
Le Dr ANDRE s'est engagé tout au long de sa carrière et notamment au côté de Médecins du Monde. Il a souvent été amené à intervenir dans des zones de conflits ou ayant subi des catastrophes climatiques comme à Haïti ou en Palestine.
Récemment lorsqu'il est allé en Palestine, c'était les amputations et les fractures qui témoignaient du massacre, sur les corps des vivants. L'eau claire, les antiseptiques, les savons et les antibiogrammes étaient de l'autre côté du mur, multipliant les infections post-opératoires.
Ses collègues médecins palestiennes, compétentes et organisées, leur disaient de repartir en Europe : ce n'est pas d'aide sanitaire dont ils et elles avaient besoin, mais du respect du droit international. Aujourd'hui le Dr ANDRE ne peut même plus rentrer sur le territoire palestinien pour apporter de l'aide materielle. Alors au retour de son dernier voyage, fidèle au serment d'Hippocrate, il apporterait l'aide que ses confrères et consœurs lui demandaient : il plaiderait pour protéger ces personnes menacées dans leur intégrité et leur dignité.
Dans son exercice quotidien aux urgences de Rodez, en Aveyron, le Dr ANDRE s'en rendait bien compte : il y a le problème médical aigu, mais aussi parfois l'inquiétude, et surtout l'impact majeur des conditions de vie sur les patientes. Comment passer à côté de la violence du travail, des violences intra-familiales, de la précarité ? Alors notre rôle de médecin s'arrête-t-il à guérir la plaie ou alors est-ce aussi la prévenir ?
La santé c'est du soin mais aussi de la politique !
Pourquoi faisons-nous ce métier ? Prendre du temps pour soi et se préserver c'est important pour durer. Mais pour autant il ne faut pas tout à fait conjuguer nos attentes personnelles et notre métier, le sens et le plaisir qu'on y met ! Pour exercer longtemps en étant heureuxses il faut toujours questionner notre engagement dans la médecine et la relation que l'on veut avec nos patientes.

