R3c : un projet bâclé à 6 mois de sa mise en place !

Publié le 13 May 2022 à 14:13

Novembre 2020 verra la première promotion d’internes passer la barrière du big matching. Une réforme dénoncée depuis longtemps par l’ISNI qui a été bâclée avec un calendrier précipité et très peu de marge de manoeuvre. Heureusement, l’ISNI a pu se faire entendre sur plusieurs axes clés comme la priorité du choix de l’interne dans sa subdivision. En revanche, pour l’instant pas de victoire sur la durée de stage (6 mois demandés) qui s’inscrit bien sur une durée d’une année, y compris pour ceux qui doivent s’arrêter pour maladie ou pour un congé maternité.

Le big matching est loin d’être le saint Graal. Cette procédure de choix par appariement algorithmique remplacera, à la rentrée prochaine, la procédure actuelle définie par l’ancienneté et par les résultats du classement ECN. L’ISNI demande un report d’un an

  • l’application du Big Matching et de conserver les modalités actuelles de choix, jugeant que ce sont les internes qui payeront les pots cassés :
  • Internes n’ayant pas passé leur thèse risquant d’être en disponibilité forcée, sans revenu.
  • Ceux qui ont été décalés de 6 mois (dont maladie et grossesse) auront accès aux postes restants dans une logique de choix d’un an.
  • Agrément des stages de manière accélérée sans veille des qualités pédagogiques.
  • Risque d’un nombre de poste agréés insuffisants limitant le choix.
  • Recentrage des postes localisés en CHU.

Le big matching : comment ça marche ?
L’Université numérique en santé et en sport (UNESS) va développer une plateforme web à laquelle l’interne devra se connecter via ses identifiants SIDES-NG. Il téléversera des documents, au minimum son CV et son contrat de formation. Il rentrera les services qu’il souhaite et les classera grâce à une notation de 0 à 5. Il devra au minimum classer 25 % des postes (arrondi inférieur). Le chef de service classera aussi les internes, ceux de sa subdivision seront nécessairement mieux classés que les autres… Il pourra aussi ajouter un commentaire pour argumenter son classement.

La pandémie actuelle a bouleversé le calendrier prévu. En date du 1 avril 2020, les informations sont les suivantes :
La plateforme d’appariement devrait théoriquement être ouverte en juin 2020, avec 15 jours pour réaliser les voeux lors du 1er tour.
A l'issu du 1er tour, un algorithme va réaliser un mariage apparié permettant la meilleure association. Un choix à 0 sur 5 ne pourra pas être affecté. Le 2ème tour aura lieu 15 jours plus tard, le troisième tour sera un entretien organisé par l'ARS en présence du coordonnateur universitaire un mois après.

Le calendrier de la parution des textes relatifs au FST est lui aussi incertain et l'Isni communiquera sur son site dès que les informations seront disponibles.

La position défendue par l'’ISNI a été acceptée : les internes sont prioritaires pour choisir dans leur subdivision par rapport aux internes des autres subdivisions.

Priorité de l’interne dans sa subdivision
La procédure de choix hors subdivision reste existante mais sur un format différent. Les postes de Docteur Junior ne peuvent être considérés comme « en plus » dans un service comme c’est actuellement le cas pour les internes. La position défendue par l’ISNI a été acceptée : les internes sont prioritaires pour choisir dans leur subdivision par rapport aux internes des autres subdivisions. La demande du maintien de stages hors-subdivision a été aussi retenue. L’interne pourra réaliser une demande de choix hors subdivision dans un service avant l’appariement. Il pourra ensuite sélectionner ce service dans l’appariement parmi d’autres voeux dont des choix dans sa région. Il ne sera pas prioritaire sur les internes de la subdivision. S’il n’a pas accès à ce stage à l’issu du premier tour, il pourra postuler à d’autres postes vacants de la subdivision visée.

Un délai bien maigre pour la thèse
L’entrée dans le statut de Docteur Junior est conditionnée à la validation de la phase 2 et à l’obtention de la thèse. Nous avions fait remonter nos inquiétudes d’un grand nombre d’internes qui n’auraient réalisé leur thèse, en particulier à cause du manque d’information global des acteurs et le chevauchement avec les internes anciens-régimes. Des problématiques logistiques (salle de thèse) se surajoutent. L’ISNI demande toujours un délai jusqu’à un an après le début de la phase de consolidation pour permettre aux internes de réaliser leur thèse. Avant la crise sanitaire actuelle la demande a été refusée, seul un délai de 2 mois (jusqu’au 31 décembre) a été entériné. Pour ceux qui n’auront pas réalisé leur thèse, ce sera a priori la mise en disponibilité forcée !

Article paru dans la revue “Le magazine de l’InterSyndicale Nationale des Internes” / ISNI N°24

Publié le 1652444022000