À la découverte de la reunion : l’internat dans l’Océan Indien

Publié le 16 May 2022 à 10:19


L’internat dans l’Océan Indien

Neuroradiologue spécialisé en radio-pédiatrie et en imagerie anténatale, le Dr Marc Molho est le coordinateur de la région Océan Indien pour le DES de Radiologie. Il exerce comme PH dans le service de neuro-radiologie du Dr Marc BINTNER du CHU de St. Pierre depuis 2015.

Quelles sont les particularité d’un internat de radiologie Océan Indien ?
L’île de la Réunion, avec près de 900 000 habitants, une situation géographique excentrée et un rôle référent pour la santé dans de multiples spécialités médicales et chirurgicales, est une véritable région à part entière concernant l’offre de soins. Concernant la filière imagerie elle offre, avec un CHU bicéphale (Nord et Sud) 2 hôpitaux généraux (Est et Ouest) de nombreuses cliniques et cabinets de radiologie, des compétences multiples et des équipements de qualité qui n’ont rien à envier à la métropole. Avec 2 internes par an, le flux est probablement sous-estimé eu égard aux possibilités d’accueil et de formation, surtout que l’attractivité est forte tant pour le classement à l’ECN que pour les demandes inter-CHU. Une des particularités de la filière est de réaliser des stages hors subdivision, anciennement fléchés à Bordeaux (4 stages en milieu d’internat) avec une coordination universitaire à Bordeaux, et éventuels inter- CHU non fléchés.

Qu’est-ce qui change avec la réforme ?
C’est La Réunion qui va délivrer à l’avenir le DES. Le coordinateur local qui organise la filière, assisté par le coordinateur régional universitaire qui reste celui de Bordeaux.

La phase socle se passe à La Réunion, dans les stages agréés décrits plus loin.

La phase d’approfondissement se passe dans les stages agréés « approfondissement » et validant certaines sur-spécialités.

Au moins deux stages non fléchés en métropole restent nécessaires pour constituer la maquette avec comme objectif de valider les sur-spécialités sous représentées à La Réunion ce qui amoindrit encore le flux.

La formation théorique identique au reste des internes de métropole suivie en E-Learning (plateforme du CERF / de la SFR) qui depuis le déploiement suite à la réforme, fonctionne de mieux en mieux. Seul inconvénient : le décalage horaire de 2 heures qui oblige à composer plus tard que les collègues métropolitains).


Lever du jour au sommet du Piton des Neiges, La Réunion © Antoine Kirchner

L’accès aux visioconférences, le flux de l’internet, le déploiement des cours du CERF et de la SFR font qu’il n’y a plus aujourd’hui de différence sur ce point par rapport à la métropole.

Les enseignements en « modules présentiels » comme celui des urgences peut par dérogation « DOM-TOM » être réalisé à distance.

La présence parisienne à la journée du « jeudi » la veille des JFR est hautement souhaitée.

La thèse qui doit se passer en fin de 4ème année se fera majoritairement sur La Réunion mais toutes les options sont possibles.

Les stages hors-subdivision étant essentiels à la maquette des internes Océan Indien, est-ce que les services du CHU sont adaptés à l’accueil des internes de métropole ? Qu’est-ce qui les rend attractifs pour d’éventuels inter-CHU ?
Il y a beaucoup plus de stages validant que d’internes OI. Depuis de nombreuses années La Réunion accueille de ce fait beaucoup d’internes originaires des autres subdivisions, notamment pendant l’hiver métropolitain (saisons inversées). Outre l’attractivité liée au dépaysement et aux possibilités sportives, l’offre de formation dans des services séniorisés, bien équipés et bien organisés, et qui accueillent une pathologie riche et variée, et qui plus est, offrant des sur-spécialités prisées comme la neuroradiologie, la radiologie interventionnelle (périphérique ou neurologique), contribue notoirement à la qualité du recrutement des internes.

Depuis la réforme, compte tenu du départ de nos internes en métropole et du fait que les flux n’ont pas augmentés, le coordinateur que je suis, trouverait opportun de mettre en place un « système d’échange interCHU » qui, en augmentant le nombre de candidats, présenterait l’avantage de faciliter la recherche d’un stage métropolitain validant pour la maquette tout en maintenant l’effectif des internes présents sur l’île. Un système gagnant/gagnant. Une régularité des flux « interCHU » et une meilleure visibilité à moyen terme permettrait également d’améliorer l’adéquation des stages proposés avec les candidats ; La Réunion offre en outre des stages dans des structures libérales tout à fait intéressants.

Article paru dans la revue “Union Nationale des Internes et Jeunes Radiologues” / UNIR N°37

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