Portrait d’un corps de métier

Publié le 1673004509000


LE KINÉSITHÉRAPEUTE

« Nous vous présentons ici 2 facettes du métier de kinésithérapeute respiratoire : à l’hôpital, et en cabinet libéral. »

 

 

 





Christophe ROMANET,
Kinésithérapeute en réanimation à l'hôpital Saint Joseph


PRÉSENTE NOUS TON MÉTIER EN QUELQUES MOTS ?

Je suis kinésithérapeute en réanimation depuis 2016, avec une spécialisation en ventilation artificielle et soins intensifs.
Mon rôle en réanimation se décompose en plusieurs axes :
→La kinésithérapie respiratoire « aiguë » notamment désencombrement bronchique, kinésithérapie pleurale... Il existe également sur mon hôpital un avis de kinésithérapie respiratoire rapide pour les patients complexes hors réanimation présentant des troubles respiratoires à risque d’aggravation.
→Le sevrage ventilatoire, par exemple réadapter les paramètres du ventilateur, dépister les patients éligibles à un test de sevrage et réaliser ce test si cela est possible, encadrer l’extubation et éventuellement assurer le relai par ventilation non invasive ou oxygène si nécessaire, et évaluer conjointement avec l’équipe médicale la nécessité d’une réintubation.
→La mobilisation précoce dans le but de prévention des neuromyopathies acquises en réanimation : prévenir le déconditionnement, dépister les maladies neuromusculaires, lutter contre les troubles du décubitus (escarres, positions vcieuses...)
→L’appareillage initial de pallier 1 à 3, ou la réadaptation des paramètres de ventilation d’un appareil existant, au sortir de la réanimationJ’ai également un rôle de recherche (initiation et participation aux protocoles de recherche clinique du service) et d’enseignement (au lit du malade dans le service et au sein du CEERRF, école de kinésithérapie).


QUELLE FORMATION ASTU SUIVI ?

J’ai intégré une première année d’études de santé à Paris XII, après le baccalauréat, ce qui m’a permis d’intégrer l’ENKRE. J’ai obtenu mon diplôme en 2016. J’ai depuis réalisé un master 2 en neuromoteur, et deux DU notamment celui de ventilation artificielle à Angers. Je suis aussi hypnopraticien, formé à l’IFH (Institut de Formation à l’Hypnose), ce qui me permet d’encadrer certaines procédures en réanimation (fibroscopie, extubation, ventilation non invasive...).


UN MOT POUR FINIR ?

C’est un métier présentant des facettes très différentes avec un rôle prépondérant en réanimation et en pneumologie, dans une équipe pluridisciplinaire ou la confiance réciproque est importante !

 

 





Arnaud RÉFRÉGIÉS,
Kinésithérapeute en libéral sur Paris


PRÉSENTE NOUS TON MÉTIER EN QUELQUES MOTS ?

J’exerce la kinésithérapie en libéral sur Paris depuis 2014. Mon exercice est généraliste mais mes centres d’intérêt et mes différentes collaborations avec des médecins hospitaliers et libéraux m’ont amené à développer des spécialités en kinésithérapie du sport et rééducation respiratoire. Ces deux spécialités en apparence décorrélées l’une de l’autre sont en réalité très complémentaires dans le cadre d’une réhabilitation respiratoire où le but principal est d’entraîner les patients à adapter leurs fonctions respiratoires et musculaires aux efforts qu’ils veulent réaliser. Selon l’indication médicale, les modalités de cet entraînement vont changer pour couvrir au mieux les situations de handicap causées dans la vie quotidienne par une fonction respiratoire altérée ou dysfonctionnelle. Une bonne illustration des différentes modalités d’entraînement est la rééducation respiratoire dans le cadre d’un syndrome d’hyperventilation.
Les symptômes de ce syndrome sont inhérents à une mécanique ventilatoire en excès par rapport aux besoins métaboliques aussi bien dans les situations de repos comme à l’effort. Il va donc falloir aider le patient à gérer toutes ses situations symptomatiques avec à chaque fois le bon outil respiratoire. Concrètement cette rééducation consiste en 3 phases :
L’apprentissage des outils respiratoires adaptés aux situations de repos ou d’effort et le développement de la tolérance à ces outils par l’entraînement.
Le relevé de toutes les manifestations symptomatiques au quotidien et l’effet de l’utilisation de ces outils sur ces manifestations.
Le suivi de la fréquence de manifestation des symptômes au cours de la rééducation.
Plus qu’un protocole borné, cette rééducation est un accompagnement qui s’adapte à chacun et dont l’objectif est de rendre le patient autonome dans l’identification et la gestion de ses symptômes, puis de l’inciter à systématiser la démarche pour au final constater la diminution de son handicap.
La finalité de cette prise en charge permet en outre de confirmer ou pas l’hypothèse diagnostique initiale. Dans un contexte pathologique, le résultat de cette rééducation permettra souvent au pneumologue d’adapter la médication au regard d’un relaté symptomatique du patient plus précis.


QUELLE FORMATION ASTU SUIVI ?

Suite à une reconversion professionnelle, j’ai intégré l’IFMK du CEERRF pour y être diplômé en 2014. Dès lors, j’ai choisi mes formations selon les thématiques qui répondaient au mieux à mon projet de prise en charge globale de la réhabilitation respiratoire. Ainsi ces thématiques couvrent aussi bien la rééducation des pathologies musculaires et tendineuses du sportif, la thérapie manuelle que la rééducation du patient BPCO.


UN MOT POUR FINIR ?

En libéral, l’hétérogénéité des prises en charge de kinésithérapie est la règle. C’est une chance qui nous permet de nous adapter à chacun mais qui peut rendre notre exercice obscur aux yeux du prescripteur. Il nous appartient donc à nous, prescripteurs et kinésithérapeutes de développer des relations de collaboration objectives.

 






Adéle SANDOT
Docteur Junior, Paris


Article paru dans la revue «La revue du jeune Pneumologue» / AJPO2 N°
1

L'accès à cet article est GRATUIT, mais il est restreint aux membres RESEAU PRO SANTE

Publié le 1673004509000