Le mémoire a toujours été dans toutes les formations, un élément significatif de la validation du diplôme. Il marquait en effet l’ultime évaluation avant l’obtention de ce dernier.
Cela est toujours le cas dans l’image que nous avons du mémoire. Cependant, de nombreux éléments ont changé entre le mémoire qui était réalisé avant 2015 et celui qui est réalisé actuellement.
Maintenant le mémoire doit absolument être un mémoire de recherche en lien avec la massokinésithérapie. Il représente maintenant la validation d’une unité d’enseignement comme une autre.
Pourquoi un mémoire de recherche ?
Le mémoire de recherche est donc une nouveauté dans la formation en masso-kinésithérapie en France, cependant son apparition n’est pas anodine et correspond à des objectifs bien précis.
Réaliser un travail de recherche permet en effet de produire par soi-même du contenu scientifique et de se mettre à la place du chercheur. L’objectif n’étant pas de former des chercheurs, mais des professionnels comprenant le langage et le fonctionnement scientifique.
Cela passe par un développement de l’esprit scientifique pour le transférer dans son raisonnement professionnel et ses pratiques. La recherche bibliographique, par exemple, est une des caractéristiques principales d’un travail de recherche, elle l’est tout autant pour la pratique d’une profession dont les recommandations sont basées sur les preuves, preuves issues de la littérature scientifique.
Ce mémoire de recherche arrive aussi à la fin d’une formation durant laquelle les étudiants ont suivi de nombreuses heures de formation concernant la recherche scientifique. Il permet une mise en application de tous les enseignements réalisés dans les unités d’enseignement dédiées mais aussi des raisonnements et questionnements que les étudiants ont en lien avec l’ensemble des apprentissages et réflexions qu’ils ont menés durant leurs années de formation.
Le mémoire permet donc de s’initier à la production scientifique en réalisant un travail personnel à partir des savoirs disciplinaires et des savoirs-faires enseignés au cours de la formation, permettant de développer la réflexivité et de prendre du recul sur nos enseignements et notre expérience.
Le mémoire de recherche n’est pas non plus seulement un outil pédagogique indéniable, il est une norme de la formation en master. Depuis de nombreuses années, une des revendications principales de la FNEK est la reconnaissance de notre formation au grade master avec 5 années de formation et 300 ECTS.
Quels types de mémoires peuvent être mis en place ?
Tous les types de mémoires initiant à la recherche peuvent être réalisés, que ce soit ceux sciences humaines, un protocole ou une revue, ou encore bien d’autres formes. Cependant, chaque IFMK fait des choix pédagogiques dans lequel le mémoire de l’étudiant s’inscrit. Il faut donc prendre en compte les consignes pédagogiques de l’IFMK.
• des IFMK où ces Masters existent pour avoir plus d’informations et pour avoir des exemples de situations réelles !
Quelles sont les limites actuellement rencontrées ?
Nous pouvons mettre en exergue 3 limites principales que nous avons identifié.
La première des limites que nous avons trouvé correspond à la difficulté réglementaire (en lien avec la loi Jardé). Comme exposé dans la partie précédente il est nécessaire de soumettre au comité de protection des personnes (CPP) un dossier à partir du moment où une étude va modifier même légèrement les soins habituels que vont avoir un patient. Par exemple, un questionnaire que remplirait un patient à la fin d’une séance, entraînerait, si l’étude veut être menée en suivant les règles, de faire une demande au CPP au travers d’un dossier type à remplir. Cependant, un dossier au CPP est un travail difficile, technique et long.
La deuxième limite correspond tout simplement au fait que tous les IFMK n’acceptent pas toutes les formes de mémoire,En effet, chaque IFMK a le choix dans le type de mémoire qu’il accepte que leurs étudiants réalisent, certains IFMK n‘acceptent par exemple que les revue systématique et empêche les étudiants de faire d’autres types de mémoire par choix pédagogique.
La troisième et dernière limite correspond à l’encadrement des mémoires par les équipes pédagogiques. En effet, depuis 2015, la réforme a entraîné un changement de paradigme très important, notamment pour le mémoire. Cela a donc pu avoir des répercussions sur sa mise en place. Désormais, les tutorés doivent se voir attribué un directeur de mémoire les suivant tout au long de leur parcours de mémoire. A ce directeur peut être adjoint un expert.
Le mémoire de recherche est donc une nouveauté qui permet d’apporter toujours plus de réflexivité dans notre formation. Il semble être un préalable à la professionnalisation et au développement des compétences en recherche des futurs masseurs-kinésithérapeutes.
"Développement de l’esprit scientifique pour le transférer dans son raisonnement professionnel et ses pratiques"
Article paru dans la revue “Le Journal des Étudiants Kinés” / BDK n°50