Chers internes,
En ces temps de crise sanitaire, on ne s’y retrouve plus très bien : on a parfois la sensation que le monde est figé, et en même temps qu’un milliard de nouvelles choses se bousculent au portillon... Malgré cette drôle de sensation et le fait que la vie associative a pris un tour un peu différent ces derniers mois, l’AFFEP continue à mener ses missions aussi bien que possible : de réunions en congrès dématérialisés, en passant par quelques projets en cours, nous vous faisons le point sur nos avancées des derniers mois !
Le bureau de l’AFFEP s’est renouvelé au mois d’octobre dernier. A notre grand regret, l’élection du bureau 2020-2021, initialement prévue pour avoir lieu au cours du CNIPSY 2020 à Grenoble, a dû être organisée de manière dématérialisée compte tenu du report du congrès et de la situation sanitaire. Mais ces embûches ne nous ont pas arrêtés pour autant ! Le bureau de l’association accueille désormais plusieurs nouveaux membres et est ainsi constitué d’internes venant d’un peu partout en France, ce qui fait toute notre force.
Redynamisés par ces nouvelles têtes au sein du bureau, nous avons poursuivi notre travail sur la formation des internes en collaboration avec le Collège National des Universitaires de Psychiatrie, au cours de rencontres mensuelles. Trois sujets principaux se sont dégagés récemment :
• Celui des remplacements dans le cadre de la réforme du 3ème cycle, l’accès à la licence de remplacement en fin de 5ème semestre comme c’était le cas jusqu’ici étant actuellement menacée par la réforme.
Nous avons pu défendre activement la volonté des internes de conserver un accès à la licence de remplacement dès la fin du 5ème semestre et non en phase de consolidation. Les arguments forts de pouvoir par ces remplacements compléter ses revenus voire financer une année de recherche, mais également de découvrir l’exercice libéral, trop peu accessible lors de l’internat, ont permis que le CNUP nous soutienne dans cette démarche.
• Celui du lien entre psychiatrie générale et psychiatre de l’enfant et de l’adolescent dans notre formation d’interne, question devenue récurrente ces dernières années, avec un questionnement des universitaires sur la nécessité de créer ou non deux DES distincts ou bien un co-DES pour ces deux disciplines, en place du DES unique de psychiatrie existant aujourd’hui. Nous vous avions sondés en 2018 puis à nouveau en 2020 sur ce sujet, et vous aviez très majoritairement exprimé votre désaccord avec le projet de co-DES et la nécessité qui en découlait de choisir entre psychiatrie générale ou PEA dès les choix post-ECN. Nous avons continué à défendre cette position, et allons poursuivre ce travail en portant la voix des internes dans la mission lancée par le CNUP sur le sujet et qui va se dérouler lors des 6 prochains mois.
• Celui de l’attractivité de notre spécialité : avec 54 postes d’internes en psychiatrie non pourvus sur l’ensemble du territoire pour la promotion ECN 2020, nous faisons mieux que l’année précédente qui avait explosé les records avec 17 % de postes (91 places) non pourvus. Mais le constat reste inquiétant, à la fois concernant l’image perçue de la spécialité par les étudiants, mais aussi pour des questions de démographie médicale future… Le CNUP s’est penché sur le sujet en dirigeant un groupe de travail « attractivité » l’année passée. Cette année, afin de compléter ces travaux, nous menons avec l’ANEMF et l’AJPJA une enquête de grande ampleur qui vous sera diffusée en mars 2021. Nous comptons sur vous pour y répondre !
En parallèle de tout cela, nous avons planché sur un gros chantier depuis l’été dernier : la refonte de notre site internet. Après plusieurs mois de travail, il est enfin là, et se veut moderne, agréable, facile à consulter, et surtout à jour sur les informations qui vous intéressent. Nous avons voulu que ce site soit une réelle ressource en ligne pour vous : vous y trouverez tous les évènements, colloques, congrès, rencontres ou nouvelles brûlantes sur la psychiatrie dans la partie actualités. Vous pouvez également consulter en ligne tous les numéros du Psy Déch depuis sa création ainsi qu’une sélection de livres et sites internet utiles pour votre internat.
Mais ce site s’adresse également aux futurs internes qui chercheraient des informations sur la spécialité par exemple. L’internat façon « réforme du 3ème cycle » est présenté en détails et chaque ville d’internat dispose de sa propre page avec toutes les informations la concernant : association locale, formation dispensée, offre de stages, référent AFFEP de la ville… Utile également pour les internes qui chercheraient des informations pour un stage hors subdivision ! Nous espérons que ce site, où nous avons mis tant d’énergie et de cœur, saura vous aider et vous accompagner
Car l’AFFEP, c’est aussi un esprit de solidarité et la volonté d’une réelle construction de réseau entre les internes, de tous horizons confondus. Nous avons ainsi poursuivi un gros travail de coordination nationale depuis le début de notre nouveau mandat, avec le renouvellement des coordonnées de tous les référents locaux et la création d’un lien avec ceux que nous ne connaissions pas encore. La première Assemblée Générale des Référents, moment incontournable de la vie de l’AFFEP, a eu lieu ce 10 février : une rencontre que nous préparons avec beaucoup d’énergie, pour que les internes référents des différentes régions puissent mieux se connaître, comparer ce qui se passe d’une subdivision à une autre, échanger leurs points de vue, et nous donner un aperçu national de la qualité de notre internat. Cette rencontre est essentielle pour que l’AFFEP puisse vous représenter au mieux.
Toujours motivée, l’AFFEP est en préparation de nombreux autres projets et nouveautés qui sont sur le point de voir le jour. Vous en trouverez quelques-uns dans les pages qui suivent et dont il nous tient à cœur de vous parler.
Nous vous souhaitons, comme toujours, une bonne lecture de ce numéro que nous avons pris beaucoup de plaisir à vous concocter.
Affeptueusement,
L’équipe de l’AFFEP
AFFEP et CNA, une ambition commune
Qu’est-ce que c’est exactement et d’où ça sort ?
Le Centre National d’Appui à la qualité de vie des étudiants en santé (CNA) a été lancé le 15 Juillet 2019. Il s’agit d’un engagement pris par le Ministère des solidarités et de la santé, et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
En 2018, le Dr. Donata Marra, psychiatre et actuelle présidente du CNA, a remis un rapport interministériel sur la qualité de vie des étudiants en santé. Ce rapport est disponible en ligne sur le site du CNA (cna-sante.fr). Il fait le constat accablant des risques psychosociaux dans les filières de santé (internes inclus), pointe plusieurs causes (conditions de travail/de stage, modalités pédagogiques, carence de compagnonnage, violences de toute sorte, etc.) et propose différentes perspectives d’amélioration au travers de 15 engagements
L’un de ces engagements concernait la création d’un centre national d’appui pour favoriser la qualité de vie des étudiants en santé dont la principale mission est d’être la structure responsable du suivi et de la mise en œuvre de ces engagements au plan national
D’accord… Et du coup, comment fonctionne le CNA ?
Le CNA fonctionne de manière indépendante (ce n’est pas une structure rattachée au gouvernement ni à un Ministère en particulier !) avec le concours de trois instances représentatives :
• Le Comité de direction, composé du président, d’un collège de spécialistes (choisis pour leurs compétences en rapport avec la qualité de vie des étudiants en santé), d’un collège d’enseignants des filières de santé, et de représentants étudiants issus des associations et syndicats représentatifs. Le comité de direction et son président sont nommés pour 2 ans, renouvelable, par les ministères.
• Le Comité plénier, constitué de l’ensemble des représentants d’enseignants et d’étudiants non représentés dans le comité plénier, de représentants de structures et de professionnels qualifiés. Les membres du comité plénier sont nommés par les ministères sur proposition du comité de direction.
• Le Comité scientifique, constitué de personnes qualifiées dans le domaine de la santé et d’experts extérieurs au domaine de la santé. Ses membres sont proposés par le comité de direction.
Par ailleurs, des “groupes projets” thématiques permettent à tout un chacun de s’investir au CNA. Ils sont mis en place au fur et à mesure de l’avancement des travaux du CNA, en fonction des besoins identifiés pour répondre à ses missions.
Quelles sont les missions du CNA ?
Le CNA est constitué d’un centre de ressources qui propose et favorise des interventions de prévention primaire à tertiaire pour améliorer la qualité de vie des étudiants et internes en santé sur le plan collectif et individuel. Il coopère avec tous les acteurs impliqués dans la qualité de vie des étudiants en santé. Le CNA :
• Propose des formations et des recommandations visant à développer la qualité de vie des étudiants en santé à destination des formateurs, des responsables d’enseignement et des représentants des étudiants ;
• Apporte une aide à la diffusion et au partage des bonnes pratiques ;
• Diffuse ses propres productions (formations, recommandations …) et aide à la diffusion de productions significativement pertinentes dont il aurait eu connaissance ;
• Favorise et participe à la recherche dans les domaines de la qualité de vie des étudiants en santé ;
• Contribue à l’évaluation de l’impact des politiques d’enseignement et de leurs réformes sur la qualité de vie des étudiants en santé en participant à des analyses et évaluations qui seront transmises accompagnées de recommandations à l’ensemble des acteurs concernés ;
• Accompagne et fait le lien entre des interventions menées dans toute la France sur la qualité de vie des étudiants en santé pour diffuser les bonnes pratiques et développer des synergies.
Et concernant les internes en particulier, il fait quoi le CNA ?
Les internes sont particulièrement concernés par les problématiques de risques psychosociaux en lien avec leur formation (stage, modalités pédagogiques, responsabilités…). S’ils bénéficient aussi des actions du CNA en matière d’expertises et de ressources sur la qualité de vie des étudiants en santé, les internes font également l’objet de travaux et actions spécifiques.
Le CNA propose des formations pour les coordonnateurs de DES concernant les risques psychosociaux, la qualité de vie, les conditions de travail et l’accompagnement des internes. Il œuvre également pour la mise en place d’une commission de dérogation pour les internes en situation exceptionnelle (problème de santé, souffrance psychique, harcèlement, violences, etc.) afin d’harmoniser équitablement et humainement la procédure de changement de spécialité et/ou de subdivision en cas de force majeure, ce qui est encore difficile à ce jour.
Le CNA propose aussi des formations destinées aux internes et responsables syndicaux de structures d’accompagnement spécifiques d’internes en difficulté (par exemple, structures de type SOS internes), afin d’apprendre à gérer des situations diverses et à réagir au mieux lorsqu’on est face à un camarade en détresse.
Ce type de structure n’existe pas encore dans toute les subdivisions, en tout cas leur fonctionnement est loin d’être homogène et le CNA agit aussi à ce niveau. Il aide en effet au développement de ces structures dédiées à l’accompagnement des internes et à l’amélioration de leur qualité de vie, et ce pour toutes les subdivisions.
Le CNA constitue un interlocuteur privilégié dans les situations d’internes en souffrance, victimes de suicide, ou sollicitant une évaluation dépassant les contraintes locales.
Quel lien entre l’AFFEP et le CNA ?
En tant qu’association représentante des internes de psychiatrie, nous savons que les associations locales d’internes en psychiatrie et les internes de psychiatrie de manière générale sont souvent sollicités face à ces problématiques. Un interne en burn out ou en train de sombrer ? Un camarade pour qui l’internat se passe mal, qui veut faire un droit au remords, ou tout arrêter ? Les internes de psychiatrie peuvent assez facilement se retrouver face à ces situations, qu’ils fassent partie d’une structure locale de soutien ou non.
Pour autant, nous n’y sommes pas forcément mieux formés que les autres... C’est pourquoi l’AFFEP participe à la large diffusion du travail réalisé par le CNA et encourage les membres des bureaux associatifs locaux à participer aux formations qui sont proposées régulièrement et gratuitement par le CNA.
Que peut-on trouver sur le site du CNA ?
En dehors des informations officielles sur la structure dont nous vous avons longuement parlé, vous y trouverez un tas de ressources intéressantes : différents rapports ou mémos de l’HAS sur la prévention des risques psychosociaux, des bibliographies thématiques, des articles en tout genre sur le sujet, les rapports d’enquêtes ANEMF et ISNI de ces dernières années, des recommandations de pratiques… Et bien d’autres choses encore. Les dates des prochaines sessions de formation y sont affichées dès que l’une d’entre elles est prévue.
Nous vous invitons à aller y faire un tour !
Bourses AFFEP :
Du nouveau
Tous les ans, l’AFFEP offre à chacune des associations locales d’internes en psychiatrie la possibilité de bénéficier d’une bourse. Cette bourse (habituellement d’un ordre de 200 euros) leur est mise à disposition dans le but de financer le projet de leur choix, projet qui doit être dédié à amener un peu de nouveauté et de dynamisme dans le quotidien et la formation des internes de leur subdivision. Une petite aide financière pour aider à lancer de chouettes projets ! Cette année, nous avons décidé au bureau de l’AFFEP de revoir un peu le fonctionnement de cette bourse, pour que cela soit le plus simple possible et pour stimuler encore davantage la vie associative locale. La bourse AFFEP est désormais d’un montant de 250 euros par association, et pour en bénéficier, rien de plus simple, on vous explique tout !
Quels types de projets peuvent bénéficier de la bourse de l’AFFEP ?
Le panel de projets possibles est très vaste, il vous suffit pour cela d’avoir un peu d’imagination ! L’essentiel est que votre projet puisse justifier d’un intérêt pour la formation des internes au sens large. Il peut prendre différentes formes :
• Un nouveau site internet pour votre association locale…
• Un nouveau séminaire optionnel de cours sur une thématique qui vous plait…
• Une série de webinaires dédiés aux internes…
• Une journée d’accueil pour les nouveaux internes…
• Des sorties culture & psy au musée, des soirées ciné-psy…
• Une plateforme numérique pour les avis de stages…
• Un concours de photo ou d’écriture pour les internes…
La bourse de l’AFFEP pourra, seule ou en complément d’autres financements selon le budget de votre projet, contribuer à financer le défraiement de certains intervenants, les frais de création d’un nouveau site, la nourriture ou les goodies proposés lors de journées ou soirées spéciales par exemple.
Seule condition importante : votre projet ne doit pas être financé par un laboratoire pour pouvoir bénéficier de la bourse AFFEP.
Qui peut proposer un projet ?
Le projet doit être porté par l’association locale de la subdivision, et c’est l’association qui recevra le montant de la bourse si elle est attribuée. Toutefois, n’importe quel interne de la subdivision, s’il a une idée ou un projet particulier, peut en faire part à son association locale pour e mener à bien et nous contacter au sujet des bourses. Il est aussi possible de nous contacter directement pour que l’AFFEP aide à la mise en place de ce projet entre l’interne qui en a l’idée et son association locale.
Comment faire une demande pour la bourse auprès de l’AFFEP ?
Pour cela, rien de plus simple ! Il vous suffit de rédiger un descriptif de votre projet, tenant sur une page maximum, et de nous l’envoyer à l’adresse [email protected] pour que nous en prenions connaissance
Si votre projet est validé, la bourse de 250 euros sera reversée à l’association de votre subdivision, en échange de quoi vous devrez vous engager à réaliser votre projet et nous faire parvenir un court article le présentant afin qu’il soit publié dans le Psy Déchaîné !
Nous attendons avec impatience vos projets les plus créatifs !
Un point sur la nouvelle Commission Nationale de la Psychiatrie
Le 18 janvier dernier a eu lieu la réunion de lancement de la Commission Nationale de la Psychiatrie, à laquelle l’AFFEP a été conviée en tant que membre de cette toute nouvelle commission créée par le gouvernement. Alors, de quoi s’agit-il exactement ? Quelle place pour les internes et l’AFFEP dans ces discussions ? Nous vous expliquons de quoi il retourne.
Sous la direction de la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) et à la demande de M. le Ministre de la Santé et des Solidarité Olivier Véran, une nouvelle commission a vu le jour le 18 janvier dernier : la Commission Nationale de la Psychiatrie.
Présidée par le Professeur Michel Lejoyeux, psychiatre et addictologue au sein du GHU Paris, cette commission a pour objectif de prendre la relève du fameux « Copil de psychiatrie », officiellement dissous en décembre 2020. Son rôle sera, d’après Mme Katia Julienne, directrice de la DGOS, « d’accompagner les acteurs de la santé mentale dans leurs missions de prévention, de soin et de réponse aux besoins de la population santé »
Ça reste assez vaste comme rôle... En pratique, quelles missions pour cette nouvelle Commission ? L’objectif de cette nouvelle instance est double. Elle a pour but de traiter les sujets urgents dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale, et d’y proposer des réponses concrètes (par exemple, pour la question de la psychiatrie dans la crise Covid ou encore pour les textes encadrant les pratiques d’isolement et de contention).
Mais elle a aussi comme objectif de mener une réflexion en profondeur sur l’avenir à long terme de la spécialité. Elle devra proposer au Ministère des orientations précises pour répondre au mieux aux besoins et aux attentes des différents acteurs dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale. Elle aura donc pour but de proposer des réformes, et d’accompagner ensuite la mise en place de ces réformes de fond (notamment concernant le financement et les autorisations en psychiatrie).
Par ailleurs, on peut noter que la Commission Nationale de la Psychiatrie arrive à un moment où M. le Président Emmanuel Macron a pu évoquer récemment la tenue des « assises de la psychiatrie et de la santé mentale » avant l’été 2021 : elle aura donc un rôle à jouer lors de ces « assises » et une voix à faire entendre sur les sujets d’actualité.
Commission Nationale de la Psychiatrie (CNP) dans un courrier du 21 janvier dernier : « Les défis du secteur de la psychiatrie sont nombreux : prendre en compte l’exigence de mieux repérer, mieux prendre en charge et de façon plus précoce les troubles psychiques, en étant plus accessible sur l’ensemble des territoires tout en renforçant le travail partenarial avec l’ensemble des autres acteurs qui interviennent dans les parcours de soins et de vie des personnes concernées, et de contribuer à leur insertion sociale et à leur réhabilitation. La mise en place de cette nouvelle Commission doit permettre d’y répondre de façon opérationnelle, efficace et concertée avec l’ensemble des partenaires. »
Pour le Professeur Lejoyeux, qui préside la CNP, « la situation actuelle en psychiatrie inspire un sentiment de gravité partagé par toute la discipline, qui manifeste une volonté de travailler ensemble [...] ; la commission sera un espace où peuvent se faire entendre des points de vue différents en vue d’apporter des réponses aux défis actuels de façon opérationnelle, efficace et concertée ».
Comment est organisée la Commission ?
Cette commission a une composition très large. Elle a cherché, par les personnes et les organisations qui y ont été intégrées, à rassembler les principaux acteurs du soin psychiatrique et de la santé mentale de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant. Elle se compose de :
• Des représentants des usagers et de leurs familles : Fédération Nationale des Patients en Psychiatrie (FNPSY), Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM).
• Plusieurs fédérations et conférences dont l’Association Nationale des Psychiatres Présidents et VicePrésidents de Commissions Médicales d'Etablissement des Centres Hospitaliers (ANPCME).
• Un représentant de l’Agence régionale de santé avec un directeur général d’ARS.
• Le Conseil National des Universités (CNU) section psychiatrie et section pédopsychiatrie.
• Plusieurs sociétés savantes en psychiatrie : la Fédération Française de Psychiatrie (FFP), le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP), la Fédération française d'addictologie (FFA), le Collège universitaire national des enseignants d'addictologie (CUNEA).
Plusieurs syndicats des psychiatres.
• Des représentants des professions non médicales : IDE, psychologues, etc.
• Des représentants du secteur social et médico-social.
• Des représentants de la médecine générale et des soins somatiques : Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale (ANP3SM), Collège de la Médecine Général.
• Les étudiants en psychiatrie avec l’AFFEP, et les jeunes psychiatres et addictologues avec l’AJPJA.
• Plusieurs partenaires divers : HAS, Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), • Commission départementale des soins psychiatriques (CDSP).
• Les Ordres professionnels des médecins, pharmaciens, et IDE.
• L’INSERM.
Sur quels sujets la Commission va-t-elle plancher ?
Pour mener à bien ses missions, la Commission est organisée en 11 sous-commissions thématiques. Chacune sera consacrée à un domaine bien défini, pour lequel elle pourra faire des propositions suite à son travail d’expertise (notamment, des propositions de réformes !). Chaque sous-commission a d’ores et déjà reçu une lettre de mission précisant ses objectifs.
Voici la liste des différentes sous-commissions et les grands axes sur lesquels leur travail sera organisé :
• Offre hospitalière et ambulatoire privée et publique, parcours et qualité des soins, acteurs du soin = réflexion sur l’évolution de l’offre de soins tant privée que publique, travail d’études des pratiques de secteur...
• Société, éthique, information, épidémiologie = questionnements autour de la déstigmatisation, de l’image de la spécialité, des usagers et des soignants...
• Liens psychiatrie et spécialités médicales = réflexion sur la notion de santé globale et sur la santé physique des personnes souffrant de troubles psychiatriques et comment la garantir au mieux...
• Accès aux soins, parcours de soins, soins non programmés, urgences, suicidologie = discussion sur les projets territoriaux de santé mentale, la psychiatrie d’urgence et les soins non programmés...
• Psychiatrie, psychologie, psychothérapies = relations psychiatres – psychologues, modalités de remboursement des psychologues...
• Recherche = place de la recherche en psychiatrie, soutien aux actions de recherche...
• Pédopsychiatrie = état des lieux de l’offre de soins, place et rôle des différentes structures, actions de prévention et de dépistage...
• Addictologie et psychiatrie = place des psychothérapies en addictologie, addictions émergentes, comorbidités psychiatriques – addictologiques...
• Psychiatrie médico-légale = encadrement légal des mesures d’isolement et de contentions (dossier urgent !), questionnements sur l’éthique et le droit des usagers et patients...
• Droit des malades, place du patient, de la famille et des accompagnants = représentation des patients dans les unités de soins, implication et droits des familles...
• Psychotropes = bonnes pratiques, évaluation des nouveaux traitements psychotropes..
Afin de garantir le caractère concret et opérationnel des propositions faites à l’issue des travaux des souscommissions, une instance complémentaire a été créée : le Groupe Opérationnel de Psychiatrie (GOP), coordonné par le Dr Radoine Haoui.
Ce GOP est placé sous l’autorité de la DGOS et fonctionnera sur saisine de cette dernière. Sa mission principale sera d’accompagner la mise en œuvre des réformes par les acteurs de terrain, et d’apporter un appui organisationnel aux établissements de santé, dans certaines situations spécifiques ou complexes.
D’où partons-nous ? Un petit mot sur le Copil... La CNP remplace le Comité de pilotage (Copil) de la psychiatrie, instance créée en janvier 2017 mais qui ne s’était plus réunie depuis l’été 2020 et qui a officiellement été dissoute en décembre 2020. Installé en janvier 2017, le Copil de psychiatrie était lui aussi sous la direction de la DGOS et se voulait une instance de réflexion et de propositions spécifique à la psychiatrie. Jusque-là, pas mal de ressemblances avec la nouvelle Commission nationale de la Psychiatrie. Ses travaux s'organisaient à l’époque autour de 5 thématiques jugées prioritaires :
• Limitation et encadrement du recours aux soins sans consentement et aux pratiques de contention et d’isolement.
• Prise en charge ambulatoire en psychiatrie : objectifs, missions, activité, cahiers des charges, prospective.
• Hospitalisation en psychiatrie : objectifs, missions, activité, cahiers des charges, prospective, focus sur les hospitalisations au long cours.
• Prévention, lisibilité, accessibilité et continuité des soins.
• Psychiatrie infanto-juvénile et protection de l’enfance
Ce Copil avait d’abord vu sa présidence confiée au Dr Yan Halimi, puis au Pr Pierre Thomas, chef du pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine pénitentiaire du CHU de Lille.
Il était, d’après certains de ses membres, en perte de vitesse depuis 2019 déjà et la décision a donc été prise fin 2020 de le dissoudre pour prendre un nouveau départ.
Et l’AFFEP, et les internes là-dedans ?
L’AFFEP a été intégrée au sein de la Commission Nationale de la Psychiatrie dont elle est donc l’un des membres actifs. Comme les autres organisations membres, elle a la possibilité de participer à certaines des sous-commissions afin de prendre part de manière concrète aux discussions et réunions sur un sujet donné.
Nous pensons que l’AFFEP et les internes, en tant que jeune génération, en tant que futurs psychiatres, ont un rôle capital dans ces échanges ! Nous sommes plus que jamais concernés car le fruit de ces discussions impactera potentiellement notre carrière dès ses débuts.
Pour le moment, l’AFFEP s’est rapprochée des commissions « Liens psychiatrie et spécialités médicales » et « Société, éthique, information, épidémiologie ». Les premières réunions devraient avoir lieu courant février et mars 2021, et nous en dirons plus très bientôt !
La pause « Outre-mer »
Cédric, notre référent AFFEP pour l’Océan Indien, interne à la Réunion, nous propose une petite série de micro chroniques humoristiques dans ce numéro. C’est l’heure de la pause !
Repos de garde. Aujourd’hui, j’ai proposé à ma copine de s’enchaîner les Harry Potter, elle me répond non. Je lui repose la question en lui disant qu’on va binge watcher avec un marathon HP, elle me dit qu’elle adore le concept.
#OnAimeNosParisien
On m’a dit lorsque je deviendrais interne : « tu vas voir, ça va tourner avec les infirmières ». Et effectivement, j’ai rencontré une IDE dans son plus simple appareil. L’ennui, c’est qu’elle avait aussi une douleur thoracique.
#MédecinDeFamille
J’ai appris à me méfier de mes collègues. Pour preuve, quand on me transmet : « T’inquiète, c’est une situation simple ». Je n’ai rien à dire de plus.
#IAmASpecialist
Aujourd’hui, j’ai prescrit de l’hydroxychloroquine à ma patiente. Loin de moi l’idée de rentrer dans ce débat scientifique. Il s’agissait plutôt de remettre un traitement de fond à une patient lupique en rupture de traitement depuis plusieurs années, présentant par ailleurs une hyponatrémie, une hypothyroïdie, un syndrome dépressif mélancolique, des hallucinations visuelles, auditives et acoustico-verbales.
#LesJoiesDeLaPsychiatrieHolistique
Commencer sa garde avec un patient qui comptabilise 12 passages depuis le début du mois, avec un petit record à 286 consultations de recours, qui te demande gentillement un café avant sa 287ème consultation, toute compte-fait 5 cafés parce qu’il n’est pas bien réveillé, et puis 1 plateau-repas parce qu’il n’a pas eu le temps de manger avant de venir.
#QuandOnSInstalle
Il y a encore une partie de moi qui se dit lorsque je rencontre un patient présentant en apparence des idées délirantes : « Peut-être que c’est un lanceur d’alerte ». Et puis il y a parfois un sénior pour écarter mes doutes : « Mets-lui du Risperdal ».
#OnNeMaîtrisePasTout
Article paru dans la revue “Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie ” / AFFEP n°28