Interview : Camille LEBRETON, Biologiste Médicale Eurofins Bioffice

Publié le 27 Sep 2022 à 16:53

 

Camille, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
J’ai effectué mes études de pharmacie à la faculté de Bordeaux puis j’ai passé le concours de l’internat. A l’issue de ce concours, j’ai obtenu la filière biologie médicale et j’ai choisi l’affectation à l’inter-région sud-ouest. L’avantage de ce système est que j’ai pu me former dans différents hôpitaux : Bordeaux, Limoges et Toulouse. J’ai également fait une année de recherche afin d’effectuer un master 2 en biologie cellulaire spécialisé en virologie à l’Institut Cochin à Paris. Durant cette année, j’ai pu travailler avec des personnes de toutes les parties du monde et cela reste une expérience incroyable. Les travaux de l’équipe de recherche étaient essentiellement portés sur le VIH.

Logiquement, la deuxième partie de mon internat fut essentiellement tournée vers la virologie car j’avais un penchant pour la microbiologie et pour la biologie moléculaire que je considère comme un axe d’avenir et de développement en biologie médicale.

Après ma thèse, j’ai effectué un assistanat dans le service de virologie du CHU de Bordeaux et à l’issue de celui-ci j’ai décidé de me tourner vers le secteur privé.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de travailler dans un laboratoire de biologie médicale privé ?
J’ai décidé de partir dans le privé car je souhaitais disposer de plus de latitude dans les décisions. De plus, j’avais envie de revenir à la biologie polyvalente car je trouve qu’elle est riche et la transversalité me manquait. Ensuite, le poste que l’on me proposait était un beau challenge car il s’agissait d’être responsable d’un plateau technique de biologie polyvalente associé à une grande clinique disposant de services d’urgences, de réanimation et de soins intensifs cardiologiques notamment.

Avez-vous été accompagnée dans votre prise de fonction ?
J’ai été accompagnée dans ma prise de poste par mon prédécesseur et par la biologiste présidente de la SELAS qui répondait à toutes mes questions quand je la sollicitais. L’avantage de la SELAS où je suis est que nous sommes une petite équipe dans laquelle je me suis vite sentie à l’aise. 

Par ailleurs, j’ai rapidement eu l’opportunité de suivre le parcours Manager déployé par Eurofins. Ce programme complet consiste en plusieurs jours de formations sur différentes thématiques : management, finances, informatique, etc. Ces compé­tences complémentaires se révèlent être d’une grande utilité au quotidien pour la gestion des équipes, et pour mieux appréhender l’environ­nement et le fonctionnement d’un laboratoire privé. Ces séminaires sont organisés par des personnes de grandes compétences au sein du groupement et sont très accessibles concernant toutes nos interrogations. Cela permet également de développer les échanges avec les biologistes confrères du réseau.

Pouvez-vous nous parler des missions et du quotidien du biologiste médical dans un laboratoire privé ?
Elles sont nombreuses ! Il faut bien évidemment effectuer la validation biologique des bilans réalisés sur le plateau technique. Ensuite, il faut assurer et pérenniser l’accréditation de l’ensemble des méthodes présentes selon la norme ISO EN NF 15 189. Il ne faut pas oublier la gestion de la biologie délocalisée dans la clinique qui répond à une autre norme.

Par ailleurs, il y a la partie prestation de conseils que ce soit au niveau des cliniciens ou bien auprès des patients.

Enfin, il y a le volet Ressources humaines qui est, selon moi, la partie la plus délicate lorsque l’on sort du secteur public. Les connaissances et l’expérience viennent au fur et à mesure dans ce domaine.

Quelles sont les possibilités d’évolutions ?
Si l’on s’implique les possibilités d’évolution existent. Quoiqu’il arrive, je dirais que dans le privé, nous évoluons tous les jours car nous apprenons à gérer des situations multiples. Ensuite, pour ma part, l’évolution consiste à s’adapter aux demandes des cliniciens et rendre le meilleur service « biologique » possible pour améliorer la prise en charge du patient.

Quels conseils pouvez-vous donner aux internes et aux docteurs qui souhaiteraient en savoir plus ?
Le message que l’on peut faire passer est que l’ultra-spécialisation n’empêche absolument pas le retour à la biologie polyvalente et quoiqu’il arrive cela sert toujours d’avoir des connaissances pointues dans un domaine de la biologie. Il faut toujours être curieux et ne pas craindre le changement car c’est à mon sens la clé pour ne pas s’ennuyer et ne pas tomber dans la monotonie.

Article paru dans la revue “ Le magazine de l’InterSyndicale Nationale des Internes ” / ISNI n°29

 

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