Le point « thèse »

Publié le 20 Feb 2024 à 10:10
Article paru dans la revue « ANIMT - Magazine des Internes de Médecine du Travail » / Mag'ANIMT N°2


Le Dr CHAMOT a le plaisir de vous inviter à sa soutenance de thèse de science qui aura lieu le 02 juillet 2024 à 9h30.
Veuillez trouver ci-dessous l’abstract de son travail.

Épidémiologie de l’hypothyroïdie périphérique en France et impact de la pollution environnementale sur la fonction thyroïdienne
Auteur présentant : Sylvain Chamot • Co-auteurs : Abdallah Al-Salameh, Rachel Desailloud

But : Les données sur l’incidence de l’hypothyroïdie en France sont anciennes (antérieures à 2012). Une hétérogénéité de la distribution spatiale était alors rapportée. Le Centre Régional de Dépistage Néonatal du CHU Amiens-Picardie a également constaté des différences non expliquées de niveau moyen de TSH néonatal entre les maternités. Ce dosage est réalisé systématiquement chez tous les enfants pour dépister l’hypothyroïdie congénitale. Nous avons souhaité actualiser les connaissances sur l’incidence de l’hypothyroïdie en France et étudier le potentiel impact de certains polluants environnementaux sur la fonction thyroïdienne du nouveau-né.

Matériel et méthodes : Le Système National de Données de Santé (SNDS) repose sur l’enregistrement et la mise à disposition des données sur les prestations de l’ensemble des régimes d’assurance maladie. Le croisement du SNDS avec les données démographiques de l’INSEE nous a permis d’étudier l’incidence de l’hypothyroïdie sur 2014-2019 pour l’ensemble de France métropolitaine. La distribution géographique a été étudiée à l’échelle des ex-régions pour l’hypothyroïdie congénitale, et à l’échelle des bassins de vie pour les hypothyroïdies non congénitales. Les tendances temporelles ont été étudiées par des modèles de régression linéaire. La distribution spatiale a été étudiée à l'aide de l'indice global (I) de Moran et de la méthode LISA (Local Indicators of Spatial Association). Les résultats de TSH néonatales ont été étudiés pour les enfants sans hypothyroïdie congénitale nés en 2021 (n = 6 249). Ils ont été croisés grâce au code postal maternel avec des données environnementales sur la pollution aux particules PM2.5 et PM10 et aux ions perchlorate, nitrate et à l’atrazine. L’impact de l’exposition au troisième trimestre de grossesse a été étudié grâce à des modèles de régression linéaire.

Résultats : L'incidence de l’hypothyroïdie congénitale chez les filles a augmenté de 8,9 % par an (2014 : 36,9 [31,1-43,7] pour 100 000 naissances-année vs 2019 : 51 [43,9-59,3] pour 100 000 naissances-année, p <0,01). L'incidence de l’hypothyroïdie non congénitale a diminué entre 2014 et 2019, chez les femmes (2014 : 535,7 [533,2-538,2] pour 100 000 personnes-années vs 2019 : 335,5 [333,6- 337,4] pour 100 000 personnes-années, p <0,01) que chez les hommes (2014 : 197,5 [195,9-199] pour 100 000 personnes-années vs 2019 : 141,7 [140,4-142,9] pour 100 000 personnes-années, p <0,01). Des disparités géographiques ont été retrouvées, les ex-régions Nord-Pas-De-Calais et Lorraine étant particulièrement touchées. Concernant les TSH néonatales, une augmentation d'un intervalle interquartile dans l'exposition prénatale aux ions perchlorate (3,6 µg/l), aux ions nitrate (19,2 mg/l), aux PM2.5 (3,7 µg/m³) et aux PM10 (3,4 µg/m³), a été associée à des augmentations des concentrations de TSH respectivement de 2,30 % (IC 95 % : 0,95-3,66), 5,84 % (IC 95 % : 2,81-8,87), 13,44 % (IC 95 % : 9,65-17,28) et 6,26 % (IC 95 % : 3,01-9,56).

Discussion : L'augmentation de l'incidence de l'hypothyroïdie congénitale n'était pas répartie de façon homogène dans les différentes ex-régions de France. La diminution de l'incidence de l'hypothyroïdie non congénitale était attendue comme le résultat de recommandations de bonnes pratiques médicales. L'exposition prénatale aux ions perchlorate et nitrate dans l'eau du robinet et aux PM2.5 et PM10 au cours du troisième trimestre de la grossesse a été associée de manière significative à des concentrations accrues de TSH néonatale.

Conclusion : L’existence en France de zones chaudes d’hypothyroïdie congénitale et non congénitale et la potentielle influence de la pollution de l’air extérieur et de l’eau du robinet sur la TSH néonatale interrogent sur le rôle de l’environnement dans l’apparition de l’hypothyroïdie.

Pour y assister, il vous suffira de vous inscrire via ce QR code et un lien vous sera envoyé quelques jours avant.

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Publié le 1708420246000