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Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC

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M. YOUSSOUF KEITA a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 7 ans

Bonjour ,

Je suis à la recherche d'un poste de Praticien Attaché ou Attaché Associé  en Urologie dans toute la France  s'il vous plait .

Dans l'attente du plaisir de vous lire .....

Merci d'avance de votre bonne collaboration 

Bien Cordialement !

Mle. Maëlle DONG a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 8 ans

 

Une fois de plus, l'ONG Générations futures donne l'alerte. À la suite à des tests, elle annonce jeudi 6 avril que des résidus de glyphosate, substance classée « cancérogène probable » par une agence de l'ONU, ont été retrouvés dans les urines d'un échantillon de 30 personnes. L'association a fait analyser les urines matinales de personnes des deux sexes, âgées de 8 à 60 ans, habitant en ville ou à la campagne, à l'alimentation variable (biologique ou non, végétarienne ou non).(...)

Mle. Juliette Marchande a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 8 ans

La Clinique de l'Europe en Normandie à Rouen recrute un urologue. Pour consulter et postuler à l'offre cliquez sur le lien ci-dessous.

Mle. Juliette Marchande a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 8 ans

Le Groupe Vivalto Santé, recrute un Urologue pour exercice libéral à la Clinique de l’Europe à Rouen. Consultez et postulez à l'offre en cliquant sur le lien ci-dessous. 

Mle. Juliette Marchande a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 9 ans

 

Débutée l'été dernier, la greffe rénale robot-assistée poursuit son développement au CHU de Toulouse avec, aux commandes de la console du robot, le Docteur Nicolas Doumerc, chirurgien urologue, expert en chirurgie robotique dans le Département d'Urologie-Andrologie et Transplantation Rénale de l'Hôpital Rangueil (Pr Michel Soulié -Chef du Département).

 (http://www.chu-toulouse.fr/

Mme. Stéphanie Germain a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans
M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Simon ASSOUN
Par Simon ASSOUN

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Publié le 21-03-2014 à 12h02

Le super-ordinateur Watson d'IBM permettra de proposer des traitements personnalisés aux personnes atteintes de cancer.

Outre sa puissance de calcul, le super ordinateur Watson a la capacité à mettre à jour des bases de données sur lesquelles les médecins s'appuient pour proposer des traitements à leurs patients HO / IBM / AFPOutre sa puissance de calcul, le super ordinateur Watson a la capacité à mettre à jour des bases de données sur lesquelles les médecins s'appuient pour proposer des traitements à leurs patients HO / IBM / AFP
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Proposer des traitements personnalisés aux patients atteints de cancer, c'est l'ambition deWatson, le super-ordinateur d'IBM. Le groupe informatique en a fait l'annonce mercredi 20 mars. Le domaine de la pharmacogénomique se développe encore avec cette nouvelle association entre l'informatique et la biologie.

Le New York Genome Center (NYGC) travaille à développer des traitements adaptés au profil génétique de chaque individu. En s'associant à Watson, les capacités de traitement de données seront démultipliées.

Un ordinateur puissant au service de la biologie

Selon Laurent Chouchana, pharmacien et chercheur en pharmacogénétique à l'Inserm*, "la médecine personnalisée prend véritablement son envol aujourd'hui, grâce à la diminution des coûts de séquençage et l'augmentation de la puissance de calcul d'ordinateurs comme Watson."

LIREWatson, l'ordinateur d'IBM au chevet des médecins

Sciences et Avenir avait consacré un reportage sur le sujet dans le N° 798 - Aou?t 2013 - Sciences et Avenir

CARTE. L'utilisation d'un super-ordinateur pour le traitement des patients atteints de cancer est une évolution importante pour le chercheur : "jusqu'à maintenant, on regardait une mutation génétique sur un gène donné pour prédire la réponse à un traitement. Grâce à ces nouveaux outils, il sera possible d'obtenir un profil de plusieurs mutations sur plusieurs gènes représentatifs de la tumeur".

OBJECTIF. En reliant ces masses de données génétiques avec des données cliniques (comme par exemple la réponse ou non à un traitement), l'outil proposera un traitement adapté au profil génétique de la personne.

Un médecin ne peut pas connaître toutes les mutations par cœur"

Les mutations propres à chaque cancer représentent des données qu'un être humain ne peut pas mémoriser. La mémoire de Watson pourra ainsi aider les médecins à identifier le cancer de chaque patient.

Watson peut apprendre

Outre sa puissance de calcul et sa mémoire, l'autre force de cet ordinateur est sa capacité à intégrer en permanence dans ses bases de données les nouvelles études sur lesquelles les médecins s'appuient pour proposer des traitements. Watson peut "apprendre" en permanence.

Traiter chaque patient avec un traitement individualisé

"On peut imaginer qu'à l'avenir, on obtiendra le profil génétique d'une tumeur correspondant à un patient donné, et le médicament le plus adapté pourra être prescrit, s'enthousiasme Laurent Chouchana. Chaque patient en fonction de son type de cancer recevra un traitement individualisé."

Il existe en France un programme de médecine génomique avec une méthodologie équivalente :  le CIT, qui réunit un réseau de laboratoires mettant en commun des échantillons tumoraux séquencés et étudiés.

(*)INSERM UMR-S 1147 "MEPPOT"
"Médecine Personnalisée, Pharmacogénomique et Optimisation Thérapeutique"

Sur le web: Santé : Dépistage contre le cancer colorectal (Chambéry)
 
 
 

 

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Publié le 04-03-2014 à 12h48 - Modifié à 12h48

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Temps de lecture Temps de lecture : 2 minutes

Avatar de Hervé Douard

Par Hervé Douard
Cardiologue
 

LE PLUS. C'était une première mondiale. En décembre dernier, un coeur artificiel avait été implanté sur un homme de 76 ans souffrant d'une insuffisance cardiaque terminale. Ce patient est mort ce dimanche 2 mars. Faut-il alors parler d'échec ? Certainement pas, explique Hervé Douard, cardiologue au sein du CHU de Bordeaux.

Édité par Hélène Decommer  Auteur parrainé par Sébastien Billard

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La société Carmat avait mis au point le coeur artificiel transplanté en 2013. On en voit une partie ici (FRANCK FIFE/AFP)

 

Bien sûr, le décès du malade ayant bénéficié en décembre dernier de la première implantation du cœur artificiel de la société Carmat est terrible pour sa famille. Peut-être aussi aux yeux des médias.

 

Il n'en demeure pas moins que ce premier essai clinique, et le fait qu'il ait été probant pendant trois mois, représente une avancée considérable pour la médecine. La science avance à petits pas, et plusieurs ont été franchis grâce à ce patient.

 

Sans transplantation, le patient serait mort plus tôt

 

Ce cœur artificiel n'a pas été implanté à n'importe qui, n'importe quand. Il a été testé pendant de nombreuses années avant d'être implanté sur un homme. Il répond à un protocole médical précis et rigoureux.

 

Le patient et sa famille étaient avertis et conscients des risques. Ils ont accepté l'expérience en connaissance de cause, étant entendu que sans transplantation, l'homme allait de toute façon mourir quelques semaines plus tard.

 

Pour ce genre de projet, les médecins choisissent des personnes très âgées et déjà condamnées par la maladie. Ils ont des âmes de chercheurs combinées à une éthique sans faille.

 

La science avance à petits pas

 

La première transplantation cardiaque, réalisée en 1967 en Afrique du Sud, avait tenu 18 jours. Puis il y en a eu d'autres, comme celle faite par le professeur Christian Cabrol à Paris, en 1968 (elle n'a tenu que quelques dizaines d'heures). Depuis, c'est devenu une opération assez courante.

 

En théorie, le cœur artificiel mis au point par le professeur Alain Carpentier aurait pu tenir des années. Il faut maintenant comprendre pourquoi ça n'a pas marché, des analyses approfondies sont en passe d'être menées.

 

Ce professeur et son équipe sont des pionniers, il faut saluer leur travail. D'ailleurs, en janvier dernier, j'étais au congrès annuel de cardiologie et j'ai pu constater que la profession lui a décerné une standing-ovation. C'est symptomatique du progrès accompli.

 

Oui, la médecine a progressé grâce à ce patient

 

Cette transplantation de cœur artificiel, en dépit du décès du patient après 75 jours, peut donc être considérée comme un succès et une avancée. Cet homme a participé à la progression de la médecine.

 

 

 

Propos recueillis par Hélène Decommer.

 

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Nicolas Le Verge
[1] Ibode, CHU de Brest (29). 
 
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Thème d’un travail d’intérêt professionnel, l’enquête en sciences humaines abordée dans cet article, vise à comprendre les rapports de séduction dans les blocs opératoires entre les chirurgiens et les infirmières qui les assistent. Comment le charme parvient-il parfois à opérer entre ces deux catégories socioprofessionnelles ? En effet, les équipes chirurgicales naviguent souvent au gré des humeurs des chirurgiens et peinent parfois à trouver un équilibre dans les rapports sociaux. Bien souvent, ce sont les rapports de séduction que nous avons définis dans notre enquête, qui “contaminent” le fonctionnement de l’équipe. Décryptage non exhaustif de la situation.


Mots clés : Bloc opératoire , Communication , Équipe chirurgicale , Positionnement professionnel , Relations humaines , Séduction , Sociologie du travail 


 

De manière générale, l’univers professionnel est propice à la rencontre amoureuse : 72 % des Français ont été témoins d’idylles plus ou moins éphémères au travail, 26 % se sont déjà sentis attirés par un collègue, 12 % des couples mariés se sont rencontrés sur leur lieu de travail. Le sociologue Joël Autret [1]annonce 10 % de mariages médecin-infirmière.

Contrairement aux autres métiers, au bloc opératoire, chirurgiens et Ibode partagent des émotions qui touchent à la vie des patients, « ils soignent un matériau humain » [2], un fait extraordinaire pour expliquer la démultiplication des affects au bloc opératoire. L’anthropologue Serge Genest [3] ajoute que c’est sur « un fond de sophistication technologique et de discours servant aux personnages de la salle d’opération à se définir, que se construisent tous les rapports sociaux en salle d’opération ». Ils se fondent « dans un univers culturel de femmes et d’hommes réunis dans un travail peu banal : l’incision d’un corps humain ».

 
Intérêt de l’étude

Fallait-il se pencher sur « ces mystères de la comédie humaine au bloc opératoire et tenter de rationaliser des comportements individuels et collectifs aussi ridicules que profondément humains » comme l’évoque le docteur Alain Danais. Nous nous sommes interrogés sur la place de chacun dans une équipe chirurgicale, véritable scène de la vie professionnelle, puis étonnés du pouvoir du chirurgien à mener son équipe, jusqu’à nous en indigner, puis réellement nous en amuser.

Certes, des stratégies de communication dans les relations professionnelles se mettent en place, mais des limites semblent parfois dépassées. En effet, les rapports de séduction dans le fonctionnement de certaines équipes chirurgicales sont une constante, et la frivolité de certaines personnalités n’est parfois que plus ou moins contenue.

Pour ce travail d’intérêt professionnel, c’est donc sous l’angle des rapports de séduction entre chirurgiens et infirmiers(es) de bloc opératoire, diplômé(e)s d’État (Ibode) ou non, qu’ont été engagés une réflexion et un questionnement sur le positionnement professionnel des infirmières exerçant dans les blocs opératoires.

Nous avons souhaité nous immiscer dans ces rapports de séduction. Auprès d’eux, nous avons “tenu la chandelle” afin d’éclaircir les grands thèmes qui nous permettent d’isoler et de comprendre les mécanismes en jeu dans leur profession. Nous avons laissé la place aux émotions et aux rapports humains dans l’univers hautement technologique des blocs opératoires.

 
L’enquête : homme-femme, mode d’emploi

Deux groupes de professionnels se mêlent et s’opposent à la fois dans notre travail : les infirmier(es) au bloc opératoire et les chirurgiens (médecins, internes, professeurs), qui sont les opérateurs par définition. Il ne s’agit pas de discréditer une profession par rapport à l’autre, ni l’image de l’homme et de la femme. L’enquête a été menée à travers des entretiens dont l’objectif était de connaître le vécu des partenaires du bloc opératoire en regard de leurs relations professionnelles. Il était également important de comprendre le degré d’intimité qu’ils entretiennent et dans quel intérêt. Enfin, nous souhaitions les amener à réfléchir sur l’impact de leurs relations sur leur travail.

Hommes et femmes ne semblent pas mesurer toute la portée des rapports humains qu’ils entretiennent sur leur lieu de travail, même s’ils en évoquent parfois les conséquences. Tous ont conscience d’être dans des rapports particuliers, qu’ils identifient comme de la séduction sans la nier.

Ils évoquent une séduction à visée sexuelle d’abord, sans en faire une condition stratégique pour le travail.

Néanmoins, notre enquête définit une typologie des séductions : une séduction à visée professionnelle, dont l’objet est quasi rituel, c’est-à-dire l’intégration à l’équipe chirurgicale et aux pratiques du chirurgien, et une séduction à visée sexuelle, sur fond de prestige médical, de pouvoir symbolique et d’identité. Les frontières sont souvent mal définies et se confondent même parfois.

 
La place de la communication

Chez les interactionnistes, la relation entre l’espace et la communication a été très bien établie. L’anthropologue américain Edward Hall [4] a décrit, dans son concept de proxémie, différentes distances physiques interpersonnelles, dont la « distance intime », qui est de moins de 40 cm et la « distance personnelle » qui va de 40 cm à 1,20 m. Au bloc opératoire, chirurgiens et Ibode travaillent à ces distances. Distances parfois si proches qu’ils peuvent communiquer en murmurant.

Hall reprend l’analyse du linguiste Martin Joos qui soutient l’idée que l’émetteur envoie nécessairement quelques sentiments au receveur du message oral.

Il est intéressant de comprendre l’usage du discours en salle d’opération. Ainsi, le chirurgien enseigne-t-il, il se doit d’expliquer ce qu’il fait et pourquoi. S’il manie la rhétorique, il faut lui accorder un sens, c’est l’effet perlocutoire du discours, c’est-à-dire l’effet de l’énoncé sur l’interlocuteur. De nombreuses analyses affirment que l’on retrouve dans la communication toutes les richesses du répertoire humain.

L’existence de rituel pour formuler des demandes, telles que « bistouri ! », « ciseaux ! », évite bien l’introduction d’émotion dans les messages. Si l’on se réfère aux travaux du sociologue américain Erving Goffman sur l’interaction [5], on comprend que l’on assiste-là, à un modèle de positionnement mutuel des interlocuteurs. L’interaction commence « par une reconnaissance mutuelle de la présence de l’autre et du rôle qu’il a à jouer ».

Le sociologue français Émile Durkheim [6] lie la communication à la socialisation et propose l’idée que grâce à la discussion, un groupe social, comme celui des Ibode par exemple, intègre et fait l’apprentissage des normes de ce groupe. De plus, les individus du groupe communiquent avec les autres groupes grâce à un langage et selon des normes qu’ils ont intégrées “par immersion” dans ce groupe. On devine la part de l’acquisition d’un langage professionnel qui se joue là, qui est autant de professionnalisme.

 
La place du regard

Une grande partie de la communication « découle du vécu des individus, de leurs sentiments intimes, de l’imaginaire que suscite le rapport à l’autre et de leurs relations affectives » [7].

Que dire alors du regard ?

Le regard au bloc opératoire est la seule chose de l’autre qu’il nous est donné de saisir. « L’échange de regards déborde parfois l’indifférence courtoise, sans engager pour autant une interaction plus durable » [7]. Il accorde une valeur ou la retire, il a force d’expérience émotionnelle. Il peut donner le sentiment d’être apprécié ou peut renvoyer à la déception de ne pas être regardé. Ne pas regarder l’autre, « c’est le rayer symboliquement de la carte, en considérant son visage comme insignifiant » [7]. Communiquer par le regard, ce peut être également « fusiller », et donc nuire. Pourtant, un premier regard peut ne pas laisser indemne s’il est « un affleurement du désir » [7]. Il peut même transformer l’existence. Le regard a aussi une efficacité symbolique dans le sens où il procure le sentiment d’identité tout en donnant une valeur au lien social.

 
La séduction omniprésente

Quel est d’abord l’objet, le but de la séduction ? Il s’agit d’user de charmes, de ramener l’admiration à soi pour poursuivre un objectif. La séduction est grisante, le plaisir qu’elle apporte repose aussi « sur la surprise que l’on ressent à étonner l’autre, le déstabiliser, à le voir s’ouvrir et devenir disponible » [8].

 
Un univers d’hommes ?

Serge Genest [3] se réfère à l’étude de Joan Cassell, en affirmant que « le milieu de travail des chirurgiens est un univers masculin dans lequel les sports, les voitures, la vitesse et la compétence sont particulièrement valorisés. De plus, le chirurgien typique se voit comme un être invulnérable, infatigable qui ne craint ni la mort ni tout autre désastre ». Le vocabulaire de l’aéronautique [9] utilisé en salle d’opération (pilotage, décollage, atterrissage, etc.) vient renforcer ce sentiment de puissance de l’homme responsable, pilote de l’intervention qui lui donne un léger sentiment de domination et de toute puissance. Sans oublier les comportements sexistes explorés par le sociologue Pierre Bourdieu [10]. De son côté, Genest rapporte que le “patron” [3], pourtant sensible aux règles d’hygiène strictes de l’acte opératoire, « n’hésitera pas à opposer sa pratique et son expérience aux procédures de désinfection pour adopter des comportements plus laxistes. » Il affichera moins de ritualisation que ne le fera l’Ibode devant la gestion des risques en matière d’hygiène. Genest poursuit en expliquant que l’Ibode s’est appropriée l’hygiène pour contrer son rapport hiérarchique avec le chirurgien, qui ne lui conteste pas cette compétence, pis, certains allant jusqu’à la trouver naturelle en associant ce travail avec les fonctions domestiques habituellement dévolues aux femmes !

En droit, les juges d’instruction reconnaissent d’ailleurs aux chirurgiens qui exercent en secteur privé, un pouvoir de direction et de contrôle de l’activité de l’Ibode pendant l’acte opératoire. On retiendra ici le droit de jurer et de faire dévier la conversation par exemple.

Le droit de séduire, pourquoi pas ? La personne séduite ne devra pas rougir, puisque la connotation sexuelle est admise aujourd’hui [11], sous peine de voir se déplacer la conversation sur un registre plus gras, où seront lancées en fin d’intervention, alors que se relâche la tension, quelques histoires salaces[3], héritage de l’esprit carabin et de son « monopole de l’irrespect » [9].

 
Quelle place pour les femmes ?

Une « écoutante » [12] de clinique privée rapporte aussi que les chirurgiens sont « dépendants des infirmières du bloc », et que bien que ces derniers imposent leur pouvoir, elles sont « comme leurs mères », d’un « point de vue fantasmatique du moins »« Elles donnent et ne reçoivent rien de cet individu qui se met en position d’enfant ». Ils régressent et sont dans « une demande de gestion de leur quotidien », surtout concernant « les tâches qu’ils jugent inutiles, dévalorisantes ou sans intérêt ».

Dans sa réflexion sur la place de l’humour dans la formation des infirmières, Laure Burger [13] reprend le fait que « dans le passé culturel soignant, l’infirmière a longtemps été considérée comme inférieure au médecin », et qu’elle doit « constituer l’instrument parfait qui a pour fonction principale de se tenir à portée de la main du médecin. C’est celui-ci qui doit, de cet instrument docile, faire l’instrument voulu ». Quel mépris de la personne pour des médecins si humains ! L’infirmière se voit soumise et réduite non pas au prolongement de la main, ni même d’une petite main, mais à un vulgaire instrument écervelé ! Mais aussi dévoué comme l’Histoire l’a montré.

Il faut alors considérer que l’Ibode devra montrer comme qualité de ne pas être rancunière, d’être patiente, discrète et de rester maîtresse de soi. Ce comportement adaptatif décrit par Catherine Banneel« va dans le sens d’une survalorisation d’autrui et d’une dévalorisation, voire d’abstraction de soi » [14]. Ce qui laisse place, nous l’avons évoqué, à toutes autres possibilités de comportements : harcèlement moral (dont la manipulation) et harcèlement sexuel notamment, lorsque chaque parole devient une caresse verbale, en quelques sorte les limites extrêmes d’une séduction qui n’aurait pas abouti.

La sociabilité serait un critère important dans l’efficience professionnelle, où l’on écoute et partage la vie de l’autre par morceaux. Ne pas s’y tenir et c’est la marginalisation. Pour d’autres, le travail, c’est leur vie. Ils trouvent un épanouissement professionnel et relationnel quasi exclusif sur leur lieu de travail autour duquel ils bâtissent leur vie : ce sera un zèle quotidien pour les uns, qui satisfera la hiérarchie ; ce sera l’occasion de rechercher l’âme sœur, par exemple, pour les autres.

En référence au transfert en psychanalyse, comme le souligne le professeur de psychiatrie du CHU de Brest, Jean-Jacques Kress, nous pouvons être interpellés par les Ibode de 30 ans se passionnant de chirurgiens de 55 ans…, une situation pas si rare. Celui qui est aimé ne serait pas l’homme chirurgien mais probablement le propre père de l’infirmière. Le chirurgien ne flatterait donc son ego que par pure tromperie dont il n’aurait alors pas forcément conscience ! Il serait courtisé par erreur ! Aussi ces relations ne perdurent-elles que rarement. Ne négligeons pas, en revanche, la mise en miroir de l’étude du psychiatre Patrick Lemoine pour qui les caractéristiques de la femme jeune (entre autres : traits symétriques, peau lisse, yeux pétillants, lèvres pleines et bien rouges, taille fine…) appréciées par les hommes révèlent leur “jeunophilie” naturelle.

 
Conclusion

La séduction n’est pas constante, elle est disséminée dans le fleuve des interventions chirurgicales et de la vie professionnelle (encadré 1).

Ces rapports sont caractérisés d’abord par la recherche d’une satisfaction, d’un gain ou d’un profit, réels ou symboliques, en minimisant les risques et/ou en maximisant les profits. Cela peut se traduire pour le chirurgien par le fait de compter sur une équipe dévouée, pour l’Ibode par le fait de devenir la référente professionnelle d’un chirurgien, ce peut être pour l’un et l’autre le fait de devenir partenaires au travail comme à la vie.

Les rapports de séduction influencent ensuite la communication au sein de l’équipe chirurgicale. Un manque de professionnalisme par trop de complicité entre chirurgien et Ibode pourra être préjudiciable à l’équipe. Lorsque l’un séduit, l’autre est lésé, et mêler vie professionnelle et vie privée crée des liens dont il est difficile de se détacher. Si cette conduite est volontaire, elle sera considérée comme égoïste au mépris de l’équilibre de l’équipe. Le positionnement du chirurgien ou de l’Ibode vis-à-vis de l’un ou de l’autre pourra poser problème. Il en va, par exemple, du manque d’esprit critique par rapport aux pratiques du chirurgien ou de l’équipe, dans les “démarches qualité”.

Ces rapports relèvent d’une défense de l’image de soi, en fait d’une stratégie identitaire. Y succomber, c’est persister à fonctionner sur des schémas historiques et symboliques.

S’approprier le statut d’infirmier de bloc opératoire diplômé d’État, c’est maîtriser, voire lutter contre ces mécanismes de communication. Son propre positionnement professionnel peut alors être plus adapté. C’est, en définitive, une démarche qui permet à l’infirmier(e) de franchir une nouvelle étape dans sa socialisation professionnelle.

L’aspect informatif et instructif de cette face cachée des soins ne doit pas occulter le fait que la compétence en chirurgie reste une exigence pour les chirurgiens interrogés. Et le patient reste la préoccupation des équipes chirurgicales. Faut-il le rappeler ?

L’enquête documentée et illustrée est disponible en livre sous le titre “Les yeux dans les yeux, le charme a opéré. La véritable histoire des rapports de séduction entre chirurgiens et infirmières au bloc opératoire”, Nicolas Le Verge, éditions Alexine 2007. click Here

 
 
Références
[1]
Autret J. Le monde des personnels de l’Hôpital, ce que soigner veut dire, L’harmattan, 2001.
 
[2]
Strauss A. La trame de la négociation, sociologie qualitative et interactionnisme, coll Logique sociale, L’harmattan, 1992.
 
[3]
Genest S. Un, deux, trois… bistouri. Technologie, symbolisme et rapports sociaux en salle d’opération. In : Anthropologie et société, vol.14, n° 1, Université de Laval, 1990, 9-24.
 
[4]
Hall ET. La dimension cachée, Ed. du Seuil, 1971.
 
[5]
Goffman E. Les rites d’interaction, Ed. de Minuit, 1974.
 
[6]
Beaudichon J. La communication, processus, formes et applications, Coll. Cursus, Armand Colin, 1999.
 
[7]
Le Breton D. Les passions ordinaires, anthropologie des émotions, Armand Colin, 2001.
 
[8]
Marcelli D. La saison de la séduction. click Here
 
[9]
Pouchelle MC. L’hôpital corps et âme, essais d’anthropologie hospitalière, Seli Arslan, 2003.
 
[10]
Bourdieu P. La domination masculine, Seuil, 1998.
 
[11]
Lemoine P. Séduire. Comment l’amour vient aux humains, Robert Laffont, 2004.
 
[12]
Laurence (témoignage anonyme) Au pays des blouses blanches, les infir-mères, février 2004, click Here
 
[13]
Burger L. Humour et formation infirmière, réflexions sur le relation pédagogique, Seli Arslan, 2005.
 
[14]
Banneel C. Chirurgien, duo ou duel ? Interbloc, tome XII, n° 2, juin 2003, 102-115.

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Un pays riche de soixante six millions d’habitants peut-il voir se succéder les crises sanitaires sans repenser l’organisation de leur traitement ? En clair, a-t-on le droit de poser la question de l’efficacité  réelle des organismes existants dont la lenteur de mise en route et la lourdeur d’action ne sont guère propices à une résolution adéquate des problèmes posés. Réagir efficacement à un danger réclame  trois qualités :

1° Obtenir une analyse la plus précise et rapide de la situation.

2° Développer la  capacité à prioriser les actions à mener.

3° Employer une tactique souple et évolutive au fil de la succession des événements.  

L’analyse de la nature exacte, de l’importance, de la vitesse de propagation et des effets collatéraux d’une crise sanitaire exige donc une coordination de tous les instants dès la première minute d’alerte. Elle réclame une réduction des échelons hiérarchiques pour agir au plus vite et au plus près avec le moins de perte en ligne possible. Elle doit enfin faire appel à des professionnels entrainés en permanence à résoudre diverses situations de crises.

Le ministère de la santé et les autres organismes publics  ne sont  pas en mesure actuellement de répondre efficacement à ce genre de défit. Ses responsables et ses personnels ne sont pas en cause dans leur légitimité, mais la structure de fonctionnement éclatée en trop de lieux de décision, de cabinets, de directions, d’agences et instituts, complique considérablement la tâche qui consiste à savoir au plus vite ce qui s’est passé et comment parer aux conséquences néfastes de la dite crise.

Pour protéger les habitants des méfaits d’un forcené ou de terroristes, le pays a su s’équiper de structures de gendarmerie parfaitement rodées à ces actions très spéciales. Leur force tient à la politique suivante : 1° Savoir gérer  l'imprévu, résoudre  le conflit en  organisant la cohésion des équipes. Négocier, surmonter ou démêler des situations à risques et incertaines en connaissant par cœur d'autres formes de crises 2° Mettre au point  un entrainement qui ne soit pas théorique. La répétition de scenarii catastrophes est effectuée autant de fois qu’il le faut pour gagner sur le terrain. 3° Impulser le changement, compter sur l’efficacité collective sont le  pain quotidien de ces groupes  d’intervention capables d’être mobilisés dans les minutes qui suivent une alerte 4° Gérer son stress face à la peur, se recentrer sur l'équipe avec confiance et partager les données font aussi partie des clés du succès.

Au total : Simplifier au maximum et revoir les actions déjà menées.  Le point fort est le débriefing sur les performances, les stratégies adoptées et le ressenti de chacun, rarement effectué à froid et en détails dans l'administration. Plus la situation est complexe, plus il faut faire simple.

Le secret de la réussite pour déminer une crise sanitaire avec efficacité  tient à  80 % dans la préparation. Tout le reste suit, au détail prêt.

Quand on voit comment est gérée l’enquête sur le drame des nourrissons décédés à l’hôpital de Chambéry, on assiste en temps réel a tout le contraire. Lenteur de mise en route et multiplication des organismes investigateurs dont l’habitude de communiquer entre eux n’est pas leur fort. Il a fallu trois semaines pour qu’une enquête d’inspection de l’hôpital soit diligentée par l’Agence de Santé de la région Rhône Alpes, alors que le laboratoire lui, a été investigué dès le lendemain de l’alerte et fermé sur ordre de la ministre sans véritable preuve quelques jours après. Deux poids deux mesures  inadmissibles dans une situation aussi complexe qui traduit l’impréparation et le désordre de ces investigations sans coordination.. Pour faire croire que l’on décide alors que l’on ne sait rien, on s’agite, on interpelle, mais on manque de l’efficacité reposant sur une analyse objective et  professionnelle, étayée par des faits.

Il a fallut aussi près de quinze jours pour qu’un gendarme malin découvre qu’une veille femme avait rangé soigneusement un somnifère dans la boite de diurétiques de son mari, cause d’un affolement inimaginable des autorités, suivi d’une interruption d’un traitement utile sur toute la France.

Sans la création d’un Groupe d’Intervention et de Gestion des Nuisances sanitaires (GIGNs), nous n’aurons jamais la force de frappe civile capable de surmonter au mieux ces crises à répétition. Une telle cellule aura un coût sans commune mesure avec les dégâts potentiels possibles. Cette unité d’élite serait formée de personnels volontaires hautement spécialisés, parfaitement équipés en moyens logistiques et capables de mobiliser en temps réel n’importe quel organisme, entreprise ou spécialiste public ou privé afin de résoudre le problème.

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Un pays riche de soixante six millions d’habitants peut-il voir se succéder les crises sanitaires sans repenser l’organisation de leur traitement ? En clair, a-t-on le droit de poser la question de l’efficacité  réelle des organismes existants dont la lenteur de mise en route et la lourdeur d’action ne sont guère propices à une résolution adéquate des problèmes posés. Réagir efficacement à un danger réclame  trois qualités :

1° Obtenir une analyse la plus précise et rapide de la situation.

2° Développer la  capacité à prioriser les actions à mener.

3° Employer une tactique souple et évolutive au fil de la succession des événements.  

L’analyse de la nature exacte, de l’importance, de la vitesse de propagation et des effets collatéraux d’une crise sanitaire exige donc une coordination de tous les instants dès la première minute d’alerte. Elle réclame une réduction des échelons hiérarchiques pour agir au plus vite et au plus près avec le moins de perte en ligne possible. Elle doit enfin faire appel à des professionnels entrainés en permanence à résoudre diverses situations de crises.

Le ministère de la santé et les autres organismes publics  ne sont  pas en mesure actuellement de répondre efficacement à ce genre de défit. Ses responsables et ses personnels ne sont pas en cause dans leur légitimité, mais la structure de fonctionnement éclatée en trop de lieux de décision, de cabinets, de directions, d’agences et instituts, complique considérablement la tâche qui consiste à savoir au plus vite ce qui s’est passé et comment parer aux conséquences néfastes de la dite crise.

Pour protéger les habitants des méfaits d’un forcené ou de terroristes, le pays a su s’équiper de structures de gendarmerie parfaitement rodées à ces actions très spéciales. Leur force tient à la politique suivante : 1° Savoir gérer  l'imprévu, résoudre  le conflit en  organisant la cohésion des équipes. Négocier, surmonter ou démêler des situations à risques et incertaines en connaissant par cœur d'autres formes de crises 2° Mettre au point  un entrainement qui ne soit pas théorique. La répétition de scenarii catastrophes est effectuée autant de fois qu’il le faut pour gagner sur le terrain. 3° Impulser le changement, compter sur l’efficacité collective sont le  pain quotidien de ces groupes  d’intervention capables d’être mobilisés dans les minutes qui suivent une alerte 4° Gérer son stress face à la peur, se recentrer sur l'équipe avec confiance et partager les données font aussi partie des clés du succès.

Au total : Simplifier au maximum et revoir les actions déjà menées.  Le point fort est le débriefing sur les performances, les stratégies adoptées et le ressenti de chacun, rarement effectué à froid et en détails dans l'administration. Plus la situation est complexe, plus il faut faire simple.

Le secret de la réussite pour déminer une crise sanitaire avec efficacité  tient à  80 % dans la préparation. Tout le reste suit, au détail prêt.

Quand on voit comment est gérée l’enquête sur le drame des nourrissons décédés à l’hôpital de Chambéry, on assiste en temps réel a tout le contraire. Lenteur de mise en route et multiplication des organismes investigateurs dont l’habitude de communiquer entre eux n’est pas leur fort. Il a fallu trois semaines pour qu’une enquête d’inspection de l’hôpital soit diligentée par l’Agence de Santé de la région Rhône Alpes, alors que le laboratoire lui, a été investigué dès le lendemain de l’alerte et fermé sur ordre de la ministre sans véritable preuve quelques jours après. Deux poids deux mesures  inadmissibles dans une situation aussi complexe qui traduit l’impréparation et le désordre de ces investigations sans coordination.. Pour faire croire que l’on décide alors que l’on ne sait rien, on s’agite, on interpelle, mais on manque de l’efficacité reposant sur une analyse objective et  professionnelle, étayée par des faits.

Il a fallut aussi près de quinze jours pour qu’un gendarme malin découvre qu’une veille femme avait rangé soigneusement un somnifère dans la boite de diurétiques de son mari, cause d’un affolement inimaginable des autorités, suivi d’une interruption d’un traitement utile sur toute la France.

Sans la création d’un Groupe d’Intervention et de Gestion des Nuisances sanitaires (GIGNs), nous n’aurons jamais la force de frappe civile capable de surmonter au mieux ces crises à répétition. Une telle cellule aura un coût sans commune mesure avec les dégâts potentiels possibles. Cette unité d’élite serait formée de personnels volontaires hautement spécialisés, parfaitement équipés en moyens logistiques et capables de mobiliser en temps réel n’importe quel organisme, entreprise ou spécialiste public ou privé afin de résoudre le problème.

Mme. Stéphanie Germain a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/exercice/desert-medical-paris-devra-recruter-pres-de-1-000-medecins-d-ici-cinq-ans

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Leonard Nimoy, à droite, inoubliable Spock de la série Star Trek avec un tricordeur.Leonard Nimoy, à droite, inoubliable Spock de la série Star Trek avec un tricordeur.

Et si la médecine de "Star Trek" devenait réalité ? Les auteurs d’oeuvres d’anticipation donnent libre cours à un imaginaire médical fascinant. Ils inventent un monde de biotechnologies visionnaire au point d’inspirer la recherche scientifique.

 

C’est un petit boîtier, parsemé de diodes colorées, rempli d’électronique et d’autres merveilles technologiques. À peine plus encombrant qu’un téléphone portable, cet ustensile se nomme le « tricordeur médical ». En l’approchant à portée de souffle de son patient, pour scanner son corps endolori, le médecin peut établir un infaillible diagnostic ! Pour l’heure, le tricordeur n’existe pas. Seuls les fans du docteur McCoy et de la série de science-fiction Star Trek, apparue sur les écrans en 1966, sont coutumiers de cette inestimable invention qui côtoie, dans cet univers du XXIIIe siècle, l’« hypospray », une seringue dénuée d’aiguille, ou l’« exoscalpel », un outil d’incision...

Ouvrez toutefois vos oreilles moins pointues que les esgourdes de Spock, l’officier scientifique du vaisseau Enterprise : le tricordeur pourrait bientôt devenir une réalité ! Un concours a été lancé en janvier 2013 par la fondation X Prize et la société Qualcomm pour inciter les équipes scientifiques à concevoir un « appareil mobile de diagnostic », inspiré de Star Trek. Les résultats seront dévoilés en 2015. Les vainqueurs, récompensés par 10 millions de dollars, devront fabriquer un tricordeur capable de détecter 15 maladies ! 

L’imaginaire médical irrigue la science-fiction. Que l’on se souvienne, par exemple, du film le Voyage fantastique, réalisé en 1966 par Richard Fleischer. Dans ce long métrage, qui préfigurait déjà l’irruption des nanorobots, des scientifiques réduits à des tailles infimes étaient projetés à l’intérieur d’un corps pour détruire un caillot de sang dans le cerveau : ils se déplaçaient dans les organes au sein d’un sous-marin miniaturisé, le Proteus, injecté dans la jambe du patient ! 

« Ce qui se passe de nos jours en médecine a été exploré depuis plusieurs dizaines d’années ! constate Olivier Girard, créateur et rédacteur en chef de l’excellente revue Bifrost, dédiée aux mondes imaginaires. La science-fiction présente la mise en situation des perspectives sidérantes de la médecine du futur, avec ce qu’elles ont d’enthousiasmant ou de terrifiant. La SF n’est ni spécialement pessimiste, ni particulièrement béate. Les auteurs se posent des questions philosophiques, morales, éthiques ou politiques sur des problèmes cruciaux. Comment transmettre la vie ? Une machine dotée de souvenirs doit-elle être considérée comme “humaine” et donc être soumise à la loi ? Les nantis qui possèdent les sciences médicales avancées ne détiennent-ils pas un levier de pouvoir considérable ? » 

Des organes artificiels aux nanotechnologies, du cyborg (ou organisme cybernétique, pourvu de puces ou de prothèses mécaniques) à la recherche de l’immortalité, les auteurs actuels explorent l’ensemble du spectre médical et des sciences. « Même si l’on ne peut être exhaustif, j’ai le sentiment que la science-fiction aborde aujourd’hui assez fréquemment les domaines de la biologie et de la bio-ingénierie. »

Ce sont notamment les champs explorés, par les écrivains de hard science (en référence aux « sciences dures »), comme les Américains Greg Bear et William Gibson, l’Anglais Christopher Priest ou l’Australien Greg Egan. Ce dernier, à travers notamment trois recueils de nouvelles –Axiomatique, Radieux et Océanique, publiés aux éditions Le Bélial –, défriche par le biais de la physique et de la biologie les territoires du clonage, de l’homme « augmenté », de la mémoire et de sa transmission…

À quoi pourrait ressembler ce futur anticipé ? Si l’on en croit Greg Egan, il sera évidemment possible de reconstruire les corps grâce au clonage – les femmes pouvant abriter le cerveau de leurs compagnons dans leurs ventres durant cette phase de travaux ! –, de modifier sa personnalité grâce à des implants cérébraux, de façonner des cerveaux synthétiques, d’enfanter des bébés qui s’autodétruiront à l’âge de 4 ans, de créer des copies numérisées d’un être humain… Si ce monde-là procure déjà des migraines, le tricordeur de Star Trek sera d’une précieuse aide pour se soigner !

Pour aller plus loin

> Retrouvez notre dossier complet sur la médecine de demain dans l'édition n° 3568 de La Vie, datée du 16 janvier, disponible en version numérique en cliquant ici

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

LE MONDE | 06.01.2014 à 11h14 • Mis à jour le 06.01.2014 à 15h56 |Par Rémi Barroux

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«Finissons-en avec l’obésité !», pouvait-on lire lors d’une manifestation à Mexico, en 2010.

 

C'est une maladie qui va coûter de plus en plus cher à l'économie mondiale. Plus d'un adulte sur trois dans le monde souffre d'obésité ou de surpoids, soit 1,46 milliard de personnes. En moins de trente ans, entre 1980 et 2008, le nombre de ces personnes a presque quadruplé dans les pays en développement, passant de 250 millions à 904 millions. Il était multiplié, dans le même temps, par 1,7 dans les pays à plus hauts revenus.

En publiant, le 3 janvier, un rapport consacré aux problèmes de l'alimentation, The Overseas Development Institute (ODI), un cercle de réflexion britannique sur le développement et les solutions humanitaires, met l'accent sur l'explosion de l'obésité dans les pays émergents. « Ce qui a changé, c'est que la majorité des gens en surpoids ou obèses se trouvent aujourd'hui dans les pays en développement plutôt que dans les pays développés », précisent les auteurs du rapport, Sharada Keats et Steve Wiggins, deux chercheurs spécialisés en agriculture.

De nombreux facteurs expliquent cette évolution. La « transition nutritionnelle », c'est-à-dire le changement de comportement et d'alimentation, s'est faite rapidement. « Plus de densité calorique et énergétique, plus de gras et de sucre, l'augmentation de la taille des portions, une nourriture plus accessible et disponible, la perte des modèles culturels traditionnels sont autant de facteurs qui caractérisent cette transition nutritionnelle », analyse le professeur Arnaud Basdevant, du service de nutrition à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Les migrations vers les ...

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Héloïse, maman d’une prématurée



La ministre Marisol Touraine en visite à l’hôpital de Chambéry (Savoie), le 5 janvier 2014 (PHILIPPE DESMAZES/AFP)

Elles s’appellent Eloïse, Sophie, Nathalie. Ils s’appellent Dr Michel D., Dr Arnaud B., Dr Nathalie B. Ils sont tous au service des petits, des tout-petits, des tout-tout-petits, de ceux qui sont nés mais qui ne devraient pas encore l’être. Ils travaillent tous au service de réanimation néonatale de l’hôpital de Chambéry (Savoie).

MAKING OF

Trois nourrissons sont morts, début décembre à l’hôpital de Chambéry (Savoie). Ils avaient été alimentés par des poches alimentaires contaminées par une bactérie. Depuis que l’affaire a été rendue publique il y a trois jours, Héloïse voit à la télé les visages de ceux qui ont permis à sa fille, née dix semaines avant terme, de vivre. Elle a eu envie de leur rendre cet hommage. Mathieu Deslandes

Ils sont aujourd’hui, malgré eux, sous les feux de la rampe, après le décès de trois nourrissons, dont deux prématurés, début décembre. Ils sont assaillis par les médias, à la recherche bien compréhensible de la vérité.

Dans leur unité ultrasécurisée, où on n’entre normalement qu’après avoir décliné son identité, s’être lavé les mains avec un gel spécial, enfilé une blouse, une charlotte, des protège-souliers et un masque, pénètrent aujourd’hui une ministre, des conseillers, des journalistes, des enquêteurs et bientôt des juges.

Leur vie a basculé, tout comme la vie de ces trois familles, qui ont perdu leur enfant. Mais ces enfants partis trop vite ce sont aussi les leurs, les enfants du service. Des enfants pour lesquels le personnel s’était battu jour après jour pour les choyer, soigner, faire grossir et les ramener à la vie.

Ma fille ne pesait qu’1 kg

Comme ils l’ont fait, il y a tout juste deux ans, avec ma fille, restée de longues semaines dans cette unité de soin ultraspécialisée. Née à Thonon-les-Bains (à 600 km de chez elle), avec plus de deux mois et demi d’avance et ne pesant qu’1 kg, ses chances de survie étaient maigres.

Comprenant la gravité des faits et la nécessité de l’intuber très rapidement, c’est le chef de service, le Dr Michel D., qui est venu la chercher en ambulance pour la rapatrier dans son service à Chambéry.

Qu’est-ce que j’ai pleuré, ce jour-là, qu’est-ce que j’ai pleuré. Ma fille si petite qui part avec un homme que je n’ai jamais vu seule en ambulance. Moi la Parisienne contrainte à l’exil à Chambéry avec un bébé entre la vie et la mort. Son père et moi absolument pas prêts à devenir parents, incapables de comprendre pourquoi tout a basculé en deux heures à peine...

« On fera tout, tout pour la sauver »

C’est le visage inoubliable de cette infirmière, à mon arrivée en pleurs et encore traumatisée, qui m’a dit « on fera tout, tout pour la sauver ».

Ce sont les bras d’une autre qui me tenaient lorsque je craquais face à un nouvel arrêt respiratoire.

Ce sont les mots réconfortants d’une troisième, qui m’assuraient que ma fille réagissait à ma voix lorsque je descendais dans l’unité.

Ce sont les sourires bienveillants d’une autre soignante, qui me donnaient la force de ne pas m’écrouler quand de jour en jour son poids déjà bien faible diminuait.

Ce sont les blagues d’une autre qui me disaient « au moins votre fille ne vous entendra pas pleurer, mais rire. Cela lui donnera envie de vous connaître ».

C’est la patience des médecins qui m’a appris moi aussi à penser que « chaque jour est un jour de gagné ».

Le sentiment d’avoir touché Dieu

Du temps, j’en ai passé dans cette unité. Au total six semaines, et pas loin des 24 heures sur 24, à apprendre à devenir maman malgré les alarmes, les fils, les capteurs, les seringues d’1,5 mL de lait, les sondes gastriques et à veiller sur mon bébé si frêle et si fragile.

Pendant ces six semaines, NOUS avons tous veillé sur elle. Car plus que des infirmières et des médecins, ce sont des anges gardiens, qui ne comptent pas leurs heures ni leur fatigue pour rester bien plus tard qu’il ne le faudrait pour surveiller un bébé qui ne va pas bien ou qui a besoin de soutien.

C’est à ce service exceptionnel auquel je pense aujourd’hui. Aucun mot n’est assez fort pour leur dire combien je les estime et combien je soutiens leur dévouement quotidien pour la vie, aussi fragile soit-elle. A vos côtés, moi qui ne suis pas croyante, j’avais le sentiment d’avoir touché Dieu.

Dans cette épreuve terrible, mes pensées accompagnent aussi les parents qui ont tant de fois, comme nous à l’époque, cru au pire et tant de fois espéré le bonheur.

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Le premier coeur artificiel a été implanté chez l'homme mercredi 18 décembre à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris. L'aboutissement de 25 ans d'une aventure industrielle et scientifique.

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Le professeur Alain Carpentier, qui a mis au point la dernière génération du coeur artificiel avec l'entreprise française Carmat, en 2009.
(MEIGNEUX/SIPA)

Le professeur Alain Carpentier, qui a mis au point la dernière génération du coeur artificiel avec l'entreprise française Carmat, en 2009. (MEIGNEUX/SIPA)
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Pour la première fois au monde, un coeur artificiel a été implanté mercredi 18 décembre chez l'homme. L'intervention a eu lieu à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, sur un patient souffrant d'insuffisance cardiaque terminale."Cette première implantation s'est déroulée de façon satisfaisante (...), a annoncé vendredi la société française Carmat, qui a conçu le coeur, mis au point par le chirurgien Alain Carpentier. Retour sur 25 ans d'une incroyable épopée industrielle et scientifique.

(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 30 mai 2013)

 
 

 

Zoé a été endormie au lever du soleil. Elle est allongée dans l'immense bloc opératoire de recherche de l'Hôpital européen Georges-Pompidou qui, au 6e étage, domine tout Paris. Derrière les baies vitrées, la tour Eiffel émerge des brumes matinales. Peu à peu se répand une douce odeur de chair grillée, mais Zoé, branchée sous circulation extracorporelle, continue de respirer paisiblement, tandis que s'affairent autour d'elle une quinzaine de blouses bleues, anesthésistes-réanimateurs, panseuses, ingénieurs, biologistes.

Les bouches sont muselées par les masques, les regards ultraconcentrés. Sous le Scialytique, depuis plus de quatre heures, deux chirurgiens font de la haute couture : "Dernière ligne droite, on va retirer le coeur", préviennent-ils. Un troisième opérateur alors les rejoint. Un petit monsieur sec aux yeux perçants qui, par sa seule présence, dissipe tous les murmures.

L'objet pourrait sortir d'un Apple Store

Le professeur Carpentier s'avance d'un pas d'empereur. Lui qui n'opère plus depuis quelques années a réenfilé son pyjama de bloc afin de mettre en place celui auquel il a consacré quarante ans de sa vie, l'engin susceptible d'éviter les transplantations et de redonner espoir aux malades en insuffisance cardiaque sévère : le cœur artificiel. Il le tient haut entre ses mains, comme un Graal. L'objet en plastique blanc, bijou de design et d'électronique, riche d'une centaine de pièces, pourrait sortir d'un Apple Store.

Il est le pari de cet homme suffisamment génial et mégalomane pour imaginer pouvoir non pas mimer grossièrement le coeur, comme l'ont fait ses confrères américains, mais le reproduire, au plus près de la nature. Copier ce muscle vital, à peine plus gros que deux poings serrés qui, chaque minute, se contracte plus de 70 fois en moyenne, en pulsant environ 6 litres de sang. C'était une folie pure. Alain Carpentier y a cru, et le voilà aujourd'hui prêt à fixer sur Zoé son cœur mécanique.

Il est clipsé sur une lunette métallique cousue sur les deux oreillettes, puis branché à l'aorte et à l'artère pulmonaire. "Surveillez bien la pression, mes enfants, demande le professeur. Et attendons avant de crier victoire." La circulation extracorporelle est progressivement interrompue, la tension stabilisée et, miracle : le coeur artificiel se met à battre, soutenant à lui seul la vie.

Une vingtaine d'essais réalisés sur des animaux

La nouvelle aurait aussitôt fait le tour du monde... si Zoé n'avait pas été un veau. Plus exactement une génisse. La patiente qui a mobilisé huit heures durant une bonne partie des meilleures équipes de chirurgie cardiaque de Pompidou est une charolaise âgée d'à peine trois mois. Le surlendemain de l'intervention, à l'animalerie où nous lui avons rendu visite, Zoé, raccordée à la console d'alimentation du nouveau coeur par un câble sorti de son abdomen, tenait déjà sur ses pattes, et mâchonnait de l'herbe. "Ses organes sont bien irrigués, disait le vétérinaire. Tout va pour le mieux."

Elle vivra ainsi dix jours, plus que Sophie, Aurore, Bernadette, ses consoeurs bovines, qui ont elles aussi permis aux chirurgiens de s'exercer à la pose du coeur artificiel. Certaines ont été sacrifiées pour les besoins de l'expérience, d'autres n'ont pas survécu à l'opération ou se sont réveillées mal en point. Depuis début 2012, une vingtaine d'essais ont été réalisés. Mais l'implantation chez l'homme était jusqu'à présent interdite. Pourtant, nombre de patients en insuffisance cardiaque sévère, qui ne peuvent être greffés - parce que les donneurs manquent ou que leur corps ne le supporterait pas -, accepteraient de jouer les cobayes. [Mardi 24 septembre, l'ANSM a finalement donné son feu vert, NDLR]

Principe de précaution

Selon Carpentier, l'espérance de vie de ces malades n'excède pas quelques semaines. Pourquoi les priver de ce maigre espoir, même si l'opération est risquée ? [Avant que l'ANSM ne donne son autorisation, le chirurgien s'impatientait] : 

Les essais sur les animaux ont atteint leur limite. L'anatomie d'un veau, chacun le comprendra, n'a rien à voir avec celle d'un homme. Ce coeur a été conçu pour l'homme et non pour un animal de 120 kilos qui en grandissant prend plus d'un kilo par jour, explique le professeur. Les autorités françaises font valoir le principe de précaution bien qu'il s'agisse de sauver des malades condamnés. Si elles refusent de nous entendre, eh bien nous irons ailleurs..."

La menace a été rapidement mise à exécution : mi-mai, quatre centres ont officiellement autorisé l'implantation du coeur artificiel : Bruxelles, Ljubljana, Riyad, et Zabrze, en Pologne. L'éminent chirurgien, ex-président de l'Académie des Sciences, s'apprête donc à tester sa bioprothèse dans des contrées lointaines, peu réputées pour leur excellence universitaire.

A 80 ans, on n'a plus l'âge de tergiverser ; le temps presse, les financiers trépignent, les concurrents poussent. Carpentier le regrette, car il aurait évidemment préféré que son cœur artificiel batte exclusivement pour la France, comme Lagardère et lui se l'étaient promis. Aujourd'hui, alors que l'Olympe semble proche, il pense souvent à "Jean-Luc". La vie l'a mis sur son chemin dans les années 1980. Le patron de Matra (futur EADS) a invité Carpentier à dîner chez lui pour le remercier d'avoir sauvé la vie d'un gros client émirati. "Celui-là représente deux Airbus", lui avait-il glissé avec son culot légendaire.

Ce soir-là, autour de la table, il y a du beau monde : le directeur des Renseignements généraux, des hommes d'affaires, quelques ministres. Festin de mondanités dans lequel l'austère Carpentier se sent un peu seul, jusqu'à ce qu'on l'interpelle : "Et vous, monsieur le professeur, que faites-vous ?" Il répond qu'il s'occupe de ses malades, de ses recherches, "et si tout va bien, je voudrais faire un coeur artificiel. Mais je cherche un industriel...". Les prototypes qui avaient électrisé les années 1980 sont alors au point mort. Les start-up américaines ont mis la clé sous la porte, Dassault, qui avait un moment tenté de développer son propre modèle, ne veut plus entendre parler de coeur artificiel.

"Plus difficile que d'envoyer un satellite en orbite"

"Cela fait tellement longtemps qu'on fantasme sur ce projet, cela semble plus difficile que d'envoyer un satellite en orbite, lance le patron de Matra. Mais ça m'intéresse, discutons-en." Carpentier sourit ; un an plus tôt, il a contacté le géant de l'aérospatiale, persuadé qu'un fabricant de missiles habitué à loger des technologies de pointe dans de petits espaces pourrait l'aider. Personne alors ne lui a répondu. Cette fois, Lagardère lui donne rendez-vous et le reçoit dans son bureau de la rue de Presbourg.

Entre le grand fauve d'industrie et le moine soldat de la chirurgie cardiaque, le courant passe. Lagardère est séduit par ce fils de polytechnicien, rigoriste et brillantissime diva de l'hôpital public, féru d'art et de musique classique, qui cultive aussi un incroyable esprit d'entreprise. A l'époque, Carpentier est déjà une star mondialement reconnue. Il a formé - et terrorisé - des générations de chirurgiens, déposé des dizaines de brevets. Ses valves constituées de péricarde (la membrane naturelle qui entoure le coeur) bovin, mises au point avec son épouse biologiste, ont révolutionné le marché des valves cardiaques. Faute d'avoir convaincu Rhône-Poulenc, il est allé vendre son invention en Californie, faisant, depuis 1968, la fortune des laboratoires Edwards - et la sienne. Lagardère écoute bouche bée le récit de ce flop hexagonal et promet à Carpentier que l'histoire ne se répétera pas. Ensemble ils produiront un coeur artificiel. Un coeur made in France.

"Les collaborateurs de Lagardère lui disaient : 'Tu es complètement fou', s'amuse le chirurgien. Mais Jean-Luc était un homme de défis. Il m'a vite fait confiance et demandé : 'De quoi as-tu besoin ?'" Une petite équipe de Matra Electronique est alors détachée, à Compiègne, dans le plus grand secret. Patrick Coulombier, qui a notamment travaillé sur le Rafale et la navette spatiale Hermès, est chargé de coordonner une demi-douzaine de génies en mécanique, hydraulique, électronique, informatique.

"C'était le bébé de Jean-Luc Lagardère"

"Ce projet, c'était le bébé de Jean-Luc Lagardère, se souvient l'un d'entre eux, Marc Grimmé, alors spécialisé dans la confection de missiles. Personne, et surtout pas les financiers, ne croyait en ce projet. Puis nous avons fait la connaissance d'Alain Carpentier : ce regard bleu acier, cette petite lumière d'humour toujours allumée... Il nous a montré les prototypes qu'il avait imaginés dès les années 1970. Et nous avons tous eu envie de mettre nos tripes sur la table pour le servir."

Le maestro n'a qu'une seule exigence, démente : reproduire un coeur humain. Ses concurrents ont imaginé des pompes à air comprimé, souvent encombrantes, délivrant invariablement le même volume de sang. Des solutions temporaires permettant de maintenir le patient en vie dans l'attente d'une greffe. Carpentier lui veut que son coeur puisse faire vivre un être humain, cinq ans au moins. Qu'il sache se faire oublier. Qu'il s'adapte aux besoins de l'organisme et délivre le bon débit de sang, si l'on monte un escalier un peu raide, ou si l'on tombe amoureux.

Les ingénieurs de Matra se forment à l'anatomie, fréquentent les blocs opératoires, découvrent, effarés, le nombre de piscines que l'on peut remplir avec un coeur humain pompant en moyenne 8.000 litres de sang par jour. Leur premier défi ? Miniaturiser l'engin, afin qu'il puisse loger dans la cage thoracique. En 1995, le prototype occupait 1.250 centimètres cubes et pesait 1.900 grammes, environ six fois plus qu'un cœur humain ; l'emploi de nouveaux matériaux permettra de l'alléger progressivement jusqu'à 900 grammes.

Pulser jusqu'à 9 litres de sang par minute

Il faut aussi mettre au point un système de régulation, pour que le coeur mécanique réponde aux nécessités du corps, et puisse, si besoin, pulser jusqu'à 9 litres de sang par minute. Des capteurs utilisés dans l'aéronautique vont mesurer la pression dans les artères et les ventricules. Encore faut-il que l'engin soit compatible avec le sang, ce fluide si fragile, toujours prompt à stagner ou à coaguler au contact d'éléments étrangers. Le péricarde bovin, qui a démontré ses bienfaits dans les valves de Carpentier, est utilisé pour tapisser les parties de la machine recevant du sang, afin de limiter les risques de thrombose.

Cela suffira-t-il à irriguer tout un corps humain ? Les histoires de coeur ne sont jamais simples ; celle-là a été une interminable prise de tête. Il en a fallu, toutes ces années, de l'inventivité, de la persévérance et de la foi ! Continuer à y croire quand les obstacles s'accumulaient. "Dans les moments de découragement, se souvient Marc Grimmé, on se disait qu'on n'avait plus qu'à faire appel à un sorcier vaudou..." Carpentier, lui, ne baissait jamais les bras : "Allez les enfants, disait-il, l'humanité attend la production." Lagardère aussi venait souvent regonfler le moral des troupes : "Vous verrez, bientôt, le premier patient avec un coeur artificiel embarquera sur l'A380 !"

Le patron n'aura jamais vu ni l'une ni l'autre de ses créations. A son décès, en mars 2003, beaucoup ont cru que le cœur artificiel mourrait avec lui. EADS n'avait aucun intérêt à conserver ce projet si éloigné de ses activités, qui dévorait les millions à fonds perdus. Son sort aurait probablement été scellé, sans la volonté de l'ancien vice-président international d'EADS, Jean-Claude Cadudal. C'est ce fidèle "Lagardère boy", sorti du giron de la maison mère, qui a poussé à la création, en 2008, de Carmat (contraction de "Carpentier" et de "Matra"), en détachant d'EADS l'équipe qui travaillait sur le cœur artificiel.

"On n'a jamais été aussi près. L'important est de réussir"

Apport de nouveaux financements, grâce au fonds Truffle et à d'importantes aides publiques, cotationde la société en Bourse, recrutement d'une trentaine de salariés, collaboration avec une centaine de sous-traitants dans le monde entier, la petite entreprise de Vélizy est devenue une industrie. Les investisseurs, qui ont déjà lâché plus de 100 millions d'euros, attendent désormais que le coeur batte. Régulièrement, comme pour les rassurer, le professeur, qui est aussi actionnaire, se fend d'une interview pour annoncer une implantation prochaine.

On n'a jamais été aussi près, assure-t-il. L'important est de réussir. Les essais chez l'animal nous ont permis de voir que la machine était fiable et la technique d'implantation, bien rodée. Le cœur Carmat sera bientôt testé sur un mourant à l'échéance de quelques mois. La décision n'est pas administrative, elle est d'ordre éthique et médical. Avec les spécialistes qui m'entourent, nous la revendiquons."

A l'annonce des quatre centres étrangers candidats aux essais, l'action Carmat a aussitôt bondi de 50%. Nombreux sont ceux qui parient sur la réussite du coeur de Carpentier. D'autres sont plus circonspects. "Après quarante ans d'espoirs et de déceptions, je ne crois guère au miracle, regrette Daniel Loisance, ancien chef du service de chirurgie cardiaque d'Henri-Mondor, qui a lui-même tenté, jadis, de mettre au point un prototype. C'est un sujet qui reste extrêmement difficile, personne n'a contrôlé les tests de fiabilité, et le problème de l'autonomie n'est pas résolu."

Pour l'instant, le coeur mécanique est branché, par un câble sorti de l'abdomen, à un compresseur qui l'alimente en énergie et gère les données informatiques. Celui-ci pourrait être contenu dans un sac à dos ou une console portable, et Carmat promet, à l'avenir, des branchements plus discrets, peut-être grâce à des piles à induction connectées à la ceinture, mais rien n'est encore fait.

Qui aura le droit de le porter ?

Bien d'autres problèmes restent en suspens, à commencer par le poids de la bioprothèse. Réduite à 900 grammes (alors qu'un coeur normal pèse environ 300 grammes, et jusqu'à 450 ou 500 s'il est malade), elle ne pourra être implantée que sur des patients d'une certaine corpulence, au moins dans un premier temps. A l'hôpital privé Marie-Lannelongue, qui a investi dans Carmat, le professeur Philippe Dartevelle travaille déjà sur l'extension des cages thoraciques. Jusqu'où ira-t-on ? Proposera-t-on, à l'avenir, un coeur artificiel à des malades âgés que l'on aurait autrefois laissé mourir ? Qui aura le droit de le porter ?

Seuls les plus fortunés, à moins que la Sécurité sociale ne décide de le rembourser. Les dirigeants de Carmat font valoir que leur machine sera commercialisée autour de 160.000 euros, soit le prix d'une greffe et de ses suites opératoires. Tous ces débats inévitablement surgiront, l'épreuve de vérité approche.

Désignés par Alain Carpentier pour poser son coeur, les professeurs Latrémouille, de Georges-Pompidou, et Duveau, du CHU de Nantes, visitent actuellement les centres étrangers. Ils font connaissance des équipes sur place, et sélectionnent les meilleurs candidats. Dans quelques semaines, on apprendra qu'un patient slovène ou saoudien a été implanté, avant que d'autres ne suivent. Forcément, il y aura de la casse. Et des avancées. La science emprunte rarement des chemins balisés.

(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 30 mai 2013)

Sur le web: Coeur artificiel: 10.000 patients pourraient en bénéficier - 21/12

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

PRÉSENTATION

Nos îles, notre santé est un site proposant des informations synthétiques dans le champ de la  santé publique à La Réunion et à Mayotte. Le site est structuré selon trois axes : les déterminants de santé, le parcours santé et l'organisation des acteurs en santé. Les informations, dans la mesure où les données sont disponibles, sont actualisées annuellement. Outre des fiches de synthèses, des cartes où des données communicables sont mises à disposition et des liens renvoient à d'autres sites d'observation de la santé publique.

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Publié le 18-12-2013 à 17h20 - Mis à jour le 19-12-2013 à 12h06
Stéphane Desmichelle
Par Stéphane Desmichelle
Sciences et Avenir
 

L'image a été beaucoup vue depuis hier. Mais l'équipe chinoise qui l'a diffusée a-t-elle vraiment effectué une première chirurgicale ? Peut-être pas...

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L'homme de 25 ans, identifié par son surnom Xiao Wei, avait vu sa main droite tranchée par une foreuse le mois dernier à Changde. Zhou sihan / Imaginechina

L'homme de 25 ans, identifié par son surnom Xiao Wei, avait vu sa main droite tranchée par une foreuse le mois dernier à Changde. Zhou sihan / Imaginechina
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TÉLÉPHONE ARABE. Selon l'AFP citant un média chinois, "des médecins chinois ont greffé la main d'un homme, tranchée lors d'un accident, sur sa jambe, à laquelle elle est restée attachée un mois avant de retrouver sa place originale". En réalité, il ne s'agit pas vraiment d'une greffe. Et encore moins d'une première. Explications.

La main tranchée par une foreuse

L'homme de 25 ans, identifié par son surnom Xiao Wei, avait vu sa main droite tranchée par une foreuse le mois dernier à Changde, dans la province centrale du Hunan, selon le journal local Xiaoxiang Chen Bao. Son bras étant trop abîmé pour y "rattacher" immédiatement la main amputée, les chirurgiens de Changsha (capitale du Hunan) ont décidé de transplanter cette dernière, et non pas de la greffer (voir encadré), à la cheville afin de la garder "en vie" le temps nécessaire.

LES BONS MOTS. La transplantation est réalisée avec une connexion chirurgicale des vaisseaux sanguins fonctionnels. Dans le cas de la greffe, la revascularisation se fait au fil du temps, naturellement. Ainsi, une "greffe cardiaque" est un abus de langage, il s'agit en réalité d'une transplantation. Aujourd'hui, l'usage courant assimile souvent les deux termes.

Une fois la main à nouveau en place sur l'avant-bras, Xiao Wei devra encore subir des opérations supplémentaires et bénéficier d'une rééducation motrice.

La "mise en nourrice" provisoire, une technique connue

La technique est en réalité déjà connue. Des membres tranchés peuvent être sauvés en vue d'une transplantation ultérieure s'ils peuvent être à nouveau vascularisés, c'est-à-dire alimentés en sang, dans les heures qui suivent l'amputation. Les chirurgiens appellent cela une "ré-implantation hétérotopique de sauvetage temporaire", ou mise en nourrice provisoire. 

"L'idée est très bonne, elle permet de sauver la main, mais elle n'est pas nouvelle", explique le Dr Aram Gazarian, chirurgien et responsable du programme des transplantation de la main à Lyon.

Et de nous raconter l'exploit réalisé par l'équipe du chirurgien yougoslave Marko Godina qui a décrit la technique pour la première fois en 1986. En outre, une équipe espagnole, à Séville, avait aussi utilisé cette technique pour une transplantation faciale. Elle, avait choisi la paroi abdominale pour la mise en nourrice.

FRANCE. Et les équipes françaises ne sont pas en reste. Le Pr Maurice Mimoun, le 13 mars 1990, a mis pour la première fois en nourrice un pied transplanté sur l'avant-bras d'un homme tombé du quai d'un métro. Le pied était en excellent état mais la jambe trop abimée pour que la transplantation soit réalisée dans l'immédiat. Le pied a donc été greffé sur l'avant-bras temporairement pour se donner le temps de réparer la jambe. Le Pr Mimoun explique : "nous avons l'habitude en chirurgie réparatrice de placer les patients dans des situations transitoires qui peuvent paraître extrêmes (la peau du front sur le nez, les deux jambes collés pour faire basculer de la peau d'un coté à l'autre...)".

"L'expérience montre qu'ils le supportent très bien", précise le Pr Maurice Mimoun.

Voici l'article paru dans Le Parisien, le 15 octobre 1990, sur l'exploit du Pr Mimoun.

La cheville, un choix malin ou tape-à-l'œil ?

Interrogés par Sciences et Avenir, d'éminents spécialistes de ce type de chirurgie ont bien voulu commenté l'opération chinoise. Le Pr Jean-Michel Dubernard, chef du service de transplantation au CHU de Lyon, est enthousiaste :

"La cheville est une bonne idée car c'est une extrémité et les vaisseaux sont donc faciles d'accès" - Pr Dubernard.

Mais le Pr Bernard Devauchelle, lui, n'est pas convaincu : "c'est compliqué pour le patient d'avoir une main accrochée à la cheville. Ce n'est en effet ni discret, ni pratique". Pendant un mois d'hôpital, on imagine mal le jeune patient sortir de son lit et marcher, la main à la cheville !

Ce chirurgien, qui a réalisé la toute première greffe partielle de visage à Amiens, explique "la transplantation aurait pu être faite dans le pli inguinal (entre l'abdomen et la cuisse, NDLR), plus discrètement, de façon tout aussi efficace et avec la même sécurité vasculaire". La cheville, un choix pour faire le buzz ?

 

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Publié le 16-12-2013 à 16h14 - Mis à jour à 16h24
Marc Gozlan
Par Marc Gozlan
Sciences et Avenir
 

Des spécialistes en sciences de l’information et en informatique établissent pour la première fois le palmarès des articles les plus diffusés sur le service de microblogging.

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Quels sont les articles scientifiques les plus relayés sur Twitter ? SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA

Quels sont les articles scientifiques les plus relayés sur Twitter ? SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA

Le travail de ces chercheurs allemands, américains, britanniques et canadiens a consisté à analyser l’impact du service de microblogging dans la diffusion d’articles médico-scientifiques indexés à la fois dans les bases de données bibliographiques PubMed et Web of Science et publiés entre 2010 et 2012.

Il s’agit à ce jour de la plus grande étude sur l’impact de Twitter sur des sujets publiés dans des revues académiques. Il ressort que sur environ 1,4 million d’articles répertoriés dans PubMed au cours de cette période, moins de 10% ont été diffusés via Twitter par des chercheurs.

Stefanie Haustein de l’université de Montréal (Canada) et ses collègues ont cependant observé une progression dans le temps. Plus précisément, 2,4% des articles publiés en 2010 ont été twittés au moins une fois, contre 10,9% de ceux parus en 2011. Quant aux articles de 2012, 20,4% ont fait l’objet d’un tweet.

La revue qui a le plus de tweets par article publié ? Cutis, spécialisée en dermatologie

Les 15 articles les plus twittés pendant cette période ont été publiés dans des revues scientifiques généralistes, comme NatureSciencePNAS (comptes-rendus de l’académie des sciences américaines) ou d’autres publications médicales prestigieuses telles que le New England Journal of Medicine (NEJM) ou The LancetNature a été la revue avec le plus fort taux de citations dans Twitter : 13.430 tweets ont relayé 1.083 articles.

Autre revue appréciée des chercheurs relayant des articles via Twitter : Cutis, une revue de dermatologie. C’est elle qui a le plus de tweets par article publié. Au total, moins de 20% des articles de la majorité des journaux couvrant le champ de la biomédecine sont twittés.

THYROÏDE. Quels ont été les articles les plus twittés ? Arrive en première place un article de chercheurs allemands paru en 2011 dans les PNAS. Il décrit l’impact cellulaire au niveau génétique de l’exposition à de faibles doses de radiations chez des jeunes patients atteints d’un cancer de la thyroïde suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Cet article a été twitté 963 fois.

À la deuxième place figure également un article de chercheurs américains sur les conséquences d’un autre accident nucléaire, en l’occurrence un article sur la contamination des sols par l’isotope radioactif césium-137 après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Un article publié dansScience sur les effets de Google sur la mémoire occupe la troisième position quand au nombre de tweets. En très bonne place également, on remarque un article paru dans le NEJM consacré à l'« open access », autrement dit la mise en libre accès de l’information scientifique.

Un record sur Twitter : les risques à manger un calamar...

Des articles plus drôles ont également eu les faveurs des chercheurs utilisant Twitter, comme celui de chirurgiens américains résumant leur expérience de la réparation pour fractures de la verge survenues lors de situations sexuelles stressantes.

Un article rédigé par des urgentistes sud-coréens a également eu beaucoup de succès via Twitter. Ils rapportaient dans le Journal of Parasitology avoir retiré chirurgicalement de la langue, des joues et des gencives quinze lésions blanchâtres de 5 mm de long.

SPERMATOPHORES. La patiente, une femme de 63 ans, venait de croquer un calamar qu’elle avait plongé quelques secondes dans l’eau bouillante puis découpé en petits morceaux afin d’en vérifier le goût. Elle n’avait pas retiré les organes internes. À la première bouchée, la sexagénaire avait ressenti une vive douleur et a recraché le tout, sans rien avaler. Elle avait également une sensation de corps étrangers dans la bouche. Les médecins ont découvert que les organismes qui remuaient dans les muqueuses buccales n’étaient autres que des spermatophores. Autrement dit, des petits sacs remplis de spermatozoïdes que le calamar expulse avec force vers la femelle pour la féconder…

À noter également dans le top 15 des publications signalées sur Twitter, des articles sur l’autisme, l’acné sévère de l’adolescent et l’impact d’un minimum d’activité physique en termes de mortalité et d’espérance de vie.

Il est à noter que seuls 8 des 25 périodiques scientifiques les plus cités sur le service de microblogging disposaient d’un compte Twitter sur leur site web.

Au total, ce sont les articles relatifs à la médecine générale et médecine interne qui engendrent le plus de citations sur Twitter. Ils représentent 13% de l’ensemble des tweets. Viennent ensuite les articles traitant de psychologie, nutrition, allergologie et anesthésiologie.

"FACTEUR D'IMPACT". Enfin et surtout, il apparaît que le taux de citations dans Twitter n’est pas corrélé avec le taux de citations par d’autres chercheurs. En d’autres termes, un article remarqué par des chercheurs qui diffusent cette information par microblogging ne saurait refléter l’impact qu’aura ce même article au sein de la communauté scientifique. Le taux de couverture dans Twitter n’est pas prêt de remplacer le sacro-saint « facteur d’impact » !

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin urologue et chirurgien urologue - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

CTUALITÉ > SOCIÉTÉ > CES MÉDECINS "MERCENAIRES" QUI PLOMBENT LE BUDGET DE L'HÔPITAL

Ces médecins "mercenaires" qui plombent le budget de l'hôpital

Publié le 17-12-2013 à 07h24

Près de 6.000 praticiens sont employés en intérim par les hôpitaux publics, qui leur versent "plus du triple" du salaire reçu par les titulaires.

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Le phénomène des médecins "mercernaires" bénéficie d'une véritable omerta", note le rapport. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Le phénomène des médecins "mercernaires" bénéficie d'une véritable omerta", note le rapport. (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

Jusqu'à 15.000 euros par mois : surpayés, les médecins employés à titre temporaire par les hôpitaux coûtent cher à la collectivité, souligne un rapport parlementaire consacré à ce phénomène qui bénéficie d'une "véritable omerta".

"L'hôpital public est à la peine pour recruter certaines spécialités, caractérisées par une forte pénibilité", souligne le député PS Olivier Véran, lui-même neurologue, dans ce rapport présenté mardi 17 décembre aux députés.

Anesthésie, médecine d'urgence et radiologie souffrent plus particulièrement de pénurie chronique de professionnels, tout comme la gynécologie-obstétrique et la pédiatrie.
Face à cette situation, les directeurs d'hôpitaux, confrontés à une "surenchère salariale", sont contraints par une réglementation rigide qui ne leur permet pas d'augmenter la rémunération au-delà d'un certain seuil. Certains y dérogent, d'autres recrutent des médecins sur de courtes durées, au tarif du remplacement. Et renouvellent le contrat mois après mois.

"Une véritable omerta"

Mais cette pratique coûte cher. Un médecin intérimaire touche en moyenne de 600 à 800 euros nets pour une journée de travail et son collègue titulaire 260 euros, selon le rapport.
Au final, cela représente un coût de 1.370 euros TTC à l'hôpital, soit "plus du triple du coût normal d'une journée de travail pour un praticien hospitalier (médecin titulaire)".
Le surcoût est évalué "de l'ordre de 500 millions d'euros" par an pour l'hôpital public.
La situation est "plus critique" dans les petites structures où certains services "ne se maintiendraient ouverts qu'en recrutant 100% de remplaçants".

"On n'a pas le choix, il faut faire tourner la boutique !", explique Nicolas Longeaux, président de la Commission médicale d'établissement de l'hôpital de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), qui a notamment recours à plusieurs intérimaires dans son service de radiologie pour épauler le seul titulaire.

Ce phénomène "semble avoir pris de l'ampleur mais bénéficie d'une véritable omerta", note le rapport.
Impossible de connaître précisément le nombre de médecins temporaires à l'hôpital : "aucune structure nationale n'a de compétence pour les répertorier", souligne-t-il, avançant le chiffre de 6.000 praticiens.

Qualité et sécurité des soins sont remises en cause

Le marché se répartit entre sociétés de recrutement, agences d'intérim et recrutements directs en "gré à gré", "solution la plus couramment utilisée", selon lui.

"Les candidats à ce mode d'exercice qui a ses contraintes mais peut s'avérer très lucratif ne manquent pas", relève-t-il encore.
Jeune qui ne cherche pas à se fixer tout de suite (20%), mère de famille (25%) ou senior retraité (25%), "il n'y a pas de profil type", selon lui.

Dans 30% des cas, il s'agit d'un professionnel de l'intérim qui cherche à "gagner autant en travaillant moins ou à gagner beaucoup plus", jusqu'à 15.000 euros par mois.

L'argument financier n'a pas motivé le choix d'Olivier Vinot, un anesthésiste de 52 ans qui a renoncé à son poste de titulaire dans un grand CHU pour effectuer des missions d'intérim. Témoignant auprès de l'AFP, il dit apprécier sa "liberté d'organisation", qui lui permet d'effectuer en parallèle des missions humanitaires.

Certains cumulent leur fonction de titulaire avec des missions courtes ailleurs sur leurs week-end, congés, RTT, voire repos de sécurité, une pratique "totalement illégale".
Plus grave : "le marché s'est emballé, remettant en cause par endroits la qualité, la continuité, la sécurité des soins", affirme le rapport.

14 recommandations pour limiter ces pratiques

Pour autant, "il est difficile de déterminer si la multiplication des missions temporaires s'accompagne d'un sur risque pour les malades".
"Ce qui est certain, c'est que le médecin (remplaçant) ignore tout ou presque des procédures propres à chaque établissement".

Or les contrôles sont rares, selon Olivier Véran. "Il n'y a pas de remontée du terrain, les ARS (agence régionale de santé) s'impliquent avec parcimonie, les hôpitaux sont tous seuls", a-t-il estimé lors de la présentation du rapport à la presse.

"Nous contrôlons la déontologie des contrats passés par les médecins inscrits à l'Ordre des médecins mais nous n'avons pas de pouvoir sur leur rémunération", explique à l'AFP le docteur François Simon de l'Ordre des médecins.

Ce rapport, qui détaille 14 recommandations pour limiter ces pratiques, pourrait faire l'objet d'une proposition de loi, a précisé Olivier Véran, qui propose, entre autres, de plafonner le niveau de rémunération des médecins "mercenaires".

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