
Au même titre qu'il existe des catégories d'âge pour la pratique sportive en compétition, par exemple pour ne pas mettre en difficulté un enfant de 8 ans par rapport à un autre enfant de 15 ans, il existe des catégories pour classifier les handicaps et permettre une comparaison, et ainsi établir un classement en compétition.
Pour aboutir à la classification d'un sportif, il s'agit d'un processus réglementé, réalisé par des professionnels formés. Il y a un impact psychologique certain pour les athlètes du déroulé de cette classification qui ne doit pas être pris à la légère et qui s'ajoute au stress induit par la compétition.
La classification est particulière dans chaque sport afin de répondre au mieux aux principes d'équité en fonction du geste sportif et de l'objectif de la pratique, de la façon de marquer des points ou de gagner.
Les sports paralympiques sont conçus pour être accessibles à différents types de handicaps, certains étant ouverts à un large éventail de catégories (comme l'athlétisme et la natation), tandis que d'autres sont spécifiques à un type de handicap (comme le judo et le goalball), ou à plusieurs groupes déterminés (comme le cyclisme et l'équitation). Certaines classifications telles que celle du tennis de table permettent à des sportifs présentant des problématiques médicales très différentes de s'opposer entre eux. D'autres sports décident de classifier les sportifs par type de déficience (classification de l'athlétisme).
Cette classification va être réévaluée si la pathologie est évolutive. Dans le cas où la pathologie est fixée, après la décision prise, le sportif ne pourra pas faire appel ou demander une modification, d'où l'importance de la qualité d'une classification. Il ne faut pas sous-estimer l'impact psychologique. En effet, la personne en situation de handicap souffrant parfois d'un sentiment d'injustice, peut vivre très difficilement le fait de vivre une nouvelle injustice en classification. D'autant plus que la pratique d'une activité physique en compétition peut être le moyen justement de se prouver à soi-même qu'on est capable malgré le handicap, et de se dépasser, pour faire face à l'événement de vie vécu s'il s'agit d'un handicap acquis par exemple.

En amont, il y a deux phases. La première est de s'assurer du diagnostic posé pour le patient, et qu'il justifie de demander une classification. Ensuite il faudra s'assurer que cet état de santé entraîne une déficience qui soit permanente et relativement stable, et que cette déficience soit admise dans le parasport dans lequel souhaite être classifié le sportif.
S'ensuit la session de classification auprès d'un personnel formé pouvant être des professionnels de santé tels que des médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, enseignants en activité physique adaptée, sportifs retraités, … Ils remplissent le “medical diagnosis form”.
Les différentes déficiences correspondent à celles citées ci-après. Il faut savoir que toutes les déficiences ne sont pas éligibles dans tous les parasports : par exemple les déficients intellectuels pourront participer en athlétisme, natation et tennis de table uniquement.
Les 10 catégories de handicaps reconnues par l'IPC pour les sports paralympiques sont des conditions permanentes et comprennent :
1 Perte de force musculaire : incapacité de contracter volontairement les muscles, comme dans les cas de blessure médullaire ou de spina-bifida.
2 Perte de mobilité articulaire passive : limitation ou impossibilité de la mobilité articulaire, par exemple dans les cas d'arthrogrypose ou d'arthrodèse.
3 Atteinte d'un membre : absence partielle ou totale d'un membre due à un traumatisme, une maladie ou une condition congénitale.
4 Différence de longueur de jambe : une disparité de longueur, souvent consécutive à un problème de croissance ou à un traumatisme, avec une différence minimale de 7 cm dans la plupart des sports paralympiques.
5 Petite taille : caractérisée par des longueurs réduites des os des jambes et/ou du tronc, tels que l'achondroplasie ou l'ostéogenèse imparfaite, avec des restrictions de taille spécifiques selon le sport.
6 Hypertonie : augmentation de la tension musculaire due à des atteintes du système nerveux central, comme dans la paralysie cérébrale ou la sclérose en plaques.
7 Ataxie : trouble de la coordination motrice causé par des atteintes du système nerveux central, par exemple dans la paralysie cérébrale.
8 Athétose : mouvements lents, continus et involontaires dus à des atteintes comme la paralysie cérébrale.
9 Déficience visuelle : vision réduite ou nulle résultant de problèmes oculaires ou neurologiques, avec des critères spécifiques de déficience acceptée pour la participation.
10 Handicap intellectuel : limitation des capacités intellectuelles affectant les compétences sociales, conceptuelles et pratiques, avec un critère d'apparition avant l'âge de 18 ans et une évaluation du quotient intellectuel.
Les origines de handicaps non reconnues par l'IPC pour la compétition paralympique incluent diverses conditions comme les douleurs, le handicap auditif, la perte de tonus musculaire, l'hyperlaxité articulaire, les tics, les troubles obsessionnels compulsifs, et d'autres limitations de l'endurance musculaire, des fonctions cardiovasculaires ou métaboliques.
Au terme de la classification, en plus de la catégorie, le sportif se voit attribuer un statut :
• Pour un sportif n'ayant jamais été classifié auparavant, il devra être réévalué.
• Confirmed : le sportif voit sa catégorie confirmée.
• Medical review : signifie que le sportif sera réévalué à la prochaine compétition. Un panel de pacificateur sera présent.
• Revue avec date fixée : le sportif sera réévalué à la prochaine compétition à partir de la date fixée.
Le sportif devra être honnête durant tout le processus de classification et ne doit pas cacher d'information qui pourrait être importante, ni mentir, et devra donner son maximum durant les évaluations. Un défaut de représentation (misrepresentation) est une violation des règles de classification pouvant entraîner une suspension jusqu'à quatre ans.
Une fois classifié et confirmé, le sportif ne pourra pas repasser en classification même à sa demande. Il existe des situations exceptionnelles :
• En cas de modification des règles de classification et dans ce cas tous les sportifs concernés repassent.
• En cas de maladie évolutive, il faut alors faire une demande de medical review.
Dr Julie COTTEL
Sources
Comité Paralympique • Présentation du Dr Oriane Lopez aux EMPR 2024 • Sites des fédérations sportives

