Un projet de réforme du troisième cycle des études de médecine a été proposé récemment par les Pr Couraud et Pruvot. Il répond à une demande du ministère pour pallier l’augmentation du numérus clausus et le déficit du secteur de la santé.
Il y a des changements majeurs dans cette réforme.
Il est proposé de réduire la durée de l’internat et du post-internat. L’internat sera découpé en trois phases : socle, intermédiaire et de mise en responsabilité
La phase socle correspondra aux premiers semestres avec un apprentissage des connaissances basiques et sera sanctionnée d’un examen final avec possibilité de se réorienter en fin de phase.
La phase intermédiaire de durée variable selon les spécialités se terminera par la thèse.
La phase de mise en responsabilité correspondra au post-internant actuel avec des « internes seniors », exerçant seuls en milieu hospitaliser ou ambulatoire avec des salaires d’assistants.
Il y aura un agrément de chaque service selon les phases de l’internat. A chaque service sera affecté un nombre d’internes correspondant à une des phases. Ceci ira à l’encontre de la diversité de formation des internes dans chaque service.
Le DES sera nécessaire et suffisant à l’exercice d’une spécialité. Il n’y aura pas de clinicat obligatoire. Il y aura des DES à option avec des surspécialisations au sein des DES à choisir dès les premiers semestres.
L’effectif de chaque surspécialisation sera déterminé par le coordonnateur.
Les DESC de chirurgie seront supprimés et transformés en DES de spécialités.
Les choix semestriels qui se font actuellement par rang de classement et ancienneté seront choisis par les coordonnateurs de DES en fonction des profils de chaque internes.
Le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris s’est réuni au sujet de cette réforme.
Nous pensons qu’une réforme pédagogique de l’internat est nécessaire mais certaines mesures ne sont pas acceptables.
Nous pensons qu’il est effectivement important de limiter les postes de chefs de clinique aux internes souhaitant faire une carrière hospitalo-universitaire mais nous souhaitons qu’un post-internat soit accessible à ceux qui le demandent. Cela paraissant indispensable, notamment dans les spécialités chirurgicales.
Il paraît nécessaire de revaloriser le statut des Assistants.
Il ne faut pas que la durée de l’internat soit réduite en particulier dans les spécialités chirurgicales ou la pratique prend toute son importance.
Nous pensons que passer la Thèse au bout de trois ans, de façon prématurée, va a l’encontre de la qualité de la formation.
Il faut maintenir le choix semestriel selon l’ancienneté et le rang de classement et baisser le poids du coordonnateur dans le choix des sur-spécialisations.
Le droit au remord et les stages hors filières doivent rester accessibles à tous.
Les différents membres du Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris réalisent actuellement une campagne d’informations auprès des différents internes, séniors, coordonnateurs.
S’il est nécessaire, les internes parisiens se mobiliseront contre cette réforme.
Violaine Peyronnet
Représentante Gynécologie Obstétrique au SIHP
Membre AGOF
Article paru dans la revue “Association des Gynécologues Obstétriciens en Formation” / AGOF n°09