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Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC

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Mme. Samira le Goic Miladi a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 6 ans

Bonjour,

Je cherche un poste praticien attaché en anatomie pathologique de préfrence au département de Finistère , ou en Bretagne.

Mme. antoinette GELOT a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 8 ans

Bonjour,

Voici un programme de Neuropathologie du Développement : Session 4 Prosencephale : Anatomie et développement, Malformations les Jeudi 9 novembre 2017 et Vendredi 10 novembre 2017

Inscription gratuite, auprès de didier.lacapelle@aphp.fr

Le programme se trouve dans le PDF

Merci

Mle. Maëlle DONG a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 8 ans

 

Des chercheurs américains de l'université de Washington ont mis au point une technique qui permettrait d'augmenter jusqu'à 40 % la viabilité des cellules productrices de sperme chez les jeunes garçons prépubères. Ces travaux conduits chez des souris, ont été publiés dans la revue scientifique Stem Cell Reports.(...)

Mle. Maëlle DONG a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 8 ans

 

Une fois de plus, l'ONG Générations futures donne l'alerte. À la suite à des tests, elle annonce jeudi 6 avril que des résidus de glyphosate, substance classée « cancérogène probable » par une agence de l'ONU, ont été retrouvés dans les urines d'un échantillon de 30 personnes. L'association a fait analyser les urines matinales de personnes des deux sexes, âgées de 8 à 60 ans, habitant en ville ou à la campagne, à l'alimentation variable (biologique ou non, végétarienne ou non).(...)

Mme. Stéphanie Germain a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans
M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Nous allons bientôt connaître la totalité des prédispositions génétiques des bébés. Grâce à l’effondrement du coût du séquençage ADN, un diagnostic génomique complet est déjà possible très tôt dans la grossesse à partir d’une simple prise de sang chez la mère. Il est inéluctable que ce séquençage remplace l’amniocentèse, technique beaucoup plus risquée, qui entraîne une fausse couche dans 0,5 à 1 % des cas. Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) vient d’ailleurs de recommander aux pouvoirs publics d’accepter le séquençage prénatal par prélèvement sanguin maternel qui ne présente aucun risque pour la mère et le bébé. Il a toutefois souligné que la possibilité de lire tout le patrimoine génétique du bébé – au lieu de ne dépister que les trisomies – allait poser des questions éthiques majeures. 

En effet, le séquençage intégral de l’ADN de l’enfant va bouleverser notre rapport à la procréation puisque des milliers de maladies pourront être dépistées systématiquement pendant la grossesse. Aujourd’hui, 97 % des trisomiques dépistés sont avortés. Ferons-nous demain différemment avec les autrespathologies alors que le désir de l’enfant parfait habite la plupart des parents ? Il est hautement probable que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) sera privilégiée dans un nombre élevé de prédispositions génétiques. L’encadrement de cette technique sera d’autant plus difficile que le séquençage prénatal, contrairement à l’amniocentèse, se pratique en début de grossesse, période où l’IVG est totalement libre.

Nous dévalons le toboggan eugéniste sans débat philosophique. Certains parents avortent déjà leurs bébés présentant une mutation des gènes BRCA1-2 qui indique une forte probabilité (70 % et 40 %) de développer à l’âge adulte un cancer du sein ou des ovaires. Indépendamment de toute considération morale, ce choix est irrationnel : il est très probable que le cancer du sein sera contrôlé en 2040 ou 2050. Autre exemple, la mutation du gène LLRK2 entraîne deux risques sur trois de développer la maladie de Parkinson, qui débute rarement avant 40 ans. Un enfant dépisté en 2015 pour cette mutation ne serait pas malade avant 2055. La décision d’interrompre une grossesse doit être prise non pas en fonction de lagravité de la maladie en 2015, mais à l’époque où la maladie toucherait l’enfant.

 

Voilà médecins et parents confrontés à un pari technologique : comment vaévoluer la prise en charge des pathologies dans les décennies qui viennent ? Telle maladie sera-t-elle encore mortelle en 2030, 2040 ou 2060 ? Aucune structure médicale ne maîtrise la prospective à aussi long terme et le corps médical n’y a jamais réfléchi. Pourtant, il est crucial de former les médecins à la prospective technologique sauf à accepter l’avortement de nombreux bébés qui grâce aux progrès de la médecine pourraient facilement être traités dans le futur. Le CCNE pourrait structurer cette démarche. Son président, le professeur Jean-Claude Ameisen, cumule une expertise en génétique, une grande humanité et une remarquable vision prospective. Des compétences nécessaires pour ce sujet sensible qui, s’il n’est pas traité rapidement, risque de condamner, dans le silence des laboratoires et sans débat éthique, des milliers d’enfants chaque année enFrance.

Laurent Alexandre est chirurgien urologue, président de DNAVision. l.alexandre@dnavision.be

 

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

AFP 26 MARS 2014 À 14:51

Des gélules de Pradaxa du laboratoire allemand Boehringer Ingelheim.Des gélules de Pradaxa du laboratoire allemand Boehringer Ingelheim. (Photo Philippe Huguen. AFP)

Les familles de quatre personnes âgées décédées, qui prenaient ce médicament, avaient porté plainte en 2013.

 

Le parquet a classé sans suite la plainte de familles de personnes âgées décédéesaprès avoir pris l’anticoagulant de nouvelle génération (NACO) Pradaxa, a annoncé mercredi l’avocat des plaignants qui confirmait une information de RTL. MePhilippe Courtois a ajouté que ses clients allaient en conséquence déposer une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile, pour obtenir la désignation de juges d’instruction malgré ce classement par le parquet de Paris.

«Je trouve cette décision hâtive et aberrante», a commenté Me Gérard Courtois. Selon lui, sont récemment apparus aux Etats-Unis des éléments tendant à démontrer «que l’étude préalable à la mise sur le marché» du Pradaxa «avait été tronquée».

Les plaignants étaient des proches de quatre personnes âgées de 78 à 84 ans décédées fin 2012 et début 2013. Outre le laboratoire Boehringer-Ingelheim, ils visaient également l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex Afssaps) à qui ils reprochent d’avoir méconnu les principes de précaution et de prévention sur le risque hémorragique que provoquerait ce médicament.

Déposées en octobre 2013, ces plaintes intervenaient après une mise en garde de l’ANSM sur cette nouvelle classe d’anticoagulants apparus en 2008, prescrits dans un premier temps pour prévenir les risques de thromboses (caillots de sang) après une opération de la hanche ou du genou. Depuis 2012, ils sont également utilisés pour prévenir le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez des personnes souffrant de fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque.

Dans sa mise en garde, l’ANSM rappelait que les NACO présentaient des risques hémorragiques et invitait les médecins à respecter strictement les indications, notamment chez le sujet âgé, pour limiter ces risques.

Environ 1,26 million de patients recevaient des anticoagulants oraux (anciens ou nouveaux) fin 2013. Les anti-vitamines K, plus anciens, restent le traitement oral de référence. Ils nécessitent une surveillance régulière de l’activité coagulante par prélèvement sanguin et l’on dispose d’un antidote en cas d’accident hémorragique. Ce qui n’est pas le cas des NACO - Pradaxa (dabigatran), Xarelto (rivaroxaban) et Eliquis (apixaban) - arrivés sur le marché à partir de 2008 en France et dont les prescriptions se sont envolées, pas toujours à bon escient, selon un point dressé par l’ANSM et l’Assurance maladie en novembre dernier.

Dans ce point, l’Assurance maladie reconnaissait que 5 à 10% des prescriptions de NACO correspondait à des indications non validées, voire dangereuses, notamment chez des patients atteints d’insuffisance hépatique ou rénale. Elle relevait également que 10% des patients ayant débuté un traitement par NACO au dernier trimestre 2012 étaient des patients de plus de 80 ans, sans surveillance de leur fonction rénale, alors qu’il y a un risque d’accumulation et donc d’hémorragie quand les reins fonctionnent moins bien avec l’âge.

AFP

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

AFP 26 MARS 2014 À 14:51

Des gélules de Pradaxa du laboratoire allemand Boehringer Ingelheim.Des gélules de Pradaxa du laboratoire allemand Boehringer Ingelheim. (Photo Philippe Huguen. AFP)

Les familles de quatre personnes âgées décédées, qui prenaient ce médicament, avaient porté plainte en 2013.

 

Le parquet a classé sans suite la plainte de familles de personnes âgées décédéesaprès avoir pris l’anticoagulant de nouvelle génération (NACO) Pradaxa, a annoncé mercredi l’avocat des plaignants qui confirmait une information de RTL. MePhilippe Courtois a ajouté que ses clients allaient en conséquence déposer une nouvelle plainte, avec constitution de partie civile, pour obtenir la désignation de juges d’instruction malgré ce classement par le parquet de Paris.

«Je trouve cette décision hâtive et aberrante», a commenté Me Gérard Courtois. Selon lui, sont récemment apparus aux Etats-Unis des éléments tendant à démontrer «que l’étude préalable à la mise sur le marché» du Pradaxa «avait été tronquée».

Les plaignants étaient des proches de quatre personnes âgées de 78 à 84 ans décédées fin 2012 et début 2013. Outre le laboratoire Boehringer-Ingelheim, ils visaient également l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex Afssaps) à qui ils reprochent d’avoir méconnu les principes de précaution et de prévention sur le risque hémorragique que provoquerait ce médicament.

Déposées en octobre 2013, ces plaintes intervenaient après une mise en garde de l’ANSM sur cette nouvelle classe d’anticoagulants apparus en 2008, prescrits dans un premier temps pour prévenir les risques de thromboses (caillots de sang) après une opération de la hanche ou du genou. Depuis 2012, ils sont également utilisés pour prévenir le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez des personnes souffrant de fibrillation auriculaire, un trouble du rythme cardiaque.

Dans sa mise en garde, l’ANSM rappelait que les NACO présentaient des risques hémorragiques et invitait les médecins à respecter strictement les indications, notamment chez le sujet âgé, pour limiter ces risques.

Environ 1,26 million de patients recevaient des anticoagulants oraux (anciens ou nouveaux) fin 2013. Les anti-vitamines K, plus anciens, restent le traitement oral de référence. Ils nécessitent une surveillance régulière de l’activité coagulante par prélèvement sanguin et l’on dispose d’un antidote en cas d’accident hémorragique. Ce qui n’est pas le cas des NACO - Pradaxa (dabigatran), Xarelto (rivaroxaban) et Eliquis (apixaban) - arrivés sur le marché à partir de 2008 en France et dont les prescriptions se sont envolées, pas toujours à bon escient, selon un point dressé par l’ANSM et l’Assurance maladie en novembre dernier.

Dans ce point, l’Assurance maladie reconnaissait que 5 à 10% des prescriptions de NACO correspondait à des indications non validées, voire dangereuses, notamment chez des patients atteints d’insuffisance hépatique ou rénale. Elle relevait également que 10% des patients ayant débuté un traitement par NACO au dernier trimestre 2012 étaient des patients de plus de 80 ans, sans surveillance de leur fonction rénale, alors qu’il y a un risque d’accumulation et donc d’hémorragie quand les reins fonctionnent moins bien avec l’âge.

AFP

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Simon ASSOUN
Par Simon ASSOUN

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Publié le 21-03-2014 à 12h02

Le super-ordinateur Watson d'IBM permettra de proposer des traitements personnalisés aux personnes atteintes de cancer.

Outre sa puissance de calcul, le super ordinateur Watson a la capacité à mettre à jour des bases de données sur lesquelles les médecins s'appuient pour proposer des traitements à leurs patients HO / IBM / AFPOutre sa puissance de calcul, le super ordinateur Watson a la capacité à mettre à jour des bases de données sur lesquelles les médecins s'appuient pour proposer des traitements à leurs patients HO / IBM / AFP
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Proposer des traitements personnalisés aux patients atteints de cancer, c'est l'ambition deWatson, le super-ordinateur d'IBM. Le groupe informatique en a fait l'annonce mercredi 20 mars. Le domaine de la pharmacogénomique se développe encore avec cette nouvelle association entre l'informatique et la biologie.

Le New York Genome Center (NYGC) travaille à développer des traitements adaptés au profil génétique de chaque individu. En s'associant à Watson, les capacités de traitement de données seront démultipliées.

Un ordinateur puissant au service de la biologie

Selon Laurent Chouchana, pharmacien et chercheur en pharmacogénétique à l'Inserm*, "la médecine personnalisée prend véritablement son envol aujourd'hui, grâce à la diminution des coûts de séquençage et l'augmentation de la puissance de calcul d'ordinateurs comme Watson."

LIREWatson, l'ordinateur d'IBM au chevet des médecins

Sciences et Avenir avait consacré un reportage sur le sujet dans le N° 798 - Aou?t 2013 - Sciences et Avenir

CARTE. L'utilisation d'un super-ordinateur pour le traitement des patients atteints de cancer est une évolution importante pour le chercheur : "jusqu'à maintenant, on regardait une mutation génétique sur un gène donné pour prédire la réponse à un traitement. Grâce à ces nouveaux outils, il sera possible d'obtenir un profil de plusieurs mutations sur plusieurs gènes représentatifs de la tumeur".

OBJECTIF. En reliant ces masses de données génétiques avec des données cliniques (comme par exemple la réponse ou non à un traitement), l'outil proposera un traitement adapté au profil génétique de la personne.

Un médecin ne peut pas connaître toutes les mutations par cœur"

Les mutations propres à chaque cancer représentent des données qu'un être humain ne peut pas mémoriser. La mémoire de Watson pourra ainsi aider les médecins à identifier le cancer de chaque patient.

Watson peut apprendre

Outre sa puissance de calcul et sa mémoire, l'autre force de cet ordinateur est sa capacité à intégrer en permanence dans ses bases de données les nouvelles études sur lesquelles les médecins s'appuient pour proposer des traitements. Watson peut "apprendre" en permanence.

Traiter chaque patient avec un traitement individualisé

"On peut imaginer qu'à l'avenir, on obtiendra le profil génétique d'une tumeur correspondant à un patient donné, et le médicament le plus adapté pourra être prescrit, s'enthousiasme Laurent Chouchana. Chaque patient en fonction de son type de cancer recevra un traitement individualisé."

Il existe en France un programme de médecine génomique avec une méthodologie équivalente :  le CIT, qui réunit un réseau de laboratoires mettant en commun des échantillons tumoraux séquencés et étudiés.

(*)INSERM UMR-S 1147 "MEPPOT"
"Médecine Personnalisée, Pharmacogénomique et Optimisation Thérapeutique"

Sur le web: Santé : Dépistage contre le cancer colorectal (Chambéry)
 
 
 

 

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Françoise Marmouyet | Journaliste

A l’institut Curie, il reçoit des patientes susceptibles de développer un cancer du sein ou des ovaires. Avec ses croquis, il leur explique, les aide à faire les bons choix et tente de tenir la mort à distance.


Antoine De Pauw en consultation (Noak/ Le Bar Floréal /Institut Curie)

Il a beau côtoyer des patients parfois malades, parfois en stade terminal du cancer, ça n’est pas son affaire. Non pas qu’il soit insensible – depuis presque dix ans qu’il officie comme conseiller génétique au sein de l’unité de génétique clinique de l’Institut Curie, Antoine De Pauw a appris, bien sûr, à déceler fatigue ou lassitude chez ses patients, qui pour certains sont en bout de parcours, et à les soutenir –, mais son domaine à lui, c’est l’oncogénétique, c’est-à-dire la génétique appliquée aux cancers.

Un chercheur d’anomalies

UN MÉTIER RÉCENT

C’est la loi de santé publiqued’août 2004 qui a permis la naissance du métier de conseiller en génétique. Objectif : former des professionnels capables de seconder les médecins généticiens en nombre insuffisant pour faire face à l’essor des demandes de consultations génétiques. Tous les conseillers en génétiques français sont titulaires d’un master professionnel en « sciences de la santé, mention pathologie humaine, spécialité conseil génétique et médecine prédictive », délivré par l’Université d’Aix-Marseille. Ils sont aujourd’hui près de 150 à exercer en France.F.M.

Ce qu’il ausculte, ce ne sont pas les corps, mais les gènes et les antécédents familiaux. Ce qu’il traque : ces infimes changements dans le code d’un gène, qu’on appelle mutation, et qui prédisposent à certains cancers.

Lui s’est spécialisé dans ceux du sein et de l’ovaire, et cherche chez ses patients et leurs « apparentés » une anomalie des gènes BRCA1 etBRCA2, identifiés depuis le milieu des années 1990, et susceptibles defavoriser ces cancers. Il se voit « comme un traducteur, qui tente d’expliquer avec des mots simples des mécanismes extrêmement complexes ».

L’une de ses missions : calculer chez des patients en bonne santé ou atteints de ces cancers la probabilité qu’ils soient porteurs de ces mutations, prescrire ou non un dépistage génétique et en fonction de son résultat proposer une prise en charge adaptée du patient et de ses « apparentés ».

Expliquer sans angoisser

Au cours de ses consultations – dix à quinze par jour en moyenne – la première étape, sa préférée, c’est celle de l’explication :

« Les moments les plus gratifiants, c’est quand le patient a compris, quand il me remercie en fin de consultation parce que je suis parvenu à lui décrire notre démarche et ses enjeux sans l’angoisser démesurément. »

Et pour ça, le trentenaire, petit bouc et yeux marrons vifs, a sa technique :

« Certains collègues utilisent des plaquettes avec des schémas tout faits, moi je préfère dessiner sous les yeux des patients, ça rend l’échange plus fluide, ça leur permet de suivre mes explications pas à pas, de rebondir. »

Attablé dans un restaurant japonnais du Ve arrondissement, à deux pas de l’institut Curie, il reproduit un croquis :


Le croquis dessiné par Antoine De Pauw (D.R.)

Et il explique, comme il le ferait avec un patient, métaphores pédagogiques à l’appui :

« Notre corps est constitué de milliards de cellules. Chacune possède un noyau, qui contient notre patrimoine génétique : 23 paires de chromosomes, chaque paire héritée pour moitié du père, pour moitié de la mère (d’où l’hérédité des gènes). Un chromosome est un filament d’ADN sur lequel sont disposés nos gènes. Il faut le voir comme un collier de perles, chaque perle correspondant à un gène.

Par exemple le gène BRCA1 est une perle qui se trouve sur le chromosome 17, le gène BRCA2 sur le chromosome 13. La mutation, c’est une maladie génétique, une anomalie d’un gène. L’alphabet génétique est constitué des 4 lettres ATGC. Chaque gène est un code comprenant ces quatre lettres. Une mutation, c’est une erreur dans le code, comme une faute d’orthographe dans un mot. »

Calculs de probabilités

Face à un patient,l’enquête d’Antoine se fait en deux temps :

« On cherche d’abord les précédents de maladie dans la parenté du patient, en étant le plus précis possible. Par exemple s’il y a eu des décès liés à un cancer des ovaires, il faut que je sache l’âge exact de cette mort : vous n’avez pas la même probabilité d’en développer un si toutes vos tantes en sont mortes à 40 ans ou si vos deux grands mères l’ont déclaré à 75 ans. »

A ce stade, l’équipe évalue si la patiente a des chances d’être porteuse d’une mutation de BRCA1 ou 2, et si un test génétique doit être fait pour le vérifier. Si la réponse est oui, on prélève alors de la salive, et on fait une prise de sang.

Les deux échantillons atterrissent dans les labos de l’Institut Curie pour analyse. Les progrès dans ce domaine permettent aujourd’hui de livrer des résultats en cinq semaines pour les cas urgents. En général, c’est trois mois après que le verdict tombe :

« Que ce dépistage soit positif – et que la patiente possède donc un gène muté – ou que ce dépistage soit négatif (pas de mutation identifiée), je calcule la probabilité pour elle de développer un cancer. »

Si cette probabilité est importante, un suivi très serré est privilégié :

  • mammographies fréquentes ; 
    VOIR LE DOCUMENT

    (Fichier PDF)

  • échographies ;
  • IRM ;
  • masectomie (on en a beaucoup parlé au printemps dernier quand Angelina Jolie a annoncé qu’elle avait subi une amputation préventive des deux seins) ;
  • ablation des ovaires.

On parle alors de médecine préventive :

« Ce sont des décisions très difficiles à prendre pour les patientes mais aussi pour l’équipe médicale, car ces opérations sont lourdes de conséquences pour une femme... Il nous arrive de dissuader des femmes qui souhaitent une ablation car le risque de cancer n’est pas suffisamment élevé. »

Les sœurs fâchées

Dernière étape, et pas des moindres : si le dépistage est positif, il faut demander aux porteurs de cette mutation, atteints du cancer ou pas, d’en aviser leur famille.

Parfois, les patients ne veulent pas être l’oiseau de mauvais augure. Des filles craignent d’enfoncer leurs parents. Des pères se sentent coupables du cancer de leur enfant. Il arrive même que certains malades n’acceptent pas le test.

C’est le cas d’un homme atteint du cancer du sein (cela arrive, même si c’est rare), et dont des ascendants avaient pourtant eux aussi développé cette maladie :

« On ne peut évidemment pas forcer les gens à bénéficier d’un test génétique, c’est la liberté de chacun de vouloir savoir ou ne pas savoir, mais quand ils le refusent, ils privent leur lignage d’une information capitale. »

Et puis il y a ces familles en conflit, où les frères ou les cousines ne s’adressent plus la parole. Même quand le test est positif, certains refusent de contacter des gens qu’ils ne voient plus pour leur annoncer le risque héréditaire. Ils portent pourtant une lourde responsabilité et, sans les contraindre, la loi les pousse depuis mai 2013 à franchir le pas.

S’ils ne le font pas par eux-même, les centres de soins peuvent se charger de prévenir les « apparentés » concernés. C’est une des tâches d’Antoine. Récemment, une de ses patientes, atteinte du cancer des ovaires et porteuse de la mutation BRCA1 lui a demandé d’informer sa sœur, bien portante, à sa place.

Les deux femmes ne se parlaient plus depuis plusieurs années :

« Ça a été un moment émouvant et pénible : quand je l’ai eue au téléphone, elle m’a dit : “ J’espère seulement que ma sœur va bien, qu’elle est dans une démarche préventive et non curative. ” Je n’ai pu lui répondre, secret professionnel oblige, mais je savais que sa sœur était en échec thérapeutique. J’espère qu’elles se sont reparlé. »

Essayer de mettre la mort à distance

« L’échec thérapeutique », ce terme médical qui tente de mettre la mort à distance, c’est là l’aspect le plus difficile dans le travail d’Antoine :

« Il n’y a pas longtemps, une patiente très malade à qui l’on a fait un dépistage m’a dit : “Je ne serai certainement plus là lorsque les résultats tomberont.” »

Que répondre à cela ?

« Je n’ai pas minimisé, je n’ai pas fait comme si cette option n’avait pas de sens, mais je lui ai dit que si le test était positif, quoiqu’il arrive, les gens concernés seraient informés. C’est pour ça qu’on est là. »

Si aujourd’hui, on n’adapte pas encore les traitements des cancers de l’ovaire ou des seins en fonction de leurs caractéristiques génétiques constitutionnelles, cela pourrait changer dans un futur proche.

Des essais cliniques sont en cours sur certaines patientes de l’Institut Curie. Il s’agit de tester des molécules, les inhibiteurs de PARP, qui montreraient une réelle efficacité pour les malades porteurs d’une mutation du gène BRCA1 ou BRCA2 :

« Si ces essais étaient concluants, quelle avancée... Nos tests génétiques ne serviraient plus seulement à prévenir la maladie, mais à mieux soigner ! »

Avec un risque cependant : celui d’être submergé par des demandes de dépistages.

« Il faudra alors certainement repenser notre organisation. »

Questions/Réponses

  • Quel est votre contrat de travail ?

Je suis en CDI à l’Institut Curie depuis neuf ans, et j’ai un statut de cadre.

  • Quel est votre salaire ?

Je touche près de 2 350 euros nets par mois en moyenne. Cette somme comprend mon salaire de base, auquel il faut ajouter une prime annuelle d’environ 400 euros, liée à mon statut de cadre.

En France, les salaires des conseillers génétiques vont de 1 500 à 2 400 euros net par mois. Il n’y a aujourd’hui aucun texte qui précise les grilles de salaire, ce qui entraîne cette grande inégalité entre nous.

  • Quels sont vos horaires ?

Ils sont assez variables. Ça peut être du 9h-17h45 quand je vais chercher mon petit garçon à la crèche, et du 9h-19h30 le reste du temps. Même si je ne suis pas en consultation, je peux toujours m’avancer sur le dossier d’un patient, ou consulter les articles de recherche récents. J’ai toujours à faire.

  • Quand vous débarrassez-vous de votre tenue de travail ?

J’essaie de le faire dès que je rentre chez moi, de ne pas ramener de travail à la maison depuis que j’ai un enfant. Avant c’était différent, car en plus de mon activité professionnelle, j’ai préparé et soutenu une thèse en génétique, je travaillais davantage le soir et les week-end.

Parfois, il est difficile de déconnecter quand on a vu dans la journée des patients avec une histoire personnelle ou familiale dramatique, avec une maladie très grave, surtout lorsqu’ils ont comme moi âgés d’une trentaine d’année. Mais il le faut, en tout cas j’essaie de me l’imposer.

  • Quel rôle estimez-vous jouer ?

Je travaille sous la responsabilité de trois médecins généticiens. Je suis à l’interface entre eux et les patients. J’enquête sur les précédents de maladie dans la parenté du patient.

Après cette enquête, j’évalue avec l’équipe s’il est nécessaire de procéder à un test génétique pour rechercher une mutation. Que le test soit positif ou négatif, je calcule le risque pour la patiente de développer un cancer, et nous proposons une prise en charge adaptée.

  • Votre travail vous demande-t-il un effort physique ?

Non, pas spécialement.

  • Votre travail vous demande-t-il un effort mental ?

Oui, notamment parce que le métier de conseiller en génétique demande un gros travail de veille scientifique. Il faut se tenir au courant de l’avancée des recherches partout dans le monde.

Je consulte un maximum de revues scientifiques : The European Journal of Human Genetics, The American Journal of Human Genetics par exemple. Je vais aussi beaucoup sur le site PubMed, qui recense tous les articles médicaux qui paraissent. Dans l’idéal il faudrait y consacrer au moins trois heures par semaine, mais je n’en ai pas toujours le temps.

  • Avez-vous l’impression de bien faire votre travail ?

Honnêtement, oui. J’ai l’entière confiance des trois médecins généticiens avec lesquels je travaille. En ce moment le service est un peu débordé, mais globalement ça se passe plutôt bien. Et mes entretiens d’évaluation sont positifs...

  • Votre travail laisse-t-il des traces sur vous ? 

    L’inquiétude d’Antoine de Pauw

Bien sûr certains patients me touchent... Parfois j’en parle avec ma femme, mais j’essaie de faire le vide quand je rentre chez moi.

Ça me travaille parfois, mais je ne dirais pas que ça laisse des traces.

 

  • Si vous deviez donner une note sur 20 à votre bien être au travail ?

17/20. Jamais je ne pars le matin en me disant : « J’ai pas envie de bosser aujourd’hui. » L’équipe est super. J’adore le contact avec les patients, j’y consacre un maximum de temps. La génétique m’a toujours fasciné, et j’ai la chance aujourd’hui de travailler dans ce domaine.

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

ERIC FAVEREAU 3 MARS 2014 À 19:36

Les urgences de l'hôpital Tenon, à Paris,en 2010.Les urgences de l'hôpital Tenon, à Paris,en 2010. (Photo Vincent Nguyen. Riva Press)

RÉCIT

Après la mort d’une patiente à Cochin, un rapport évoque un «problème de communication».

 

Il n’y aurait donc eu «aucune faute individuelle», juste un «problème de communication», et aussitôt «des actions correctrices ont été engagées», selon le rapport, publié ce week-end, au sujet de la personne retrouvée morte la semaine dernière aux urgences de l’hôpital Cochin à Paris, huit heures après son arrivée dans les lieux. Tout cela est dit en des termes bien administratifs. Et si, plus prosaïquement, il s’agissait d’un manque… d’hospitalité ? Les urgences, on le sait, c’est la porte d’entrée de l’hôpital. S’y mélangent des détresses vitales avec des blessures moins graves.

SUR LE MÊME SUJET

«Repliées». Tim Greacen, représentant des usagers à l’Assistance public-hôpitaux de Paris (AP-HP), vient parfois à l’improviste dans ces services d’urgences. Il s’installe, puis observe.«Aux urgences, on attend. C’est une drôle d’attitude qu’ont les médecins, note-t-il. Ils ne vont pas vers les malades. Les personnes qui arrivent ont peur, elles sont angoissées, souvent repliées sur elles-mêmes, elles ne savent pas ce qu’elles ont. Or elles ont l’impression que les gens qui les accueillent ont la tête derrière leur ordinateur et ont mille autres choses à faire. Elles ont le sentiment de déranger.»

Dans le drame survenu aux urgences de Cochin, qui a parlé à cette femme ? Qui est allé vers elle ? Le rapport de l’AP-HP commence par un constat : «Le jour de l’événement, la situation en personnel était conforme à ce qu’elle doit être habituellement.» Puis, il fait le rappel de la méthode très «pro» de la prise en charge. Selon la règle, lors de leur arrivée, les patients sont très vite vus par une infirmière d’accueil et d’orientation (IAO) : «Les patients dont l’état requiert une prise en charge immédiate par un médecin reçoivent la priorité 1, ceux à voir en moins de vingt minutes la priorité 2, ceux à voir dans l’heure la priorité 3. Les patients de priorité 4 et 5 sont à voir, respectivement, en moins de deux heures ou quatre heures. Suivant le niveau, les patients sont placés en salle d’attente ou en zone d’attente couchée.»

C’est clair. Normalement efficace. Ce jour-là, les urgences de l’hôpital Cochin recensent 152 passages dans la journée. La patiente en question est âgée de 61 ans. Elle est amenée sur place à 16 h 30 par les pompiers. Le motif de l’appel est une blessure au pied par un morceau de verre. «Elle est vue par l’infirmière d’orientation à 16 h 48… La priorité 3 [à voir dans l’heure] lui est attribuée et l’infirmière souhaite pouvoir surveiller cette patiente. Elle la place dans un fauteuil de la zone d’attente couchée. Cette zone, située en face de son poste, est extrêmement passante.»

Ensuite ? Beaucoup, beaucoup de temps passe. «A 21 heures, l’infirmière transmet à sa collègue de nuit les informations, concernant d’une part les patients de la zone couchée et d’autre part les patients de la salle d’attente à revoir. A cette occasion, cette dernière visualise les patients. Une aide-soignante prenant son poste mentionne qu’elle a aussi vu cette patiente, couchée dans son fauteuil et consciente. A 21 h 18, une aide-soignante passe devant la patiente, qui était vivante. Entre 21 h 30 et 22 heures, le cadre de nuit visualise cette patiente semblant dormir, et vivante. Entre 21 h 30 et 21 h 40, un médecin senior charge une externe du début de l’examen de cette patiente.» Soit, finalement, plus de cinq heures après son arrivée, ce qui est quand même un peu long.

«Absence». «L’externe appelle donc la patiente dans ces différentes zones et il ne la trouve pas.» C’est qu’elle ne répond pas. «L’interne prend alors le dossier du patient suivant. L’externe lui rapporte ne pas avoir trouvé la patiente,puis conclut à l’absence de la patiente au moment où un nouveau patient, jeune, en arrêt respiratoire, est conduit directement en salle de déchocage.»

Pour le service, la patiente est, de fait, considérée comme sortie sans avis médical. Faut-il noter que «les sorties sans avis médical sont fréquentes dans un contexte d’attente longue», note le rapport qui ajoute : «Les patients triés en priorité 3 arrivés en fin d’après-midi peuvent s’impatienter entre 20 heures et 21 heures, heure du dîner, et repartir par leurs propres moyens. C’est un constat fait par certains membres du service», note le rapport. Ce serait donc la faute au… dîner.

Inexact : la patiente était bien là, mais incapable de répondre. «Entre 21 h 40 et 22 heures, une aide-soignante est passée plusieurs fois devant la patiente et n’a rien remarqué d’anormal. A 23 heures, cette même aide-soignante constate que la patiente est blanche, elle appelle un senior qui constate le décès et le prononce à 23 h 10.» Selon les médecins, cette femme serait morte d’un arrêt cardiaque. Aucune autopsie n’a été effectuée.

Point final. Nos médecins évaluateurs - tous des urgentistes des hôpitaux de Paris - ont demandé dans leur rapport une plus grande vigilance quand on ne retrouve pas un patient. Sage idée. Ils auraient pu ajouter qu’il n’est pas interdit d’aller parler régulièrement aux patients quand l’attente dure un peu trop.

Eric FAVEREAU

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

ERIC FAVEREAU 16 MARS 2014 À 21:46

Un coeur artificiel de la société Carmat, en 2009 à Vélizy près de Paris.Un coeur artificiel de la société Carmat, en 2009 à Vélizy près de Paris. (Photo Franck Fife. AFP)

RÉCIT

Des proches du porteur de la prothèse de Carmat se sont livrés au «Journal du dimanche».

 

Pour la première fois, hier dans le Journal du dimanche, sont apparus le visage et le nom du premier greffé d’un cœur artificiel, qui aura vécu soixante-quatorze jours avec cette prothèse, unique au monde. Il s’appelait Claude Dany, était un ancien ouvrier normand, et il avait 76 ans. Sa femme et ses deux enfants ont témoigné, donnant des éléments précis sur ce qu’il s’est passé après l’opération. Jusqu’à présent, Carmat, qui fabrique ce cœur artificiel conçu par le professeur Alain Carpentier, comme l’équipe de chirurgie cardiaque de l’hôpital européen Georges-Pompidou qui l’a transplanté s’étaient montrés très avares d’information, se retranchant derrière des secrets industriels.

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«Dégringolade». Première indication, et elle est de taille, car en contradiction avec les informations données jusqu’à présent pour expliquer le décès du greffé : certes le patient n’allait pas très bien, mais c’est le cœur artificiel qui s’est arrêté, d’un coup, de battre :«Il y a eu un court-circuit, cela a entraîné un arrêt cardiaque identique à celui que peut présenter un cœur naturel pathologique», a précisé, hier dans le JDD, le professeur Carpentier. «Nous cherchons à comprendre d’où vient ce problème électronique et pourquoi.»

Le professeur Carpentier a beau ajouter que «l’essai est un succès», au minimum, des interrogations demeurent sur la fiabilité électronique de ce cœur.

Deuxième volet : les suites opératoires n’ont pas été simples, et la survie du greffé n’a pas été légère. «Le soir même de l’opération, il a dû repasser au bloc pour une hémorragie», raconte sa fille. «Du 18 décembre, date de l’intervention, au 10 janvier, c’était incroyable, il a dû être rouvert le 22 décembre, mais il récupérait de façon inespérée.» Son fils, Eric, ajoutant : «Cette petite machine est un bijou, elle fait d’ailleurs un bruit étonnant, comme un petit chien.» Pour autant, jamais la fonction rénale du greffé n’a repris. «Il a fait un malaise le 10 janvier, et ils ont dû faire une quatrième intervention dans la nuit.» Après ? «Cela a été une dégringolade, raconte sa femme, il n’est jamais sorti de réanimation.»

Son fils, Eric : «Il a eu une infection du poumon et, malgré les antibiotiques, il n’a pas su s’en défaire. Les médecins l’ont intubé, extubé, reintubé. Ils ont fini par faire une trachéotomie le 24 février, et l’ont mis sous respirateur artificiel. Il a aussi eu des ulcères de l’estomac. Enfin, il a fait une septicémie puis une infection dans l’intestin. Je n’avais pas pensé qu’il souffrirait autant.» Pendant ce temps-là, les communiqués officiels faisaient état d’un suivi postopératoire tout à fait satisfaisant. Claude Dany est mort le 2 mars. Deux semaines plus tard, nul ne remet en cause son choix. Quand on lui a proposé cette opération, il n’a pas hésité. «En famille, nous n’étions pas tous d’accord», reconnaît son fils. «L’enjeu financier du projet me faisait peur, avoue sa fille, mais il y tenait, il avait un caractère bien trempé.» Son fils, encore : «Cet essai, c’était la chance de sa vie. Soit il décédait quelques semaines plus tard, soit il tentait le coup…Quand l’équipe de Carmat lui a dit qu’à terme il pourrait marcher en portant la batterie de son cœur à la ceinture, il s’est vu avec son petit sac à dos partir à la chasse. En réalité, ces batteries portatives n’existent pas encore.»

«Chagrin». Depuis son décès, la société Carmat, toujours aussi silencieuse, affirme juste que «trois autres implantations sont prévues, avant la fin de l’année».«Malgré notre chagrin, on n’en veut à personne, ce cœur on y a cru, il faut que la recherche continue», conclut sa fille, qui ajoute : «Ce pionnier, ce héros jusque-là anonyme, a un nom, il s’appelait Claude Dany.»

Eric FAVEREAU

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

ERIC FAVEREAU 4 MARS 2014 À 19:56

Représentation en image de synthèse du cœur artificiel dont bénéficiait le patient.Représentation en image de synthèse du cœur artificiel dont bénéficiait le patient. (Photo Carmat)

DÉCRYPTAGE

Le décès du patient qui avait bénéficié de la première transplantation d’un organe totalement artificiel ne devrait pas contrarier la poursuite du programme.

 

Il aura vécu plus de deux mois avec un cœur d’extraterrestre, totalement artificiel. Il est mort, dimanche soir, en réanimation à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP). L’homme n’a pas de nom, ni de visage. Après avoir reçu, le 18 décembre, ce bijou technologique conçu par le professeur Alain Carpentier et fabriqué par la société Carmat, il n’était jamais apparu en public. On ne sait rien de lui, si ce n’est qu’il avait 76 ans : «Un homme grand et costaud, […] avec beaucoup d’humour»,disait simplement de lui le PAlain Carpentier. Rien d’autre, si ce n’est une photo prise de loin. Cet homme au premier cœur artificiel restera donc un inconnu. Ni ses craintes, ni ses espoirs, ni les raisons qui l’ont conduit à accepter ce premier pas n’auront de mots. C’est bien dommage, à l’image de cette aventure chirurgicale, aussi formidable que pauvre en informations.

QUELLE EST LA CAUSE DU DÉCÈS ?

Le décès, a priori, aurait été plutôt soudain. Au Figaro, le professeur Daniel Duveau, cardiologue au CHU de Nantes, qui avait participé à l’opération, a lâché hier : «Ce décès est un peu inattendu, j’avais des nouvelles plutôt bonnes ce week-end.» Il y a dix jours, l’HEGP avait rendu public un communiqué plutôt satisfaisant sur l’état du patient : «L’évolution a pu paraître longue et difficile, mais elle a été, en bien des points, peu différente de celle d’un malade du même âge et de même gravité préopératoire.» Les médecins de Pompidou précisaient aussi que «le patient s’alimente et ne nécessite plus d’assistance respiratoire continue. Il se soumet volontiers aux exercices de rééducation physique qui lui permettent d’augmenter progressivement son périmètre de marche.» Quant au cœur artificiel, il fonctionne«de façon satisfaisante, sans aucun traitement anticoagulant depuis le 10 janvier 2014», précisait alors l’établissement. «Il est prématuré de tirer des conclusions», a juste réagi, hier, la société Carmat.

«Le cœur ? s’interroge le professeur Philippe Dartevelle, qui dirige l’hôpital Marie-Lannelongue au Plessis Robinson (Hauts-de-Seine). Je ne crois pas, ce cœur a été mille fois testé, il est très au point. Ce que l’on peut imaginer, c’est que pour un malade de 76 ans, rester deux mois en réanimation, c’est très difficile et très lourd de s’en sortir. A-t-il eu un caillot de sang, une thrombose ? On ne le sait pas.»L’hôpital a indiqué que «les causes de son décès ne pourront être connues qu’après l’analyse approfondie des nombreuses données médicales et techniques enregistrées.» Espérons qu’elles soient rendues publiques.

QUELLE VA ÊTRE LA SUITE SCIENTIFIQUE ?

Le Pr Philippe Dartevelle, qui avait été le premier en France à réussir des greffes cœur-poumon, se montre catégorique. «Ce n’est pas un échec. Quand on réalise des premières, il ne faut pas s’attendre à ce que tout marche du premier coup. Il y a toujours une part de risque. Regardez, alors que c’est une routine, dans les greffes cardiaques, il y a 20% d’échecs, et 30% dans les greffes cœur-poumons.» Et ce chirurgien très respecté d’ajouter : «Dans le protocole de Carmat, les choix des patients sont drastiques. Ce sont des patients très fragiles, des malades qui ne sont pas en état de recevoir une greffe de cœur classique, qui ne doivent plus non plus avoir eu d’ouverture sur le thorax.» Bref, des patients en bout de course.

Selon la société Carmat, le protocole d’essai clinique, mis au point avec l’Agence nationale de sécurité du médicament, ne va donc pas être modifié par ce décès. Est toujours prévue «l’implantation de quatre patients n’ayant pas d’alternative à l’implantation d’un cœur artificiel, puis le suivi clinique à trente jours après l’implantation». Pour l’heure, les trois centres susceptibles de faire ces interventions, - l’hôpital Pompidou, le CHU de Nantes et l’hôpital Marie-Lannelongue - sont en stand-by : ils n’ont pas de candidats susceptibles de recevoir la prothèse.

QUID DE L’AVENTURE INDUSTRIELLE ?

C’est toute l’originalité de cette histoire : certes, il s’agit d’une aventure chirurgicale, mais c’est surtout un défi industriel et financier. La construction et l’élaboration de la prothèse de haut vol ont entraîné la création d’une société, Carmat, cotée en bourse. Le prix du cœur tourne autour de 160 000 euros.

Alors que l’action Carmat avait gagné 40% de sa valeur au lendemain de la première greffe, hier, à la demande de la société, le titre a été suspendu de la cotation, et Carmat «ne prévoit pas de communiquer sur les résultats de l’étude tant que l’implantation et le suivi à trente jours des quatre patients prévus ne seront pas finalisés».

Aujourd’hui, la situation de cette entreprise reste à l’identique, et n’est pas fragilisée par ce décès. «Il faut que la société maintienne sa stratégie de financement pour le développement de ce cœur, note un analyste. En même temps, les fondateurs veulent que Carmat reste une société française, ou du moins européenne. L’inquiétude majeure est qu’elle soit rachetée par des capitaux américains.» Preuve qu’au-delà de ce décès, les perspectives d’avenir restent solides.

Eric FAVEREAU

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Par figaro iconPauline Léna - le 07/03/2014
INFOGRAPHIE - De petits chocs électriques sur certaines zones du cerveau donnent d'excellents résultats dans un nombre croissant de pathologies.

 

«La stimulation cérébrale profonde peut donner des résultats spectaculaires. Dans le cas du tremblement essentiel, les patients sont transformés et peuvent souvent reprendre une activité normale», souligne le Pr Jean-Paul Nguyen, responsable du service de neurochirurgie du CHU de Nantes. «Il est d'ailleurs regrettable que, pour cette pathologie très invalidante et très fréquente, trop peu de patients nous soient recommandés.» C'est d'ailleurs sur les tremblements que la technique a apporté les preuves de son efficacité lors des tout premiers essais réalisés à Grenoble par les professeurs Benabid et Pollack au début des années 1990. La Haute Autorité de santé reconnaît aujourd'hui trois domaines d'application de la stimulation cérébrale profonde (SCP): la maladie de Parkinson, les tremblements invalidants sévères et la dystonie primaire pharmaco-résistante. Elle est en réalité également utilisée dans d'autres indications, soit parce qu'elle bénéficie d'un niveau de preuves scientifiques suffisant pour être autorisée en dehors du cadre des indications officielles (lire ci-dessous), soit dans le cadre d'essais thérapeutiques contrôlés actuellement en cours dans de nombreux hôpitaux en France.

La SCP consiste à placer des électrodes dans le cerveau pour stimuler certains groupes de neurones en leur appliquant un faible courant électrique dans le but d'augmenter ou d'inhiber leur activité. Les premières applications ont porté sur la résolution de troubles moteurs comme les tremblements rebelles contrôlés par le thalamus, mais d'autres cibles ont rapidement été proposées, comme le noyau sous-thalamique impliqué dans les symptômes de la maladie de Parkinson ou le globus pallidus dans le cas des dystonies. Elle a été initialement mise au point pour proposer une alternative à des techniques chirurgicales au cours desquelles les zones ciblées sont détruites irréversiblement. Il est difficile d'évaluer exactement la quantité de tissu à détruire et les destructions bilatérales ont un effet particulier: elles peuvent provoquer des effets indésirables sur les fonctions cognitives, la marche ou encore la parole, deux points critiques pour une approche irréversible. Pour autant, comme tout geste chirurgical, la SCP présente un risque largement supérieur à tout traitement médicamenteux: les événements indésirables graves concernent environ 5 % des patients. La France, pionnière dans ce domaine, bénéficie d'un niveau d'expertise exceptionnel, en particulier pour les équipes spécifiquement équipées pour ce type d'intervention et qui les pratiquent régulièrement.

Risque relativement faible

Même relativement faible, ce risque justifie que la SCP ne soit recommandée que lorsqu'aucun des autres traitements disponibles n'est efficace ou suffisamment bien toléré par le patient. Ce premier critère, associé au niveau de gravité des symptômes, n'est qu'un des éléments d'un processus de sélection et de discussion multidisciplinaire indispensables pour s'assurer que la technique n'est appliquée que chez les patients pour qui le bénéfice potentiel dépasse largement le risque chirurgical. Une fois cette étape franchie, le patient devra attendre encore entre 6 mois et un an pour être opéré. «Ce délai est lié avant tout au temps nécessaire pour gérer chaque patient avant et après l'intervention: même les services les plus spécifiquement dédiés à cette technique n'ont le temps d'opérer qu'un ou deux patients par semaine», précise le Pr Stéphane Thobois, neurologue responsable de la stimulation cérébrale profonde au sein de l'hôpital neurologique des Hospices civils de Lyon.

Chaque équipe neuro-chirurgicale utilise un protocole spécifique qui repose plus ou moins sur l'électrophysiologie qui permet, en maintenant le patient en éveil pendant tout ou partie de l'intervention, de vérifier directement les effets de la stimulation et ainsi d'ajuster la cible. Certaines équipes ont fait le choix d'opérer sans réveiller le patient, grâce aux progrès réalisés dans le domaine du guidage par imagerie. Dans certaines applications, comme la maladie de Parkinson ou les tremblements, le bénéfice peut être anticipé ou vérifié pour chaque patient, notamment parce que les effets sont immédiats. «Dans les dystonies, il faut parfois attendre plusieurs semaines pour voir les effets, et la réponse peut être très variable d'un patient à l'autre», rappelle le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes. «La déception peut être grande pour un geste qui reste lourd.» Les réglages du stimulateur nécessitent, pendant quelques semaines à quelques mois, des consultations et/ou des hospitalisations régulières. Une fois qu'un équilibre satisfaisant est atteint, le stimulateur peut fonctionner sans intervention pendant les 5 à 10 ans de durée de vie de la pile.

L'expérience acquise pour ces applications «historiques» a permis d'affiner les cibles, de perfectionner la technique chirurgicale et la prise en charge du patient, mais aussi de montrer les limites de la technique. «Depuis quelques années, nous voyons une nouvelle révolution se dessiner avec des neurologues qui nous envoient des patients pour un traitement lésionnel par radio-chirurgie», souligne le Pr Jean Régis, responsable du service de neurologie fonctionnelle et stéréotaxique. «Il est important de ne pas oublier d'autres techniques qui, elles aussi, connaissent des progrès déterminants.»

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il y a 11 ans

Avec près de 150.000 décès par an, le cancer reste la première cause de mortalité en France. Le chef de l'Etat doit se prononcer sur l'épineuse question du tabac.

Le nouveau Plan devrait mettre l’accent sur la lutte contre les inégalités sociales et territoriales face à une maladie qui reste la première cause de décès en France. BURGER / PHANIELe nouveau Plan devrait mettre l’accent sur la lutte contre les inégalités sociales et territoriales face à une maladie qui reste la première cause de décès en France. BURGER / PHANIE
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Le président François Hollande dévoile mardi 4 février un nouveau plan cancer qui devrait mettre l'accent sur la lutte contre les inégalités face à la maladie et se prononcer sur l'épineuse question du tabac, la principale cause "évitable" de cancer.

Avec près de 150.000 décès par an, la maladie reste la première cause de mortalité en France, mais les spécialistes estiment que 40 à 50% des 350.000 nouveaux cas observés chaque année pourraient être évités par des mesures de prévention et d'éducation.

Un fléau qui fauche 200 personnes tous les jours 

Le 3e plan cancer qui porte sur la période 2014-2018, devrait s'inspirer d'un rapport du Pr Jean-Paul Vernant, un hématologue chargé par le président d'élaborer un ensemble de "recommandations" sur le sujet.

Il sera suivi de près par les milieux de la santé et les associations de lutte contre le tabagisme qui espèrent des mesures fortes contre le tabac, un fléau qui fauche 200 personnes tous les jours en France et tue autant en 15 jours que la route en une année.

En donnant le coup d'envoi aux travaux préparatoires du 3e plan en décembre 2012, le président avait lui-même abordé le thème des inégalités, soulignant que "le risque de mourir" d'un cancer "entre 30 et 65 ans [...] deux fois plus élevé chez les ouvriers que chez les professions libérales".

Le Pr Vernant avait repris ce thème dans ses "recommandations" rendues publiques fin août, réclamant des "mesures correctrices" contre des inégalités sociales et territoriales encore "très marquées" et réaffirmant la nécessité de l'absence de reste à charge, c'est-à-dire de tous frais non remboursés entraînés par la maladie.

Il avait également dénoncé des prix "scandaleusement élevés" des nouveaux traitements contre le cancer pouvant dépasser les 100.000 euros par an et par patient et appelé à un "nouveau système de régulation des prix".

Il a aussi recommandé d'officialiser la "consultation de fin de traitement" déjà pratiquée par certains hôpitaux et d'impliquer davantage les médecins généralistes, aujourd'hui largement exclus des soins et du suivi de leurs patients malades de cancer.

"Augmenter le prix du paquet de cigarettes d'au moins 1,5 euro"

Les anti-tabac attendent pour leur part l'arbitrage du président sur la question du tabac, espérant que le 3e plan cancer renouera avec le 1er plan cancer (2003-2007) qui avait "déclaré la guerre" au tabac grâce à une hausse significative du prix des cigarettes.

"Des augmentations de 20 ou 30 centimes sont totalement inefficaces, il faut augmenter le prix du paquet d'au moins 1,5 euro" a souligné lundi le président de l'Office français de Prévention du tabagisme (OFT), le Pr Bertrand Dautzenberg.

"Le président a entre ses mains la vie de dizaines de milliers de Français" a-t-il ajouté, estimant qu'en fonction de ce qui serait décidé il pourrait y avoir "10.000 morts de plus ou 25.000 morts de moins.

Le deuxième plan cancer (2009-2013) annoncé sous Nicolas Sarkozy avait, selon lui, été une "catastrophe" en ce qui concerne la lutte contre le tabagisme, aboutissant à une hausse de 2% du nombre des fumeurs en l'espace de cinq ans.

Ce plan avait en revanche permis "d'oeuvrer au renforcement de la qualité et de la sécurité des soins" en direction des enfants, personnes âgées et malades de cancers rares, selon un bilan officiel diffusé en 2013 qui avait également déploré le faible nombre persistant d'IRM en France.

Le nouveau plan qui sera annoncé lors des Rencontres de l'Institut national du cancer (Inca) mardi à Paris, s'articulera autour de cinq axes : prévention et dépistage, recherche, prise en charge du patient, métiers/formations et pratiques en cancérologie et enfin vie pendant et après le cancer.

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il y a 11 ans

L'hôpital Sébastopol, à Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert.

 

Rachel Lambert, l'épouse de Vincent Lambert, a annoncé à l'AFP, mardi 28 janvier, qu'elle faisait appel auprès du Conseil d'Etat. « Le laisser partir est un geste d'amour » a-t-elle réaffirmé. Pour l'heure, le recours n'a pas été transmis.Une fois qu'il sera déposé, le Conseil d'Etat aura 48 heures pour trancherl'affaire qui oppose la jeune femme et les parents du jeune homme, qui souhaitent son maintien en vie. François Lambert, le neveu de Vincent, également engagé dans la procédure, indique que si l'hôpital choisissait de ne pas déposer de recours, lui le ferait. Dans le cas contraire, il souhaite faire appel avec l'établissement.

Lire (édition abonnés) :  Vincent Lambert, le prisonnier

Il aura fallu près de deux semaines pour que les choses se calent. Jeudi 16 janvier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, saisi dans le cadre d'une procédure en référé-liberté, avait suspendu la décision de l'équipe médicale d'arrêt de la nutrition et de l'hydratation artificielles de Vincent Lambert, un patient tétraplégique en état de conscience minimale, âgé de 38 ans.

Médecins et soignants avaient estimé qu'il était dans une situation d' « obstination déraisonnable » (acharnement thérapeutique). Ils s'étaient notamment appuyés sur sa volonté, exprimée selon son épouse et un frère avant l'accident, de ne pas se retrouver dans un état de grande dépendance.

La décision des juges administratifs du 16 janvier avait créé la stupéfaction parmi l'équipe et une partie de la famille de Vincent Lambert, et plus largement dans tout le corps médical.

Lire (édition abonnés) : La justice s’invite dans le débat sur la fin de vie

Deux questions se posaient alors : fallait-il aller jusque devant le Conseil d'Etat ? Fallait-il y aller seul si les autres renonçaient ? En début de semaine dernière, le CHU semblait vouloir renoncer, alors que le docteur Eric Kariger, qui avait pris la décision d'interrompre les traitements de Vincent Lambert, avait dit son souhait que son établissement saisisse le conseil d'Etat.

Mais mardi 21 janvier, la ministre de la santé, Marisol Tournaine a déclaré, lors deses vœux à la presse : « Si l'épouse de Vincent Lambert prend la décision d'introduire un appel devant le Conseil d'Etat, le CHU de Reims accompagnera son appel par un appel de son côté. » Une position rappelée sur l'antenne d'i-Télé, mardi 28 janvier.

Lire (édition abonnés) :  Affaire Lambert : forte pression sur le CHU pour qu'il saisisse le Conseil d'Etat:

Inquiets du silence du CHU, cinq frères et sœurs et un neveu de M. Lambert, favorables au processus de fin de vie, avaient « instamment » demandé, lundi 27 janvier, dans une tribune publiée sur Lemonde.fr« à Marisol Touraine, à toutes les institutions compétentes, aux médecins, aux intellectuels que ce verdict effraie, de se prononcer par écrit, clairement, et de façon urgente, auprès du directeur général du CHU de Reims en faveur d'un recours ».

« Faute de quoi, Vincent – mais aussi toutes les personnes pouvant un jour seretrouver dans sa situation – risque fort de devoir continuer à vivre dans la souffrance et le déni de sa volonté clairement exprimée par oral : Vincent n'anticipait pas cette situation au point d'écrire ses directives, comme 98 % de lapopulation française. »

Lire : Fin de vie : six proches de Vincent Lambert réclament l'arrêt des traitements

Avant de se prononcer, la ministre de la santé s'était entretenue au téléphone avec Rachel Lambert. L'objectif est qu'elle  ne se retrouve pas seule exposée, alors que la décision d'arrêt des traitements émane de l'équipe médicale, à l'avis de laquelle elle s'est ralliée. Mais pas seulement.

Un projet de loi sur la fin de vie – un sujet sensible – est annoncé pour la fin de l'année par l'Elysée, et l'affaire Lambert s'est invitée dans le débat en remettant en cause la loi Leonetti actuellement en vigueur, que le président de la République a promis d'« améliorer ». Il importe donc, quel que soit le point de vue des magistrats du Conseil d'Etat au final, qu'un éclaircissement définitif soit apporté sur ce cas.  

Lire : Six proches de Vincent Lambert réclament l'arrêt des traitements

Lire : Affaire Lambert : forte pression sur le CHU pour qu'il saisisse le Conseil d'Etat

 

 

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Un pays riche de soixante six millions d’habitants peut-il voir se succéder les crises sanitaires sans repenser l’organisation de leur traitement ? En clair, a-t-on le droit de poser la question de l’efficacité  réelle des organismes existants dont la lenteur de mise en route et la lourdeur d’action ne sont guère propices à une résolution adéquate des problèmes posés. Réagir efficacement à un danger réclame  trois qualités :

1° Obtenir une analyse la plus précise et rapide de la situation.

2° Développer la  capacité à prioriser les actions à mener.

3° Employer une tactique souple et évolutive au fil de la succession des événements.  

L’analyse de la nature exacte, de l’importance, de la vitesse de propagation et des effets collatéraux d’une crise sanitaire exige donc une coordination de tous les instants dès la première minute d’alerte. Elle réclame une réduction des échelons hiérarchiques pour agir au plus vite et au plus près avec le moins de perte en ligne possible. Elle doit enfin faire appel à des professionnels entrainés en permanence à résoudre diverses situations de crises.

Le ministère de la santé et les autres organismes publics  ne sont  pas en mesure actuellement de répondre efficacement à ce genre de défit. Ses responsables et ses personnels ne sont pas en cause dans leur légitimité, mais la structure de fonctionnement éclatée en trop de lieux de décision, de cabinets, de directions, d’agences et instituts, complique considérablement la tâche qui consiste à savoir au plus vite ce qui s’est passé et comment parer aux conséquences néfastes de la dite crise.

Pour protéger les habitants des méfaits d’un forcené ou de terroristes, le pays a su s’équiper de structures de gendarmerie parfaitement rodées à ces actions très spéciales. Leur force tient à la politique suivante : 1° Savoir gérer  l'imprévu, résoudre  le conflit en  organisant la cohésion des équipes. Négocier, surmonter ou démêler des situations à risques et incertaines en connaissant par cœur d'autres formes de crises 2° Mettre au point  un entrainement qui ne soit pas théorique. La répétition de scenarii catastrophes est effectuée autant de fois qu’il le faut pour gagner sur le terrain. 3° Impulser le changement, compter sur l’efficacité collective sont le  pain quotidien de ces groupes  d’intervention capables d’être mobilisés dans les minutes qui suivent une alerte 4° Gérer son stress face à la peur, se recentrer sur l'équipe avec confiance et partager les données font aussi partie des clés du succès.

Au total : Simplifier au maximum et revoir les actions déjà menées.  Le point fort est le débriefing sur les performances, les stratégies adoptées et le ressenti de chacun, rarement effectué à froid et en détails dans l'administration. Plus la situation est complexe, plus il faut faire simple.

Le secret de la réussite pour déminer une crise sanitaire avec efficacité  tient à  80 % dans la préparation. Tout le reste suit, au détail prêt.

Quand on voit comment est gérée l’enquête sur le drame des nourrissons décédés à l’hôpital de Chambéry, on assiste en temps réel a tout le contraire. Lenteur de mise en route et multiplication des organismes investigateurs dont l’habitude de communiquer entre eux n’est pas leur fort. Il a fallu trois semaines pour qu’une enquête d’inspection de l’hôpital soit diligentée par l’Agence de Santé de la région Rhône Alpes, alors que le laboratoire lui, a été investigué dès le lendemain de l’alerte et fermé sur ordre de la ministre sans véritable preuve quelques jours après. Deux poids deux mesures  inadmissibles dans une situation aussi complexe qui traduit l’impréparation et le désordre de ces investigations sans coordination.. Pour faire croire que l’on décide alors que l’on ne sait rien, on s’agite, on interpelle, mais on manque de l’efficacité reposant sur une analyse objective et  professionnelle, étayée par des faits.

Il a fallut aussi près de quinze jours pour qu’un gendarme malin découvre qu’une veille femme avait rangé soigneusement un somnifère dans la boite de diurétiques de son mari, cause d’un affolement inimaginable des autorités, suivi d’une interruption d’un traitement utile sur toute la France.

Sans la création d’un Groupe d’Intervention et de Gestion des Nuisances sanitaires (GIGNs), nous n’aurons jamais la force de frappe civile capable de surmonter au mieux ces crises à répétition. Une telle cellule aura un coût sans commune mesure avec les dégâts potentiels possibles. Cette unité d’élite serait formée de personnels volontaires hautement spécialisés, parfaitement équipés en moyens logistiques et capables de mobiliser en temps réel n’importe quel organisme, entreprise ou spécialiste public ou privé afin de résoudre le problème.

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

Un pays riche de soixante six millions d’habitants peut-il voir se succéder les crises sanitaires sans repenser l’organisation de leur traitement ? En clair, a-t-on le droit de poser la question de l’efficacité  réelle des organismes existants dont la lenteur de mise en route et la lourdeur d’action ne sont guère propices à une résolution adéquate des problèmes posés. Réagir efficacement à un danger réclame  trois qualités :

1° Obtenir une analyse la plus précise et rapide de la situation.

2° Développer la  capacité à prioriser les actions à mener.

3° Employer une tactique souple et évolutive au fil de la succession des événements.  

L’analyse de la nature exacte, de l’importance, de la vitesse de propagation et des effets collatéraux d’une crise sanitaire exige donc une coordination de tous les instants dès la première minute d’alerte. Elle réclame une réduction des échelons hiérarchiques pour agir au plus vite et au plus près avec le moins de perte en ligne possible. Elle doit enfin faire appel à des professionnels entrainés en permanence à résoudre diverses situations de crises.

Le ministère de la santé et les autres organismes publics  ne sont  pas en mesure actuellement de répondre efficacement à ce genre de défit. Ses responsables et ses personnels ne sont pas en cause dans leur légitimité, mais la structure de fonctionnement éclatée en trop de lieux de décision, de cabinets, de directions, d’agences et instituts, complique considérablement la tâche qui consiste à savoir au plus vite ce qui s’est passé et comment parer aux conséquences néfastes de la dite crise.

Pour protéger les habitants des méfaits d’un forcené ou de terroristes, le pays a su s’équiper de structures de gendarmerie parfaitement rodées à ces actions très spéciales. Leur force tient à la politique suivante : 1° Savoir gérer  l'imprévu, résoudre  le conflit en  organisant la cohésion des équipes. Négocier, surmonter ou démêler des situations à risques et incertaines en connaissant par cœur d'autres formes de crises 2° Mettre au point  un entrainement qui ne soit pas théorique. La répétition de scenarii catastrophes est effectuée autant de fois qu’il le faut pour gagner sur le terrain. 3° Impulser le changement, compter sur l’efficacité collective sont le  pain quotidien de ces groupes  d’intervention capables d’être mobilisés dans les minutes qui suivent une alerte 4° Gérer son stress face à la peur, se recentrer sur l'équipe avec confiance et partager les données font aussi partie des clés du succès.

Au total : Simplifier au maximum et revoir les actions déjà menées.  Le point fort est le débriefing sur les performances, les stratégies adoptées et le ressenti de chacun, rarement effectué à froid et en détails dans l'administration. Plus la situation est complexe, plus il faut faire simple.

Le secret de la réussite pour déminer une crise sanitaire avec efficacité  tient à  80 % dans la préparation. Tout le reste suit, au détail prêt.

Quand on voit comment est gérée l’enquête sur le drame des nourrissons décédés à l’hôpital de Chambéry, on assiste en temps réel a tout le contraire. Lenteur de mise en route et multiplication des organismes investigateurs dont l’habitude de communiquer entre eux n’est pas leur fort. Il a fallu trois semaines pour qu’une enquête d’inspection de l’hôpital soit diligentée par l’Agence de Santé de la région Rhône Alpes, alors que le laboratoire lui, a été investigué dès le lendemain de l’alerte et fermé sur ordre de la ministre sans véritable preuve quelques jours après. Deux poids deux mesures  inadmissibles dans une situation aussi complexe qui traduit l’impréparation et le désordre de ces investigations sans coordination.. Pour faire croire que l’on décide alors que l’on ne sait rien, on s’agite, on interpelle, mais on manque de l’efficacité reposant sur une analyse objective et  professionnelle, étayée par des faits.

Il a fallut aussi près de quinze jours pour qu’un gendarme malin découvre qu’une veille femme avait rangé soigneusement un somnifère dans la boite de diurétiques de son mari, cause d’un affolement inimaginable des autorités, suivi d’une interruption d’un traitement utile sur toute la France.

Sans la création d’un Groupe d’Intervention et de Gestion des Nuisances sanitaires (GIGNs), nous n’aurons jamais la force de frappe civile capable de surmonter au mieux ces crises à répétition. Une telle cellule aura un coût sans commune mesure avec les dégâts potentiels possibles. Cette unité d’élite serait formée de personnels volontaires hautement spécialisés, parfaitement équipés en moyens logistiques et capables de mobiliser en temps réel n’importe quel organisme, entreprise ou spécialiste public ou privé afin de résoudre le problème.

Mme. Stéphanie Germain a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/exercice/desert-medical-paris-devra-recruter-pres-de-1-000-medecins-d-ici-cinq-ans

M. Jonathan Naamani a publié un post dans Médecin anatomopathologiste - RÉSEAU SOCIAL PUBLIC
il y a 11 ans

L’Observatoire national de la fin de vie a remis son rapport à la ministre de la Santé le 21 janvier.

Un suicide sur trois concerne une personne âgée, ce qui représente 3 000 situations chaque année SUZAN THIERRY/SIPA Un suicide sur trois concerne une personne âgée, ce qui représente 3 000 situations chaque année SUZAN THIERRY/SIPA
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Après avoir consacré son rapport 2012 à la fin de vie à domicile, l’Observatoire national de la fin de vie (ONFV) a décidé de consacrer ses travaux à la question de la fin de vie des personnes âgées.

3 000 suicides par an

Dans son rapport, l'ONFV expose des chiffres tendant à rendre compte de la réalité de la fin de la vie chez les personnes âgées. Et certains sont alarmants. En effet, un suicide sur trois concerne une personne âgée, ce qui représente 3 000 situations chaque année.

Les trois-quarts des personnes âgées qui finissent leur vie en EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) n’ont pas choisi d’y vivre et leur entrée en institution s’explique surtout par l’impossibilité de rester à domicile. En outre, les conditions n'y sont pas toujours idéales. Moins de 15% des maisons de retraite disposent d’une infirmière la nuit. Si c’était le cas de tous les EHPAD, cela permettrait d’éviter 18 000 hospitalisations de fin de vie par an.

Une augmentation des besoins en accompagnement

Les progrès réalisés en matière de diagnostic, de traitement et de surveillance des pathologies chroniques se traduisent par un vieillissement accentué des groupes les plus âgés, et donc par une concentration accrue des décès dans le "grand âge", voire le "très grand âge". Bien plus que le vieillissement lui-même, c’est l’allongement de l’espérance de vie avec une ou plusieurs maladies (parfois graves) et l’évolution de la situation sociale des personnes âgées qui expliquent l’augmentation des besoins en matière d’accompagnement de la fin de vie.

Il est nécessaire de fixer des objectifs politiques clairs

Pour l'ONFV, il faut que le respect des droits des personnes âgées soit une priorité, citant notamment le droit de choisir leur lieu de vie, celui d’arrêter les traitements, de rester à leur domicile, ou encore le droit d’exprimer leurs souhaits par avance, en particulier lorsqu’elles sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. "Il est de la responsabilité des hommes et des femmes politiques de profiter des débats sur la "loi d’adaptation de la société au vieillissement" pour informer les citoyens et faire de la pédagogie autour de ces questions", soutient l'Observatoire dans son communiqué.

LES 10. Il formule ainsi 10 propositions concrètes et "peu coûteuses" pour améliorer la fin de vie des personnes âgées. Des propositions pour la fin de vie en maison de retraite, comme la mise en place d'une infirmière de nuit, pour la fin de vie à domicile, comme l'élaboration de recommandations de bonnes pratiques, ou encore pour la fin de vie à l'hôpital, comme l'élaboration d'outils de repérage dans les services d'urgence.

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