Médecine d’ailleurs : le Cambodge

Publié le 10 May 2022 à 09:30

Le Cambodge est un pays en voie de développement, qui se situe en Asie du Sud-Est avec environ 15 millions d’habitants sur 181 035m2. C’est un pays petit mais curieux du développement.

L’Université des Sciences de la Santé du Cambodge (USSC), la plus grande école médicale du pays, est localisée à la capitale Phnom Penh, et donc les étudiants intéressés doivent quitter leur province pour réaliser leur rêve. L’établissement est composé de 3 facultés : la médecine, la pharmacie et l’odontologie. L’enseignement s’y déroule principalement en français.

Le début de notre aventure est marqué par un examen d’entrée national avec un nombre de sélectionnés limité et avec 50 étudiants boursiers chaque année. À partir du 2ème cycle (4ème année), nous commençons les stages hospitaliers, et à la fin du cycle (6ème année), nous participons à l’examen de spécialité. Après avoir réussi, nous continuons pour 4-5 ans selon la spécialité (4 ans pour la pédiatrie) ; sinon 2 ans pour devenir généraliste. Les étudiants spécialistes avec les meilleurs scores et les connaissances linguistiques suffisantes (DELF B2) peuvent candidater pour les postes de DFMS/A en France par l’intermédiaire de la Faculté de Médecine de Strasbourg. Notre système évolue chaque année avec des critères de sélection plus stricts, l’installation des classes de simulation, la coopération internationale plus élargie...

Contrairement à la France, le système médical cambodgien reste encore faible. Nous ne disposons pas de la sécurité sociale ; la plupart des patients khmers sont pauvres et les traitements et services ne sont pas remboursés quoi qu’il existe quelques organisations pour aider les gens défavorisés. De plus, il y a une disproportion entre l’accès et la technologie. Un hôpital qui est plus avancé est moins fréquenté car trop cher ; un hôpital qui traite beaucoup de patients n’est pas suffisament équipé ; donc diagnostics et traitements sont souvent difficiles. Et puis en ville, il n’y a pas de système de médecin de ville ou de famille ; donc le relais des informations et l’histoire complète des patients sont un peu difficiles à obtenir.

Mais heureusement pour les enfants, nous avons deux grands hôpitaux pédiatriques : l’un publique (Hôpital National Pédiatrique) et l’autre privé. L’hôpital Kantha Bopha, un établissement privé créé par une fondation suisse, joue un rôle primordial dans la pédiatrie. Il donne l’accès égal et gratuit à tous les enfants malades, même pour les TDM et IRM. Et chaque année, plus de 80 % de nos enfants y sont hospitalisés et au moins 60 femmes sont accouchées chaque jour gratuitement. C’est un miracle !

La France est belle ! En arrivant ici et en travaillant à Port-Royal, j’ai découvert que la médecine française est très avancée et formidablement bien organisée, depuis la prise en charge des étudiants jusqu’à celle des patients et même des parents. Le soutien psychologique est incroyablement bien. Je réalise que ce dont nous manquons le plus ce ne sont pas des techniques ou des machines mais des ressources humaines.

Malgré les difficultés, je suis bien acceuilli au travail ; les gens sont gentils. J’espère que notre coopération se renforcera toujours et que plus de mes collègues pourront venir travailler et améliorer leurs compétences ici en France, et en particulier à Port-Royal.

La médecine au Cambodge est faible, mais je suis plutôt optimiste à propos de notre système car nous sommes toujours sérieux et curieux de développement. Chaque année, une vingtaine d’étudiants en médecine cambodgiens viennent en France.

Merci la France et Bienvenue chez moi !

Sakviseth BIN
Article paru dans la revue “Association des Juniors en Pédiatrie” / AJP n°13

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