Les formations Post-DEI

Publié le 18 Oct 2023 à 10:47

 

Depuis 2009, la formation infi­rmière a intégré les accords de Bologne. Le diplôme d’Etat in­firmier, avec 3 ans d’études, attribue le niveau Licence. En conséquences, plusieurs formations diplômantes post-DEI se situeront au niveau Master. Actuellement, seul le Diplôme d’État d’in­firmier(e)-anesthésiste (DEIA) confère le grade de Master depuis 2014 et le diplôme d'État d'In­firmier(e) de bloc Opératoire depuis 2022. Au terme du processus de Bologne le Doctorat devrait être accessible aux professionnels qui en ont tout à la fois les capacités et les compétences.

Trois types de formation existent aujourd’hui :

  • Les formations spécialisées ;
  • Le diplôme Cadre de Santé ;
  • Les Masters de Recherche et de Pratiques Avancées.

Les Formations Spécialisées

Les formations dites « spécialisées » s’inscrivent dans la « réingénierie » des métiers de la santé, actuellement en cours. C’est-à-dire que les référentiels « métier » (référentiels d’activités et de compétences) et référentiel de formation sont élaborés ou réajustés.

Ces formations débouchent, avec une reconnaissance salariale du diplôme, sur les métiers de :

  • In­firmier Anesthésiste Diplômé d’État (IADE) : Il réalise des soins spéci­fiques et des gestes techniques dans les domaines de l’anesthésie-réanimation, de la médecine d’urgence et de la prise en charge de la douleur. C’est un praticien avancé qui a le savoir-faire nécessaire aux prises de décisions complexes et les compétences cliniques permettant de garantir la qualité des soins et la sécurité des patients en anesthésie-réanimation et urgences. Au terme de la formation, le grade de master est attribué en même temps que le diplôme d’État (décret 2014-1511 du 15 décembre 2014 relatif aux diplômes de santé conférant le grade Master). Formation en alternance de 2 ans, 4 semestres et 120 ECTS. (Présentation de la formation d’IADE et du Syndicat National des in­firmier(e)s-Anesthésistes (SNIA) de page 50 à 59).
  • In­firmier de Bloc Opératoire Diplômé d’État (IBODE) : Il exerce en bloc opératoire ou secteur associé et contribue en toute sécurité aux soins dispensés au patient pour une intervention chirurgicale. Depuis le décret 2015-74, des actes exclusifs à sa fonction, notamment celle d’aide opératoire et d’assistant de chirurgie, lui sont reconnus. Au terme de la formation, le grade master lui est attribué en même temps que le diplôme d'État (Le Décret n°2022-732 du 27 avril 2022), c'est un Diplôme universitaire. (Présentation de la formation d’IBODE et de l’Union Nationale des Associations d’infi­rmier(e)s de Bloc Opératoire Diplômé(e)s d’État (UNAIBODE) de page 60 à 71).
  • Infi­rmière Puéricultrice Diplômé d’État (Puer DE) : elle exerce des activités de soin et d’éducation dans les établissements de santé accueillant des enfants de la naissance à l’adolescence, dans les établissements et services d’accueil des enfants de moins de 6 ans et dans les services de protection et de promotion de la santé de l’enfant et de la famille (présentation de la formation Puer DE en pages 72 et 73).

L’inscription dans les formations spécialisées s’effectue auprès des instituts de formations spécialisés :

  • Sur épreuves de sélection.
  • Dès l’obtention du DEI pour la formation de puéricultrice et d’IBODE.
  • Après 2 ans d’exercice professionnel infi­rmier pour les IADE et IBODE.

La durée des études, qui s’effectue en alternance, est aujourd’hui de :

  • IADE : 2 ans.
  • IBODE : 2 ans.
  • Puéricultrice : 1 an.

La formation Cadre de Santé

Le cursus Cadre de Santé, à l’instar des formations spécialisées, est aussi en cours de réingénierie. (Présentation de la formation de Cadre de Santé et de l’Association nationale des cadres Infi­rmiers et médico-techniques (ANCIM) de page 80 à 88).

Ce parcours de formation débouche sur les deux métiers ci-dessous avec une reconnaissance salariale du diplôme.

  • Cadre de santé en secteur de soins qui organise l’activité paramédicale, anime l’équipe et coordonne les moyens d’un service de soins, médico-technique ou de rééducation, en veillant à l’ef­ficacité et la qualité des prestations. L’exercice s’effectue en service de soins intra ou extrahospitalier, mais aussi sur des missions transversales.
  • Cadre de santé formateur qui exerce dans le cadre des instituts de formation initiale ou continue :
  • Forme des professionnels paramédicaux et organise les conditions de leurs apprentissages.
  • Réalise des actions de formation concernant les soins (techniques, management, pédagogie des soins, etc.). Au terme de la réingénierie, le niveau Master pourrait-être attribué aux futurs Cadres de Santé.

L’inscription s’effectue auprès des instituts de formation Cadre de Santé :

  • Sur épreuves de sélection.
  • Après 4 ans d’exercice professionnel infi­rmier (ou exercice en lien avec d’autres diplômes de santé pour les fi­lières médico-techniques et de rééducation).

La durée des études, effectuées en alternance, est aujourd’hui de 10 mois.

La formation dIn­rmier.ère de Pratique Avancée (IPA), Diplôme d’État et grade Master

Contexte

Le vieillissement de la population (en 2040 plus de 10 millions de français auront plus de 75 ans), l’augmentation des maladies chroniques (1 français/4), l’innovation au service de la qualité et de l’effi­cacité de notre système de santé, le tout dans un contexte économique contraint sont les enjeux majeurs de la loi de santé.

Cette loi est articulée autour de 3 priorités :

  • Prévention, éducation et promotion de la santé
  • Accès aux soins pour tous
  • Innovation et démocratie sanitaire

Ce contexte, à l’instar des pays européens et anglo-saxons amène à envisager l’émergence de nouveaux métiers.

Aussi le développement de la pratique avancée in­firmière s’avère indispensable. Ces nouveaux métiers de soins permettront la prise en charge des personnes porteuses de pathologies chroniques, une pertinence et coordination des soins. Ils seront également contributeurs des pratiques collaboratives, d’une qualité et sécurité des soins dispensés, une fluidité des parcours des personnes soignées avec une meilleure effi­cience.

Il convient, en effet, de distinguer les infi­rmier.e.s spécialistes cliniques et les infi­rmier.e.s praticien.ne.s, en référence à la conception des pratiques avancées du CII (2008), (Conseil International des Infi­rmier.e.s). Pour ce faire, il semble opportun de défi­nir les champs d’expertise de ces nouveaux métiers, les modalités d’exercice et les conditions de mise en œuvre des formations concernées au sein des universités.

La loi de santé 2016 of­ficialise en France le statut d’infi­rmier.e.s en pratique avancée (IPA), légiféré par l'arrêté du 10 août 2019 modifi­ant arrêté du 18 juillet 2018 relatif au régime des études en vue du diplôme d'infi­rmier en pratique avancée.

Depuis, d’autres textes ont été publiés : Arrêté du 22 octobre 2021 modi­fiant l’arrêté du 18 juillet 2018 relatif au régime des études en vue du diplôme d’Etat d’infi­rmier en pratique avancée.

Décret no 2021-1384 du 25 octobre 2021 relatif à l’exercice en pratique avancée de la profession d’infi­rmiers, dans le domaine d’intervention des urgences

Arrêté du 25 octobre 2021 ­fixant la liste des motifs de recours et des situations cliniques mentionnés à l’article R. 4301-3-1 du code de la santé publique

Arrêté du 11 mars 2022 modi­fiant les annexes de l’arrêté du 18 juillet 2018 ­fixant les listes permettant l’exercice in­firmier en pratique avancée en application de l’article R. 4301-3 du code de la santé publique

Quelques dé­finitions

Dé­finition du Conseil international des in­firmières (2008)

« L’in­firmière de pratique avancée, ou infi­rmière spécialiste/experte, est une infi­rmière diplômée d’état ou certifi­ée qui a acquis les connaissances théoriques et le savoir-faire nécessaires aux prises de décisions complexes, de même que les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de son métier, pratique dont les caractéristiques sont déterminées par le contexte dans lequel l’infi­rmière sera autorisée à exercer. Une formation de base de niveau maîtrise (master) est recommandée. ».

Dé­finition de lassociation des in­firmiers et infi­rmières du Canada

« La pratique infi­rmière avancée est une offre de soins infi­rmiers. Elle se déroule dans le champ d’exercice complet de la pratique infi­rmière, champ de pratique dynamique dont les limites sont flexibles. C’est l’application d’un savoir infi­rmier avancé qui détermine si la pratique infi­rmière est avancée, et non l’ajout de fonctions d’autres professions. La pratique infi­rmière avancée est une expression générale décrivant un niveau avancé de la pratique infi­rmière qui maximise l’utilisation d’un savoir in­firmier approfondi et de connaissances spécialisées pour répondre aux besoins des clients (particuliers, familles, groupes, populations ou collectivités au complet) dans le domaine de la santé. La pratique infi­rmière avancée repousse ainsi les limites du champ de pratique de la profession infi­rmière et contribue au savoir infi­rmier, ainsi qu’au perfectionnement et à l’avancement de la profession. ».

Quest-ce que la pratique avancée pour les infi­rmier.e.s ?*

La pratique infi­rmière avancée est un terme général désignant un haut degré de connaissances acquises lors d’études universitaires de master II.

Elle s’appuie sur le savoir infi­rmier permettant de développer des compétences vastes et approfondies a­n de pratiquer à un niveau avancé des prestations de soins infi­rmiers.

Il s’agit, dans les missions, de mobiliser des connaissances théoriques, empiriques, éthiques et expérimentales, pour analyser et mettre en place des stratégies correctives au travers du prisme des sciences in­firmières, d’utiliser les résultats de recherche (EBN – Evidence Base nursing) ainsi que des connaissances provenant d’autres disciplines.

Ses capacités de leadership (acteur de changement, dans la complexité des situations rencontrées), lui permettent de diffuser les bonnes pratiques et de mettre en place des changements nécessaires à l’amélioration, de planifi­er, coordonner, mettre en œuvre et évaluer des programmes visant à répondre aux besoins des patients. La pratique avancée infi­rmière est un élément incontournable de la prise en charge globale et continue de la population, à l’interface du sanitaire et du social. Elle permet de dispenser des soins intégrés et coordonnés, tout en initiant de nouvelles répartitions des activités entre les professionnels. L’objectif principal étant de promouvoir la santé et de prévenir les maladies. Les infi­rmières de pratique avancée permettent de rendre le système de santé plus accessible, en conservant une qualité de soins constante. En comblant les manques de l’organisation actuelle. L’IPA fait le lien en étant complémentaire avec les autres acteurs du champ sanitaire et social.

* Source : Conseil national de l’Ordre des infi­rmiers - Position adoptée par le Conseil national le 6 avril 2017.

Article paru dans la revue « Comité d’Entente des Formations Infirmières et Cadres » - IDE 2023 / CEFIEC N°21

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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