Depuis le 10 décembre, un premier préservatif masculin fait l’objet d’une prise en charge par l’Assurance Maladie sur prescription médicale.
B. de ROCHAMBEAU*
Le SYNGOF s’est depuis longtemps engagé dans la campagne de prévention des infections sexuellement transmissibles qui représentent un problème majeur de santé publique en France, notamment les principales IST : infection à VIH/Sida, hépatites virales B et C, syphilis, gonococcie, infections à chlamydia. Le nombre de contaminations annuelles a été multiplié par 3 en 4 ans (430 000 contaminations en 2016 selon le baromètre santé publié en juillet 2018) et celles-ci concernent principalement les jeunes.
Le préservatif n’est plus un réflexe, en particulier chez les jeunes (1 sur 2 ne se protège pas lors d’un rapport sexuel et a donc un comportement à risque). Il souffre d’une image de gadget sexuel véhiculé parfois par les industriels, alors que 70% de ventes sont réalisées en supermarché, au détriment de son positionnement naturel de produit de santé. Par ailleurs, son prix constitue un frein pour 11 à 38% des utilisateurs potentiels selon différentes études.
A ce jour, seuls les préservatifs de la marque EDEN, du laboratoire français Majorelle, ont reçu un avis favorable de la HAS et ont obtenu l’accord du Ministère de la Santé pour une prise en charge par l’Assurance Maladie sur prescription médicale.
Cette prise en charge concerne les femmes comme les hommes. La délivrance, sous forme de boîtes de 6, 12 ou 24 préservatifs, s’effectue en officine de pharmacie sur présentation d’une prescription d’un médecin ou d’une sage-femme.
Modalités de prescription et de délivrance
La quantité de préservatifs sera précisée par le prescripteur, sachant qu’il n’y aura pas de limite de renouvellement lors de la prescription des préservatifs EDEN. Pour cette raison, les ordonnances avec la mention "X préservatifs EDEN, à renouveler à la demande pendant 1 an" seront valables même sans mention du nombre de renouvellement.
Par son remboursement par l’Assurance Maladie, permettant l’accessibilité au plus grand nombre, le prix des préservatifs a baissé. Cette démarche replace les professionnels de santé au cœur du dispositif de prévention des IST et le préservatif comme "outil central" dans la lutte contre les IST.
* Président du SYNGOF – Co-Président du BLOC
Article paru dans la revue “Syndicat National des Gynécologues Obstétriciens de France” / SYNGOF n°115