Actualités : Être radiologue en 2021 et dans les années qui viennent

Publié le 16 mai 2022 à 14:24

Radiologue en 2021

L’imagerie médicale est une splendide discipline, au coeur du diagnostic en médecine, qui s’est beaucoup transformée au cours des dernières décennies, notamment grâce aux progrès techniques considérables dans le domaine informatique.

La radiologie interventionnelle se structure et obtient des résultats fantastiques. Les sollicitations sont quotidiennes, passionnantes et spécialisées.

Logiquement, d’autres spécialités médicales, chirurgicales ou paramédicales se sont intéressées à l’imagerie, notamment en échographie.

La téléradiologie et encore plus ces dernières années, l’intelligence artificielle ont modifié les pratiques et suscitent à la fois enthousiasmes et craintes pour l’avenir.

Que cela soit sur le versant public ou libéral, l’offre radiologique s’organise de plus en plus en territoires.

Cette consolidation dans le secteur libéral entraîne des restructurations importantes des sociétés qui atteignent des tailles critiques pour des praticiens libéraux, pouvant nécessiter l’aide de gestionnaires professionnels.

Une question peu abordée par les différentes parties se pose néanmoins : quel avenir se dessine pour nos jeunes radiologues récemment diplômés ?

Un certain nombre d’entre eux, inquiets de l’instabilité actuelle, n’exercent qu’en téléradiologie. Trop peu s’inscrivent dans la durée professionnelle.

Considère-t-on qu’une formation spécifique courte, fut-elle de qualité, est équivalente à 5 à 7 ans de spécialisation spécifique en imagerie ?

Considère-t-on que l’intelligence artificielle doive réduire le radiologue au statut de « protoplasme inutile », comme je l’ai entendu dire (officieusement) ?

Ne doit-on pas s’appuyer sur le radiologue, qui n’est pas autoprescripteur (sauf pour optimiser une imagerie ou dans le cadre de l’urgence) pour éviter la dérive des examens inutiles ?

Je pense qu’une grande partie de la solution passe par la base, c’est-à-dire par le patient, qui doit rester au centre des préoccupations et qu’on a un peu tendance à oublier, ainsi que par notre qualité de spécialiste de l’imagerie.

Il est bien sûr efficient en 2021 d’utiliser la téléradiologie, quand elle est nécessaire, notamment dans les déserts médicaux et de s’appuyer sur les formidables potentiels de l’intelligence artificielle, mais sous contrôle d’un médecin spécialiste au mieux radiologue, dûment formé, et sans céder à la tentation pressante du low cost.

Au-delà des injonctions technocratiques, il faut savoir sortir du biais de raisonnement gestionnaire et collectif pour revenir à l’humain en tant qu’individu : « Agirais-je de la même façon pour ma fille ou pour mon père ? »

La qualité bien gérée n’est d’ailleurs en aucun cas source de multiplication des actes ni de rentabilité faible.

Dans cette réorganisation un peu générale, le radiologue, s’il ne veut pas disparaitre, doit d’une part assumer toutes les facettes de son exercice, y compris la permanence des soins si besoin, appliquer les recommandations des sociétés savantes et montrer sur le terrain sa différence de formation.

Le radiologue, grâce à sa formation technique, s’efforce de bonifier son acte par le raisonnement clinique. Il est ainsi fondamental qu’il ne s’éloigne pas du patient.

En partant de la qualité d’un service au patient, et grâce à une organisation moderne, normative et raisonnée, le jeune radiologue doit pouvoir s’épanouir dans sa discipline, être partie prenante des structures d’imagerie et montrer toutes ses compétences différenciantes.

Article paru dans la revue “Union Nationale des Internes et Jeunes Radiologues” / UNIR N°42

Publié le 1652703865000