Le cheval est de nos jours de plus en plus considéré comme un animal de compagnie. En effet, seule sa taille imposante empêche toute jeune cavalière de lui laisser une place sur le canapé ! C’est pourquoi les soins de ces animaux se sont de plus en plus développés au cours des dernières années. La kinésithérapie équine et l’ostéopathie équine n’ont ainsi pris leur envol que très récemment, permettant d’améliorer les capacités physiques de ces sportifs.
Le cheval de haut niveau nécessite, il est vrai, un suivi médicalisé important comportant un vétérinaire, un maréchal-ferrant et un kinésithérapeute équin qui est encore très mal connu de nos jours et souvent sujet aux préjugés.
La kinésithérapie équine est une science basée sur l’anatomie de ces quadrupèdes et sur l’analyse de leur mode de locomotion. Les principes de la kinésithérapie «humaine » vont évidemment être retrouvés. Cette kinésithérapietraite les affections osseuses, ligamentaires, articulaires mais aussi musculaires et nerveuses. Elle permet ainsi par ce biais de traiter d’éventuelles douleurs, de pallier l’inflammation, de guérir des lésions, et si cela n’est pas possible, d’aider le cheval à vivre avec sa pathologie. Mais cette discipline ne s’arrête pas seulement à ces traitements, elle permet aussi – par le jeu d’un renforcement musculaire d’améliorer les capacités physiques du cheval. C’est pourquoi les chevaux de course, de CSO, de CCE… sont plus régulièrement suivis. Différentes techniques sont à la disposition du kinésithérapeute et recroisent la kinésithérapie classique.
En effet une partie primordiale du travail va se faire manuellement à travers des massages de différents types (ponctiforme, palpé-roulé, pétrissage, drainage lymphatique, massage à visée circulatoire,…), par mobilisations analytiques, actives ou passives et étirements. Ces méthodes permettent, entre autres, de préparer le cheval à l’effort et de pallier aux contractures musculaires.
D’autres méthodes, à l’inverse, vont nécessiter des appareils divers. La cryothérapie sera utilisée particulièrement sur des zones inflammées et les tendinopathies, les infra-rouges pour échauffer le dos du cheval avant le travail (ne dispensant pas pour autant d’une bonne détente en début de séance !), l’électrothérapie à basse fréquence qui permet une vasodilatation et donc une résorption des oedèmes, les ultrasons qui sont utilisés pour les déchirures musculaires et/ou ligamentaires, le massage au LPG pour décoller les adhérences et l’hydrothérapie permettant un massage circulatoire à l’aide de l’eau et des jets, ainsi qu’une augmentation des performances cardiaques (et oui, la thalasso pour les chevaux ça existe !).
Evidemment, contrairement à ce que beaucoup de propriétaires pourraient croire, il est important de ne jamais se focaliser sur la zone douloureuse où la pathologie est décelée car, le corps étant une entité, une douleur localisée à un endroit précis est le plus souvent dû à un problème bien plus loin.
Bien que les bienfaits de la kinésithérapie équine soient de plus en plus reconnus, la France est, dans ce domaine, moins spécialisée que d’autres pays comme l’Angleterre qui se trouve être beaucoup plus en avance que nous en ce qui concerne le soin des chevaux. Cependant, le cheval prenant une part de plus en plus importante dans nos vies, il est grand temps de lui consacrer l’attention et les soins qu’il mérite. Comme le disait, en effet, Buffon au XVIII° siècle : « La plus noble conquête que l’Homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal, qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats ».
Une séance type dure entre 45 et 60 minutes, comportant :
- Un entretien avec le propriétaire pour un recueil d’information sur l’animal
- La détection de la ou des zones à traiter
- La rééducation à proprement parler
- Un compte rendu de la séance effectuée.
Sophie Roblot
Article paru dans la revue “Le Journal des Étudiants Kinés” / BDK n°44