Le point recherche de l’AERIO

Publié le 22 Feb 2024 à 17:17
Article paru dans la revue « AERIO / RIO » / RIO N°6


Vision sur les oncologues et l’oncologie : Résultats du projet SESAME

L’ISNI, syndicat des internes, a démarré il y a quelques années le projet SESAME. Il s’agissait de questionnaires adressés à des étudiants en médecine, internes et médecins séniors de toute spécialité à propos de 2 ou 3 autres spécialités. L’objectif était de recueillir leur vision sur des spécialités qu’ils ne pratiquaient pas, ou pas encore.

Les résultats concernant l’oncologie ont été analysés et publiés en partenariat avec des membres du bureau de l’AERIO.

L’enquête montre que la vision sur l’oncologie est contrastée : entre une vision négative associée aux notions de difficulté, de contact avec la mort, de tristesse, etc. et une vision plus positive associée aux notions d'humanité, de recherche et de transversalité. ⇒ Cela se traduit dans l'attractivité de la spécialité : bien classée parmi spécialités que les répondants pourraient exercer mais aussi bien classée parmi celles qu'ils ne pourraient absolument pas exercer.

L’enquête montre que l’oncologie et le cancer sont encore très associés aux notions de mort et de soins palliatifs dans l’esprit des médecins en formation et en exercice, alors que sont pris en charge des patients avec des pronostics très variés. Il faut continuer à déconstruire ces préjugés, pour conserver l’attractivité de la spécialité, mais surtout pour éviter toute perte de chance à un patient sous prétexte qu’il est atteint de cancer.

QrCode vers l'article

Référence : Piff oux M, Delaye M, Gouy E, Rolland F, Truong LN, Frajerman A, Vinchon F, Hadouiri N. Medical oncologist stereotypes among medical students, residents and physicians: a national cross-sectional study. BMJ Support Palliat Care. 2023 Dec 14:spcare-2023-004679.

Figure : Analyse qualitative des mots utilisés par les personnes interrogées à propos de l'oncologie et des oncologues. Mots les plus fréquemment utilisés. La taille est proportionnelle à la fréquence d'apparition

Docteurs Juniors 

L’AERIO et la SFJRO ont réalisés en parallèle deux enquêtes pour documenter les ressentis de la première promotion des docteurs juniors à propos de leur année. Les résultats sont très corrects avec une globale satisfaction des internes, une autonomisation progressive et une bonne transition vers le post-internat.

On note quelques points de vigilance, notamment concernant les choix de postes, avec un non-respect du processus de big matching initialement prévu (choix des services discuté en amont entre l’interne et le chef de service plutôt que process automatique), concernant le fait que de nombreux docteurs juniors ont parfois été seuls oncologues en RCP et concernant le manque de formations théoriques dédiées à cette population d’internes.

Enquête AERIO : Laune Q, Varnier R, Rousseau A, Larnaudie A, Ghannam Y, Huguet F, Delaye M. Premiers docteurs juniors d’oncologie médicale : état des lieux et perspectives. Bull Cancer. 2023 Oct 14:S0007-4551(23)00367-3. French.

Enquête SFJRO : Larnaudie A, Bourbonne V, Michalet M, Laune Q, Delaye M, Huguet F, Azria D, Varnier R, Ghannam Y. Phase de consolidation (docteur junior) en oncologie–radiothérapie en France : état des lieux et perspectives. Cancer Radiother. 2023 Dec;27(8):718-724. French.

Recommandations

L’AERIO est régulièrement sollicités pour la relecture de recommandations de sociétés savantes. Cette année, il s’agissait des recommandations pour la tenue des RCP et pour la prévention de l’insuffisance rénale sous méthotrexate haute dose (Recommandations à retrouver sur le site de l’INCA).

Revue des AMMs 

Coordonnée par Manuel Rodrigues de la SFC et Matthieu Delaye de l’AERIO, la revue des AMMs prend la forme de publications régulières dans le Bulletin du Cancer.

Rédigée par un duo interne et médecin sénior, son objectif est de permettre aux praticiens d’être tenus au courant quand un nouveau médicament d’oncologie solide ou d’hématologie obtient son autorisation de mise sur le marché. Dans un format court, elle revient brièvement sur le contexte, sur les études ayant permis l’obtention de l’AMM et met en perspective le médicament.

Elle permet également à des internes de toute la France de réaliser une publication dans un journal à impact factor, dans des bonnes conditions d’encadrement.

Plusieurs de ces articles ont été publiés récemment [1-3] et d’autres vont l’être dans les prochaines semaines. Contactez-nous si vous souhaitez y participer !

  • Saillant A, Campedel L. Le thiosulfate de sodium en prévention de l’ototoxicité induite par le cisplatine dans la population pédiatrique ayant une tumeur solide localisée. Bull Cancer. 2023 Dec 12:S0007-4551(23)00438-1. French.
  • Lévêque I, Spitzer E. Pembrolizumab en association au trastuzumab plus chimiothérapie — cancers gastriques et de la jonction œsogastrique localement avancés ou métastatiques HER2 surexprimés et CPS≥1. Bull Cancer. 2023 Dec 8:S0007-4551(23)00439-3. French.
  • Mechelfekh Y, Gastaud L. Ivosidenib–azacitidine dans les leucémies aiguës myéloïdes avec mutation IDH1 R132. Bull Cancer. 2023 Dec;110(12):1232-1233. French
  • Retour sur la soirée master

    Les Master, vaste sujet.

    Ils sont parfois nécessaires pour accéder au poste de vos rêves, ou parfois le moyen d’échapper à la routine de l’hôpital le temps d’une année, mais ils sont avant tout le moyen d’approfondir un sujet d’intérêt, d’acquérir de nouvelles compétences et de donner du sens à sa pratique d’oncologue.

    À travers cet article je vais tenter de vous partager des conseils pour vous accompagner dans cette aventure.

    Une soirée de formation dédiée à ce sujet s’est déroulée le 08/11/2023, le replay est d'ores et déjà accessible pour tous les adhérents sur le site de l’AERIO ainsi qu’un guide du Master 2 actualisé qui complète cet article !

    Une année de Master 2, quésaco ?

    L’année de Master 2 commence habituellement par 2 à 4 mois de cours théoriques se terminant par un examen écrit.

    Attention, les cours débutent le plus souvent en septembre, il sera important de vous rapprocher de votre futur service pour vous assurer que vous pourrez vous libérer, il sera le plus souvent nécessaire de poser vos congés d’été pour assister aux cours.

    Vous passerez la deuxième partie de l’année en stage de laboratoire, de janvier à juin ou octobre en fonction de votre financement.

    L’année se clôturera par la soutenance d’un mémoire de stage.

    Les pré-requis ?

    Être titulaire d’un master 1 ou équivalent.

    Pensez à bien vous renseigner sur les pré-requis du Master 2 qui vous intéresse que vous trouverez sur le site internet de la faculté du Master 2.

    Quel Master 2 choisir ?

    Un master général en oncologie pour approfondir les bases fondamentales et transversales.

    Un Master spécialisé : génétique, immunologie, éthique, statistique, épidémiologie…

    Dans votre ville ou ailleurs selon vos envies et les offres universitaires, ou même à l’étranger après s’être bien renseigné sur les équivalences de diplômes.

    Attention à la concurrence, il est raisonnable de s’inscrire dans plusieurs Master 2 en même temps.

    Comment trouver son stage ?

    C’est le plus souvent le premier pas dans l’aventure des Master 2 :

    • Être recommandé par :

    -Les universitaires de vos stages ;

    -Votre futur chef de service ;

    -Collègues internes ou chefs de vos stages.

    • Important  : identifier un encadrant c'est-à-dire quelqu’un en qui vous avez confiance, qui saura vous accompagner pendant toute cette année.
    • Une équipe d’accueil de qualité.
    • Sans oublier le plus important : se faire plaisir +++, qu’ai-je envie de faire pendant mon stage ? Dans quel domaine ?

    Tendez l’oreille, c’est en stage, en cours, en congrès que vous pourrez rencontrer des responsables de laboratoires, des universitaires encadrant des master 2, des internes partageant leur expérience.

    Attention à valider votre stage avec votre « mentor » ou futur service et avec le responsable de master 2 souhaité.

    Quand ?

    Quand vous voulez !

    Trop tôt : risque d’un projet global non mature. Trop tard : problématique du financement.

    Dans tous les cas il faudra demander une Mise en disponibilité auprès de l’ARS (attention aux deadlines).

    Comment se financer ?

    Malgré tout ce que peut vous apporter un master 2 il ne faut pas négliger l’importance de s’assurer un financement pour cette année loin de l’hôpital. Les demandes de bourse  sont un vaste chantier qui débute en janvier.

    Bien vérifier les dates de soumission de chaque bourse, chaque année.

    Dossier de demande de bourse :

    • Les documents à réunir sont listés sur les sites de chaque bourse et varient selon les demandes.
    • Être réactif sur la rédaction +++ (changement de mise en pages, pièces justificatives, signatures…). Relancer votre encadrant et être clair sur les deadlines.
    • Changement/adaptation de projets.

    Un récapitulatifs des bourses qui nous intéressent quand on est interne en médecine est disponible pour les adhérents sur le site de l’AERIO. Et si vous êtes interne, pensez à demander l’année recherche.

    Les bourses sont le plus souvent non cumulables, il est parfois nécessaire de s’assurer un complément de revenu par des gardes ou des remplacements.

    Pensez à demander votre licence de remplacement en avance !

    J’espère qu’à la fin de la lecture de cet article vous êtes enfin convaincus.

    Les Master 2 sont une aventure personnelle et professionnelle, elle se doit d’être réfléchie et préparée au moins 1 an à l’avance, et l’AERIO sera toujours disponible pour vous conseiller et vous accompagner.

    Ps : Si les Master 2 parisiens vous intéressent, passez une tête sur le replay de notre soirée de formation où des internes et jeunes chefs vous partagent leurs expériences.

    À bientôt.

    Julie BECLIN,
    Pôle formation de l’AERIO

     

    L'accès à cet article est GRATUIT, mais il est restreint aux membres RESEAU PRO SANTE

    Publié le 1708618624000