International : shaping the future of psychiatry

Publié le 25 May 2022 à 18:35


Interview de Lise Helmer, interne de Psychiatrie partie en Exchange Program au Temple Street Hospital de Dublin

HT : Bonjour Lise, est-ce que tu peux te présenter ?
Lise H : Hello ! Je suis interne en 3e semestre de Psychiatrie à Lyon. J’ai fait mon externat à Bordeaux. J’ai toujours cherché à concilier ma formation de médecin avec les voyages. C’est pour ça que l’été de ma D4 j’avais passé un mois en équivalent de CMP en Nouvelle-Zélande. C’était super enrichissant comme expérience ! Mais je ne crois pas que cette histoire là soit à l’ordre du jour .

J’ai eu la chance cette année de profiter de l’Exchange Program pour partir passer les 2 dernières semaines d’octobre à Dublin où j’ai découvert l’exercice de la pédopsychiatrie au Temple Street Hospital. Mais ça doit être pour ça que tu m’interroges au fait !

HT : En effet ! Pourquoi avoir choisi de partir en échange en Irlande ?
LH :
Avant tout parce que je voulais développer mon anglais pour pouvoir peut-être à terme partir travailler dans un pays anglophone. Je suis également très intéressée par la psychiatrie en milieu humanitaire, or il parait évident qu’il faille que je sache parler un bon anglais pour ça ! Pour être honnête Dublin n’était pas mon premier choix, je voulais initialement partir à Bristol mais je n’ai pas été prise. Mais ce sera pour une autre fois !

En plus, l’Irlande proposait un service de pédopsychiatrie, branche que j’étais curieuse de découvrir dans un autre pays d’autant plus que je n’ai pas encore pu y avoir accès à Lyon.

HT : Comment s’est déroulée ton inscription au programme ?
LH : Le site EFPT est bien fait pour ça ! Je m’y suis prise en mai pour un échange prévu en octobre. J’ai tout d’abord sélectionné les services proposant de la pédopsychiatrie puis j’ai rempli le formulaire présent sur le site de l’Exchange Program auquel j’ai joint les documents nécessaires.

HT : Justement, de quels documents était constitué ton dossier ?
LH : Un CV, une lettre de motivation, et des mails à l’ARS et au coordonnateur du DES qui envoie une lettre de recommandation à l’Exchange Program.

HT : Est-ce que ça a été compliqué questions formalités ?
LH :
Ah non pas du tout ! La seule partie compliquée fut de faire accepter mon congé formation à ma chef de service .

HT : Et sur place comment as-tu vécu ? Comment as-tu trouvé ton logement ?
LH : J’ai logé en auberge de jeunesse, en plein centre ville juste en face du City Hall. C’était vraiment bien situé, juste à coté du bar de coach surfing, idéal pour rencontrer des gens ! .

HT : En comptant l’auberge de jeunesse et tes autres dépenses sur place, est-ce que ça t’es revenu cher ?
LH : Non pas tant que ça, le billet d’avion était très abordable, le stage était gratuit, de même que le congrès auquel j’ai pu assister sur place. Ce qui m’est revenu le plus cher ce sont surtout les sorties et les week-end de tourisme.

HT : Pour parler plus précisément du stage. Quel accueil as-tu reçu à ton arrivée ?
LH : Un accueil parfait, tout le monde a été très sympathique, très chaleureux. Quand je suis arrivée, la sénior a fait un planning pour que je puisse participer aux consultations, à la liaison, pour voir un maximum de choses différentes. J’ai tourné avec toute l’équipe, les infirmiers, les travailleurs sociaux, les médecins. Ca m’a vraiment permis d’avoir une vision très globale de leur activité. Une des psychiatres m’a même invité chez elle pour me faire découvrir la culture irlandaise. Ils sont tous vraiment très soudés ! La réputation accueillante des irlandais n’est décidément plus à faire !

HT : As-tu remarqué des différences entre le travail d’interne en Irlande et celui en France ? Y’a-t-il un positionnement différent au sein de l’unité  ?
LH : Pas tant que ça, de manière surprenante. Il y avait bien un «  trainee  » dans le service qui était très supervisé dans ses prises en charge. Il faisait des entretiens mais n’était jamais seul. Il était assisté par un assistant social très présent qui semblait avoir une place majeure dans l’unité. Ce qui m’a surprise c’est qu’il ne faisait pas d’entretiens familiaux. Quand j’y repense, il était très supervisé en fait ! Je manque cependant de points de comparaison car je ne suis pas encore passé en pédopsychiatrie en France.

HT : Comme tu es passé dans un service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, que peux-tu nous dire sur la formation irlandaise comparativement à la notre ?
LH : La maquette n’est pas du tout la même. D’abord les étudiants passent leur Médical Degree (à 5 ans d’études). Puis les « intern » font d’abord une année de tronc commun de disciplines médicales toutes spécialités confondues. Puis à la fin de cette année, l’orientation en Psychiatrie se fait par 3 ans de Basic Specialist Training où le trainee se forme à la Psychiatrie générale. Arrivent alors le Registrar Specialist Training d’orientation soit Psychiatrie d’adulte soit PEA. Au terme de quoi le trainee devient officiellement spécialiste. C’est nettement plus long que chez nous !

HT : Est-ce que l’équipe t’as proposé de faire une présentation de la psychiatrie française  ?
LH : Oui tout à fait ! La chef m’a demandé de faire une présentation générale de la formation française autour d’un repas d’équipe un midi la semaine de mon arrivée. Finalement, le plus intéressant ce fut les échanges qui ont suivi de manière informelle autour d’un bon thé avec les membres de l’équipe ! D’ailleurs toutes les excuses étaient bonnes pour un thé !

HT : Les clichés ont la vie dure à ce que je vois !
LH : Tout à fait !

HT : Donc tu as étudié à Dublin. Que peux-tu nous dire sur la ville et ses étudiants ? LH : La ville est très agréable, c’est une capitale à taille humaine. Je pouvais tout faire à pied comme à Lyon ! Contrairement à ce qu’on dit par contre il n’a plu que le premier jour, puis j’ai pu profiter de 2 semaines de beau temps ! Le temps a fait mentir les stéréotypes sur la pluie de la Grande-Bretagne ! Je n’ai rencontré que peu d’étudiants mais beaucoup d’autres touristes, notamment américains et beaucoup de gens de Dublin. Ils sont faciles à aborder autour d’une bonne Guiness dans un pub à partir de 17h. Par contre je n’ai pas vu de rugby !

HT : Et quels étaient tes horaires ? As-tu pu trouver un compromis pour visiter malgré ton stage ?
LH: Globalement c’était 9h-17h mais la chef me permettait une grande flexibilité car elle tenait à ce que je puisse avoir le temps de découvrir sa ville et son pays. Et de ce côté là je ne me suis pas privée

HT : On connaît tous la Guinness, mais qu’est-ce que les irlandais ont d’autre à nous faire découvrir ?
LH : Un très bel arrière-pays déjà avec à quelques heures de bus les lacs de Glendalough dans le comté de Wicklow, le château de Kilkenny, des concerts de musique à grands renforts de cornemuse à Temple bar, les tours guidés de la ville et de son histoire, et les ports de Howth avec leur phoques. Par contre, il ne faut pas s’attendre à beaucoup venant de la nourriture, hormis le thé bien sûr !

HT : Au final, qu’est-ce que tu as préféré là-bas ?
LH : Ça a été un ensemble je dirais, l’ambiance était géniale et avoir la chance de découvrir une nouvelle culture et un nouveau type d’exercice de la psychiatrie dans un contexte plus détendu ça a été extrêmement enrichissant à tous les points de vue ! En plus de ça, j’ai eu la chance d’y être pour Halloween que j’ai passé de manière typique en compagnie de la famille d’une des chefs « Tricks or treats  ! » puis dans un pub, sans les enfants cette fois bien sûr !

HT : Des conseils pour les internes souhaitant partir en Exchange program à Dublin  ?
LH : Foncez sans hésitez !

HT : Bien c’était simple et concis comme conclusion ! Quand est-ce que tu repars ? LH: Dès que possible !
HT : Merci Lise

Hugo TURBÉ
Co-Représentant EFPT pour l’AFFEP

Article paru dans la revue “Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie ” / AFFEP n°19

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