Communiqués de presse : réforme du 3e cycle des études médicales :

Publié le 23 May 2022 à 08:41


Un projet inachevé pour la Médecine Générale !

19 avril 2017
Après le décret initial publié le 25 novembre 2016, un arrêté a été publié le 14 avril 2017 précisant l’ensemble des modalités réglementaires et organisationnelles réformant le troisième cycle des études médicales (1) à compter de la promotion de novembre 2017 (NB : les actuels internes ne sont donc pas concernés).

L'approche des élections (présidentielle et législatives) et les habituelles difficultés de bouclage d'une réforme ont donné lieu à diverses controverses voire polémiques (2) et finalement à un appel de l'ISNI à la grève des internes de spécialités à compter de ce jour (3).

En tant que syndicat indépendant d'internes de Médecine Générale (mais aussi de remplaçants et de jeunes installés/salariés en Médecine Générale), le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) renouvelle son souhait d'une réforme la plus consensuelle possible pour toutes les disciplines et assurant aux futurs internes de Médecine Générale une formation professionnalisante, de qualité, à l’égal des formations d’autres spécialités, spécifique mais aussi ouverte sur des savoirs et des pratiques qui peuvent lui être liées (à l'image d'une discipline, à la fois globale et variée).

Ainsi, le SNJMG réitère sa demande de concertation la plus large possible pour résoudre les litiges en suspens et ceux qui pourrait se déclarer lors de la mise en place de la réforme.

De plus, le SNJMG rappelle ses revendications de reforme progressive consolidant les acquis de l'internat de Médecine Générale mis en place en 2004 (maquette du DES comportant 2 stages de Médecine Générale en ambulatoire, 1 stage d'urgences et 1 ou 2 stages de gynécologie et de pédiatrie – de préférence en ambulatoire) et ouvrant la perspective d'un DES de 4 ans (permettant des stages en gériatrie et/ou psychiatrie - de préférence en ambulatoire - et l’acquisition de savoirs et de pratiques - éventuellement communs à d’autres spécialités - utiles à la Médecine Générale). Enfin, le SNJMG insiste pour que les internes des promotions antérieures à 2017 puissent effectuer dans de bonnes conditions tout leur cursus selon les modalités d’organisation prévalant à leur entrée dans le 3e cycle des études médicales.

Le SNJMG médiatisera prochainement les propositions précises qu'il compte transmettre à ses partenaires dans les négociations ministérielles mais aussi aux candidats aux prochaines échéances électorales.

Annexes :

  • Calendrier de la réforme :
    La réforme du troisième cycle a été initiée suite à un rapport établi en 2010 par l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) et l’IGAENR (Inspection Générale de l’Administration, de l’Education Nationale et de la Recherche) sur l’organisation du troisième cycle des études médicales et du post-internat. Après de longues années de discussions à partir de ce rapport, l'ambition des actuels ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche était d'appliquer la réforme à compter de la promotion 2017. Après le décret initial publié le 25 novembre 2016, un premier arrêté publié le 14 avril 2017, précise l'ensemble des modalités réglementaires et organisationnelles : rôle et composition des commissions de spécialité ; conditions d'agrément des stages ; outils de suivi de la formation et du projet pédagogique des étudiants ; organisation des choix de stages ; modalités de validation des stages, de passage de la thèse et d'obtention du diplôme d'étude spécialisée (DES) ; création du comité de suivi et d'évaluation de la réforme, dont les étudiants et internes sont membres, et qui se réunira dès le 1er trimestre 2018. Un autre arrêté est en cours de finalisation : il prévoit les dispositions pédagogiques relatives aux connaissances et compétences à acquérir, la liste des DES, des options et des formations spécialisées transversales (FST), ainsi que les maquettes de formation correspondant au DES des 44 spécialités médicales mise en place par la réforme. Cet arrêté sera présenté aux organes consultatifs requis (CNESER le 18 avril et CNEMMOP le 19). Un troisième arrêté sera publié avant le 31 juillet 2017 : il prévoit les maquettes de formation correspondant aux FST, les modalités d'accès à ces formations, notamment l'existence ou non d'une régulation quantitative nationale et le cadre général de la régulation qualitative qui sera opérée localement par la commission locale de coordination de la spécialité. Enfin, un décret en Conseil d’Etat sera soumis au 1er mai 2017 et définira le régime de l’exercice en autonomie supervisée et les actes que l’étudiant de 3ème cycle pourra pratiquer seul, sous la responsabilité de son maître de stage.
  • : Communiqué du SNJMG (22 mars 2017)
  • : Communiqué de l’ISNI (14 avril 2017)
  • Modifications tarifaires pour la MG : Une correction nécessaire mais qui ne résout pas la crise de la discipline
    03 mai 2017
    Cette semaine, entrent en application des modifications de tarification des consultations de Médecine Générale. Ces modifications constituent la première traduction concrète issue de la convention médicale signée en août 2016.

    A l'époque, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait déploré, avec les autres organisations de jeunes médecins, le manque d'ambition de la nouvelle convention, mais reconnaissait également, de son côté, l'existence d'éléments positifs au sein de ce texte, fidèle en cela à sa tradition de refus de la démagogie.

    La création de la majoration MMG (de 2 euros) qui vient se rajouter à la consultation/visite (dont la tarification reste inchangée) est l'aboutissement d'un combat pour l'équité entre la Médecine Générale et les autres spécialités. Après que l'intersyndicale de médecins généralistes (FMF-UG, MG-France, SMG, SNJMG et Union Collégiale) avait obtenu en 2011 l'égalité de cotation et de valeur pour la consultation entre médecins généralistes et autres spécialistes, la nouvelle convention de 2016 donne satisfaction à MG-France et au SNJMG en octroyant aux médecins généralistes une majoration équivalente à celle réservée jusqu'ici aux autres spécialistes.

    Ce geste nécessaire ne règle pas l'ensemble des difficultés que traverse actuellement la Médecine Générale, avec une crise à la fois quantitative (plus de médecins généralistes qui partent que de médecins généralistes qui s'installent) et qualitative (de moins en moins d'attractivité pour la Médecine Générale conventionnée malgré les dernières améliorations statutaires et financières).

    Par ailleurs, le SNJMG est conscient que cette majoration de 2 euros renchérit de 60 centimes le reste à charge de la consultation pour un patient dépourvu de mutuelle. Le SNJMG rappelle donc sa demande, partagée avec MG-France et le SMG, d'une prise en charge à 100 % des soins primaires par la Sécurité Sociale, la disparition en Médecine Générale de toute pénalisation financière du patiente en lien avec le système du médecin traitant / Parcours de soins et la suppression des franchises médicales

    Jeunes Médecins Généralistes, élection présidentielle et système de Santé
    05 mai 2017
    C'est aujourd'hui le dernier jour de la campagne pour l'élection présidentielle 2017. Cette campagne a été bien plus prolixe en invectives et mensonges qu'en débats programmatiques. Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) tient d'autant plus à rappeler ce jour ses valeurs et à exposer ses propositions quant au système de santé en France.

    Depuis sa création en mars 1991, le SNJMG agit au nom des internes, des remplaçants et des jeunes installés/salariés en Médecine Générale dans le respect d'un certain nombre de valeurs : solidarité face aux problèmes de santé, respect des patients, collaboration avec l'ensemble des professionnels de santé, transparence des acteurs du système de santé, indépendance médicale, démocratie syndicale (1).

    Ainsi, le SNJMG milite pour des études médicales débarrassées du parasitisme de structures privées, prévenant de l'influence de l'industrie du médicament et des produits de santé, respectant les étudiants, la variété de leurs parcours et la diversité syndicale de leurs représentants et assurant une formation de qualité, en prise avec les réalités multiples et diverses de la pratique médicale quotidienne. Il demande également une résolution rapide et honorable au gâchis que constitue la situation des médecins "privés de thèse".

    Concernant l'exercice médical, le SNJMG agit pour un exercice plus équilibré entre soins et prévention, une diversification des modes de rémunération - qui ne se passe pas prioritairement par une mesure médico économique comme le paiement "à la performance" type ROSP (2) - et l'aboutissement d'une démarche de revalorisation de la Médecine Générale.

    Enfin, de la même façon qu'il a oeuvré à l'amélioration des conditions de formation et d'exercice des médecins généralistes, le SNJMG rappelle son attachement à des soins accessibles à tous :

    • Maintien de l'Aide Médicale d'Etat (AME)
    • Prise en charge à 100 % des soins primaires par la Sécurité Sociale,
    • Disparition en Médecine Générale de toute pénalisation financière du patient en lien avec le système du médecin traitant / Parcours de soins,
    • Suppression des franchises médicales,
    • Facilitation de la contraception et préservation des possibilités de recours à l'IVG pour toutes les femmes.

    (1) : Présentation générale des propositions du SNJMG
    (2) : Rémunération sur Objectifs de Santé Publique

    Contact presse :
    Dr Emilie FRELAT, Présidente | 06 19 90 26 57 | [email protected]

    Santé : Le bilan en trompe l’oeil de Marisol Touraine
    12 mai 2017
    Mercredi soir, le premier ministre a remis la démission de son gouvernement à l’actuel Président de la République, Monsieur François Hollande. Madame Touraine quitte donc le Ministère de la Santé (où elle est restée en place tout le quinquennat) avec un bilan qui semble à première vue assez flatteur :

    • Suppression des franchises médicales pour les patients bénéficiaires de l’ACS (Aide à la Complémentaire de Santé) ;
    • Limitation des dépassements d’honoraires ;
    • Renforcement du cadre réglementaire sur les liens d’intérêt en santé ;
    • Amélioration statutaires concernant les internes de médecine (dont la réduction du temps de travail de 11 à 10 demi-journées par semaine) ;
    • Réforme du 3ème cycle des études médicales ;
    • Recrutement d’enseignants en Médecine Générale ;
    • Début de solution réglementaire au problème des médecins « privés de thèse » ;
    • Premier plan national coordonné concernant la démographie médicale ;
    • Amélioration de la couverture maternité des femmes médecins ;
    • Concertation citoyenne sur des questions de santé publique.

    Autant de mesures dont le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (le SNJMG) devrait être l’un des premiers à s’en réjouir puisqu’elles font partie depuis longtemps de ses propositions en matière de Santé. Cependant, toutes ces années relèvent plus de concessions de la part de la ministre que d’une réelle volonté politique.

    Le SNJMG rappelle ainsi que la ministre n’a concédé la réduction du temps de travail des internes de médecine que sous la pression d’une mise en demeure de la commission européenne, et que pour ce faire, elle a opté pour une solution bancale tout en sabordant l’expérimentation de la garde du samedi matin. Quant aux améliorations statutaires, ce sont des contreparties obtenues aux grèves des internes de 2012 et 2014 (menées par l’ISNI, la FNSIP, le SNIO et le SNJMG) et à la mobilisation des étudiants et des internes en médecine dans le mouvement contre son projet de loi de Santé. Enfin, l’amélioration du recrutement des enseignants en Médecins Généralistes s’est souvent fait dans le cadre d’arrangements ponctuels et la réforme du 3e cycle passe in extremis sans régler toutes les zones d'ombre du projet retenu suite au rapport établi en 2010 par l’IGAS (Inspection Générales des Affaires Sociales) et l’IGAENR (Inspection Générale de l’Administration, de l’Education Nationale et de la Recherche).

    Et tout le reste est à l’avenant :

    • Les franchises médicales n’ont été supprimées pour les bénéficiaires de l’ACS que pour permettre la mise en place rapide et sans encombre du tiers-payant, les franchises médicales étant pérennisées pour les autres patients par cette même loi sur le tiers-ayant.
    • Le taux moyen des dépassements d’honoraires a été diminué par l’avenant 8 de la commission médicale de 2011- adoubé par la ministre de la Santé - grâce à un rabotage des dépassements les plus élevés, mais aussi par une augmentation du nombre de médecins autorisés à pratiquer des dépassements, ce qui ne résout pas le problème du reste à charge pour les patients.
    • Le plan « Démographie Médicale » de 2012 est surtout une déception par rapport aux ambitions annoncées, avec des mesures d’intérêt mineur voire des mesures « gadget » destinées à produire des chiffres, puis, 3 ans plus tard, un deuxième plan guère plus ambitieux si bien qu’en décembre 2016, le premier ministre, Monsieur Bernard Cazeneuve, annonçait de nouvelles mesures gouvernementales qui finalement ne sont pas venues. En marge de ce dossier, l’amélioration de la couverture maternité des femmes médecins n’est qu’une maigre avancée concernant la protection sociale des médecins, obtenue suite à la mobilisation contre la loi de santé (et encore, la ministre de la santé a exclu les médecins remplaçants de cette amélioration sociale).
    • La réglementation sur les liens d’intérêt est longtemps restée au point mort et aucun progrès n’aurait été obtenu sans l'engagement du Formindep, du Conseil de l'Ordre des médecins et du SNJMG. Et l'ambiguïté de la ministre à ce propos, est restée flagrante : par exemple, lorsqu'elle est décorée de la Légion d'Honneur avec les représentants de l’industrie pharmaceutique ou ses principaux relais dans le milieu hospitalo-universitaire ou encore lorsqu’elle a décidé dernièrement de maintenir le remboursement de ses médicaments antialzheimer.
    • Les concertations citoyennes pour les questions publiques mises en place par la ministre ont connu des sorts eux aussi assez malheureux : a posteriori, la concertation sur la vaccination, a été plus organisée dans le but d’imposer un modèle que dans le but de répondre scientifiquement aux interrogations de la population alors que le travail impressionnant de la concertation sur le dépistage du cancer du sein par la mammographie a été en grande partie écarté dans les décisions de la ministre sur le sujet.
    • Quant aux médecins "privés de thèse", la ministre est co-responsable de la situation d’impasse dans laquelle ils se trouvent et, sans l’engagement du Conseil National de l’Ordre des Médecins et du SNJMG et l’intervention ponctuelle d’autres syndicat médicaux (FMF, MG-France, SML), elle n’aurait pas concédé un début de solution réglementaire dont elle laisse la mise en oeuvre au prochain ministre de la Santé.

    S’il ne faut donc pas se plaindre des résultats obtenus pendant le quinquennat qui se termine, le SNJMG rappelle qu’ils sont avant tout le fruit de la mobilisation de (jeunes) médecins. C’est pourquoi, le SNJMG lance un appel aux (jeunes) médecins à s’intéresser encore et toujours à la chose publique. De même, le SNJMG invite les futurs responsables gouvernementaux à la négociation avec les représentants des (jeunes) médecins. 

    Mme Agnes Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé sera-t-elle attentive à la Médecine Générale ?
    17 mai 2017
    Ce jour, sur proposition du Premier Ministre, Mr Edouard Philippe, le président de la République,M. Emmanuel Macron, a nommé Mme Agnes Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

    A la veille du second tour de l'élection présidentielle, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait rappelé aux deux candidats les valeurs qu'il défendait et les principales propositions qu'il leur soumettait concernant le système de santé en France.

    Comme à son habitude, le SNJMG souhaite à l'arrivée d'un nouveau ministre instaurer une relation de qualité permettant de travailler ensemble pour le bien être des patients et des médecins, à commencer par les internes, remplaçants et jeunes installés et salariés en Médecine Générale que le syndicat représente depuis 1991.

    Dans l'immédiat, le SNJMG sera attentif à la suite que le ministre donnera au problème des pénalités financières touchant les patients sans médecin traitant, problème relevé par un article du journal "Le Monde" en date du 13 mai 2017, suite à la publication d'une étude de la DREES sur les "déserts médicaux".

    Cet article démontre comment les patients sans médecin traitant sont pénalisés financièrement en application de la réforme du médecin traitant / parcours de soins.

    A la création du dispositif en 2005, le SNJMG avait critiqué ces pénalités pour les parcours hors filière en raison des effets pervers aussi bien pour les patients que pour les médecins souhaitant s'installer en zones démographiquement fragiles. Il avait finalement obtenu du gouvernement de l'époque un moratoire pour les jeunes installés en Médecine Générale et les patients les consultant.

    Devant l’accroissement de la crise démographique, ce moratoire, longtemps mal respecté par les Caisses d'Assurance Maladie et trop méconnu des patients, n'est plus suffisant pour contrer les effets pervers lié au dispositif médecin traitant / parcours de soins. Aussi depuis plusieurs années, le SNJMG demande la disparition de ces pénalités financières pour les soins primaires.

    Cette demande est de plus en plus partagée par d'autres médecins comme en témoigne la pétition lancée en début d'année par des médecins de Pau sur le site change.org.

    Le SNJMG invite le nouveau ministre de la Santé à intervenir rapidement sur le sujet : ce sera un bon début pour travailler avec lui sur ces deux gros dossiers que sont la démographie médicale et la crise de la Médecine Générale. 

    Nouveau dossier de Personne Handicapée : une simplification... mais pour qui ?
    08 juin 2017
    À partir de septembre 2017, les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) pourront proposer un nouveau formulaire de demande administrative. Le nouveau formulaire de demande aux maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) compte 20 pages contre 8 pour le précédent : il est donc bien plus long, mais cette longueur viserait à plus de clarté...

    Des nouveautés sont aussi à signaler pour le certificat médical à joindre au dossier. Depuis début mai, les personnes handicapées déposant une demande à la MDPH doivent utiliser un nouveau formulaire. Lui aussi est plus détaillé que l’ancien (8 pages au lieu de 4, sans compter 2 pages pour le bilan auditif et 2 pages pour le bilan ophtalmo) avec la même justification : plus long mais "plus clair..."

    S'il ne peut que souscrire à l'objectif affiché de simplification administrative, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) constate que ce travail médico-administratif demandé aux médecins généralistes vise bien plus à soulager les MDPH, souffrant de moyens de fonctionnement limités, qu'à favoriser la reconnaissance des droits des personnes handicapées, et, encore moins, qu'à libérer du temps médical pour les médecins généralistes, ce qui devrait être l'un des buts de la simplification administrative en ces temps difficiles pour la démographie médicale.

    Risques psycho sociaux des jeunes médecins : il reste beaucoup à faire !
    14 juin 2017
    En tant que syndicat indépendant d'internes en Médecine Générale, le SNJMG se mobilise depuis 20 ans sur la question des risques psycho-sociaux des internes de médecine.

    C'est ainsi qu'en 1998 le SNJMG avait été le premier syndicat à demander l'application du repos de sécurité pour internes et résidents. De même, en 2003, le SNJMG avait été le premier syndicat à organiser une réunion sur le burn out des soignants en général et des internes en particulier.

    Ces dernières années, cette question des risques psycho-sociaux des jeunes médecins a gagné en visibilité : plusieurs livres (1), des thèses de médecine (2) ont été publiés et des reportages TV ont été diffusés (exemples : France 2, BFMTV), notamment à l'occasion des grèves d'internes de 2012 et 2014. De plus, les souffrances professionnelles ont constitué, fin 2014, le thème central de la deuxième édition des Assises Nationales des Jeunes Médecines Généralistes organisé par le SNJMG et une enquête a été menée, au printemps 2016, par le Conseil National de l’Ordre des Médecins (avec la participation de toutes les structures de jeunes médecins dont le SNJMG).

    Aussi quand, à l'initiative de l'ISNI, une nouvelle enquête nationale a été lancée, un an après celle du CNOM, auprès des étudiants et internes de médecine, le SNJMG n'a pas hésité.

    Même s'il n'a pas été associé aux autres structures organisatrices (alors que travaillons régulièrement ensemble au sein du "front des jeunes médecins"), le SNJMG a décidé de soutenir l'enquête en incitant tous ses adhérents et sympathisants concernés à y participer.

    Grâce à la mobilisation de toutes et de tous, cette enquête dresse un bon panorama de la situation actuelle... et, malgré toutes les améliorations officiellement apportées depuis 1998, cette situation n'est pas brillante (3).

    Le SNJMG s'associe donc à la demande des autres structures du "front des jeunes médecins" pour un plan d'ensemble d'amélioration des conditions d'exercice des étudiants et internes de médecine sur la base de propositions de bon sens : visites d’aptitude en service de santé à chaque changement de statut, formation des médecins au management, respect de la réglementation du temps de travail et du repos de sécurité…

    Plus spécifiquement concernant les internes, le SNJMG rappelle quelques-unes de ses revendications :

    • La confirmation du statut d'un agent public de l'interne (qui ne doit pas être qualifié de « stagiaire ») ;
    • La signature systématique à chaque prise de poste d’une convention tripartite détaillant l’emploi du temps de l’interne ;
    • La transformation du samedi matin en demigarde, permettant une application simple et claire de la réduction du temps de travail obtenue en 2014 ;
    • Sanction financière des hôpitaux qui n’appliquent pas les dispositions réglementaires existantes (notamment concernant le repos de sécurité ou le temps de formation) ;
    • Rémunération comme heures supplémentaires de tout le temps de travail au-delà du temps réglementaire découlant du statut d’agent public ;
    • Prise en compte de la pénibilité des conditions d'exercice des internes et mise en place dans chaque GHT d'une structure de soutien aux internes en souffrance au travail ;
    • Information des internes par les établissements sur leurs droits au sein de l'hôpital en tant que salariés de la fonction publique (accès au CHSCT, à la médecine préventive…) ;
    • Dispense de gardes et astreintes à partir du 3e mois de grossesse. Le SNJMG compte discuter de tous ces sujets lors de ces rencontres à venir au ministère de la Santé et au ministère de l'Enseignement Supérieur.

    (1) : Exemples de livres Burn Out écrit par Patricia Martel (Atlantica) "Internez-nous! - Vos (futurs) médecins généralistes témoignent" d’Ariane Mussedy, Morgane Lucet, Louise Balas et Bérénice Tilleul, Collection Paroles d'étudiants, BoD, 2013 Omerta à l’hôpital, Valérie Auslender, éditions Michalon, 2017
    (2) : Exemple de thèse :
    ANALYSE DES FACTEURS FAVORISANTS DU BURN OUT DES INTERNES A TRAVERS L’ECRITURE D’UN ROMAN/TEMOIGNAGE VISANT À VULGARISER ET PREVENIR LE PHENOMENE, Patricia Martel, 2011 Burn out des internes en médecine générale : état des lieux et perspectives en France métropolitaine, Antoine Le Tourneur, Valeriane Komly, 2011
    (3) : Article du Journal Le Monde du 13.06.17

    Les propositions du syndicat des jeunes médecins généralistes à la nouvelle ministre de la Santé
    20 juin 2017
    Dans le cadre de la prise de fonctions de Mme Agnes Buzyn, le Syndicat National des Jeunes Médecins généralistes (SNJMG) a été reçu hier au ministère de la Santé et des Solidarités

    Le SNJMG a rappelé l'originalité de son organisation : structure nationale, indépendante, transversale rassemblant les jeunes médecins généralistes quel que soit leur statut : internes/FFi, remplaçants, collaborateurs, jeunes installés ou salariés en Médecine Générale (en ambulatoire ou en hospitalier).

    Concernant les études médicales, le SNJMG milite contre le parasitisme de structures privées, et l'influence de l'industrie du médicament et des produits de santé. Il demande le respect les étudiants et internes, tant en termes de statut que de conditions de travail, et la diversité syndicale de leurs représentants. Il plaide pour une formation universitaire de Médecine Générale (FUMG) disposant des moyens adéquats pour répondre à l'encadrement de près d'un interne sur 2 et au développement d'une véritable mission de recherche. Il demande également une résolution rapide et honorable du gâchis que constitue la situation des médecins "privés de thèse".

    Concernant l'exercice médical, le SNJMG agit pour un exercice plus équilibré entre soins et prévention, une diversification des modes de rémunération - qui ne se passe pas prioritairement par une mesure médico-économique comme le paiement "à la performance" type ROSP (1 Rémunération sur Objectifs de Santé Publique) dont on connais les limites - et la poursuite de la revalorisation de la Médecine Générale.

    A l'occasion de la réforme sociale envisagée par le Président de la République, le SNJMG demande, une refonte de la protection sociale des médecins conventionnés. Pour les médecins remplaçants, il propose la création d'une rémunération forfaitaire pérenne accessible à tous, liée à des critères de démographie médicale et, pour ceux qui le souhaitent, l'accès à la ROSP (sous une forme adapté à leur particularité d'exercice).

    De la même façon qu'il a oeuvré à l'amélioration des conditions de formation et d'exercice des médecins généralistes, le SNJMG rappelle son attachement à des soins accessibles à tous. Il rappelle ainsi la proposition qu'il a faite à Mme Agnes Buzyn dès l'annonce de sa nomination comme ministre de la Santé : la suppression rapide de toutes pénalités financières pour les patients en soins primaires.

    Enfin, le SNJMG a encouragé la ministre de la Santé à aller plus loin dans la voie (plus ou moins difficilement empruntée par ces prédécesseurs, suite à l'affaire du Mediator) de la remise en cause de l'influence des industries du médicaments et des produits de santé sur le système de santé français.

    Comme à son habitude, c'est uniquement en fonction des actes de la ministre que le SNJMG jugera la politique suivie par Mme Agnes Buzyn.

    Internat de médecine : des épreuves effectuées dans des conditions intolérables !
    22 juin 2017
    Aujourd'hui, plus de 8000 étudiants de médecine sont convoqués pour une journée supplémentaire de composition dans le cadre des Epreuves Nationales Classantes (ECN), qui, comme leur nom l'indique, classent les étudiants avant de choisir leur spécialité (Médecine Générale incluse) et leur subdivision géographique d'internat.

    Ceci est la conséquence de la reconduite lundi d'un dossier d'annale 2016, repris cette année dans une préparation privée, et de la présentation hier d'un sujet déjà proposé dans une conférence de préparation de l'une des 37 UFR de Médecine.

    Ce n'est pas la première fois que les ECN connaissent des problèmes d'organisation, le paroxysme ayant été atteint lors de la session 2011 (avec des épreuves annulées et repassées puis des bugs techniques lors des choix). Et la mise en place l'année dernière d'une composition des ECN sur tablette numérique avait motivé l'organisation de tests lors d’ECN blanches qui se sont révélées bien nécessaires pour permettre une session sans accroc majeur, du moins technique.

    Il est donc difficile de comprendre et encore plus d'excuser les problèmes que les étudiants rencontrent depuis lundi (cf. : fil d’info continu sur Internet).

    Au-delà des multiples coquilles et bugs techniques dans la présentation des sujets des ECN 2017, comment ne pas être scandalisé par ces grossières erreurs de sélection des dossiers proposés aux étudiants ? Et sans parler de correction de dossier non conforme aux recommandations (traitement de l’helicobater pylori) ni de la canicule éprouvant les étudiants qui n'ont pas tou(te)s la chance de composer dans des salles climatisées (un autre type de rupture d'égalité)...

    En tant que syndicat indépendant d'interne de Médecine Générale, le Syndicat des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) demande une intervention des ministères concernés, dans la gestion des ECN actuelles et dans la réflexion générale sur l’organisation des ECN.

    En ce qui concerne les actuelles ECN, le SNJMG demande des excuses officielles des organisateurs des ECN auprès des étudiants en médecine, la mise en place rapide d'une enquête administrative avec diffusion publique de ses résultats.

    En ce qui concerne l’organisation des ECN, le SNJMG rappelle sa revendication déjà ancienne d’une réévaluation périodique du principe et des modalités pratiques des épreuves.

    Dans l’immédiat, le SNJMG tient à manifester son soutien plein et entier aux étudiants en médecine qui, en sus des difficultés qu’ils affrontent, doivent endurer la communication maladroite et trop peu compassionnelle des organisateurs des ECN.

    Internat de médecine : Des engagements officiels suite au fiasco des épreuves (ECN)
    27 juin 2017
    Ce mardi 27 juin 2017, alors que plusieurs centaines d'étudiants se mobilisaient dans les différentes villes de CHU en France, Mmes Agnes Buzyn et Frédérique Vidal, ministres respectivement en charge de la Santé et de l’Enseignement Supérieur ont reçu les représentants de l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF), suite au fiasco des Epreuves Nationales Classantes (ECN) la semaine dernière.

    En tant que syndicat indépendant d’internes de médecine générale, le Syndicat National des jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) avait apporté son soutien aux étudiants en médecine victimes de ce fiasco, et à leurs représentants.

    Le SNJMG, partie prenante dans la création des ECN, avait également exprimé des demandes suite à ce fiasco et rappelé ses revendications de suivi et d’évaluation de ces épreuves. C’est pourquoi, il tient à exprimer sa satisfaction devant les engagements pris par les ministres auprès de l’ANEMF.

    Le SNJMG se réjouit ainsi de la création d’une mission d’enquête IGAS/IGAENR dont les conclusions seront rendus avant le 15 septembre, de la mise à disposition de tou(te)s les étudiant(e)s des annales des ECN blanches et officielles et de la définition d’une mission inter ministérielle sur le deuxième cycle des études médicales et les ECN.

    Si tous ces éléments vont dans le sens des demandes du SNJMG, il faut reconnaître que, concernant le fiasco, le principe de sanction n'est pas arrêté, aucune remise en cause d'organisation(s) administrative(s) n'est évoqué et que, pour l'avenir, rien ne dit que les corrections seront jointes aux annales des ECN. Quoi qu'il en soit, le SNJMG restera vigilant quant à la traduction pratique de ces annonces.

    Enfin, si tout ceci aboutit à des résultats probants pour les futurs candidats à l’internat de médecine, le SNJMG n’oublie pas les étudiants qui ont fait les frais du fiasco de 2017 : le syndicat leur exprime tout son soutien et ses félicitations pour la mobilisation réussie du 27 juin 2017.

    Article paru dans la revue “Le Bulletin des Jeunes Médecins Généralistes” / SNJMG N°18

    L'accès à cet article est GRATUIT, mais il est restreint aux membres RESEAU PRO SANTE

    Publié le 1653288063000