Une plateforme d’infos par et pour les internes
Les internes (ISNI, ISNAR-IMG), les jeunes médecins (Jeunes Médecins, SNJMG, ReAGJIR) et les étudiants en médecine (ANEMF) se sont unis pour monter cette plateforme unique, imaginée comme un outil pratique pour tous. La plateforme NOTION n’a pas pour vocation de remplacer les informations officielles mais de les regrouper. Elle est évolutive dans son contenu en mettant à jour les fiches pratiques, les recommandations et les informations émanant des autorités sanitaires.
Elle relaie les principales vidéos de formations spéciales COVID, les MOOC COVID-19 et soins critiques ou celles de ventilation artificielle (fondamentaux et avancée).
Elle répond aux principales interrogations des internes à travers sa FAQ actualisée : validation du semestre, choix des stages, thèse, obligation ou non d’être réquisitionné par un autre service/établissement, etc. Notion fait également le point sur la situation quotidienne avec les modélisations épidémiologiques, la prévention des risques psychosociaux et les recommandations spécialité par spécialité.
NO FREE LUNCH
Depuis le 24 juillet dernier, l’amendement Buzyn, a modifié l’article L1453-1 du code de la santé publique et interdit désormais aux laboratoires d’offrir « l’hospitalité » aux étudiants en formation initiale, aux associations d’étudiants et aux conseils nationaux professionnels. Résultat : Des milliers de formations supprimées du jour au lendemain, sans alternatives. Des étudiants qui ne peuvent plus financer les formations et congrès auquel ils doivent s’inscrire pour obtenir leurs demi-journées de formation. Le pire, pour ceux d'Outre-mer, plus de formation du tout ! Grâce à la mobilisation nous avons réussi à sensibiliser, reste à trouver des moyens innovants et indépendants pour former les internes. D'un autre côté, la Conférence des Doyens a proposé une idée encore floue : construire un fond de financement publique pour la formation des internes via un système de taxation des industriels pharmaceutiques. Une première piste on va dire..
44 % LE CHIFFRE
44 % des internes de Franche-Comté ne prennent pas la globalité de leurs congés annuels et 80 % d’entre eux ont peur de créer une difficulté de continuité des soins s’ils s’absentent trop longtemps selon les résultats de l’enquête de l’association des internes et chefs de clinique en 2019.
POURQUOI LES INTERNES ONT FAIT GRÈVE ?
La principale problématique est la diminution de la qualité de la formation des internes et l’augmentation du temps de travail non médical. Cette dégradation provient du manque de moyens (manque d’investissement, manque de personnel, manque de matériel), à l’issue de 10 ans d’austérité budgétaire sur la santé.
L’ISNI a participé aux mobilisations intersyndicales de défense de l’hôpital public, réclamé une politique d’investissement plus ambitieuse avec un Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) d’un minimum de 4,4 % ; la suppression de l’article 3 du PLFSS dit « anti-Veil », faisant supporter les mesures « gilets jaunes » par le déficit de la Sécurité sociale et la reprise de la dette des hôpitaux par l’État et non par la Sécurité sociale.
Notre principale revendication
Obtenir le décompte horaire du temps de travail des internes pour une reconnaissance de la réalité et non de « demi-journées ». Le statut d’interne est l’un des plus précaires, celui de docteur junior est semblable. Défendre les jeunes médecins aujourd’hui c’est défendre toute la population. Le dossier est désormais ouvert et devra être porté par le nouveau ministre.
QUE GAGNE UN DOCTEUR JUNIOR ?
La question est sur toutes les lèvres… La rémunération est supérieure à celle d’un interne via la prime de responsabilité brute de 5 000€ la 1ère année, 6 000€ la seconde. Le Dr Junior peut réaliser une demi- journée de Temps de Travail Additionnel. Toujours sur la base du volontariat, il a le choix entre s’inscrire sur le tableau de gardes senior (et percevoir la rémunération correspondante) ou celui des gardes junior.
Petit rappel entre amies : la responsabilité pénale d’un étudiant en médecine est toujours engagée, il est donc essentiel de contractualiser une assurance Responsabilité Civile Professionnelle et de contacter votre syndicat local en cas de problème.
Article paru dans la revue “Le magazine de l’InterSyndicale Nationale des Internes” / ISNI N°24