
L'ISNI est en lien avec les jeunes médecins d'Europe en participant aux Assemblées générales de l'European Junior Doctor (EJD) mais aussi en entretenant des liens étroits avec l'association mondiale de jeunes médecins, les Junior Doctors Network (JDN). Yassine BAHR est le premier Vice-Président de l'ISNI, en charge des relations internationales. Il nous parle de son poste mais aussi de l'intérêt de travailler en réseau au niveau européen et mondial.
Pourquoi avoir choisi de vous engager au niveau des relations internationales ?
Yassine Bahr.- J'étais au bureau de l'ISNI en tant que référent de tous les syndicats locaux. J'ai aimé ce poste pour le côté relationnel avec les internes au niveau national. L'année dernière, en avril 2024, j'ai eu l'occasion de participer, à titre personnel, à une session de la World Medical Association (WMA) à Séoul. J'ai beaucoup apprécié. Finalement, ce poste aux relations internationales est un peu le même principe qu'au national mais à une autre échelle ! Nous étions présents avec Killian, président de l'ISNI, à la 75e Assemblée Générale de l'Association Mondiale des Médecins en tant que représentant de la France aux côtés du CNOM en octobre dernier. Nous avons pu assister à la mise à jour de la Déclaration d'Helsinki, qui garantit que la recherche biomédicale soit toujours au service du patient. Pour ceux qui ne connaissent pas la déclaration d'Helsinki, c'est elle qui donne le cadre de la recherche clinique au niveau mondial ! C'était un cadre très formel mais surtout l'occasion de rencontrer beaucoup de médecins et de se créer un réseau.

Quel est votre rôle aux relations internationales ?
Y. B.- Être à ce poste, c'est porter la voix des jeunes médecins français auprès de la WMA, de l'OMS, des JDN et de l'European Junior Doctors, association où nous sommes très actifs. Je me suis rendu compte à quel point les autres pays sont ouverts sur les échanges et relations internationales. Mais en France, il est très difficile pour un interne de réaliser de tels échanges. Nous avons pour projet de faciliter ce type d'échange grâce à notre implication à l'international.
Ce poste permet également d'échanger sur les pratiques médicales de chaque pays mais aussi sur le système de santé et le statut de l'interne qui est très différent à l'étranger ou, du moins, c'est le statut français qui est une exception !
En quoi le statut de l'interne français est-il une exception ?
Y. B.- En France, nous avons ce double statut où nous sommes à la fois agent public et toujours considérés comme des étudiants. Il y a très peu de pays où l'interne en médecine est toujours étudiant, par exemple : la France, l'Italie et le Canada.

Vous avez parlé d'échanges entre médecins sur les pratiques médicales de chaque pays. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Y. B.- Autrefois la France rayonnait au niveau de la recherche médicale. Mais aujourd'hui celle-ci est reliée aux nouvelles technologies et à l'IA et nous sommes à la traîne ! Nous devons être au courant de ce qui se passe pour être informés, s'inspirer de ce qui se passe à l'international et reprendre la course. Lors de ces réunions, nous avons aussi le retour sur les expériences qui ont fonctionné… ou pas, comme la coercition à l'installation des médecins.
Sur quelles autres problématiques échangez-vous lors des rencontres européennes ou internationales ?
Y. B.- On se rend compte qu'il y a des problématiques communes aux jeunes médecins au niveau international. C'est le cas de la santé mentale des jeunes médecins, directement liée aux conditions de travail. D'ailleurs, il faut aussi savoir que les gardes de 24h que nous faisons en France ne se font plus ailleurs !
Retrouvez la déclaration d'Helsinki ici