Débouchées rares : Interview du Dr Michel Tricotti, Pharmacien biologiste médical au Cea

Publié le 20 Sep 2022 à 10:26


Parcours/maquette internat
Docteur en pharmacie,
• DES de biologie médicale à Montpellier ;
• Ancien interne des hôpitaux de Montpellier ;
• Diplôme d’épidémiologie et de statistiques adaptés à la médecine à Marseille.

Qu’avez-vous fait en sortant de l’internat ?
Après mon internat j’ai fait des remplacements jusqu’à l’ouverture de mon propre labo pour lequel je faisais construire le bâtiment. C’était le temps où les petits laboratoires avaient encore la possibilité d’exister. J’ai fait cela pendant 17 ans avant de fermer le laboratoire pour entrer au CEA pour des raisons personnelles.

Le CEA qu’est-ce que c’est et comment y êtesvous entré ?
Le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives est un établissement Public à Vocation Industrielle et Commerciale (EPIC). C’est une structure de recherche et de production dans le domaine de l’énergie, de la recherche fondamentale, de la santé et dans le domaine de la défense et de la sécurité NRBC. J’y suis entré par candidature spontanée auprès d’un des 10 centres en France.

Description du poste occupé actuellement avec missions et objectifs
Je suis Biologiste responsable d’un laboratoire de biologie médicale polyvalent mais dont 80 % de l’activité est spécialisée en médecine du travail et surtout dans la surveillance des risques engendrés par les activités du centre c’est-à-dire de la toxicologie industrielle et radiotoxicologie (toxicologie des radio nucléides). Je manage l’équipe technique et administrative et gère un budget de fonctionnement et d’investissement sur le matériel.

La mission est d’assurer les fonctions régaliennes du laboratoire dans la surveillance des salariés dans un cadre réglementaire et avec une démarche d’accréditation comme dans tous les LBM. D’autres missions sont dévolues au biologiste : participations aux différents groupes de travail nationaux et internationaux et participer à l’association PROCORAD, organisme de comparaisons inter-laboratoires reconnue par le COFRAC et l’AIEA et regroupant annuellement 70 laboratoires de 27 pays.
Il doit également participer à l’évolution des techniques de radio toxicologie et mener des recherches en R&D

Objectifs : maintenir et développer les compétences du laboratoire pour assurer la continuité de la surveillance des salariés du CEA et des entreprises extérieures en suivant l’évolution de ses activités et des développements techniques.

Quels avantages à travailler au CEA et qu’est-ce que ça vous apporte ?
• Salarié d’une grande entreprise (non TNS) ;
• Horaires fixes, sans gardes ni astreintes ;
• 10 semaines de congés/an ;
• Plan de développement des compétences, évolution professionnelle ;
• Plateau technique très spécialisé et de qualité ;
•Travail sans les contraintes financières autres que le respect d’un budget alloué ;
• Échanges avec les confrères du nucléaire, R&D de développement de méthode en radio-toxicologie ;
• Missions et formations, liens à l’international avec l’association Procorad.

Qualités nécessaires pour ce poste ? En plus des qualités d’un biologiste responsable chef de service dans une entreprise :
• Curiosité intellectuelle, travail en équipe,
• Management d’équipe, conduite de projet.

Avez-vous eu besoin d’une formation supplémentaire à celle de l’internat pour ce poste ?
Les techniques de radio-toxicologie ne sont jamais enseignées dans le cursus normal de l’internat. Les seuls enseignements théoriques le sont à l’INSTN de Saclay et surtout l’apprentissage se fait dans les services auprès des biologistes et des techniciens.

On peut avoir une petite anecdote non classée secret défense ?
Toujours un moment de détente avec un sourire quand lors des audits COFRAC l’évaluateur nous demande de lui exposer les contraintes pré-analytiques et qu’on lui explique que les radionucléides présents sur le centre ont une demi-vie de 12 à 24000 ans et même parfois plusieurs millions d’années alors si le prélèvement met 2 jours à parvenir au labo c’est pas le plus grave. De toute façon vu que certaines de nos techniques durent 8 j et qu’on mesure les échantillons 23h les urgences ne sont pas rendues avant 10 j….

Florence GUILLOTIN
Article paru dans la revue “ L’Observance” / FNSIP n°35

 

 

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