Le rapport du GIEC

Publié le 10 May 2022 à 01:18

Tu as sûrement déjà entendu parler du GIEC, mais qu’est ce que c’est ? 

Le GIEC ou Groupe d’expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat a été créé en 1988 par l’organisation météorologique mondiale et le programme des Nations Unies pour l’environnement. Il a pour objectif de “mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation”. Les rapports du GIEC se veulent impartiaux et objectifs. C’est un organisme intergouvernemental dont les membres sont des pays, aujourd’hui, il en regroupe 195. 

Jusqu’à présent, le GIEC a publié 5 rapports en 1990, 1995, 2001, 2007 et 2014. En 2022 sera publié le 6ème cycle du GIEC avec 3 rapports spéciaux et 1 rapport méthodologique. Les rapports spéciaux ont été demandés par les États suite aux accords de Paris en 2015 (COP21), dans lequel les 195 pays s’engageaient à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 2°C. 

Les rapports du GIEC sont des tâches de longue haleine et s’organisent en 3 groupes de travail. Le 1er groupe s’axe sur les éléments scientifiques sur l’évolution du climat. On retrouve par exemple tous les questionnements sur le réchauffement de la planète, la responsabilité de l’homme, les conséquences physiques du réchauffement, le changement à court et long terme sur la planète… Plus simplement, il regroupe toutes nos connaissances liées au changement climatique. Le 2ème groupe s’organise autour des conséquences, des adaptations et des vulnérabilités, par exemple les affections sur les sociétés humaines, l’écosystème, les espèces vulnérables… Il permet de voir quels sont les impacts et comment les réduire. Enfin, le 3ème groupe travaille sur l’atténuation du changement climatique comme des solutions pour réduire les émissions, la taxe carbone pour limiter les gaz à effets de serre… Il s’agit de tout ce qu’on peut faire pour contenir l’ampleur du changement climatique. 

Enfin, ces travaux sont complétés par le rapport de synthèse qui regroupe les principaux enseignements des 3 groupes de travail. 

Les 3 thèmes du 6ème rapport sont : 
> l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique 
> le changement climatique et les terres émergées 
> le réchauffement planétaire de 1,5°C 

Mais pourquoi en as-tu beaucoup entendu parler cet été ? 
Le 1er groupe de travail est sorti début août, il est composé de 12 chapitres que je vais essayer de t’expliquer brièvement. 
Cette première partie de rapport a permis de confirmer les observations des précédents rapports (2014), d’affiner la compréhension de certains phénomènes et de réduire les intervalles d’incertitudes. Aujourd’hui, on peut affirmer à 100% que l’influence humaine est responsable du réchauffement climatique. L’accumulation actuelle des gaz à effets de serre est d’origine anthropique. Les taux d’émissions de CO2, CH4 et N2O, n’ont jamais été aussi élevés sur la dernière décennie (2010-2019). 
Selon les projections de l’évolution du climat à grande échelle, tous les facteurs climatiques conduisent à un réchauffement global. Les concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère n’ont jamais été aussi élevées depuis au moins 2 millions d’années. Les changements observés dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère prouvent que les indicateurs du réchauffement se modifient. En effet, la température a augmenté exponentiellement de 1,09°C entre 1850–1900 et 2011–2020. Les activités humaines ont contribué à modifier le cycle de l’eau. En effet, les températures s’élèvent, donc les précipitations et l’évaporation augmentent ainsi que l’humidité ou la sécheresse des saisons. 

De plus, les trajectoires des tempêtes extratropicales vers le pôle dans les deux hémisphères ont dévié. La cryosphère a nettement diminué et reculé. Les superficies moyennes de la banquise arctique ont diminué entre 1979-1988 et 2010-2019 de 14,52 à 13,42 millions de km2 pour mars. Le niveau de la mer a augmenté de 0,20 m depuis 1901, la température des océans est en hausse ainsi que les contrastes de salinité qui s’intensifient. On note également une acidification et une désoxygénation de l’océan. Quant à la biosphère, on constate un déplacement des écosystèmes vers les pôles et les eaux profondes ou en altitude. En comparant les périodes climatiques passées, l’estimation de l’augmentation de la température pour la fin du 23ème siècle est située entre 2.3 et 4.6°C. Dans les prévisions scientifiques, la température va augmenter de 1,5°C dans les 20 prochaines années, soit 10 ans plus tôt que prévu. Il en découle une augmentation des précipitations et du niveau des océans jusqu’à +7 m en 2300 (1). 


Mathilde VEILLE, 
Vice-Présidente en charge
de l’innovation sociale 2021-2022

Article paru dans la revue “L’Engagement” / ANESF n°43

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