Actualités : Actualités : Internat de médecine 2020

Publié le 23 mai 2022 à 18:27

ECN et Internat

Les spécialités et les villes préférées des jeunes médecins (et celles qui sont boudées)

Les choix 2020 de spécialité et de lieu d’internat en Médecine (après les ECN) se sont achevés le 18 septembre ; le bilan de ces choix s’avère très révélateur.

Première constatation : la stabilité globale des résultats d’une année sur l’autre.

5 spécialités occupent systématiquement les 6 premières places ces dernières années : Chirurgie plastique et reconstructrice, maladies infectieuses et tropicales, ophtalmologie, dermatologie, cardiovasculaire (NB : cette année, la chirurgie maxillo-faciale remplace la néphrologie dans les 6 premières places).

Est-ce par hasard ? Ce sont des spécialités soit réputées rémunératrices soit auréolées d’un prestige mandarinal (NB : le fait que les trois spécialités chirurgicales citées sont celles présentant les volumes horaires les moins lourds parmi les spécialités chirurgicales est également à signaler, notamment, en faisant le rapprochement avec la dermatologie).

Et ce sont les mêmes spécialités qui occupent les 7 dernières places : Médecine d’urgence, Médecine Générale, Gériatrie, Psychiatrie, Biologie médicale, Santé publique et Santé au travail (NB : parmi les nouvelles spécialités apparues depuis les ECN 2017, deux spécialités à la peine connaissent une petite amélioration : la médecine d’urgence voit enfin tous ces postes pourvus et la gériatrie améliore son taux de postes non pourvus - 3.1 % contre 13 % l’année dernière).

Est-ce par hasard ? Ce sont des spécialités soit moins rémunératrices soit dénigrées dans le cursus universitaire soit en situation de crise.

Cette stabilité globale des choix se retrouve également dans la répartition homme/femme et les régions d’internat.

Toujours plus majoritaires d’une promotion à l’autre, les femmes sont sur-représentées en gynécologie médicale, allergologie, gynéco obstétrique, pédiatrie, endocrino, dermato, psychiatrie et Médecine Générale. A l’inverse, elles sont largement sous-représentées dans la majorité des spécialités chirurgicales (la pire sousreprésentation étant en neurochirurgie). La répartition genrée (« care » pour les femmes, « technicité » pour les hommes) est toujours vivace.

Pour les régions d’internat, les choix 2020 confirment l’attractivité, certes de Paris, mais surtout des regroupements géographiques suivants : Lyon / Grenoble, Nantes / Rennes (NB : cette année Rennes prend le dessus sur Nantes) et Montpellier / Bordeaux / Toulouse. De même, il y a confirmation des mauvais résultats des subdivisions du centre du pays (surtout : Poitiers et Saint Etienne, et à un degré moindre : Clermont et Dijon) et du duo Reims / Amiens. Notons aussi que la région Antilles / Guyane reste pour la deuxième année consécutive en fin de classement, alors que la région de Limoges, habituée à cette fin de classement, enregistre cette année une amélioration sensible.

Seconde constatation : les résultats contrastés de la Médecine Générale et la problématique de l’accès aux soins.
Cette année, la Médecine Générale manque de peu (0.2 % de postes non pourvus) de rééditer l’exploit de l’année dernière où tous les postes hors CESP avaient été pourvus. Et même s’il faut signaler le premier poste pris dans le top 14 (meilleur résultat depuis la création des ECN en 2004) et l’augmentation confirmée du nombre de postes pris dans le premier tiers de classement, il convient de constater que le nombre de futurs internes affectés en MG continue de baisser d’année en année : 3254 en 2018, 3213 en 2019 et 3168 en 2020.

Comme l’année dernière, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) se réjouit des évolutions favorables pour la discipline mais reste inquiet sur l’accès aux soins. La diminution régulière du nombre de médecins généralistes et l’enracinement des mauvais résultats de spécialités importantes en pratique quotidienne pour la Médecine Générale (notamment : la gériatrie, la biologie médicale, la psychiatrie et la santé au travail) n’incitent pas à l’optimisme pour la santé communautaire (sans compter, sur le plan plus théorique, les difficultés chroniques de la spécialité de santé publique).

Aussi critiquable soit-il par différents aspects, le système des ECN agit comme un révélateur des problèmes d’aménagement du territoire et d’organisation du système de santé (englobant problèmes sanitaires et socio-économiques). La réforme annoncée des ECN corrigera-t-elle les aspects critiquables du système actuel tout en conservant cette vertu révélatrice ?

Communiqué de presse du SNJMG le 28.09.20

Infos pratiques de rentrée pour les internes de Médecine Générale

Temps de travail
Il est limité à 48 heures par semaine (moyenne calculée sur une période de 3 mois) sur la base de 10 demi-journées de travail par semaine dont 8 demi-journées en stage, et 2 en formation.
Rappel : La réduction du temps de travail de 11 à 10 demi-journées par semaine a été obtenue à la suite d'une grève nationale à l'appel de FNSIP, ISNI, SNIO et SNJMG.
Rémunération fixe (Arrêté du 11 septembre 2020 actant les résultats du « Ségur de la Santé » de cet été).

Rémunération brute annuelle de base

  • Internes de 3ème année : 27 042 € (25 653,56 € avant le 1er novembre 2020) ;
  • Internes de 2ème année : 20 450 € (18 493,76 € avant le 1er novembre 2020) ;
  • Internes de 1ère année : 18 473 € (16 704,76 € avant le 1er novembre 2020).

Majorations compensatrices brutes annuelles

  • Non logé-e-s et non nourri-e-s : 1 010,64 € (sans changement en 2020) ;
  • Non logé-e-s mais nourri-e-s : 336,32 € (sans changement en 2020) ;
  • Non nourri-e-s mais logé-e-s : 674,31 € (sans changement en 2020).

Indemnité de sujétion mensuelle brute pour les 4 premiers semestres (et FFI) : 435,18 € (sans changement en 2020).

Rappel : C'est le SNJMG qui, à la fin des années 1990, a obtenu des ministères concernés (Santé et Enseignement supérieur) le versement de l'indemnité de sujétion pour les IMG 1er semestre (ils en étaient privés auparavant).

NB : Rémunérations particulières :

  • FFI : 16 892 € (15 287,69 avant le 1er novembre 2020) ;
  • Année recherche : 24 684,71 (sans changement en 2020).

Rémunération supplémentaires

=> (Demi) gardes (Arrêté du 30 octobre 2020) :
149 € pour les gardes de nuit en semaine, (119.02 € avant le 1er novembre 2020) et 74,5 € pour la demi-garde,
163 € pour les gardes de nuit de WE/F et les gardes supplémentaires - gardes en sus du service de garde normal : 4 gardes de semaine et une garde de weekend (130.02 € avant le 1er novembre 2020) et 81,5 € pour la demi-garde,

=> Astreintes (Arrêté du 30 octobre 2020) :
Pour chaque période d'astreinte déplacée ou non, l'interne perçoit une indemnité forfaitaire de base d'un montant de : 20, 24€ (20€ avant le 1er novembre 2020).
Comptabilisation et indemnisation des déplacements survenant pendant des périodes d'astreintes : Chaque plage de cinq heures cumulées fait l'objet du versement d'une demi-indemnité de sujétion d'un montant de : 74,5 €.
Par dérogation au précédent alinéa, les déplacements d'une durée de trois heures d'intervention sur place font l'objet d'un décompte du temps à hauteur d'une demi-journée et du versement d'une demi-indemnité de sujétion d'un montant de : 74,5 €.
Le décompte du temps d'intervention sur place et du temps de trajet réalisés pendant une période d'astreinte ne peut dépasser l'équivalent de la comptabilisation de deux demi-journées et le versement d'une indemnité de sujétion d'un montant de : 149 €.

=> Prime SASPAS (Arrêté du 4 mars 2014)
125 € mensuel de prime de responsabilité.

=> Indemnité transport pour stage ambulatoire (Arrêté du 4 mars 2014)
130 € mensuel pour les « internes qui accomplissent un stage ambulatoire dont le lieu est situé à une distance de plus de quinze kilomètres, tant du centre hospitalier universitaire auquel ils sont rattachés administrativement que de leur domicile ».

Pour percevoir l'indemnité, il convient de compléter un formulaire de demande, à remettre au CHU de rattachement.

=> Indemnité logement pour stage ambulatoire dans une zone médicalement sousdotée
300 € mensuel (au lieu de 200 avant le 1er novembre 2020) pour les internes qui accomplissent un stage ambulatoire en zone médicalement sous-dotée et « dont le lieu est situé à une distance de plus de trente kilomètres, tant du centre hospitalier universitaire auquel ils sont rattachés administrativement que de leur domicile ».

Pour percevoir l'indemnité, il faut en faire la demande auprès de la direction des affaires médicales de votre CHU de rattachement.

Référents administratifs
Les internes sont soumis à une triple tutelle :

L’ARS est compétente pour :

  • Vos choix de stages (formation pratique) hospitaliers et extra-hospitaliers ;
  • Votre classement ;
  • L'attribution d'une année-recherche ;
  • Le droit au remords.

Le C.H.U. de rattachement est compétent pour :

  • Votre nomination en qualité d'interne ;
  • La mise en disponibilité ;
  • Le régime disciplinaire ;
  • Le suivi des congés.

La faculté est compétente pour :

  • Votre inscription universitaire ;
  • Votre formation théorique ;
  • La validation de vos stages.

Le SNJMG

Masques de protection pour les internes de Médecine Générale en stages ambulatoires

02 novembre 2020
C’est le changement de stage pour les internes de médecine et aussi le premier jour d’internat pour les nouveaux internes de la promotion 2020 : le SNJMG leur souhaite la bienvenue !

En ce qui concerne les internes de Médecine Générale en stages ambulatoires, le SNJMG s'inquiète qu'ils ne soient plus fournis en masques de protection, du fait de l'arrêt le 5 octobre 2020 de la dotation de l'Etat pour les étudiants professionnels de santé en stage extra-hospitalier.

En attendant d'organiser la fourniture en masques par le CHU ou l'université de rattachement, le SNJMG appelle les maitres de stages universitaires à mettre à la disposition de leurs internes des masques de protection, si possible FFP2, chirurgicaux à la rigueur.

Si les moyens ne sont pas disponibles pour assurer la protection des internes (et des patients) qu’ils seront amenés à rencontrer, nous demandons aux maîtres de stage de ne pas les accueillir. Dans ce cas, nous proposons aux maitres de stages de le notifier officiellement aux internes et d’avertir par courriel sans délai les responsables des stages en médecine générale de la faculté.

Par ailleurs, le SNJMG demande à tous les maîtres de stages accueillant des internes présentant des facteurs de risque personnels de leur conseiller de consulter rapidement leur médecin traitant afin qu’ils soient arrêtés si nécessaire.

03 novembre 2020
Dans la journée de ce mardi, des informations ont circulé selon lesquelles des masques de protection seraient à nouveau disponibles gratuitement dans les pharmacies pour les internes et les étudiants en santé. Cela veut-il dire que depuis notre message, le gouvernement a publié un texte réglementaire en ce sens ? Non, ce n'est pas le cas... En revanche, et c'est peutêtre l'explication de cette "info" qui n'en est pas une, un arrêté du 26 octobre 2020 avait modifié l'arrêté du 3 octobre 2020 pour supprimer la date limite du 30 octobre 2020 et permettre aux pharmaciens de répondre à toute sollicitation de professionnels de santé libéraux et étudiants en stage extra-hospitalier jusqu'à épuisement de leur stock de dotation de l'Etat. Nous avons expliqué tout ceci dans notre fiche pratique sur les masques de protection... fiche auquel renvoie un lien dans notre message aux internes et maîtres de stage.

La situation pour les internes de Médecine Générale en stage ambulatoire est donc la suivante : ils peuvent toujours se fournir en masques auprès de pharmaciens tant que ceuxci disposent de stock sur leur dotation de l'Etat mais par définition, ça ne durera pas éternellement. C'est pourquoi, le SNJMG a anticipé en demandant aux maîtres de stage de fournir leurs internes en masques de protection.

Par ailleurs, lors de la première vague de la pandémie CoViD-19, certaines universités avaient devancé la dotation de l'Etat en fournissant des masques à leurs internes. Parmi celles ci, l'université Sorbonne Médecine à Paris a confirmé ce jour qu'elle allait reprendre la fourniture de masques pour ses internes.

04 novembre 2020
Le DMG de l'Université de Paris (fusion des DMG des Universités Paris-Descartes et Paris-Diderot) informe ce jour que les internes en stage ambulatoire seront contactés pour recevoir des masques à Cochin pour les SN1 et à Bichat pour les SN2 et SAFE.

20 novembre 2020
Le ministère de la Santé publie une mise à jour de la FAQ « Coronavirus » pour les étudiants des filières médicales.

Il y est précisé que : « les internes qui réalisent un stage extra-hospitalier sont dotés en masques par leur CHU. Des solutions de proximité peuvent être recherchées ».
NB : le ministère a fait savoir dans les jours suivants que des masques pourraient être délivrés par les établissements proches des internes de Médecine Générale en ambulatoire.

Le SNJMG

Article paru dans la revue “Le Bulletin des Jeunes Médecins Généralistes” / SNJMG N°28 

Publié le 1653323234000