Vers une approche globale et intégrative de la santé

Publié le 08 Apr 2024 à 17:08
Article paru dans la revue « SNJMG / Jeune MG » / SNJMG N°38


La Santé Globale

« La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Cette définition est celle de l’Organisation mondiale de la santé. Elle n’a pas été modifiée depuis 1946, date de la signature du Préambule de la Constitution de l’OMS.

Et pourtant, dans la pratique, cette prise en compte de la santé comme un tout reste encore relativement récente. Il est temps à ce jour d’en comprendre l’intérêt, pour développer de manière systémique une nouvelle voie vers une santé plus globale et une médecine intégrative !

La médecine centrée sur les pathologies ou infirmités a cependant été une étape clé et indispensable. Elle a permis la mise au point de nombreux traitements et de techniques qui ont sauvé la vie de millions de personnes.

Aujourd’hui, il est important de sortir de ces dogmes, pour retrouver le sens initial et la vision d’ensemble lors de la prise en charge d’une personne. Il ne s’agit pas de gommer les symptômes et les pathologies mais d’en comprendre également l’origine et le sens.

On sait maintenant qu’une maladie est rarement unifactorielle. Elle est en effet liée à un ensemble de facteurs qui, tous, vont contribuer à son développement : facteurs génétiques, facteurs environnementaux, et surtout facteurs émotionnels et psychologiques… Ainsi, la quasi-totalité des cancers et des pathologies chroniques (asthme, diabète, allergies, maladie de Crohn…) sont des maladies multifactorielles. Comment, dans ces conditions, ne pas raisonner global, qu’il s’agisse de curatif ou de préventif ? Comment peut-on imaginer bien se soigner si l’on ne traite qu’un aspect du problème ?

Depuis quelques années, d’autres approches plus globales, empruntant souvent le bon sens empirique des médecines ancestrales, (re)font surface étant un très bon complément à la médecine occidentale conventionnelle.

Il faut prendre conscience que la santé est avant tout un acte global. Le symptôme n’est que la face émergée de l’iceberg, un signal d’alarme. Pour être efficace, il faut aussi traiter la face immergée, interpréter le signal : c’est en ce sens que l’approche holistique est incontournable. Nous ne sommes pas des êtres décomposables en parties ou séparés de ce qui nous entoure. Nous devons être considérés dans notre globalité et en interaction avec ce qui nous entoure !

La santé globale nous invite aussi à reconsidérer notre merveilleux corps et toutes ses ressources. Il est notre allié si nous savons l’écouter, si nous en prenons soin et si nous ne le laissons pas de côté au profit de notre mental. À nous de veiller au bon équilibre et à la cohérence entre ces deux parties de nous-mêmes, entre le matériel et l’impalpable…

Si la santé globale s’envisage dans une réconciliation entre l’Homme et son environnement, entre le corps et l’esprit, elle se base aussi sur une réconciliation entre toutes les médecines. De tout temps, les hommes ont créé des voies nouvelles pour se soigner. Nombre d’entre eux ont été mis au ban, relégués au rang de charlatans.

La santé globale, elle, vise à réconcilier toutes les pratiques qui ont démontré leur efficacité clinique, qu’elles soient ancestrales ou modernes, orientales ou occidentales. C’est en ce sens qu’il s’agit d’une médecine intégrative. La santé globale prône l’ouverture et la coopération. Elle ne rejette rien a priori. Comme le dit Marc Vella dans Le Chant des Libres : « Rien ne s’oppose tout s’épouse, là est le secret en lequel se nichent tous les miracles».

La systémique de l’être humain

Pour mieux comprendre le sens de l’approche globale et trouver des pistes d’action, il est important de modéliser la santé de l’être humain et de percevoir les limites de ce modèle. Notre approche personnelle de la santé globale s’est affinée au cours du temps et nous a permis d’établir un modèle avec 6 sphères. Selon nous, une bonne santé s’exprime suivant 6 registres : Physique, Mental / cognitif, Émotionnel, Relationnel / social, Environnemental et Existentiel. Comme le montre le schéma ci-dessous, la notion de santé globale dépasse largement la notion de « santé physique » à laquelle on a tendance à associer le mot « santé ». Il s’agit de prendre en compte la complexité qui caractérise l’être humain, qui est une source d’émerveillement quand tout fonctionne mais source de perplexité quand quelque chose se dérègle.

Il s’agit aussi de prendre en compte des éléments externes à la personne que l’on retrouve dans les sphères Sociale/ relationnelle, Environnementale et Existentielle.

Ce schéma, par nature réductionniste, à ses limites car ce que l’on cherche à décrire, à savoir l’être humain, est complexe et ne peut donc être réduit à ses composantes. Le tout ne se limite pas à la somme des parties. De ce fait on s’aperçoit des limites suivantes :

  • Classification imparfaite par essence : Les 6 sphères semblent bien distinctes sur ce schéma, alors qu’en réalité il est bien difficile de les séparer totalement. Lorsque l’on cherche à définir chacune des 6 composantes on se trouve face à des dilemmes pour classifier l’inclassifiable. Par exemple, « l’apaisement des ruminations » concernerait-il la sphère émotionnelle ou la sphère mentale / cognitive ? Ou encore, « se sentir en énergie » correspondrait-il à une caractéristique de la santé physique uniquement ? Non seulement les sphères s’interpénètrent mais en plus interagissent les unes sur les autres comme nous allons le voir toute de suite.
  • Causalités multiples et circulaires : On a souvent du mal à faire la différence entre cause et conséquence dès lors que l’on observe les symptômes généraux d’une personne. Par exemple une douleur physique peut affecter le bien-être psychologique ou inversement un mal-être psychologique peut favoriser les déclenchements de pathologies par somatisation. Très souvent des cercles vicieux se mettent en place. Un simple dérèglement local et ne concernant au départ qu’une composante, peut se généraliser et devenir multi-composantes. Certaines études font apparaître des liens inattendus, comme celle de l’institut Pasteur sur les liens entre dérèglement du microbiote intestinal et troubles émotionnels. La bonne nouvelle, c’est que l’on peut jouer sur les interactions et la complémentarité entre les 6 sphères pour influer positivement sur la santé globale d’un patient et enclencher une spirale vertueuse vers la guérison ou le mieux-être.

Application à la médecine curative

La médecine curative concerne les efforts et les interventions déployés pour diagnostiquer, traiter et guérir les maladies ou les affections déjà présentes chez un individu. Elle se concentre sur la restauration de la santé après qu'une maladie ou un problème de santé a été identifié.

Reconsidérer la santé curative dans une optique globale est essentiel pour permettre aux personnes malades d’être accompagnées de manière plus large vers plus de connaissance sur l’identification des facteurs de risque, mais aussi sur son hygiène de vie physique, mentale, émotionnelle, environnementale, relationnelle qui ont un impact direct sur sa santé :

  • Traitement des causes sous-jacentes : Une approche curative intégrative cherche à comprendre et à traiter les causes profondes des problèmes de santé, pour une prise en charge plus complète et durable.
  • Intégration de modalités complémentaires : En adoptant une perspective plus large, on intègre des modalités de traitement complémentaires telles que la nutrition, la gestion du stress, la thérapie physique, et d'autres approches non conventionnelles. Cela offre une variété d'options thérapeutiques pour répondre aux besoins individuels.
  • Considération de la santé mentale et émotionnelle : Les problèmes de santé physique sont souvent liés à des facteurs mentaux et émotionnels. Cette approche tient compte de ces aspects, favorisant ainsi une meilleure compréhension et une gestion intégrée des troubles de santé.
  • Qualité de vie améliorée : En prenant en compte la globalité de la personne, on cherche à améliorer la qualité de vie, le soutien général au bien-être même lorsqu'une condition médicale est présente.
  • Approche personnalisée : Chaque individu réagit différemment à la maladie, aux traitements. Un soutien lié aux besoins spécifiques du patient améliorera l'efficacité du traitement.
  • Réduction des risques de récidive : En identifiant et en traitant les causes profondes, on peut réduire les risques de rechute ou de récidive des problèmes de santé, contribuant à une gestion à long terme plus efficace.

Propos recueillis auprès du Dr Jean-Loup Mouysset, oncologue médical, créateur des Centres Ressources

Mon expérience auprès des patients atteints de cancer m’a amené à créer les Centres Ressource. Dans ces centres, nous proposons aux personnes [atteintes d’un cancer] de faire l’expérience d’activités/soins de mieux-être. Et plus encore, nous proposons aux personnes de participer à un programme dont l’objectif est d’aller « du cancer vers la santé ». Le PPACT Ressource® (Programme personnalisé d’accompagnement thérapeutique) repose sur deux approches complémentaires dans une dynamique de groupe sur un an. Chaque semaine, les personnes vont passer une demi-journée dans le centre avec deux temps :

  • 1 h 30 d’ateliers « d’apprentissage » sur les thèmes suivants : alimentation, gestion du stress, communication non violente/relationnelle, connaissances (maladie, traitements, causes et intérêt des approches complémentaires), activité physique.
  • 1 h 30 de psychothérapie de groupe qui vise à améliorer le soutien, la solidarité et les liens entre les membres du groupe et à favoriser l’expression de ses émotions pour mieux faire face et mieux définir son projet de vie.

Ce programme aide donc les personnes à devenir actrices de leur santé, et a pour ambition d’en faire de véritables « guerriers pacifiques » capables de prendre résolument en main leur santé, et de définir « qui ils sont et ce qu’ils veulent vivre dorénavant ».

Les résultats sont remarquables : alors que les personnes sont en situation de maladie métastatique, en cours de traitement et dans l’inconnu quant à leur devenir, elles vont mieux à l’issue du programme (fait en complément de la démarche de soins conventionnels) […].

Moins de dépression et d’angoisse... et des chiffres de survie qui interpellent avec une augmentation de 50 à 150 % de la survie attendue si on se « contente » de suivre les thérapeutiques anticancéreuses conventionnelles. Cela rejoint les résultats obtenus par les études des Prs David Spiegel (Stanford) et Barbara Andersen (Ohio).

Rappelons les travaux de Barbara Andersen qui montraient d’ailleurs qu’en proposant ce type de démarche après un cancer du sein localisé en complément de la démarche conventionnelle – chirurgie puis chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie –, on notait après 10 ans une réduction des récidives de 50 % (on passe de 80 à 90 % de taux de guérison à 10 ans) et de 68 % de la mortalité !

Ce chiffre doit être mis en perspective. Cela signifierait que si la démarche était généralisée en complément des approches médicales après un diagnostic de cancer du sein, on aurait environ 6 000 cas de récidives en moins par an (sur environ 12 000 cas de récidive métastatique par an en France) et 8 000 décès en moins, rien que dans le domaine du cancer du sein !

Je rappelle que sur la route, ce sont environ 3 000 décès par an... et l’on connaît la mobilisation dans ce domaine en termes de prévention. On voit donc l’enjeu exceptionnel de convaincre qu’une prise en charge globale a un intérêt remarquable en cancérologie. Et si cela peut empêcher des récidives, je ne peux pas m’empêcher de penser que cela a un intérêt pour prévenir la survenue des cancers et les maladies de civilisation bien connues (diabète, maladies cardiovasculaires...).

En somme, une perspective globale dans le domaine curatif élargit la vision traditionnelle en considérant l'ensemble de la personne, de ses expériences émotionnelles à son environnement, favorisant ainsi une approche plus complète et éclairée pour la prise en charge des problèmes de santé.

Application à la médecine préventive

Mais la santé invite également à développer une médecine préventive s’intégrant totalement dans une approche de santé globale. Il paraît indispensable de considérer les dimensions mentales, émotionnelles et sociales du bien-être. Elle met l'accent sur la promotion d'un équilibre harmonieux entre le corps, l'esprit et l'environnement. Plutôt que de simplement attendre l’apparition de symptômes, cette approche vise à identifier les facteurs de risque sous-jacents et à encourager des changements de mode de vie qui favorisent la santé à long terme. Cela peut inclure des pratiques telles que la nutrition équilibrée, l'exercice régulier, la création d’un environnement sain, le contact avec la nature, la gestion du stress, la qualité du sommeil, le bienêtre au travail, les relations sociales positives, et d'autres aspects du bien-être émotionnel. La prévention globale encourage également la conscience de soi et l'écoute attentive des signaux que le corps envoie, permettant ainsi une intervention précoce avant que des problèmes de santé ne deviennent plus graves.

La santé préventive reconnaît l'interconnexion des différentes facettes de la vie d'une personne et cherche à favoriser une approche proactive qui soutient la santé dans sa globalité, et ceci pour plusieurs raisons :

  • Approche globale : Adopter une perspective de la santé préventive signifie prendre en compte tous les aspects de la personne, y compris les dimensions physique, mentale, émotionnelle et sociale. Cela permet de mieux comprendre les facteurs de risque et les besoins individuels.
  • Prévention des causes profondes : Une approche globale va au-delà de la simple évitement des symptômes apparents. Elle cherche à identifier et à traiter les causes profondes des déséquilibres, contribuant ainsi à une prévention plus complète et durable.
  • Éducation et responsabilisation : La santé préventive inclut l'éducation sur les choix de vie sains, encourageant les individus à prendre activement part à leur propre bien-être. Elle favorise l'autonomie et la responsabilité personnelle en matière de santé.
  • Promotion du bien-être global : En mettant l'accent sur des pratiques telles que la nutrition équilibrée, l'exercice régulier, la gestion du stress et des émotions, le maintien de relations sociales positives,… elle vise à améliorer le bien-être global plutôt que de se concentrer uniquement sur la prévention de maladies spécifiques.
  • Anticipation des besoins individuels : Chaque individu a des besoins de santé uniques. Une approche en santé préventive permet d'anticiper ces besoins en considérant la diversité des conditions de vie, des préférences personnelles et des susceptibilités génétiques. Certains conseil d’hygiène de vie, par exemple, ne seront pas adaptés à certaines personnes du fait de leur histoire, de leurs habitudes, de leur culture, de leur personnalité et s’avérer totalement vains.
  • Réduction des coûts à long terme : La prévention peut potentiellement réduire les coûts à long terme associés aux soins de santé en minimisant le développement de conditions médicales coûteuses et en favorisant des modes de vie sains.

 

Les « Blue Zones » et les facteurs de longévité

« L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années, mais celui qui a le plus senti la vie ». Jean Jacques Rousseau.

Le terme « Blue Zone » désigne des régions où la longévité des habitants dépasse largement la moyenne. Ceci à la fois quantitativement (% de centenaires) et qualitativement (diminution de la période de dépendance en fin de vie). Cette appellation a été créée par Gianni Pes et Michel Poulain après avoir découvert en 2000 la plus forte concentration mondiale d'Hommes centenaires dans la province de Nuoro, en Sardaigne. Depuis 2002, un projet soutenu par la National Geographic Society identifie ces zones dans le monde.

Qu’il s’agisse de la Sardaigne, de l’île d’Okinawa, au Japon, de la ville de Louma Linda, en Californie du Sud, de la péninsule de Nicoya, au Costa Rica, ou encore de l’île d’Icarie, en Grèce, aucune composante génétique ne permet d’expliquer la longévité de ces populations. Les facteurs de longévité communs dans ces zones sont plutôt liés à :

  • Une activité physique modérée et régulière ;
  • Un but dans la vie (le fameux « Ikigaï » des japonais) ;
  • La réduction du stress et la régulation émotionnelle ;
  • La restriction calorique et une alimentation à base d'aliments principalement d'origine végétale ;
  • Une consommation modérée d'alcool (en privilégiant les vins riches en polyphénols) ;
  • Un engagement spirituel, familial et social.

En résumé, la santé préventive holistique offre une perspective complète et proactive qui va au-delà du simple évitement des maladies, en promouvant un mode de vie équilibré et en répondant aux besoins individuels pour soutenir une santé optimale.

Vers une approche globale et intégrative de la santé

« Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux ». Extrait du serment d’Hippocrate.

Qu’il s’agisse de prévention ou de guérison, le Médecin Généraliste est particulièrement bien placé pour avoir la prise de recul nécessaire pour comprendre ce qui se met en œuvre de façon systémique chez son patient, dès lors qu’il a cette vision globale de la complexité de l’être humain.

L’approche de santé globale conduit à une réflexion systémique aux causalités intriquées et non linéaires. Cela permet de percevoir le patient comme un individu unique, par essence, et de lui proposer un mode de traitement ou de prévention totalement adapté. Cela conduit à un itinéraire de soin trans-disciplinaire et intégratif – ne se limitant pas forcément à la médecine conventionnelle –, et à un travail d’équipe entre soignants pour traiter des cas complexes.

L’approche globale dont nous parlons dans cet article peut sembler illusoire du fait de la pénurie de temps à laquelle est confronté la profession médicale. Le manque de médecin généraliste, l’enchaînement des consultations qui en découle, rendrait quasiment impossible la prise en compte multi-factorielle des pathologies, ou le travail préventif sur le style de vie des patients. Pour que cela soit réaliste, l’approche intégrative, où le Généraliste travaille avec des partenaires reconnus, offrant des soins complémentaires, est devenue nécessaire.

Le Médecin Généraliste, conscient de la complexité holistique inerrante à l’être humain, joue alors un rôle fondamental de compréhension, de soin et d’orientation, si nécessaire.

Revisité à travers ce prisme global et intégratif, la notion de « Généraliste » a plus que jamais du sens !

Le 6 février 2024
Valérie et Olivier BRONI
Auteurs de « Le Guide de la Santé Globale », éditions Larousse. 2019
[email protected]
www.broni.fr

  • Marc Vella, Le Chant des Libres, La Providence, 2014.
  • Pour l’impact du microbiote sur les humeurs émotionnelles, voir le communiqué de presse de l’Institut Pasteur de décembre 2020 : “Le microbiote intestinal participe au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs ». https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/microbiote-intestinal-participe-aufonctionnement-du-cerveau-regulation-humeurs-0“.
  • Extraits de la préface du « Guide de la Santé Globale ». Olivier et Valérie Broni. Éditions Larousse. 2019.
  • Site web des Centres Ressources : https://www.association-ressource.org/
  • « Structured psychosocial intervention for french patients with metastatic cancer is possible in real life ». Mouysset et al. J Cancer Rehabil 2020; 3: 20-27.
  • Poulain et al., 2000; Buettner, 2002; Buettner, 2008.
  • L'accès à cet article est GRATUIT, mais il est restreint aux membres RESEAU PRO SANTE

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