Cerf Et Radiopediatrie

Publié le 16 May 2022 à 16:15


Le Collège des Enseignants de Radiologie de France (CERF) regroupe les PUPH, les MCUPH et tous ceux qui sont impliqués dans l’enseignement et la recherche de la radiologie et imagerie médicale. La spécialité médicale de Radiologie est unique comme l’atteste le diplôme de DES avec une option en Radiologie Interventionnelle Avancée qui nécessite une année de formation additionnelle au 5 ans requis pour tous. Le collège est le garant de la qualité de l’enseignement en proposant un enseignement national dont la qualité est d’être le reflet d’une expertise de radiologues reconnus par tous dans les matières enseignées. Cet enseignement théorique est complété par les stages sur le terrain dans un esprit de compagnonnage indispensable à notre pratique.

Adaptée à la réforme du troisième cycle, l’enseignement débute en phase socle par des modules fondamentaux et une formation à la radiologie aux urgences. La phase d’approfondissement de 3 ans doit pouvoir assurer la formation des 10 surspécialités en radiologie avec un stage obligatoire dans chacune. La durée du stage est de 3 à 6 mois par surspécialité. La radiopédiatrie n’échappe pas à la règle et tous les internes doivent apprendre les activités de soins radiologiques d’urgence et les plus fréquents dans cette surspécialité. Il n’est pas question de favoriser ou défavoriser une spécialité par rapport à une autre. Tous les radiologues doivent avoir un enseignement théorique et pratique dans les 10 surspécialités, notamment en radiopédiatrie. Tous les radiologues doivent connaitre les indications, les protocoles de réalisation, l’interprétation et la conduite à tenir face aux principales pathologies de l’enfant. Comme dans chaque surspécialité, des compléments peuvent être acquis en phase de consolidation ou après l’internat avec possibilité d’obtention d’une mention d’expertise délivrée par le collège.

« C’est notre point fort que d’être polyvalent ; nous sommes les « internistes » des temps modernes par nos connaissances qui dépassent l’organe... »

J’insiste sur le fait que si certaines surspécialités ont une attractivité plus importantes que d’autres pour les étudiants, les besoins du terrain sont ubiquitaires et nous devrons assurer dans le cadre de projet territoriaux une offre complète de soins radiologiques. Il est important pour les internes de comprendre que bien qu’ils aient un cursus homogénéisé, standardisé dans le parcours, ils devront assurer une polyvalence et une ou des surspécialités. La radiologie existe par ses compétences en assurant des soins radiologiques de qualité qui comprennent une offre variée avec interdépendance entre nos surspécialités. Arrêtons de valoriser une surspécialité plus qu’une autre ; elles sont toutes intéressantes, cliniques, diagnostique et interventionnelle. Seuls certains centres ont une activité dédiée très spécialisée. Un jeune radiologue pourra intéresser la structure après son internat, qu’elle soit publique ou privée, par ses spécificités dans les surspécialités mais les structures ont besoin d’assurer des soins dans tous les champs de la radiologie. C’est notre point fort que d’être polyvalent ; nous sommes les « internistes » des temps modernes par nos connaissances qui dépassent l’organe et par notre organisation en équipe couvrant l’ensemble des spécialités et qui s’adressent à tous les âges et besoins de la population. L’exercice de la radiopédiatrie est passionnant et les radiologues qui l’exerce sont aujourd’hui très recherchés par les équipes en place ; nous devons informer les internes des besoins et ne pas les envoyer sur le marché du travail avec un parcours identique dans des surspécialités qui sont saturées. Un prévisionnel est cependant difficile actuellement à connaitre avec comme principal obstacle le recensement des besoins de demain en pathologie et l’offre radiologique à mettre en regard. Une chose est sûre, la radiopédiatrie est une surspécialité qui restera très utile, qui le restera avec un côté clinique indéniable, une proximité avec la Vie (dépistage anténatal, maladies congénitales et maladies acquises très variées), une satisfaction d’une offre de soins complète, valorisante humainement même si un stress est souvent présent lors des dépistages ou du suivi non seulement lié à l’enfant mais aussi à l’impact familial potentiel. Une fois cette angoisse assumée, comme en radiologie interventionnelle, le plaisir d’exercice est réel et intense.

Le CERF a pour objectif de former l’ensemble des internes (1300 étudiants actuellement) pour qu’ils soient les plus compétents et les plus armés face aux défis de demain. La radiologie est une des spécialités les plus innovantes dans un monde de la santé qui évolue également. Bien que les incertitudes d’exercice aient toujours existées, le Collège oeuvre pour former les meilleurs radiologues, adaptés au monde de demain, compétents, capable de travailler en équipe, capable d’adaptation, de réactivité et de polyvalence pour offrir des soins radiologiques de qualité à tous les patients.

Article paru dans la revue “Union Nationale des Internes et Jeunes Radiologues” / UNIR N°44

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