Actualités : Comment je vis mon ENDOC-Nut... - En année recherche

Publié le 17 juin 2024 à 14:00
Article paru dans la revue « GÉNÉRATION S ENDOC » / Génération ENDOC N°2



Maha LEBBAR
Docteur Junior en EDN
8 ème semestre
Lyon

Bonjour ! Je m'appelle Maha Lebbar, je suis interne en fin de cursus dans le DES d'Endocrinologie – Diabétologie – Nutrition (promotion 2018) à Lyon.

Tout le monde le sait : les études en médecine, c'est long. Tandis que vos anciens camarades de lycée en cursus d'ingénierie ou de commerce sont à l'autre bout de la terre dans le cadre des échanges universitaires ou Erasmus, vous gardez la même routine depuis vos 18 ans : stages hospitaliers et révisions. C'est pour briser cette routine et pour bénéficier d'une expérience à l'étranger que l'idée d'une année recherche dans le cadre d'un Master 2 a commencé à germer dans mon esprit.

Étant de la promotion d'internat 2018, j'ai débuté mon internat en même temps que le remboursement et donc la mise à disposition des patients d'un capteur de mesure continue interstitielle du glucose, bien connu de tous. Cette nouveauté a donc attisé ma curiosité et ceci, couplé au fait que j'ai réalisé ma première année dans un service de diabétologie, a permis de mieux identifier mon champ d'intérêt pour la recherche que je serais amené à mener par la suite.

J'ai donc exprimé au début de ma troisième année d'internat à mon chef de service de l'époque mon souhait de réaliser une expérience à l'étranger dans le cadre d'un Master 2. Mon chef de service m'a mise en contact avec un ancien endocrinologue français ayant fait sa thèse de science à Lyon et actuellement directeur de son laboratoire de recherche à Montréal, c'est ainsi que le cheminement a commencé.

Je pense que le plus difficile a été de trouver un financement pour cette année-recherche, d'autant plus qu'il s'agissait de deux années (l'équivalent du Master 2 dure deux ans au Canada).

Demander le financement par année-recherche n'a pas été évident du fait de nombreux mythes autour de cette subvention, parfois relayés par nos encadrants : inéligibilité si Master 2 prévu à l'étranger, impossibilité d'attribuer la subvention à 2 internes EDN d'une même promotion (ce qui était mon cas)... Des informations qui sont bien évidemment fausses mais qui laissent planer un doute. Préparer le dossier de candidature n'a pas été simple non plus, car il faut élaborer avec son directeur de recherche le sujet choisi, préparer les lettres de motivations et de soutien… tout en écrivant sa thèse de médecine.

Une fois le financement obtenu, tout s'est déroulé de manière fluide. J'ai eu la chance d'avoir un directeur de recherche extrêmement réactif et bienveillant, qui m'a aidé dans toutes les démarches administratives, y compris dans l'obtention d'autres bourses. Mes deux années à Montréal ont été parmi les plus épanouissantes de ma vie d'adulte, tant sur le plan personnel que professionnel. J'ai baigné dans un milieu de créativité scientifique sans pareil, au sein d'une équipe dynamique et soucieuse du bien-être de chacun. Ceci a accru ma productivité scientifique : ainsi, j'ai pu assister et présenter lors de plusieurs congrès dont certains internationaux et prestigieux, et réaliser plus de 5 publications scientifiques. J'ai pu rencontrer des chercheurs et étudiants brillants d'horizons divers, alors que jusque-là mon environnement professionnel était plutôt uniforme.

Un autre élément qui a été ardu pour moi était de m'éloigner de la pratique clinique. Bien que mon projet de Master 2 était un projet clinique et non fondamental, le versant de la prise en charge active des patients m'a beaucoup manqué. Je craignais également d'oublier toute l'expérience que j'avais acquise durant mes 3 premières années d'internat. Fort heureusement, j'ai pu retrouver mes habitudes de pratique clinique seulement quelques semaines après la reprise de l'internat, comme si je n'avais jamais interrompu ma pratique.

Finalement, l'expérience année-recherche, que j'ai tentée initialement de manière spontanée, s'est révélée très fructueuse, m'a permis de développer des nouvelles compétences professionnelles et scientifiques, et surtout m'a fait prendre conscience de mon attrait pour la recherche clinique. J'envisage maintenant de réaliser une thèse de sciences dans le même laboratoire.

 

Publié le 1718625654000