Réingénierie et avenir de la formation

Publié le 16 Jun 2023 à 13:34

 

Depuis sa création, le métier d’orthoptiste ne cesse d’évoluer : travail en collaboration avec les ophtalmologistes, que ce soit dans des centres, ou dans des protocoles organisationnels, renouvellement de corrections optiques et maintenant primo prescription.

Pour autant, malgré toutes ces avancées, les études pour devenir orthoptiste n’ont pas évolué depuis maintenant 9 ans. La formation d’orthoptiste est basée sur l’arrêté de formation du 20 octobre 2014 devenu à ce jour et aux vues des nouvelles compétences de l’orthoptiste, bientôt obsolète.

C’est pourquoi la FFEO travaille activement à une refonte de ce référentiel étant donné que les stages et enseignements proposés aux étudiants en orthoptie ne sont pas toujours au goût du jour et ne permettent pas un enseignement adapté au futur métier de ces derniers.

Grâce aux administrateurs et aux étudiants, la FFEO a pu recenser les positions et l’avis des étudiants sur l’état actuel de la formation à travers un questionnaire ayant reçu un total de 339 réponses, soit environ 30 % des étudiants en orthoptie de France.

L’enquête était composée de 6 affirmations, dont les répondantes et les répondants devaient indiquer leur adhésion sur une échelle de 1 (pas du tout en accord) à 10 (totalement en accord) à chacune de ces affirmations.

Dans la totalité des 6 affirmations, on observe une adhésion, si ce n’est forte au moins supérieure à 5 en majorité. La tendance globale est même d’une courbe croissante jusqu’à 10, bien que certaines notions soient plus distribuées que d’autres.

Les 6 affirmations étaient les suivantes :

  • La formation en orthoptie doit être remise à jour.
  • La formation doit définir des heures de stage notifiées selon le lieu de stage.
  • Les stagiaires doivent bénéficier d’un carnet de stage national, et être formés par des maître de stage formés, recensés et suivis.
  • Les stagiaires doivent bénéficier de l’indemnisation obligatoire de leurs frais de formation (blouses, déplacements).
  • La formation initiale doit être accentuée sur les unités d’enseignements basiques en orthoptie.
  • Le cursus de formation doit offrir la possibilité de poursuivre ses études sur un master recherche spécifique à l’orthoptie.

En résumé une réingénierie c’est quoi ?

Une réingénierie c’est la révision du référentiel de compétences. Ce texte décrit toute notre formation à l’échelle nationale, sous forme de loi. Notre référentiel date de 2014, et n’a jamais évolué depuis !

 Enfin, les idées de la refonte d’une formation en format 3+2 ans sont également très bien accueillies. Le projet retenu est alors une formation initiale conservée au format licence et accentuée sur les bases de l’orthoptie. Ces bases, évoquées en Groupe de Travail (GT) doivent prendre la place de cours qui ne sont pas nécessaires à la pratique d’un orthoptiste. Elles doivent permettre à tout étudiant sortant de n’importe quel département de savoir faire une réfraction, prendre en charge une basse vision ou prescrire un traitement d’occlusion par exemple. Nous ne souhaitons pas voir leur pratique contrainte dans les « spécialités » de leur département.

En complément, optionnel, de cette formation initiale, un master recherche sera proposé à tout orthoptiste diplômé et souhaitant poursuivre ses études. La recherche en orthoptie, trop peu pratiquée, en sera promue et les orthoptistes auront l’opportunité de se spécialiser pour ensuite pratiquer, enseigner et améliorer les connaissances des orthoptistes des futures générations. Ce Master recherche sera gage d’une rémunération à hauteur d’un bac+5, et une opportunité de travailler sur des stages spécifiques et des U.E. spécifiques à notre idée de la pratique que l’on veut.

Pour résumer la FFEO souhaite instaurer dans ce nouveau référentiel

Des heures de stage notifiées selon le lieu précisément : CHU, libéral, basse vision, pédiatrie…

  • Des créneaux de stage et de cours séparés pour des périodes longues en immersion.
  • La possibilité d’un master recherche :
  • Spécifique à l’orthoptie ;
  • Rémunéré en conséquence ;
  • Lieux de stages spécifiques en master recherche (pas de CHU).
  • Accentuer la connaissance de la formation licence avec la basse vision, la contactologie, le neuro-visuel… bases non enseignées dans toutes les écoles pourtant nécessaires pour un orthoptiste à la sortie de sa formation.
  • Des maîtres de stage contrôlés, référencés, formés et suivis avec une sélection des formateurs.
  • Des stages eux-mêmes contrôlés et suivis par le biais d’un carnet de stage.
  • Une formation commune à tous les départements, sans lacune spécifique à chacun.
  • Une indemnisation des frais kilométriques.
  • Le prêt et l’entretien des blouses des stagiaires.

Constance ZINUTTI

Article paru dans la revue « Le magazine de la Fédération Française des Étudiants en Orthoptie » / FFEO N°01

 

 

 

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