Gardes majorées jusque fin mars 2023

Publié le 11 Apr 2023 à 16:51

Les gardes seront majorées jusqu’à la fi n du mois de mars. Cette revalorisation serait la dernière. Les premières gardes majorées d’août et septembre 2022 ont été prolongées en décembre 2022 jusqu’au 31 mars 2023. Le flou qui persistait sur celles d’octobre et de novembre 2022 a été levé et les gardes ont bien été majorées. L’ISNI est en discussion avec le gouvernement pour espérer un prolongement de la majoration.

REPEINDRE LES FRESQUES SEXISTES N’EFFACERA PAS LE SEXISME AMBIANT
Les fresques à caractère pornographique et sexiste dans les internats, c’est bientôt de l’histoire ancienne. Mais la décision du ministère de la Santé est superficielle. Olivia Fraigneau, présidente de l’ISNI, rappelle « qu’une femme sur deux a été victime de sexisme à l'hôpital, 10 % des femmes ont été harcelées sexuellement et 5 % ont été agressées sexuellement par un supérieur. C'est plutôt ça qui me choque ».

Enfin, l’ISNI suggère que le coup de peinture aille au-delà des fresques. « Quitte à refaire la peinture, on peut peut être prolonger à l'entièreté des internats. Aujourd'hui, les internes sont logés dans des conditions catastrophiques. Des logements ont des portes qui ne ferment pas, parfois le chauffage ne fonctionne pas. On a aussi des fenêtres qui sont cassées par endroit », alerte Olivia Fraigneau.

TEMPS DE TRAVAIL : L’ISNI PORTE PLAINTE CONTRE LES 28 CHU DE FRANCE
Le temps de travail des internes est comptabilisé en demi-journées alors que la loi ne défi nit pas cette « demi-journée ». Ainsi, la méthode de décompte du temps de travail n'est pas défi nie légalement et nationalement mais laissée à l'appréciation de chaque établissement de santé. Celui-ci opte pour la méthode de décompte qu'il souhaite. Ce dispositif doit répondre à trois exigences : fi able, objectif et accessible. De plus, les établissements de santé doivent définir dans leur règlement intérieur le nombre journalier d'heures de travail effectuées par chaque agent, afin de s'assurer que la durée de son temps de travail effectif ne dépasse pas le plafond réglementaire de quarante-huit heures hebdomadaires, calculées en moyenne sur une période de trois mois (extrait de la décision Conseil d'État (conseil-etat.fr). L’ISNI a porté plainte contre les 28 CHU de France car les établissements n’ont toujours pas mis en place ces dispositifs de décompte de travail. L'ISNI, au travers de ses syndicats locaux, est en discussion constante avec les représentants des CHU. Un processus long, d’autant plus que les dispositions réglementaires l'exigent depuis des années.

VERS LA FIN DES GARDES DE 24 HEURES ?
La France est hors-la-loi sur la question des gardes de 24h. Dans toute l’Europe ou presque il est interdit de travailler 24 heures consécutives. Les Anglais, par exemple, ne badinent pas avec cette règle. Il y a deux ans, en Angleterre, un médecin a été condamné à de la prison pour avoir travaillé 24 heures d’affilée. L'ISNI souhaite que les internes puissent avoir le choix d’effectuer ces 24h de garde ou non. Certains services proposent par exemple de faire soit la journée, soit la garde. Si ce dispositif est choisi, il est simple à mettre en place et il permet de prendre soin de la santé des internes.

Article paru dans la revue « Le magazine de l’InterSyndicale Nationale des Internes » / ISNI N° 30

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