantôme où la plupart des immeubles se sont affaissés ou ont été partiellement détruits. La population qui a pu quitter la ville est partie tandis que les rescapés restés sur place sont totalement démunis et vivent dehors sous des tentes et abris de fortune autour de feux improvisés.
L'hôpital de Kirikhan, récent mais fissuré par les séismes, demeure non fonctionnel en totalité sur le plan médical. Après discussions avec les responsables des services d'urgence et de la maternité, est envisagée la mise en place par
ASF et PS d'une tente médicale pour des soins gynécologiques, obstétricaux et pédiatriques sur le parking de l'hôpital. Nous trouvons un lieu sécurisé auprès du stadium avant d'être délogés par les militaires turques qui réquisitionnent le stade.
L'AFAD envoie notre équipe dans un ancien centre de réfugiés syriens près de la frontière où, aujourd'hui, les Turcs construisent un camp pour les sinistrés, pour une période d'au moins un an (4 000 places prévues + conteneurs). Il existe la place idéale pour mettre une tente médicale d'ASF et y assurer des consultations en gynécologie obstétrique. Cependant, les autorités préfèrent nous orienter au cœur des villes situées à l'épicentre des séismes, et plus particulièrement Kahramanmaras…

La ville de Kirikhan en Turquie (province de Hatay) avant et après les séismes du 6 février 2023
La ville de Kahramanmaras, où vivaient près de deux millions d'habitants, est amputée de plus de la moitié de ses bâtiments qui se sont effondrés pendant les séismes du 6 février. La situation sur place est chaotique entre la recherche sous les décombres de rescapés et l'activité médicale d'urgence accrue et continue pour les quelques établissements de santé encore fonctionnels.

Le coordinateur de l'AFAD à Kahramanmarasnous oriente vers l'hôpital YORUK SELIM où une rencontre avec le directeur est organisée.
Ce dernier exprime, auprès de l'équipe, un besoin de personnels soignants. Nous rencontrons également un représentant du ministère de la Santé turc qui nous aidera pour tous les contacts. Finalement, après une discussion avec un nouveau directeur d'hôpital, l'aide d'Actions Santé Femmes serait plus précieuse au sein de l'hôpital Femmes-Mères-Enfants Necip Fazil Sehir Hastanesi de Kahramanmaras.
Nous présentons donc notre bilan au bureau d'ASF :
Besoins
• Immenses besoins en dehors de la traumatologie (gynécologie obstétrique, pédiatrie, maternité) ; les urgences quotidiennes sont devenues compliquées à prendre en charge compte-tenu des priorités : retrouver des rescapés et les prendre en charge. Pourtant les femmes continuent à accoucher en nombre.
• Une aide médicale d'urgence supplémentaire est nécessaire pour un personnel soignant évoluant en effectif réduit, traumatisé par cette catastrophe et surmené par l'afflux constant de patients.
Lieu d'intervention proposé
• Hôpital Femmes-Mères-Enfants Necip Fazil Sehir Hastanesi de Kahramanmaras.
Contenu du programme d'actions
• Appui à la prise en charge des urgences gynécologiques et obstétricales.
• Appui en salle naissance pour accouchements par voie basse et césariennes.
Modalités
• Conditions difficiles compte-tenu de l'afflux d'urgentistes du monde entier (pas de gynécologues obstétriciens ni de sages-femmes) et de la volonté légitime des autorités turques de gérer cette catastrophe.
• Proposition dans un premier temps d'une équipe constituée d'un binôme gynécologue sage-femme, turcophones ou arabophones, pour des missions d'une dizaine de jours avec chevauchement des équipes lors des relais de missionnés.
• Logistique sur le terrain assurée par Pompiers Solidaires.
Il est donc décidé d'apporter notre soutien à la maternité Necip Fazil Sehir Hastanesi de
Kahramanmaras
L'équipe de la 2ème mission est composée d'un gynécologue-obstétricien : Pr Erdogan NOHUZ des Hopitaux civils de Lyon et d'une Sagefemme,
Sevda CELIK, tous les deux turcophones.
Lieux d'interventions :
Hôpital Femmes-Mères-Enfants Necip Fazil Sehir Hastanesi à Kahramanmaras. Dès le 13 février, les logisticiens de Pompiers Solidaires installent sur le parking de l'hôpital la tente Poste Médical Avancé qui servira de base de vie. Cette tente sera chauffée, condition sine qua non à la pérennisation de ces missions en Turquie tant les nuits ont été difficiles (les températures avoisinent les -15°C).

La tente « base de vie » d'Actions Santé Femmes et Pompiers Solidaires
Après une dernière validation conjointe, par l'AFAD et le directeur médical de l'hôpital Femmes-Mères-Enfants Necip Fazil Sehir Hastanesi de
Kahramanmaras, d'une mission d'appui médical de la part d'ASF dans les services suivants : maternité, gynécologie-obstétrique, néonatologie, pédiatrie, urgences et réanimation, l'action des membres de la mission 2 d'Actions Santé
Femmes va comporter deux composantes majeures dans cet hôpital :
• Consultations d'urgence en gynécologie obstétrique.
• Appui en salle de naissance, réalisation d'accouchements par voie basse et par césarienne.
L'équipe gynécologue et sage-femme est présente chaque jour au sein de l'hôpital et assure principalement des consultations d'urgence en gynécologie obstétrique. Ils sont également progressivement intégrés à la rotation des gardes de l'hôpital, ce qui permet au personnel soignant local de prendre quelques heures de repos après des journées éprouvantes sur les plans professionnel, psychologique et humain.
Durant les consultations les échographies sont très demandées par les patientes, en grand besoin de réassurance vis-à-vis de leurs grossesses en cette période de tension extrême.
Les membres d'Actions Santé Femmes participent également activement aux accouchements par voie basse et par césarienne, dans un pays où le taux de césarienne avoisine les 50 %.
Dans ce contexte post-catastrophe, les femmes sont conduites à l'hôpital pour leur accouchement au dernier moment, en « urgence » et par ambulance. Une méthode qui induit l'absence de toute potentielle péridurale ou quelconque travail de relaxation pré-accouchement.
Habituellement la maternité de Kahramanmaras procède à environ 7 200 accouchements par an. Actuellement, après la perte de près de 40 % de sa population totale, disparue ou réfugiée, le nombre d'accouchements quotidiens oscille entre quatre et cinq naissances par jour.
L'activité parfois très dense a nécessité que nos équipes comportent obligatoirement des professionnels turcophones ou arabophones.
C'est une véritable valeur ajoutée dans cet hôpital où 30 à 40 % des femmes qui accouchent sont de nationalité syrienne et ne parlent pas le turc. En effet, près de 4 millions de réfugiés syriens vivent en Turquie en 2023, et environ trois millions d'entre eux vivent au cœur des régions impactées par ces terribles séismes.
À la suite des séismes en Turquie et en Syrie, la
Sécurité Civile française, branche du ministère de l'Intérieur et des Outre-
Mer, a décidé de déployer l'E.S.C.R.I.M, un hôpital mobile rapidement mobilisable sur des lieux de crises majeures.
Celui-ci a été installé le 13 février 2023 à Gölbasi, tout proche de la ville d'Adiyaman comptant 268 000 habitants et fortement touchée par les séismes. Ainsi, après des échanges entre le siège d'Actions Santé Femmes et le ministère, notre équipe s'est rendue sur place le jeudi 16 février. Après une visite complète de cet hôpital mobile, l'équipe a réalisé une dizaine de consultations gynécologiques et obstétricales d'urgence sur place.
Des échanges ont eu lieu avec la médecin responsable médicale d'ESCRIM, pour apprécier la proposition de collaboration dans la mesure où il existait une tente spécifique pour la maternité avec cependant une seule sage-femme. Les maternités aux alentours sont dévastées.
L'équipe suivante est composée de 4 personnes : une gynécologue-obstétricienne, Dr Safiya
BARBOUCHA, une pédiatre, Dr Zekavet YALCINBAKIS et 2 sages-femmes, Stéphanie HESSMANN et Nuriye GOKSEN. Après une journée de chevauchement, la nouvelle équipe poursuit les consultations d'urgence en gynécologie-obstétrique et l'activité en salle de naissance... La pédiatre prend en charge les urgences pédiatriques.
Les médecins d'ASF participent activement à l'effort médical intense
« post-catastrophe » et prennent le relais d'un personnel médical local exténué, traumatisé et sous tension perpétuelle depuis plusieurs semaines. Les équipes d'ASF effectuent des gardes en roulements continus (8h-16h / 16h-00h / 00h-8h) et permettent au personnel médical local de se reposer tout en facilitant la perpétuation de la prise en charge des urgences gynécologiques, obstétricales et pédiatriques de nuit comme de jour.
Enfin, dans le service de pédiatrie le Dr Zekavet ALCIN-BAKIS est continuellement sollicitée, sa présence soulageant une équipe locale produisant un effort considérable en assurant dans ce contexte de crise près de 2 000 consultations par jour.
Elle enchaîne les gardes pendant sa semaine de mission et réalise parfois près d'une centaine de consultations aux urgences pédiatriques en
24h, en rappelant que près de 80 % de celles-ci concernent des enfants de moins de deux ans.
Elles intègrent instantanément l'équipe de sages-femmes de la maternité. Des sages-femmes turques volontaires d'Ankara sont également venues prêter main forte après le séisme mais elles doivent retourner dans leur ville d'origine.
La relève de ce groupe de sages-femmes turques, prévue par l'AFAD, tarde à être acheminée jusqu'à Kahramanmaras. Ainsi dès leur premier jour de mission à la maternité, les deux sage femmes d'ASF entament une garde complète de vingt-quatre heures. Une présence « providentielle » selon les paroles élogieuses et emplies d'émotion et de reconnaissance prononcées par la cadre responsable des sages femmes au sein de cette maternité.
Leur activité quotidienne à la maternité est dense et la collaboration, tant médicale qu'humaine, entre membres d'ASF et sages-femmes turques est une réussite réciproquement estimée.
Les sages-femmes découvrent des modalités de prise en charge des accouchements un peu différentes de celles réalisées en France dans leurs différents lieux d'exercice : salles communes pour la surveillance, recours facile à l'expression abdominale lors des efforts de poussée, pas d'accès à la péridurale… Les deux sages-femmes françaises, ayant une grande expérience de la préparation et de la relaxation pendant l'accouchement, commencent à mettre à disposition ce soutien auprès de ces femmes dont certaines restent 12 heures en salle de pré-travail.
Pendant ces deux semaines de mission, nos sages-femmes vont également à la rencontre des populations sinistrées en dehors de l'enceinte de la maternité et partagent des instants emplis d'humanité et de compassion avec ces personnes qui ont tant perdu au cours des dernières semaines. Une expérience bouleversante pour ces deux missionnées.
Après un mois d'intervention, les responsables du programme d'urgence ont pris des contacts avec Hervé MAGRO, Ambassadeur de France en Turquie, le Centre de Crise et de Soutien du MEAE, l'Ambassadeur de Turquie en France, l'UNHCR pour apprécier les lieux et les modalités les plus appropriés de notre intervention en Turquie.
Les derniers bilans de ces séismes meurtriers en Turquie et en Syrie font état de près de 2,4
millions de personnes déplacées. S'ajoutent à ce chiffre toutes les populations sinistrées restées sur place sans logement. Une situation de crise majeure dans laquelle intervient inéluctablement l'UNHCR, organe des Nations unies spécialisé dans la gestion des populations déplacées et réfugiées.
Des camps transitoires se multiplient, bientôt pérennisés dans des camps où les populations seront relogées dans des conteneurs réhabilités.
Dans ce contexte des dispensaires ouvriront à proximité de ces camps de déplacés et de nombreux postes de santé, notamment en gynécologie- obstétrique, seront à pourvoir.
L'UNCHR envisage des actions d'ASF via une clinique mobile au sein de ces camps afin d'assurer les soins en santé maternelle et infantile serait, a priori, le mode d'action privilégié…
Au total, cette mission d'urgence a permis de soutenir les équipes turques pendant une période de transition leur permettant de panser leurs blessures, d'évaluer leurs pertes et de se rétablir progressivement.
Elle n'a été possible que grâce à la réactivité des gynécologues et des sages-femmes qui ont répondu très rapidement à l'Appel d'ASF d'où la nécessité d'établir des liens étroits avec tous les organismes fédérant les gynécologues comme le SYNGOF.
Avec les remerciements d'ASF pour les professionnels qui se sont mobilisés en urgence.
Dr Xavier DUVAL ARNOULD1
Pr Henri-Jean PHILIPPE2
1 Gynécologue obstétricien libéral, Vice-président d'Actions Santé Femmes
2 Gynécologue obstétricien, APHP-Centre Université de Paris, Secrétaire général d'Actions Santé Femmes

