Une étude menée par la FNEK, plus de 3 000 réponses étudiantes

Publié le 06 May 2022 à 19:16

 

Depuis mars 2018, la FNEK a lancé une étude sur le bien être des étudiants en kinésithérapie. Pour se faire, nous avons rédigé un questionnaire qui à été diffusé à l’ensemble des étudiants par le biais des réseaux sociaux mais aussi par l’intermédiaire des directeurs d’instituts souhaitant le relayer. 3851 étudiants ont participé à cette étude, soit 33% des étudiants français en kinésithérapie !

Les résultats de cette enquêtes sont assez inquiétants.
Tout d’abord il est apparu que les finances des étudiants influencent grandement leur bien être. En effet, seul 64% d’entre eux estiment que leur situation financière est “plutôt bonne” ou “très bonne” alors que des études sur la population étudiante globale, ils sont 79% à avoir ce ressenti. Afin de financer leurs frais de scolarité ainsi que leur vie de tous les jours, 62% des étudiants travaillent, que ce soit au cours de l’année ou lors des vacances scolaires. Pour 27% d’entre eux, leur emploi a un impact négatif sur le formation et 23% estiment que ce dernier a un impact négatif sur leur santé. A travers ces réponses, nous avons pu mettre en avant que les finances des étudiants peuvent avoir une grande influence sur leur bien-être et que plus les frais de scolarité étaient élevés, moins les étudiants se sentaient bien.

Nous nous sommes ensuite intéressé à la santé des étudiants. Il s’avère que 28% des étudiants l’ont vu se dégrader depuis le début de leur formation, que ce soit par une diminution de leurs activités sportives pour 37% d’entre eux, par une sensation d’épuisement physique accrue dont 45% des étudiants l’estiment “tout le temps” à “souvent” présente ou encore par une quantité de sommeil insuffisante pour 44% d’entre eux.

De plus, 40% des futurs kinésithérapeutes déclarent avoir déjà renoncé à des soins médicaux, que ce soit car ils attendent d’aller mieux (71%), se soignent par eux même (47%), ont un emploi du temps trop fluctuant ou ne permettant pas de consulter de professionnel de santé pour 42% d’entre eux ou encore n’ont pas les moyens financiers pour consulter (23%).

Depuis la mise en place de la CVEC, les étudiants kinés peuvent bénéficier des services du SUAPS (Services Universitaires d’Activités Physiques et Sportives) pour pratiquer des activités sportives. Ils peuvent aussi profiter du SUMPPS (Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé) qui à pour but de faciliter l’accès des étudiants aux soins.

Ensuite, nous avons étudié la santé mentale des étudiants. 1/5 la qualifie de mauvaise à très mauvaise et 31% estiment qu’elle s’est dégradée depuis leur entrée en formation. Ces chiffres alarmants s’expliquent par une sensation d’épuisement psychologique présente pour 37% des étudiants, des troubles de l'anxiété pour 37% d’entre eux et de troubles dépressifs pour 62% des étudiants.

Pour pallier en partie à cette problématique, les étudiants peuvent se rapprocher de leur SUMPPS au sein desquels ils peuvent trouver des psychologues ou des professionnels de santé disponibles pour les accompagner.

Les résultats de cette étude ne sont pas tous aussi négatifs. En effet, 95% des étudiants se trouvent satisfait de leur choix d’étude et plus des ¾ des étudiants s’y sentent épanouis !

Que ce soit lors de leurs cours ou de leurs stages, les étudiants sont tout de même assez stressés, respectivement 32% et 24% à l’être “tout le temps “ à “souvent”. Lors des cours, 54% des étudiants se sentent “plutôt soutenus” à “complètement soutenus” par l’équipe pédagogique et l’administration de l’IFMK.

Pour finir, nous nous sommes intéressés aux comportements à risques encourus par ces étudiants. Il en ressort que seul 21% fument contre 31% dans la population générale étudiante, 50% d’entre eux déclarent avoir déjà consommé de l’alcool jusqu’à l’ivresse, dont 5,5% à avoir déjà conduit en état d’ivresse, 10% des étudiants déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels non protégés et enfin, 14% déclarent avoir déjà consommé des drogues quasiment exclusivement lors d’occasions festives et non pas lors de leur vie quotidienne.

Il est donc important que les jeunes soient vigilants à ces conduites et ne les reproduisent pas. C’est aussi un rôle des associations étudiantes de faire de la prévention avec afin de décliner cette tendance.

"31% estiment que leur santé mentale s’est dégradée depuis leur entrée en formation"

Maelle Guivarch & Rénata Sayfullina
Respectivement VP en charge des affaires sanitaires et sociales 2018-2019 et 2019-2020

Article paru dans la revue “Le Journal des Étudiants Kinés” / BDK n°51

Publié le 1651857372000