La Profession infirmière : Un métier règlementé

Publié le 02 Jun 2022 à 14:19
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A l’instar des autres métiers de la santé, la profession infirmière fait parties exercices règlementés par le Code de la Santé Publique.

L’infirmier « …donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical ; ou en application du rôle propre qui lui est dévolu.
L’infirmier ou l’infirmière participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation à la santé, de formation ou d’encadrement... » Art. L 4311-1 du Code de la Santé Publique.

Le diplôme d’Etat infirmier fait l’objet d’une réglementation au niveau européen qui permet d’exercer dans tous les Etats membres, mais aussi au Québec.

Un exercice diversifié
L’activité professionnelle, très diversifiée, s’effectue :
>> Dans le secteur public ou privé :

  • En milieu hospitalier.
  • En extrahospitalier.
  • Dans le domaine sanitaire ou médicosocial.

>> Dans le secteur libéral.

L’exercice hospitalier (environ 80 % des effectifs) ou en structure médico-sociale présente, au-delà de l’évolution des sciences et des techniques les caractéristiques suivantes :

>> Une organisation du travail, fondée sur la continuité des soins, qui implique une présence permanente auprès des patients, avec un travail :

  • La nuit.
  • Les week-ends et jours fériés.

>> Si l’activité « soins » reste importante, les tâches administratives et de gestion des stocks (médicaments, matériels de soins...) deviennent une composante incontournable de la profession.

>> Un travail d’équipe pluri-professionnelle indispensable à des soins de qualité.

Dix compétences infirmières
Le référentiel professionnel comprend :

>> Un référentiel d’activités.
>> Un référentiel de compétences :

  1. Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier.
  2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmier.
  3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens.
  4. Mettre en oeuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique.
  5. Initier et mettre en oeuvre des soins éducatifs et préventifs.
  6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins.
  7. Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle.
  8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques.
  9. Organiser et coordonner les activités soignantes.
  10. Informer, former des professionnels et des personnes en formation.

>> Un référentiel de formation (dont le contenu sera détaillé ultérieurement).

Un métier en forte évolution
Le métier d’infirmier est actuellement en forte évolution. L’Observatoire National de l’Emploi et des Métiers de la Fonction Publique Hospitalière dans son « Etude prospective des métiers de la FPH » indique les facteurs qui impacte l’évolution du métier  :

>> Evolution démographique :

  • Augmentation de la prise en charge des personnes très âgées.
  • Démographie médicale et paramédicale comprenant la répartition sur le territoire, la spécialité (notamment gérontologie, santé mentale, …), le secteur d’activité,…

>> Evolution de la demande de santé :

  • Patients « consommateurs ».
  • Vieillissement de la population et augmentation de la dépendance et de la demande sociale.

>> Evolution de l’offre de soins : développement de la coordination entre les différents secteurs, établissements, (notion de réseau de soins, filière, …).

>> Evolution des pratiques de soins :

  • Evolution des pathologies prises en charge.
  • Evolution des frontières dans la répartition des activités de soins entre les différents professionnels.
  • Techniques de plus en plus pointues et développement des protocoles de soins.
  • Approche globale et coordonnée de la prise en charge des patients.
  • Développement des pratiques de prévention et d’éducation thérapeutique.

>> Evolution des techniques médicales (chirurgie moins invasives, diminution des séjours hospitaliers,…
>> Evolution médico-économique (maîtrise des dépenses de santé).
>> Evolution des organisations internes des établissements de santé.

Un autre constat fait, en lien notamment avec les évolutions citées, précise que « Au-delà des pratiques soignantes confirmées et fortes d’expériences, il existe des postes infirmiers qui nécessitent une expertise plus poussée… Ces compétences s’acquièrent en coopération avec l’équipe médicale et sont le plus souvent renforcées par une formation continue, … ».

En plus des infirmiers spécialisés qui, actuellement ont un diplôme d’Etat et une fonction reconnue (Infirmier Anesthésiste DE, Infirmier de Bloc Opératoire DE, Infirmier en Puériculture DE) se profilent de nouvelles expertises.

Les expertises citées sont :

  • Infirmiers experts sur un thème précis : hygiène sécurité, plaies et cicatrisation...
  • Infirmier de recherche clinique : collabore à la réalisation d’un ou plusieurs essais cliniques (aide à la recherche médicale).
  • Infirmier coordinateur - programmation et coordination des équipes (parcours du patient, secteur médico-social,…).
  • Infirmier clinicien : consultations infirmières, aides aux équipes,…

Une autre voie d’avenir pourrait être celle d’infirmier de pratiques avancées :
« délégation d’actes médicaux mais aussi en rôle propre infirmier, comme les consultations infirmières, l’éducation des patients,… »

Par ailleurs, le développement de passerelles entre les différents métiers de la santé permettra, à terme, une meilleure adaptation aux besoins de santé de la population et une réorientation possible du projet professionnel.

Les compétences infirmières, d’un infirmier diplômé d’Etat, « classique », expert ou spécialisé sont intimement liées à l’actualisation des connaissances par :

  • la formation tout au long de la vie.
  • l’expérience professionnelle.

Futur professionnel ?
Quelles sont les aptitudes à développer ?
Le soin infirmier est à la fois un art et une science. Ainsi, l’exercice de la profession nécessite :

>> Des compétences techniques et relationnelles :

  • Une attention particulière à l’autre en souffrance : patient et entourage.
  • Une capacité à travailler avec l’ensemble des professionnels du champ sanitaire et/ou social.

>> Une concentration soutenue sur des amplitudes horaires importantes (8, 10 ou 12 heures)…
>> Une capacité à s’auto-évaluer, se questionner, réajuster.
>> Une capacité à acquérir des connaissances tout au long de sa vie professionnelle.
>>

Quelques aptitudes attendues :

  • Sens des responsabilités.
  • Adaptation.
  • Rigueur et méthode.
  • Organisation et travail en équipe.
  • Relations interpersonnelles.
  • Concentration.
  • Resistance psychique et physique.
  • Disponibilité
  • Ponctualité

Quelles questions se poser avant votre orientation ?
Si vous souhaitez vous engager dans la formation, n’hésitez pas à clarifier les réponses aux questions suivantes (liste non exhaustive) :

  • Depuis quand souhaitez vous devenir infirmier ? Projet depuis l’enfance…, projet plus récent, reconversion,… réorientation,…
  • Pourquoi devenir infirmier ?
  • La confrontation à la douleur, la mort, la souffrance des autres est-elle, pour moi, supportable ?
  • Suis-je assez « résistante » à la fatigue ?
  • Le fait de travailler la nuit, les week-ends et jours fériés me pose-t-il problème ?
  • Ai-je de bonnes capacités d’intégration ? (Equipes, Etablissements,…)

Article parue dans la revue “Guide des carrières et des formations IDE” / CEFIEC n°13

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