MCU-PH Pôle de Radiothérapie
Coordonnateur du Comité d’Organes Urologie
Président du Bureau de Recherche Translationnelle
Pouvez-vous nous présenter le Pôle de Radiothérapie du Centre O. Lambret, quelles sont ses spécificités ?
L’effectif du Pôle de radiothérapie est actuellement de 5.5 équivalents temps plein de médecins seniors et 6 assistants et chef de clinique. La chefferie du pôle est assurée par le Dr Mirabel ; le Pr Lartigau est le directeur du Centre O. Lambret. Nous traitons environ 2700 nouveaux patients par an par radiothérapie externe et 500 par curiethérapie.
Nous avons la chance de travailler dans un environnement avec un « historique » ancré dans la radiothérapie stéréotaxique intra puis extra-crânienne. Nos collègues ont débuté la radiothérapie stéréotaxique intra-crânienne en 1988, avec l’arrivée un dispositif en « rocking chair » (chaise de Betti). La radiothérapie stéréotaxique (RTS) extra-crânienne a débuté en 2007, après avoir été sélectionné par l’INCA pour faire partie des trois premiers centres en France à recevoir un Cyber Knife, avec les Centres de Lutte Contre le Cancer de Nancy et Nice. L’activité de RTS hépatique et thoracique représente la plus grande partie des traitements stéréotaxiques, avec au total environ 800 patients traités annuellement par RTS extra et intra-crânienne. Nous avons été parmi les premiers à débuter la RTS du cancer de la prostate, d’abord en 2009 dans le cadre d’une phase 2 de complément de dose après radiothérapie externe, et plus récemment dans le contexte de la ré irradiation de rattrapage avec une phase I/II (GETUG 31). Actuellement un tiers de nos patients avec un cancer prostatique localisé est traité par RTS avec un hypofractionnement « extrême » (5 fractions).
Quels conseils donneriez-vous aux internes pour leur formation ?
Tous les ans, 7 internes s’inscrivent en oncologie à Lille, avec une répartition lissée sur plusieurs années qui se fait naturellement à parts égales entre l’oncologie médicale (OM) et l’oncologie-radiothérapie (ORT). Jusque-là tous les internes ont pu choisir la spécialisation (OM ou ORT) qu’ils souhaitaient. Nous accueillons également les internes d’autres spécialités dans le cadre de la FST.
Cela peut paraître comme des « lieux communs », mais il faut constamment rester curieux et rigoureux, s’intéresser à toutes les techniques de radiothérapie, communiquer avec les autres spécialités, s’intéresser à leurs techniques également, aller au plus de RCP possibles…. Nos traitements sont parfois mal connus, peuvent paraître complexes et les échanges entre médecins en formation vont aider à leur diffusion. Il ne faut pas négliger le côté relationnel avec nos patients qui fait partie intégrante de cette formation.
Je leur conseille de diversifier les lieux de formations, avec des inter-CHU par exemple. La réforme du troisième cycle a rendu plus difficile de mener à bien un Master 2, néanmoins il s’agit d’une formation et d’un premier contact avec la recherche qui me paraissent très importants. Trop peu d’internes s’engagent dans cette démarche à mon avis.
De la même manière il ne faut pas négliger les FST accessibles à nos internes en oncologie, notamment celle en Bio-informatique, à l’heure où nous sommes amenés à traiter des données en grande quantité que ce soit dans la pratique clinique ou la recherche. Là encore les « vocations » sont trop rares, et nous devons faire la promotion de ces formations.
Cela peut paraître comme des « lieux communs », mais il faut constamment rester curieux et rigoureux, s’intéresser à toutes les techniques de radiothérapie, communiquer avec les autres spécialités, s’intéresser à leurs techniques également, aller au plus de RCP possibles….
Quels sont les thèmes de recherche au sein du Pôle de Radiothérapie ?
Outre la recherche clinique qui est orientée vers la RTS, nous avons des axes de recherche plus fondamentale sur l’imagerie et en particulier l’IRM. Nous avons installé l’an dernier une deuxième IRM au Centre Oscar Lambret, dédiée à 40 % à notre activité clinique et de recherche. Ainsi tous nos patients nécessitant une IRM de planification réalisent cet examen dans la position de traitement et selon des protocoles optimisés (distorsion,…).
La dosimétrie sur IRM seule est un thème de recherche porté par le Pôle depuis de nombreuses années, en collaboration avec le laboratoire CRIStAL et l’équipe de physique médicale. A côté des techniques d’IA utilisées actuellement, les premières méthodes d’assignation de densités électroniques paraissent « préhistoriques ». Nos derniers résultats de production de pseudo-CT à partir d’IRM avec une méthode de « cycle-GAN » ont été récemment publiés dans Medical Physics. Nous mettons en place également une thématique de recherche sur les Radiomics basés sur l’IRM, qui passerait par une normalisation à posteriori des examens. En lien avec ces thématiques nous avons un projet à terme d’installer une IRM Linac.
Article paru dans la revue “Société Française des Jeunes Radiothérapeutes Oncologues” / SFJRO n°02